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Musique et patrimoine de Carcassonne - Page 498

  • Humeur... Les cocus du Midi

    Le journal La dépêche nous annonce ce matin que 140 platanes vont être abattus le long du Canal du Midi, route Minervoise (entre le pont SNCF et le Pont-rouge) et le long du chemin du bois de Serre. Les VNF, gestionnaires du Canal du Midi, demandent au maire d'organiser une réunion pour planifier cet abattage.

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    L'article précise que le député-maire de Carcassonne peut s'y opposer comme son homologue de Sallèles d'Aude. Imaginez-vous un instant la plus belle entrée de la ville sans sa voûte ombragée? L'état depuis la visite de la ministre de l'écologie du gouvernement Fillon en visite à Trèbes en 2011, a indiqué ne pas vouloir financer le replantage de nouvelles essences (style platanor) résistantes au chancre coloré. Il se décharge une nouvelle fois sur les collectivités locales, estimant que c'est elles qui tirent partie des bénéfices touristiques du Canal du Midi. Un autre article du Midi-Libre datant du 10 décembre 2013, indique que l'état tarde à tester les vaccins sur les platanes en bonne santé. Le pouvoir Jacobin prendrait-il une nouvelle fois les gens du Midi pour des couillons? Ah! Si seulement c'était les platanes du château de Versailles ou du jardin du Luxembourg... Oui, messieurs! Ils sont dans l'Aude; le département le plus pauvre de France qui ne doit sa survie qu'au tourisme. Un département totalement oublié de la reconquête industrielle initiée ailleurs. Il n'y a pas que le bassin houiller, les bretons et leurs bonnets rouges, les hauts fourneaux de Moselle. Ici, la viticulture crève de la concurrence déloyale de ses voisins et le pinard ne se vend pas. Alors?  Qué fasen per nous autras? Pares! Bientôt, Carcassonne sera bordé de zones bitumées que ses habitants désargentés iront visiter le dimanche, pendant que les privilègiés de leurs familles trimeront à 5 euros de l'heure du lundi au lundi. Un bel avenir se dessine al païs de Marcellin Albert...

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    Tous droits réservés/ Musique et patrimoine/ 2013

  • La petite maison dans les pins à Grazailles va t-elle être rasée?

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    C'est un véritable cri d'alarme que j'ai reçu hier soir. Une partie des co-proriétaires de l'immeuble du 15 rue Buffon, m'ont interpellé sur la probable destruction d'un dernier témoin de la colline de Grazailles au XIXe siècle. Il s'agit de la petite maison dans les pins (flèche rouge) que l'on voyait encore jusqu'aux années 60 au dessus de la gare. La construction d'une barre d'immeubles l'a caché aux yeux des carcassonnais, mais elle est toujours là. Cette petite maison, c'est le Carcassonne à la campagne où les habitants se rendaient chaque dimanche après la messe. La colline de Grazailles n'était encore que vignes et bois. On y rencontrait Achille Rouquet, le félibre, qui y possédait une demeure le long de la route de Villemoustaussou. D'ailleurs, dans un livre de Jean Amiel ayant pour titre "Six Ataciens célèbres" on y décrit parfaitement l'ambiance champêtre qui regnait sur Grazailles. Alors pouvons-nous supporter qu'une majorité de propriétaires puissent se prononcer bientôt lors d'une assemblée générale pour cette destruction? Bien sûr que non, mais en même temps, il s'agit d'une affaire privée. On peut tenter de faire réfléchir sur la nécessité de raser cette bâtisse qui a besoin d'une sérieuse rénovation. Est-ce une question de moyens? Il existe des solutions; d'abord, les aides des collectivités locales à la réhabilitation d'un logement. Ensuite, un chantier d'insertion de jeunes en difficultés pourrait mener une campagne de sauvegarde. Enfin, pourquoi ne pas la vendre à quelqu'un qui serait à même de la restaurer? Devons-nous une nouvelle fois craindre qu'un projet immobilier ne soit la vraie raison cachée... Cette maison est entourée d'une pinède avec une vue imprenable sur la Cité et la Bastide. Le terrain constructible ferait une jolie parcelle pour y élever un immeuble de plusieurs étages. Les promoteurs immobiliers ont peut-être fait quelques propositions alléchantes à certains co-propriétaires pour obtenir la vente du terrain. Qui sait?...

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    En montant la rue Buffon située derrière la gare SNCF, on aperçoit un immeuble d'habitation. Il a été édifié par la Société de crédit immobilier en 1968, alors dirigée par M. Martinolle avec le concours de la SAAHLM (Société audoise et ariègeoise de logements HLM). L'architecte est M. Mercier de Narbonne. Ce bâtiment a été bâti à la condition que les ouvriers participant aux travaux, puissent profiter chacun des 63 logements que compte l'immeuble. La construction a été confiée à M. Mercier, architecte à Narbonne.

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    A l'entrée de cette résidence privée, se trouve une stèle dont l'inscription s'efface.

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    Sur l'emplacement de l'immeuble se trouvait une vigne comme c'était le cas pour l'ensemble de la colline de Grazailles autrefois. A l'arrière de celui-ci un ilôt de verdure avec au milieu des pins parasol, vraisemblablement la plus ancienne maison de Grazailles. On l'appelle la petite maison dans les pins. C'est là qu'habitèrent les grands parents de M. Rivals, propriétaire au début du XXe siècle du domaine de St-Martin à Montredon. La petite maison est hélas, depuis des années à l'état d'abandon. Elle appartient à la co-propriété de l'immeuble dont nous venons de parler. Un certain nombre de propriétaires souhaiterait la sauver de la ruine mais l'argent est le nerf de la guerre.  Il serait vraiment dommage que l'on laissât l'un dernier vestige historique de la colline de Grazailles, s'écrouler sous le poids des années.

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    De cet endroit, on a une vue superbe sur la ville

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    La vue sur la Cité de Carcassonne

    Si vous souhaitez voir cette maison dans les pins, vous montez la rue Buffon. Après le bureau de tabac, vous tournez à gauche et vous entez dans le parking de la résidence qui vous longez jusqu'au fond. Derrière dans la pinède, vous verrez la maison dans les pins. Je vous déconseille d'accéder à proximité de la bâtisse, car c'est escarpé et l'on peut se blesser.

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    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine/ 2014

  • Le Nid Joyeux: un orphelinat dans la cité médiévale

    "Le nid joyeux" était un orphelinat qui accueillait à la cité dès 1949, des enfants encadrés par les soeurs de St-Vincent de Paul et quelques monitrices comme Madame Sarraute Jacqueline, Madeleine, Hélène, etc... Il succéda ainsi à "L'ouvroir" qui était un établissement de Jeunes filles du même type entre les deux guerres. Les conditions dans lesquelles furent dans un premier temps hébergés ces orphelins (que des graçons), étaient très précaires et à la limite de l'insalubrité. Les soeurs étaient très autoritaires et les enfants déboussolés par ces conditions. Un numéro était attribué à chaque pensionnaire pendant la durée de son séjour qui ne pouvait pas dépasser ses 14 ans (après le Certificat d'études). Les premiers arrivant furent les trois frères Viéro (René, André et Gilbert) puis les frères Rodriguez (Gérard, Guy et Robert), les frères Coste (Raoul et Paul), les frères Fabro (René et Louis) et Rey, Boyer, Arrigna, etc... La fin de cette période rigide coïncida avec l'arrivée de nouvelles soeurs bien plus sympathiques: Soeur Laguette (mère supérieure), Soeur St-Vincent (encadrement des enfants), Soeur Marthe (Cuisine), Soeur Henriette (jardinage, animaux, collecte de vivres), Soeur Thérèse (Intendance). Leur arrrivée transforma l'établissement en un lieu paisible et humain malgré l'absence de l'amour parental.

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    Soeur Laguette et ses parents, soeur Henriette, André Viéro devant l'entrée du Nid joyeux. C'est actuellement l'entrée de l'Hôtel du donjon à la cité.

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    De gauche à droite: Soeur Vincent, soeur Laguette, soeur Thérèse, soeur Henriette et soeur Marthe

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    Les soeurs amenaient les enfants le dimanche à la campagne ou au stade Domec pour les matchs de rugby. Elles jouaient aussi dans les lices à ce sport avec les jeunes pensionnaires. Il y avait aussi d'autres activités comme le cinéma, le cirque et l'été, en colonies de vacance ou à la mer. Il arrivait que certains orphelins soient accueillis par des familles pour passer la journée. Pour André Viéro, ce fut une éternelle reconnaissance pour M et Mme Bataillé qui habitaient le plateau Paul Lacombe.

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    Derrière l'orphelinat, il y avait un jardin où les soeurs faisaient pousser des légumes et un âne "Grisette"

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    Soeur Henriette partait tous les jeudis et samedis matin avec Grisette au marché, pour collecter de la nourriture que les maraîchers offraient par solidarité. André Viéro a souvenir ému pour tous les habitants de la cité: les frères Sarraute, Solanille, Vidal, Pech, Peyo, Pujol, Gaillagot, le commandant Béteille,M. Cadene, l'abbé Pierre Pont et le laitier Combe.

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    Les frères Coste et Gilbert Viéro lors d'une partie de carte.

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    Le Nid joyeux a fermé en 1962 et c'est la famille Pujol qui l'a acheté pour en faire l'Hôtel du donjon. Les soeurs sont partis à la maison de retraite St-Vincent de Montolieu où elles sont inhumées.
     
    Merci beaucoup à M. André Viéro pour ses souvenirs et ses photos
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