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Musique et patrimoine de Carcassonne - Page 498

  • Le Nid Joyeux: un orphelinat dans la cité médiévale

    "Le nid joyeux" était un orphelinat qui accueillait à la cité dès 1949, des enfants encadrés par les soeurs de St-Vincent de Paul et quelques monitrices comme Madame Sarraute Jacqueline, Madeleine, Hélène, etc... Il succéda ainsi à "L'ouvroir" qui était un établissement de Jeunes filles du même type entre les deux guerres. Les conditions dans lesquelles furent dans un premier temps hébergés ces orphelins (que des graçons), étaient très précaires et à la limite de l'insalubrité. Les soeurs étaient très autoritaires et les enfants déboussolés par ces conditions. Un numéro était attribué à chaque pensionnaire pendant la durée de son séjour qui ne pouvait pas dépasser ses 14 ans (après le Certificat d'études). Les premiers arrivant furent les trois frères Viéro (René, André et Gilbert) puis les frères Rodriguez (Gérard, Guy et Robert), les frères Coste (Raoul et Paul), les frères Fabro (René et Louis) et Rey, Boyer, Arrigna, etc... La fin de cette période rigide coïncida avec l'arrivée de nouvelles soeurs bien plus sympathiques: Soeur Laguette (mère supérieure), Soeur St-Vincent (encadrement des enfants), Soeur Marthe (Cuisine), Soeur Henriette (jardinage, animaux, collecte de vivres), Soeur Thérèse (Intendance). Leur arrrivée transforma l'établissement en un lieu paisible et humain malgré l'absence de l'amour parental.

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    Soeur Laguette et ses parents, soeur Henriette, André Viéro devant l'entrée du Nid joyeux. C'est actuellement l'entrée de l'Hôtel du donjon à la cité.

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    De gauche à droite: Soeur Vincent, soeur Laguette, soeur Thérèse, soeur Henriette et soeur Marthe

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    Les soeurs amenaient les enfants le dimanche à la campagne ou au stade Domec pour les matchs de rugby. Elles jouaient aussi dans les lices à ce sport avec les jeunes pensionnaires. Il y avait aussi d'autres activités comme le cinéma, le cirque et l'été, en colonies de vacance ou à la mer. Il arrivait que certains orphelins soient accueillis par des familles pour passer la journée. Pour André Viéro, ce fut une éternelle reconnaissance pour M et Mme Bataillé qui habitaient le plateau Paul Lacombe.

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    Derrière l'orphelinat, il y avait un jardin où les soeurs faisaient pousser des légumes et un âne "Grisette"

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    Soeur Henriette partait tous les jeudis et samedis matin avec Grisette au marché, pour collecter de la nourriture que les maraîchers offraient par solidarité. André Viéro a souvenir ému pour tous les habitants de la cité: les frères Sarraute, Solanille, Vidal, Pech, Peyo, Pujol, Gaillagot, le commandant Béteille,M. Cadene, l'abbé Pierre Pont et le laitier Combe.

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    Les frères Coste et Gilbert Viéro lors d'une partie de carte.

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    Le Nid joyeux a fermé en 1962 et c'est la famille Pujol qui l'a acheté pour en faire l'Hôtel du donjon. Les soeurs sont partis à la maison de retraite St-Vincent de Montolieu où elles sont inhumées.
     
    Merci beaucoup à M. André Viéro pour ses souvenirs et ses photos
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  • Carcassonne "Ville d'art et d'histoire", c'est pour quand?

    La ville de Carcassonne qui possède en son sein un patrimoine culturel bâti inestimable mais dont la valorisation avance à petit pas, ne figure pas dans la liste des cités qui depuis 1995 ont obtenu le label "Ville d'art et d'histoire". Certes, la cité médiévale plusieurs fois recalée, est inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1997. N'est-ce pas là, malgré tout, un grand arbre cachant une forêt bien miséreuse sur le plan de la réhabilitation patrimoniale sur l'ensemble du territoire de la commune? Vous ferez vous-même le constat. Pour les moins hardi, il suffit de lire les nombreuses rubriques de ce blog. Je ne me ferai pas l'accusateur public de la classe politique locale, mais plutôt d'une espèce d'inertie qui depuis la fin de règne de Chésa à préféré mettre davantage de budgets sur l'animation que sur l'entretien de l'héritage. Animation sous exposée, pour le coup, sous Chésa. C'est un choix; est-il contestable? Oui, il l'est quand on aime le patrimoine et qu'on le considère prioritaire en terme d'image pour les touristes et finalement pour l'activité économique. Notons tout de même, un regain de considération, d'écoute et d'actions depuis l'avènement de la municipalité Pérez. Mais la tâche est immense et les moyens trop peu conséquents. Songez que le service du patrimoine à Carcassonne est sous la tutelle de l'adjoint à l'urbanisme. Il faudrait un adjoint au patrimoine pour une ville comme Carcassonne avec un service de plusieurs collaborateurs. Or, la conseillère municipale déléguée fait beaucoup avec les moyens dont elle dispose. C'est-à-dire: petit budget et petit personnel. Comment dans ce cadre là, voudriez-vous qu'une ville si en retard sur l'amélioration du patrimoine puisse remplir convenablement le cachier des charges imposé par le label du Ministère de la culture? A cela il faut ajouter que Carcassonne ne dispose pas de services compétents à temps plein, pour constituer le dossier de candidature. Pour exemple, la ville de Limoges a recruté il y a 7 ans, un agent de catégorie B pour établir ce dossier. D'après ce qui se dit, Carcassonne aurait envoyé son dossier à Paris où il se serait perdu... Tout serait à recommencer. Loin de moi l'idée de polémiquer une nouvelle fois, ni de rejeter la faute sur tel ou tel responsable politique. Encore une fois, je voudrais une prise de conscience sur l'impérieuse nécessité de l'entretien de notre héritage commun. La défense du patrimoine doit pouvoir peser dans le débat électoral des municipales de mars prochain. C'est là, tout l'enjeu de cet article. Merci d'avance aux gens de bonnes volontés qui l'auront compris. Tant pis pour les sectaires qui préfèrent instrumentaliser mon combat passionné en combat politique. Il préfèrent leurs chapelles politiques à Carcassonne, c'est entendu.

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    Vous trouverez le détail du cachier des charges et des missions de ce label en cliquant sur le lien ci-dessous:

    http://www.vpah.culture.fr/label/label.htm

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  • Georges-François Hirsch, directeur du Festival de Carcassonne

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    Comme chacun le sait, les choeurs de Carcassonne dirigés par Jacques Miquel ont participé à toutes les éditions du festival de la cité depuis 1979. Ils ont été amenés à renforcer les choeurs professionnels pour les opéras (Carmen en 1990, Faust en 1991...) ou pour les oratorios (Requien de St-Saens, de Mozart, La création de Haydn...). En 1989, la municipalié Chésa nomme Georges-François Hirschà la direction du festival. Ce dernier va vouloir impulser une dynamique lyrique, ayant pour ambition de créer un évènement de renommée internationale semblable à Aix en Provence ou aux Chorégies d'Orange. Le théâtre de la cité est un formidable lieu qui se prête aux plus belles mises en scène et le nouveau direc teur est sous le charme. Il considère, à juste raison, qu'il est sous exploité.

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    Georges-François Hirsch est l'homme qui peut tout apporter dans ce Carcassonne où les "estrangers" de la langue d'Oil sont perçus comme des envahisseurs. Simon de Montfort à laissé des traces... Dans ses bagages, le nouveau directeur du festival est à ce moment là l'administrateur de l'Opéra Bastille et à occupé le poste de directeur de l'Opéra de Paris de 1981 à 1983.

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    Les 5 et 7 juillet, on donnera l'un des plus beaux opéras du répertoire français: "Samson et Dalila" de Camille Saint-Saens. La distribution est prestigieuse avec Carlo Cossuta, Chantal Dubarry, Alain Fondary, Vincent le Texier, Jean-Jacques Cubaynes... Le metteur en scène est René Terrasson de l'opéra de Strasbourg. Les décors sont créés sur place pour la scène du théâtre et au moment où Samson fait écrouler le temple, les colonnes s'effondrent grâce à un système de vérins. Tout ceci est d'une grande majesté; digne des plus belles scènes lyriques du monde. Le magazine "Opéra international" parlera de ce succès venu de cette petite ville de province. Mais, car il y a toujours un "mais" à Carcassonne....

    L'ambition était trop belle et le spectateur n'a rempli la salle qu'au tiers seulement. Soit, environ 600 places par représentations. Il faut du temps pour construire la renommée d'un tel festival et savoir parfois perdre 100 francs pour en gagner plus tard 2000 ou 200000... Quand Raymond Chésa vit les comptes déficitaires et le mécontentement de la majorité de ses administrés, il ferma les robinets. Pourquoi, certains carcassonnais n'étaient pas contents (enfin, toujours les mêmes c'est à dire ceux qui critiquent alors qu'ils ne servent à rien)? Plusieurs raisons à cela... La première, M. Hirsch avait supprimé tous les spectacles de variétés et les habitants n'y ont vu qu'un festival élitiste. La seconde, ce Hirsch était un parisien mondain et parlait avec l'accent pointu dans l'esprit des pleutres. Enfin la troisième, M. Hirsch était forcément un homme de la gauche parisienne, dans l'esprit des fanatiques militants de l'époque. Aussi, G-F Hirsch est reparti et fut nommé par la suite directeur de l'Orchestre de Paris et du Théâtre des Champs-Elysées. Aujourd'hui, il est le directeur du spectacle vivant au Ministère de la culture.

    Que serait aujourd'hui notre festival? A vous d'en juger...

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    Crédit photo n°3: Alain Machelidon

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