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Musique et patrimoine de Carcassonne - Page 559

  • Simon de Montfort, l'invité du Pays cathare...

    Voici un communiqué de l'Institut d'études occitanes de l'Aude (Ostal Sirventes):

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    Simon de Montfort

    L’Institut d’Estudis Occitans-Aude, association oeuvrant pour la défense et la promotion de la culture occitanes, fait part de son total désappointement à la découverte du thème de la fête médiévale de Durban-Corbières, prévue les 22 et les 23 juin 2013. Nommer cette manifestation festive : " Simon de Montfort revient occuper le village ! 

    http://www.fetes-medievales.com/simon-de-montfort-revient-occupe-le-village-durban-corbieres-d72.html

    Cela nous apparaît être un véritable déni d’histoire et une grande confusion.
     Alors que l’esprit de fête peut se retrouver autour des textes des troubadours, à la cour du roi d’Aragon ou des Comtes de Toulouse, ainsi que des valeurs de Paratge et de Convivéncia (le respect de tous, le désir et la capacité de vivre ensemble) de la civilisation médiévale occitane, voilà qu’il est choisi de mettre en avant le bourreau d’un pays, celui qui trahit les règles de la chevalerie pour se saisir des terres de Trencavel, qui allume un bûcher à Minerve, qui fait lapider Dòna Guirauda à Lavaur, Son retour au village n’incite pas à se rendre danser sur la place, mais plutôt à se terrer dans les maisons ou à fuir dans les collines voisines Verra-t-on Simon de Montfort adouber des faidits ?

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    Durban-Corbières et son château médiéval

     Ce choix est non seulement une faute de très mauvais goût mais surtout une grande injure à nos aïeux occitans, à leur mémoire et à leurs actes sous forme d’une véritable désinformation à travers une lecture déformée de l’histoire enfermant dans le même sac bourreaux et victimes. 
    Nous osons espérer que les organisateurs et les divers financeurs sauront revenir au plus vite sur le choix de cette thématique pour que ce rendez-vous proche de la Saint-Jean soit porteur des feux de fête du solstice d’été et non des incendies et bûchers ruinant les libertés et la terre d’Oc.
     Il est tout aussi paradoxal de voir plusieurs sites et institutions se réclamant du " pays cathare " (sans aborder ici la question de la pertinence de ce terme) rediffuser, comme si de rien n’était et sans regard critique, cette annonce faisant ainsi l’apologie de celui qui voulait justement détruire toutes les terres où l‘hérésie était présente. L’anticatharisme serait-il devenu un vecteur mobilisateur pour défendre cette notion de pays cathare ?

    Epitafi per Montfòrt

    Epitafi per Montfòrt
     Tot dreit a Carcassona lo pòrtan sebelir,
     Al mostièr Sant Nasari celebrar e ofrir
     E ditz plan l’epitafi per qual lo sap legir
     Qu’el es sant e martir e que deu respelir
     E dins lo gaug mirable eiretar e florir
     E portar la corona e ‘l sant regne agandir.
     E ieu ai ausit dire qu’aquò deu avenir
    Se per tuar los òmes e per sang espandir
     E per esperit perdre e per mòrt consentir,
     Per marrit conselh creire e per fòc abrandir
     E per baron destruire e per Paratge aunir
     E per raubar la tèrra e l’orgulh afortir,
    Per empusar lo mal e lo ben escantir,
     Per massacrar las Dònas e los enfants aucir
     Pòt òme sus la tèrra Jèsus Crist conquerir
     El deu portar corona e al cèl resplendir !
     (Cançon de la Crosada)

    Tout droit à Carcassonne ils vont l’ensevlir, et dit l’épitaphe pour qui sait lire, qu’il est saint et martyr et doit resplendir au ciel. Et moi j’ai ouï dire que si pour tuer sans fin, mentir, tromper, incendier, promouvoir le mal et l’infamie sans faire nul bien, assassiner femmes et enfants, on peut conquérir Jésus Christ ici-bas, il doit porter la couronne des élus et au ciel resplendir !

    ___________________________

     Institut d'Estudis Occitans-Aude
     BP 105 11022-Carcassona Cedex
     tel : 04.68.25.19.78
     
    http://ostal.sirventes.pagesperso-orange.fr/

  • La Cité de Carcassonne n'est pas dans le top 20!

    Le journal américain CNN vient d'établir le classement des vingt plus beaux sites mondiaux inscrits à l'UNESCO. La Cité de Carcassonne ne figure pas dans cette liste, dont le seul représentant pour la France est...

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    Le Mont Saint-Michel

    Voilà qui fera peut-être réfléchir nos élus, nos commerçants et l'ensemble des carcassonnais sur l'avenir de la poule aux oeufs d'or.

    http://edition.cnn.com/2013/04/28/travel/20-beautiful-unesco-sites/index.html

     

  • Les trésors oubliés de Jean Augé (1924-2002)

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    Jean Augé voit le jour dans le village de Lacombe (Aude) le 1er mai 1924. Son destin va basculer en novembre 1944 au Château des Cheminières, situé à la sortie de Castelnaudary en bordure de la route de Pexiora. Après le départ des troupes d'occupation, il est affecté au gardiennage du château; c'est en manipulant un obus ramassé au sol que Jean Augé perdra ses deux mains. Quatre ans plus tard, il suit les cours d'art plastique de M. Bousquet, sculpteur ayant participé à la décoration du Palais de Chaillot et retiré à Carcassonne comme professeur au lycée Saint-Stanislas. Admis à l'école des Beaux-arts de Genève, Jean Augé est directement intégré en 3e année et obtient en 1953, un 1er prix de sculpture.

    A son retour à Carcassonne, il s'installe dans la maison de ses parents située à l'angle des rues de Solferino et Charles Lespinasse, sur la rive droite du Canal du midi. En bordure du toit, il y aurait un buste de Pierre-Paul Riquet. Jean Augé habite là jusqu'en 1956. Il fait ensuite construire sa maison sur les hauteurs de Grazaille dans la rue Achille Rouquet où il vivra jusqu'en 1973.

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    Dans la façade se trouve encore un parement en pierre taillée de Jean Augé. Il s'agit d'une sculpture d'environ 40x30 cm représentant une femme avec une colombe.

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    L'œvre de Jean Augé (ci-dessus à gauche avec son ami de toujours, le peintre Jean Camberoque) est immense. Peintures ou sculptures, elles sont réparties dans des collections privées ou dans la ville de Carcassonne. En effet, la SAHLM (Société Audoise d'Habitat à Loyers Modérés) lui a souvent passé commande de sculptures pour orner ses nouveaux immeubles. Tant et si bien que plusieurs habitats portent la trace visible de l'artiste. Malheureusement, tout cet art est méconnu et laissé le plus souvent en déshérance. Notre but ici est de rendre l'hommage que mérite Jean Augé et son oeuvre, afin que celle-ci faute de protection ne soit envoyée au pilon dans quelques décennies avec la destruction des bâtiments. Il faut également regretter l'absence de toute mise en valeur dans le cadre de visites du patrimoine carcassonnais.

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    St-Vincent de Paul

    Dans les années 60, des HLM sont construits en bordure de la route de Narbonne. Ils prennent le nom de cité Ozanam, en hommage à Frédéric Ozanam (1813-1853) le fondateur de la Société Saint-Vincent de Paul. Jean Augé réalisera six sculptures qui ornent les façades des immeubles.

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    St-Georges terrassant le dragon

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    Saint-Dominique

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    Ste-Thérèse de Lisieux

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    St-Christophe

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    St-Antoine de Padoue a été déposé lors d'une réfection de façade par la SAHLM, mais n'a jamais été remis en place après les travaux. se trouve actuellement entreposé avec un peu d'indiférence et beaucoup d'oubli, dans une cour de la bastide Saint-Louis. Nous ne donnerons pas l'endroit exact pour lui permettre de conserver toutes ses chances d'être remis à sa place. Il est regrettable tour de même qu'il faille sortir la loupe de Sherlock Holmes dans cette ville, si l'on veut y conserver les oeuvres d'art.

    Saint-Antoine est ici représenté devant sa mule qu'il avait fait s'agenouiller devant le Saint-sacrement (hostie dans un ostensoir) pour convaincre un juif de la présence de Dieu dans l'hostie.

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    Toujours à la cité Ozanam, une série de sculptures en pierre de Ménesbès dans le Luberon représentant les étapes de l'évolution, devait être incluse dans un mur fontaine. Cet endroit est totalement ignoré au point que l'ensemble se détériore inexorablement avec le temps.

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    Dans la cour d'un immeuble de la rue Barbès, une fille nage avec un dauphin. Sculpture en feuille de plomb martelé et soudé. L'intérieur est en béton léger soutenu par une armature en métal.

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    Dans la cour de la Résidence de l'Officialité, place Effengfelden.

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    Femme les pieds dans l'eau, place du centre commercial du Viguier

    (Commande de la ville de Carcassonne en 1990)

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    Derrière l'ancienne Roseraie sur le plateau Paul Lacombe, à l'intérieur d'un oratoire se trouve un christ en bronze. Il a été sculpté et fondu par Jean Augé en 1993. Il a remplacé son prédécesseur en plâtre qui avait fait son temps.

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    Une sculpture restée à l'état d'ébauche orne la place du village de Couffoulens.

    Je lance un appel à la municipalité de Carcassonne, pour qu'elle préserve et mette en valeur ce patrimoine artistique unique dans Carcassonne. Il me semblerait indispensable que ces oeuvres contemporaines fissent l'objet d'une protection, après avoir été répertoriées et inventoriées. Cela évitera qu'elles soient dérobées ou détruites par pure ignorance. Le travail de ce blog en serait une nouvelle fois récompensé.