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Musique et patrimoine de Carcassonne - Page 64

  • Enfin disponible à la vente !

    Après plus d'une année de recherche, la biographie des 58 maires de Carcassonne qui se sont succédé depuis la Révolution est disponible. Vous pouvez vous procurez uniquement cet ouvrage inédit, publié à compte d'auteur, chez les libraires du centre ville : Breithaupt, Mots et Cie, La maison de la presse. Si vous n'habitez pas à Carcassonne, vous pourrez tout de même l'obtenir par correspondance. Il suffit pour cela d'envoyer un chèque de 26 € (port compris) pour un exemplaire à : Martial Andrieu 5, rue de la Brégère 87100 Limoges. Si vous souhaitez plusieurs exemplaires, contactez-moi : andrieu-martial@wanadoo.fr

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    Carcassonne

    Les maires de la Révolution française à aujourd'hui

    Broché, 164pp

    Musique et patrimoine

    20 €

     

     

  • La véritable histoire du domaine du Marquis de Gonet à Prat-Mary

    On n’a pas beaucoup écrit de choses sur le domaine de Prat-Mary, appelé improprement du nom du marquis de Gonet puisqu’il ne l’a pas fait construire. Malheureusement, les quelques paragraphes qui sont parus dans la presse ou ce que certains ont pu en dire, comportent des erreurs historiques et généalogiques. A commencer par la référence de tout historien local : Alphonse Mahul. L’auteur du célèbre Cartulaire prétend que le domaine fut vendu en 1825 par un dénommé Chabaud, boucher de son état, à Monsieur Mary, ingénieur du cadastre. Ce dernier, à sa mort, en aurait fait don à son gendre M. Malric, agent-voyer en retraite.

    Nous sommes mis en quête de savoir quels étaient les prénoms des sieurs Chabaud, Mary et Malric. Après quoi, nous avons ouvert notre enquête généalogique et historique de la manière la plus sérieuse par les moyens accoutumés. Il se trouve qu’effectivement le ville de Carcassonne possédait en ses murs des bouchers du nom de Chabaud ; le plus âgé d’entre eux à cette époque fut Jean-Pierre Chabaud (1752-1808). Marié en 1774 avec Jeanne Jean Bernard, le couple résidait à l’angle de la rue Joséphine (Liberté) et de la préfecture (Bringer) et élevait ses huit enfants : Guillaume, Rose, Catherine, Alexis-Esprit, Jeanne, Marie, Paul et Rose. Lorsqu’on se penche dans les affaires judiciaires de la famille conservées dans la série J dans des archives départementales de l’Aude, on s’aperçoit que les enfants mirent longtemps à régler les problèmes de succession après la mort de leurs parents. Nous vous épargnerons les fastidieux détails d’une querelle familiale ; ce n’est pas le sujet qui nous préoccupe. En revanche, l’inventaire successoral nous apprend que le couple Chabaud possédait de nombreuses terres cultivables. Parmi elles, l’épouse avait reçu en héritage familial un pré, situé en bordure de la route de Limoux, partagé en deux à cause du passage de l’aqueduc de Pitot. D’une contenance de cinq sétérées, soit environ 1,2 hectares, ce terrain que nous voyons ci-dessous, n’avait pas de construction en 1808.

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    En 1780, le domaine n'est pas encore construit en bordure de l'aqueduc et de la route de Limoux.

    Après vérification, il s’agit bien de l’emplacement de l’actuel domaine. Mahul nous dit que M. Chabaud en était le détenteur au moment de sa cession à M. Mary ; c’est inexact. Les enfants Chabaud ne souhaitant pas que les produits de l’héritage restent en indivision, ils furent mis en adjudication au plus offrant. L’aîné de la famille, Guillaume Chabaud, porta une enchère sur ce pré, mais c’est finalement son beau-frère Jean-François Bourdel (1771-1846), époux de Rose Chabaud (1782-1864), qui la remporta pour 10 000 francs. Ce n’est donc pas M. Chabaud qui a pu vendre à M. Mary en 1825, un domaine qui n’existait pas encore. Celui-ci s’est construit quelque temps après, grâce à Jean Mamert Mary, géomètre du cadastre et non pas ingénieur. 

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    L'initiale de Jean Mamert Mary

    Là encore, tordons le cou à une confusion qui s’est propagée avec Jean-Louis Bonnet. Il s’agit de Jean Mamert Mary (1791-1876), résidant au Pont vieux, et non de Jean-Baptiste Mary (1813). En revanche, c’est Jean-Baptiste Malric dont la famille de juriste n’était pas originaire de Castelnaudary, mais de Renneville en Haute-Garonne qui en héritera. Jean Mamert Mary a fait bâtir ce domaine après 1825 qui est devenu Prat-Mary (Le pré de Monsieur Mary) ; c’est une explication probable du nom. Il possédera en 1855, le domaine de La conte.

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    Le couple Mary dont l’épouse Jeanne Cordes venait de Conques-sur-Orbiel, avait eu deux enfants qui n’atteignirent pas l’âge adulte. Sans héritiers directs, le domaine alla à la nièce de Jeanne Cordes, c’est-à-dire à Jeanne Mélanie Cordes, épouse de Jean-Baptiste Malric. Le domaine agricole de Prat-Mary sera exploité par des métayers sous la propriété d’Henri Malric (1844-1938), avocat et juge au tribunal civil de Carcassonne de 1872 à 1914. Cet homme brillant, inscrit au barreau depuis 1863, s’éteignit le 22 janvier 1938 avec le titre honorifique de Doyen des avocats de France. Comme Henri Malric avait eu la douleur de perdre son fils Achille, officier de cavalerie, le 21 janvier 1935, il était dépourvu d’héritier direct.

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    © J. Blanco

    Le domaine de Prat-Mary tomba en 1948 entre les mains d’Henriette Malric-Cazes († 1983) qui avait épousé Charles de Gonet (1919-2006), avocat. Le jeune homme à « la voix d’or » fréquentait  à Béziers le foyer artistique de Gustave Fayet, le célèbre mécène et collectionneur d’art qui mourut à Carcassonne en 1925 dans la Villa Blanche. C’est chez Fayet que Charles de Gonet rencontra Henriette Malric-Cazes ; elle lui apporta en dot le domaine de Prat-Mary. Dès lors, le jardin de ce domaine fut transformé avec soin par Charles de Gonet, marquis du même nom. Ce dernier cultivait avec délicatesse les secrets de l’art topiaire. La ville de Carcassonne est désormais propriétaire du domaine du marquis de Gonet, dont la bâtisse n’est pas du XVIIIe siècle comme cela a été écrit. Le portail d’entrée porte l’initiale M de son premier propriétaire Jean Mamert Mary.

    Sources

    Cartulaire de Mahul

    Prat-Mary au temps du marquis / L’Indépendant 

    Video / JL Bonnet / Mairie de Carcassonne

    Etat-Civil / ADA 11

    138J138 et 137 / ADA 11

    Plan du Canal royal du Languedoc / Archives de l’Hérault

    La vie de Gustave Fayet

    Nous regrettons de n’avoir pas pu consulter l’indispensable source d’archive de la famille de Gonet et de son domaine, conservée aux Archives départementales de l’Aude sous la cote 136J. Documents successoraux et la vente des terrains au domaine public. En effet, après avoir trouvé les documents décrits ci-dessus, M. JL Bonnet en a fait don en son nom aux archives de l’Aude. Il a fait mettre une protection de 50 ans qui défend à quiconque de les consulter, à part lui.

  • Inédit ! Le dispensaire départemental d'hygiène sociale, rue d'Alsace

    Grâce à la volonté du docteur Henri Gout de lutter contre la tuberculose dans le département, le Conseil général, dans sa délibération du 30 septembre 1920, décide la création d’un dispensaire d’hygiène sociale à Carcassonne. Le 25 août 1921, une convention est signée entre le département et la Commission des Hospices de Carcassonne avec la location du rez-de-chaussée d’un pavillon de l’Hôpital général, situé à l’angle de la rue des trois couronnés. Ce lieu accueillera à partir du 1er janvier 1922 le centre antituberculeux pour une durée de 3, 6 et 9 ans moyennant 1200 francs annuels. Après quinze années d’existence, il est constaté que dans ce vieux local très mal aménagé, les personnels travaillent dans des conditions très contraignantes. La population ayant augmenté, l’exiguïté de la salle d’attente ne permet plus d’accueillir les patients dignement. Il en va de même pour les autres pièces d’examens réservées aux consultations des maladies vénériennes et de la tuberculose.Le service d’hygiène se préoccupe depuis des années de ce problème. Le Comité départemental du Timbre anti-tuberculeux a décidé de consacrer une partie de ses ressources à la construction d’un nouveau dispensaire.

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    © Martial Andrieu

    Ancien dispensaire à l"Hôtel Dieu" sur le boulevard Camille Pelletan. Tout a été rasé en 1977, il ne reste plus que le Dôme.

    On se met donc en quête d’un terrain sur lequel pourrait être bâti le nouvel établissement. Dans le quartier du Palais, à l’angle de la rue d’Alsace, se trouvent les anciens bâtiments de l’ancien Eldorado. Il s’agit d’une salle de théâtre qui avait construite en 1882 par l’architecte Léopold Petit pour le compte de M. Joseph Théodore Sabatier, limonadier. Désaffectée depuis longtemps, son propriétaire M. Lugagne avait cédé à la ville le 5 juillet 1899, une bande de terrain en bordure de sa propriété pour l’élargissement de la rue d’Alsace. On avait pu ainsi mettre à l’alignement cet endroit qui ,depuis trente ans, ne permettait pas aux véhicules de circuler convenablement. Monsieur Lugagne possédait donc à cette époque l’Eldorado mais également le château du hameau de Maquens. Le temps ayant fait son œuvre, les parcelles Lugagne s’étaient divisées et il fallait que le Conseil départemental traite désormais avec les dénommés Lacour et Cornac.

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    © ADA 11

    Une fois le terrain acquis, l’architecte départemental Jules Reverdy devait dresser les plans du Dispensaire départemental d’hygiène sociale, le 7 juillet 1937. La dépense prévue, y compris le terrain, s’élevait à 1.146.304 francs. Avec le rabais consenti par les adjudicataires, on pensait abaisser le coût des travaux à 981304,80 francs. C’était sans compter sur de nouveaux aménagements non prévus qui allaient alourdir la facture. Par exemple, l’installation d’un laboratoire dans une chambre obscure, avec évier, tablettes, etc. Des changements dans les cabines d’isolation, à la suite d’une visite d’un Inspecteur général.

    L’entreprise de maçonnerie Joël Cazanave se mit à l’œuvre. Dans un style Art-Déco, propre à cette époque, l’architecture de Jules Rerverdy qui s’illustra dans le département grâce à de très belles réalisations comme la Sous-préfecture de Narbonne, le dispensaire n’a rien d’austère. Dans l’entrée principale, il était prévu une mosaïque mais on la remplaça par du carrelage de grès. Au rez-de-chaussée, la salle d’attente, le cabinet de l’infirmière, le cabinet du médecin-chef, les salles d’examen et de soins, la salle de laryngologie offrent tous le confort moderne indispensable à cet type d’établissement. Au premier étage, le dispensaire anti-vénérien ; autour d’un hall commun, se trouve le service anti-syphilitique composé d’une salle d’attente, d’un Fichier et d’une salle d’examen, lavabo, vestiaire, etc. Le dispensaire anti-blémmorragique homme et femme est également fort bien équipé. L’infirmière départementale possède un petit appartement avec salle à manger, cuisine, deux chambres et salle de bain ; au même titre que le concierge.

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    En 1937, la Sécurité Sociale n’existe pas encore. Les examens des malades nécessiteux sont remboursés par le département ; les malades aisés paieront les examens spéciaux. Il s’agit là d’une véritable révolution sanitaire dans notre ville, si durement touchée autrefois par les problèmes d’hygiène. Au cours de l’année 1939, le Dispensaire Départemental d’Hygiène Sociale accueille les nouveaux patients. C'est aujourd'hui le Centre Médico-Social de l'Aude.

    Sources

    ADA 11 / Série M

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