Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Musique et patrimoine de Carcassonne - Page 499

  • L'église St-Pierre de Villalbe

    Nous savons grâce au cartulaire de Mahul qu'il existait depuis l'époque médiévale une église placée sous le vocable de St-Pierre située à Villalbe basse. Arifonse, abbé de Montolieu et ses religieux cédèrent en 931 Villalbe avec son église à l'évêque St-Gimer de Carcassonne. Le compoix le plus ancien du hameau (1714), conservé aux archives départementales de l'Aude, nous montre sa présence avec son cimetière attenant en bordure du rec de la Malepère. L'église fut ensuite laissée à l'abandon en raison des offices qui furent déplacés dans une chapelle située dans Villalbe haute. Cette chapelle était située en face de l'actuelle cantine de l'école primaire qui était autrefois la maison presbytérale dans la grand rue. Le curé Utrolly en charge de la paroisse y disait la messe, avant la construction de l'église actuelle en 1784.

    011.JPG

    J'ai découvert cette dalle dans le coeur de l'église de Villalbe. L'autel posé dessus depuis des années la cachait. J'ai entrepris alors de décrypter malgré les difficultés, le texte en latin. Une vraie chasse au trésor! Une fois les élements du puzzle rassemblés, JL Bonnet a trouvé qu'il s'agissait de Jean-Jacques Utrolly décécé le 7 avril 1755 à Villalbe. Cette date étant inférieure à l'année de construction de l'église, par déduction le curé avait dû être inhumé dans sa chapelle puis déplacé dans la nouvelle église paroissiale.

    980648290.jpg

    J'ai réalisé ce plan de la position de l'église et du cimetière attenant, à la sortie de Villalbe. Il résulte du compoix de 1714 et aussi, des souvenirs d'une personne du hameau ayant connu le cimetière. En effet, si l'église a dû disparaître au cours du XIXe siècle, le cimetière était encore là dans les années 1950. Il était bordé par une murette et un chemin avec une allée de platanes (encore visibles) menait au domaine du Chapitre. Oui, mais voilà. La ville de Carcassonne, sans prendre la précaution de prévenir les familles des défunts inhumés à cet endroit, a un jour fait intervenir les pelles mécaniques. 90% des tombes ont été ainsi relevées, pour construire à la place une station d'épuration. Imaginez l'émoi des familles... Je me suis rendu au services des cimetières de la ville de Carcassonne, afin de savoir davantage. C'est l'omerta! Il n'existe même pas d'après eux, de registre des personnes inhumées. Le dessin que j'ai tracé n'a pas de valeur scientifique, il n'est pas à échelle. Toutefois, les mesures indiquées autour de l'église et du cimetière sont exactes. J'ai converti en mètres, les cannes (unité de mesure du XVIIe siècle) à partir du compoix.

    038.JPG

    Ce qu'il reste aujourd'hui du cimetière et de l'ancienne station d'épuration.

    006.JPG

    A l'arrière, il y a encore des vestiges enfouis dans le sol. J'ai même découvert une cave voutée, car il ne peut pas s'agir de l'aqueduc de Pitot. Il ne passe pas à cet endroit. J'ai appris dernièrement qu'il y avait un grand projet de construction d'une nouvelle station d'épuration à cet endroit. Je voudrais juste signaler qu'un chantier de fouilles préventives risque de mettre à jour quelques mystères de l'histoire de Villalbe. Même si... l'ignorance des autorités de l'époque à anéanti tout espoir d'études scientifiques sur ce site.

    ____________________________

    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine/ 2013

  • Bonne année 2014

    IMG_4033.jpg

    Je vous souhaite à tous et à toutes une excellente année! Nous allons essayer de poursuivre l'oeuvre engagée sur ce blog, qui réunit chaque jour davantage de lecteurs.

    Merci pour votre fidélité

    Martial Andrieu

  • Lettre autographe de Maurice Sarraut, sénateur de l'Aude

    Maurice_Sarraut_1914.jpg

    Maurice Sarraut (1869-1943) fut d'abord un homme politique, membre du Parti Radical Socialiste, élu comme sénateur de l'Aude entre 1913 et 1932. Il démissionnera pour devenir le propriétaire du quotiden La Dépêche. Après l'armistice de 1940, il approuve le gouvernement de Vichy et soutien Pétain. Ce n'est qu'en 1943 qu'il prendra ses distances avec Laval; au moment de la création de la Milice. Il sera assassiné le 2 décembre 1943 par des Miliciens. Il repose au cimetière Saint-Vincent de Carcassonne.

    Lettre du 2 septembre 1894

    Mon cher Alboize,

    Je suis désolé et vexé à la fois du facheux effet produit sur l'organisme délicat de mon bon ami Édouard par le climat de Carcassonne, ma seconde patrie. J'imagine que sa maladie n'offre aucun caractère de gravité et je souhaite de mon tout coeur que la mer répare promptement la santé ébranlée de notre cher gamin. Oserai-je vous demander, en grâce, de ne pas dire, à votre retour ici, que Carcassonne l'ût rendu malade?

    Je me suis imposé la tâche ardue de réhabiliter, dans l'esprit de ceux qui m'entourent, notre ville d'origine; Nadaud (1) l'a ridiculisée. Mais le ridicule, ce n'est rien. Quantité de gens– voire du meileur monde– s'en accomodent au point de le considérer comme une des conditions nécessaires de l'existence. mais cumuler le ridicule et l'odieux, c'est vraiment trop; que voulez-vous répondre aux malveillants qui nous diront: "Carcassonne est non seulement la ville la plus bête de France, mais encore la plus pernicieuse. On y attrape les fièvres, la jaunisse, etc..." Hélas! nous ne pourrons que rougir– silencieusement!

    Épargnez-nous ce nouvel avatar.

    Je regretterai infiniment de ne pas vous voir, à mon arrivée à Carcassonne: Je me proposais de passer, en votre agréable compagnie, quelques bonnes heures dans l'atelier de Laugé (2). Enfin! l'important est qu'Édouard guérisse vite. Nous aurons tout le temps de causer impressionisme cet hiver à Paris.

    Je vois Raynaud assez souvent; il m'a fait l'amitié de donner le service le service de l'artiste, pas la 2e représentation de Sereno Torelli, à la Comédie Française. Vous voyez que, même pendant votre absence, je trouve le moyen d'être votre obligé!

    Présentez, je vous prie, à madame Alboize mes respectueuses amitiés et embrassez mon ami Édouard– j'y tiens– L'air salin le remettra vite, sans doute.

    Croyez-moi votre bien dévoué, Maurice Sarraut.

    Le bonjour à Laugé et à notre ennemi intime A. Rouquet (3)

    lettre sarraut.jpg

    (1) Gustave Nadaud (1820-1893), auteur de la chanson "Carcassonne" dans laquelle est tirée la célèbre phrase "Il ne faut pas mourir, sans avoir vu Carcassonne". Cette chanson sera reprise par Georges Brassens

    (2) Achille Laugé (1861-1944), peintre pointilliste né à Arzens (Aude). Un musée est consacré à ces oeuvres à Limoux.

    (3) Achille Rouquet (1851-1928), félibre, graveur et fondateur de "La revue méridionale". On lui doit le premier embrasement de la Cité de Carcassonne.

    _______________________________

    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine/ 2013