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Musique et patrimoine de Carcassonne - Page 501

  • Helmut Thomas, résistant allemand antinazi

    L'histoire ne peut se contenter de préjugés quand elle doit examiner avec justesse les responsabilités à l'intérieur d'un conflit comme celui de la Seconde guerre mondiale. La facilité serait de désigner les coupables par rapport à leur nationalité ou leurs fréquentations. Ce n'est pas si simple! Durant l'épuration qui suivit la libération de la France, la précipitation des hommes à traquer coûte que coûte les collaborateurs à fait envoyer des innocents devant un peloton. Au même moment, certains parmi les plus impliqués ont pu fuir et ont bénéficié de la mansuétude des tribunaux des années 50. Là, où les chefs de centaine de la milice française, par exemple, seraient passés par les armes dès la libération; ils ont profité dix ans après, de jugements rendus par une justice professionnelle les condamnant seulement à de la prison. D'ailleurs, si nous lisons les compte-rendus nous nous apercevons qu'ils ne firent jamais totalement leur peine. Que dire également des anciens fonctionnaires de l'Etat français qui se sont retrouvés à des places de ministres, comme Maurice Papon. Les lettres de délation qui avaient fait envoyer des français en déportation, juste par vengeance ou inimitié de voisinage, ont perduré après la libération mais dans le sens contraire. Ainsi, désignait-on ceux qui avaient soi-disant collaboré en encourageant les délateurs. Bien entendu, il ne faut pas nier les vraies responsabilités et ne comptez pas sur moi pour les occulter. Cependant, suite aux commentaires postés sur ce blog après mon article sur Jean Bringer, il est de mon devoir d'apporter une autre réflexion.

    Les allemands étaient-ils tous nazis ?

    Hitler a été porté au pouvoir par les urnes et non par un coup d'état. Les causes sont multiples, mais la principale que l'on ferait bien de ne pas l'oublier dans la crise économique qui nous secoue actuellement: Une monnaie qui ne valait plus rien, un taux de chômage très élevé, une hausse des prix. A cela il faut ajouter, l'humiliation de la défaite de 1918 et la poussée du sentiment national. Le populisme hitlérien est arrivé au pouvoir en jouant sur les peurs et en désignant les coupables: les juifs. Dans la population allemande, certains avaient compris que la traque des juifs désignés comme étrangers et apatrides, n'était pas dirigée pour des raisons économiques mais idéologiques. A ce titre, Mein Kampf (Mon combat) écrit par Hitler depuis sa prison après son coup d'état manqué est des plus révélateurs. La race pure aryenne doit s'imposer comme supérieure à toutes les autres. 

    Les résistants en allemagne

    La rose blanche, mouvement d'étudiants allemands, a résisté au pouvoir nazi en 1942. Ils ont été arrêtés et guillotinés.

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    Sophie Scholl (1921-1943), guillotinée avec son frère Hans.

    Les résistants allemands dans l'Aude

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    Ce jeune soldat allemand avait été incorporé de force dans la Wehrmacht, après avoir fait partie des Brigades Internationales pendant la guerre civile espagnole. Il déserte en 1943 et rejoint les combattants du maquis Faïta (Francs tireurs et partisans) situé à Salvezines dans la Haute-vallée de l'Aude. Parmi eux il va mener des actions non contre son pays, l'Allemagne, mais contre une idéologie qu'il ne peut pas soutenir.

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    Fanion du maquis Faïta

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    Le maquis Faïta à Buc en 1943

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    Stèle au Col de la Flotte

    Le 27 juillet 1944, les troupes allemandes envoient 300 hommes pour débusquer le maquis Faïta près de Chalabre. Au Col de la flotte, entre Courtauly et Sonnac, ils interceptent un camion du maquis et tuent Louis Bages, André Laffon et Paul Vernières. A Courtauly, vers la ferme du Planquet, Fernand Trétal et Thomas Helmut sont capturés. Ils transportaient des courroies provenant du sabotage d'une batteuse. Ils seront exécutés d'une balle dans la tête.

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  • En bref....

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    Ce vendredi à l'Hôtel de la Cité, organisé par les Éditions Liber-Mirabilis

  • Ginette Bastien, professeur de danse

    La première école de danse a été fondée à Carcassonne par Madeleine Chausson, en 1940. Elle dispensait ses cours près de la place Davilla.

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    Ginette Bastien, qui fut d'abord son élève, puis son assistante, passe très jeune le premier degré (classée 1ère, mention très bien), puis l'année suivante le second degré de son professorat (classée 1ère de France en mouvements Popard et interprétation musicale). Aussitôt, la regrettée Irène Popard lui propose une magnifique situation à Lyon. Mais Ginette Bastien décline cette offre et abandonne même ses études de piano au Conservatoire de Toulouse pour se consacrer entièrement à l'enseignement de la danse dans son Languedoc natal. Elle rachète alors le fonds de Madeleine Chausson, et Irène Popard lui écrit: "Je sais que tu as tous les atouts nécessaires pour tenir dignement la succursale de Carcassonne". Effectivement, le succès est rapide et les locaux deviennent insuffisants. Ginette Bastien inaugure alors en 1949 sa nouvelle école, admirablement située, et qui par son cachet, ses vastes proportions, son confort, était certainement une des plus belles. Cette salle se trouvait à l'intérieur de la chapelle de la rue de Verdun qui sert aujourd'hui de lieu d'exposition.

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    Entre temps, avec beaucoup de dévouement, elle prépare et présente avec succès à l'examen: Hélène Fruhauf-Fatoux, Josiane Pintavy-Fraysse, Janine Robert-Astric, Janette Pidoux-Pujol, Cécile Pailhès-Tailhan. Puis elle forme ses aides-monitrices et monitrices particulières: Janette Empociello, Paulette Guiguet, Simone Puel, Françoise Tailhades, Janette Gibert, Phiphi Saunié et son professeur-adjoint: Christiane Sylvestre. Ainsi, sous son impulsion, de nouvelles écoles de danse s'établissent à Béziers, Narbonne, Limoux, Quillan, Castelnaudary, Lézignan et Montauban. Elle fonde aussi le cours municipal de danse de Carcassonne. Ginette Bastien ne cessera de se perfectionner et ira travailler avec les meilleurs maîtres de son époque à Paris: Saulnier (acrobate), Jacques Besse (Champion du monde de claquettes), Odette Courtiade (Danse libre), Madeleine Lafon (Danseuse étoile de l'Opéra), Janine Solane (danse classique), Les soeurs Foatelli (Danse religieuse), Nana de Herrera (Danse espagnole), Andrée Joly (Education rythmique) et Malkowsky (Gymnastique synthétique).

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    A la fin de sa carrière, elle fonda sa propre compagnie.

    Fabienne Dupuy (Cie Kissipik) témoigne:

    "Ma rencontre avec Ginette Bastein en 1983 a été déterminante, elle a effet modifié le sens et les valeurs que je donnais à cet art; le but généreux que s'est fixée cette chorégraphe, est de considérer que sa mission est "mettre, à la portée des masses, l'art le plus luxueux et le plus inaccessible."

    Voici donc une carcassonnaise de valeur bien oubliée... C'était le fille de Charles Lespinasse (1885-1959), grand résistant déporté à Buchenwald. Une avenue porte son nom à Carcassonne.

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