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Musique et patrimoine de Carcassonne - Page 387

  • "Une glace avec deux boules" a été tourné en 1981 à Carcassonne

    Une glace avec deux boules ou je le dis à maman

    est film

    de Christian Lara

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    Ce film d'une heure et trente minutes a été tourné dans Carcassonne et sa région pendant l'été 1981. C'est aussi l'un des tout premiers longs métrages de la ravissante actrice Valérie Kaprisky ; elle n'avait que 19 ans à cette époque. Sorti en salle le 3 janvier 1982, on ne peut pas dire qu'il connut un succès retentissant.

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    ©etandardsanglant.blogspot

    Dans le même genre et la même année, La Boum 2 avec Sophie Marceau lui vola sans doute la vedette. L'intérêt pour nous Carcassonnais, c'est de revoir des lieux qui ont bien changés et des figurants très connus. Nous avons donc visionné ce film après bien des péripéties - puisqu'on ne le trouve sur le net qu'en version allemande sous le titre suivant :

    Superbiester, nen freund zum Geburtstag 

    Nous avons identifié les lieux de tournage et engagé une enquête de détective pour retrouver certains figurants Carcassonnais. 

    Synopsis

    À Carcassonne, de nos jours. Daniel Dalbret (Daniel Sarky), garagiste, quadragénaire cordial mais manquant un peu de caractère, quitte, après 17 ans de vie commune, sa femme Sarah (Sarah Siritzky) au profit d'une jeune et jolie secrétaire de préfecture : Maité (Anne Letourneau). Mais Daniel et Sarah ont deux filles : Vanessa (Désirée Nosbusch), 16 ans et Lolo (Valérie Dumas), 13 ans qui, n'acceptant pas cet abandon, décident de tout mettre en oeuvre pour récupérer leur père. N'ayant pas réussi à convaincre Daniel de son "erreur", elles vont mettre en place une véritable stratégie. C'est une histoire où se révèlent les points de vue des adolescents (avec "leurs" problème et "leurs" solutions) aussi bien que des femmes adultes et où le fou rire et les facéties succèdent aux serrements de coeur et à la peur. A partir d'une situation dramatique et très quotidienne, c'est une comédie douce amère offrant une vue en coupe de la "nouvelle société", avec toutes les surprises que cela implique...

    Distribution

    Valérie Kaprisky, Daniel Sarky, Sarah Siritzky, Désirée Nosbusch, Valérie Dumas, Anne Letourneau, François Maistre, Rémi Laurent...

    Secrets de tournage

    Christian Lara qui venait d'achever l'écriture du scénario, cherchait un lieu afin de tourner son film. Par un heureux concours de circonstance, une de ses amies qui travaillait comme hôtesse de l'air pour la compagnie Air France habitait à Ladern-sur-Lauquet, dans l'Aude. Danielle Amerel réussit à convaincre le réalisateur de poser ses caméras à Carcassonne, dont la situation géographique se prêtait à l'intrigue du film. Elle se mit alors en relation avec son ami Jean-Alain Journet (Cheucheu, pour les intimes) qui travaillait à la mairie. Après l'aval du maire Fernand Ancely, l'équipe du film se mit à tourner dès le mois d'août 1981. 

    Lieux de tournage

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    Le domaine de La Conte à Carcassonne mis à disposition par Madame Duchan, a servi de décor afin de représenter la maison de la famille. Dans le fond, nous voyons encore les vignes aujourd'hui transformées en lotissement. 

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    Le Canal du midi

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    Le cloître de l'abbaye de Saint-Hilaire d'Aude

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    Les classes et la cour du lycée d'enseignement privé Saint-Stanislas

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    L'arrivée à la chaussée de Labau à la sortie du village de Laden-sur-Lauquet. Une aire de fraîcheur où l'on peut se baigner et même plonger depuis les rochers.

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    Désirée Nosbusch, Valérie Kaprisky et Valérie Dumas

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    François Maistre, connu pour son rôle dans les Brigades du tigre, est intronisé par la Confrérie des seigneurs de la Corbière. Cette scène avait été mise en place grâce au syndicat du cru Corbières.

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    Une chorale d'enfants chante un hymne à la foire du Corbières.

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    Une grande scène a été tournée à la terrasse du café "Chez Félix" sur la place Carnot. Une grande cantine avait été installée devant le primeur Mayol, dans laquelle l'équipe et les acteurs déjeunaient le midi.

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    Un personnage Carcassonnais

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    Jean-Michel Signoles, fondateur de la marque Chipie, avait mis son magasin à la disposition du réalisateur.

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    La fameuse caisse enregistreuse du magasin Chipie de Carcassonne. Plusieurs séquences ont été tournées à l'intérieur de la boutique, avec la marque bien en évidence devant la caméra. C'est la Carcassonnaise Anne Noubel qui répond au téléphone.

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    La piscine de Grazailles avec à l'extérieur un lotissement en construction.

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    L'entrée de Montréal d'Aude

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    Le garage Peugeot Auto-Cité et la route de Narbonne, avec en face Rives Motoculture.

    D'autres lieux sont à signaler dans le film :

    Le château de la légion à l'entrée de Castelnaudary et les halles couvertes de Revel.

    Les figurants et acteurs locaux

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    Il pourrait s'agir de Michel Escande, maire de Moussoulens et Conseiller général. Il est décédé en juin 2009. A moins qu'il ne s'agisse de Cheucheu Journet.

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    Georges Tarabbia, professeur de science-physique au lycée Paul Sabatier a accepté de jouer son propre rôle dans le film. Contacté par Pierre Gabas, secrétaire général de mairie à cette époque, car la production recherchait quelqu'un d'urgence pour remplacer Cheucheu Journet. Ce laïcard convaincu a fait enlever le crucifix de la classe du lycée privé St-Stanislas pour jouer sa scène. 

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    Georges Tarabbia est aujourd'hui à la retraite de l'éducation nationale

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    Barbara Courcoul avait dix-sept ans lorsqu'elle a été choisie après avoir répondu à l'annonce de casting paru dans la presse locale. C'est sa maman qui l'a poussée à passer l'audition dans la chapelle Saint-François Xavier, rue Barbès. Barbara n'est autre que la mère de Tamara Courcoul qui a été élue Miss Carcassonne, il y a deux ans. Elle a obtenu un petit rôle dans la scène sur la place Carnot.

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    © Christophe Barreau

    Barbara Courcoul entre sa fille et sa maman

    D'autres acteurs de compléments figurent au générique :

    J-M Amigues, Claudette Bonnes, Monique Castro, Laurence et Pierre Cénéda, Valérie Denjean, Olivier Deparis, Maryline Lugau, Sylvie Martin, Sabine Pousse, M. Sarrazin, M. Bouli et Catherine Pierre.

    À la technique :

    Anne Noubel avait été engagée par la production grâce à Cheucheu Journet, afin de réaliser des photographies du tournage et du film. La famille Sarraute, antiquaires à la Cité, avait prêté des meubles et des accessoires.

     Anecdote

    Le photographe Carcassonnais Patrice Cartier déjeunait un soir au Jardin de la tour, lorsqu'il entendit à la table d'à côté une jeune actrice affirmer à lui qui dînait avec elle :

    " Moi, je ne tournerai jamais nue"

    Crédits photos

    Captures d'écran du film

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    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine/ 2015 

  • La fabuleuse histoire de la guinguette du Païchérou

    Le mot Païchérou vient de l'occitan "paissiera" (prononcez païssiéro") - en français païchère- qui désigne un ouvrage en pierre sèche destiné à la régulation des crues et à l'irrigation des terres agricoles. Il n'est donc pas étonnant de retrouver la célèbre guinguette portant ce nom, au bord de l'Aude et près de la chaussée construite en 1873.

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    Le barrage et la route vers 1880

    Auguste Brémond

    En 1885, Auguste Brémond, limonadier natif d'Aix-en-Provence, fonde un café-restaurant : Au beau séjour du Païchérou.

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    Parmi les habitués de l'établissement, dont la spécialité est la friture de goujons (Lo grognou) pêchée à deux pas de là, on compte le cuisinier Prosper Montagné, le félibre Achille Mir et le poète Achille Rouquet. Tous ces fins gourmets sont servis par Madame Brémond : "Uno fenno de forto coustitutiou" (une femme corpulante). C'est de cet endroit que nos amis verrons les feux de bengale du premier embrasement de la Cité en 1898 ; évènement que l'on doit à l'idée d'Achille Rouquet.

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    La chaussée du Païchéou est connue pour être un lieu de baignades près duquel on plongeait dans les enfers. C'est l'endroit le plus dangereux du barrage où de nombreux Carcassonnais perdront la vie en s'y noyant.

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    Le Païchérou sera célèbre grâce au passage du bac qui faisait la liaison entre les deux rives, au moyen d'un cable d'acier tendu quand l'Aude ne faisait pas trop de remous. Cette tradition se poursuivra avec Florent Quintilla jusqu'en 1971.

    La famille Quintilla

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    Dans les années 1920, Florent Quintilla reprend l'affaire Brémond et transforme le lieu en guinguette où l'on vient danser. Combien de couples se sont formés et mariés à cet endroit ?

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    Les époux Sicre devant l'entrée du Païchérou en 1946. Ils viennent sans doute de danser quelques paso-doble ou tango accompagné par l'orchestre Jeannoely, dans lequel on trouvait les frères Marson.

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    Un bal juste après la Libération

    Après Florent, c'est Roger Quintilla qui dans les années 1950 fit danser une nouvelle génération de carcassonnais. Les 3000 chaises ne suffisant pas, on installait des caisses de bouteilles pour faire asseoir les gens. De la Trivalle, des Capucins ou de la Barbacane on venait à vélo. C'était l'époque où la télé n'enfermait pas les gens chez eux, passivement en regardant Drucker. Les orchestres Marson, Cadrès ou Rambaud faisaient résonner "Adios muchachos campaneros", "Arrivederci Roma" ou "Perles de cristal". On dansait à deux et parfois, on repartait sous le bras avec la future femme ou homme de sa vie... Aujourd'hui, il y a "Meetic" où sur internet  un catalogue expose les prétendants à la vie à deux! Autre moeurs, autre époque... Dans la décennie suivante, certains se souviendront des soirées du Bac ; le vrai, pas celui qui passait la rive de l'Aude.

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    Roger Quintilla (au centre). On reconnaît un des serveur avec sa moustache, surnommé Pep ou Brassens. Il s'appelait Pierre Olivier.

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    Les serveurs en noeud papillon

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    Le païchérou c'était aussi la piscine naturelle et son plongeoir. Parmi les plus aguerris, on nommera M. Gastou qui fut à l'origine du Club nautique Carcassonnais.

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    © Le Midi-Libre

    Aujourd'hui, la troisième génération des Quintilla avec Hélène en chef d'orchestre continue à faire vivre la guinguette. A plusieurs reprises, le journal de TF1 a consacré des reportages sur ce lieu hors du temps ; c'est le "Chez Gégène" de Carcassonne. Pardon... je voulais dire "Chez Hélène". Ah ! J'oubliais... Un dernier mot pour les nouveaux Carcassonnais. On dit ici le Païch'

    Le Païcherou

    2, quai du païcherou

    11000 Carcassonne

    04 68 25 12 05

    Photos

    Collection Martial Andrieu

    Hélène Quintilla

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    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine/ 2015

  • La Villa Roy : une source de fraîcheur oubliée des Carcassonnais

    A la belle époque, le quartier des Capucins possédait une espèce de guinguette avec une source d'eau fraîche très prisée des riverains. Ce lieu de détente, compris entre Patte d'oie et les terrains Delteil se nommait Villa Roy ; il était la propriété de François Cuxac.

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    Si l'activité commerciale a disparu depuis bien longtemps, les bâtiments ont été conservés et transformés en maison d'habitation.

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    Au pied de la grotte se trouvait une source d'eau fraîche qui faisait la réputation de ce lieu en période estivale, au moment où la chaleur devenait étouffante. Les témoignages contenus dans l'excellent travail de Madame Suzanne Bezombes révèlent l'importance de ce lieu même après la disparition de la guinguette.

    "Aux environs des années 1940, tout juste avant la deuxième guerre, tous les gens du quartier, et il y avait beaucoup de familles nombreuses, venaient prendre l'eau à la source de Villaroy qui coulait toujours, fraîche, limpide et bonne à boir. Munis de seaux, de brocs, de cruches, dès 11 heures du matin, la queue se formait et arrivait, vu le nombre de personnes, jusqu'au portail d'entrée. Nous entrions dans la propriété par l'allée centrale bordée de grands pins. Puis nous arrivions par un sentier étraoit et en pente dans une clairière où était là une statue représentant une jeune fille.

    villa roy

    Ce lieu était très ombragé, frais et humide où il faisait bon se reposer un moment en écoutant le bruit léger de la source. Un petit chemin bordé de buis amenait à une terrasse avec une murette de pierre où trônait la statue. En continuant quelques mètres nous descendions alors vers la source, un endroit très humide et ombragé. Elle coulait à gros débit et était parsemée de cresson. L'été, les habitants du quartier allaient chercher l'eau fraîche pour boire et aussi faire tremper la salade et mettre le beurre au frais."

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    © Marie-Elise Gardel

    On croyait cette source depuis bien longtemps tarie, car le domaine et la fontaine s'étaient enfoui dans la végétation. Il faudra toute la célérité et les recherches de plusieurs historiens pour révéler à nouveau la source et ses origines. Selon Henri Alaux, elle appartenait aux frères Jacobins et était amenée par une conduite en poterie enterrée sous les fossés de la bastide Saint-Louis jusqu'à leur jardin potager. Cette canalisation a été dérivée au moment de la construction de la porte des Jacobins en 1779, vers les deux fontaines qui se situaient de part et d'autres de l'entrée. Il n'en reste qu'une aujourd'hui qui coule avec l'eau de la Villa Roy.

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    La fontaine du portail des Jacobins

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    L'eau arrive par une canalisation en poterie provenant du talus situé sur un terrain communal, circule dans le jardin en terrasses et s'écoule en contrebas dans le terrain communal.

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    Le bassin à la Belle époque était alimenté par la source. Il n'existe plus et se trouvait sur le terrain Delteil que la commune a acquis en 2012 afin de contruire une maison de quartier et un gymnase.

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    Les terrains Delteil sur lesquels la maison de quartier est en cours d'édification. Dans la présentation de l'équipe municipale précédente, il était prévu un jardin avec une mise en valeur de la source de la Villa Roy. Il semble que ce projet ait été abandonné par l'actuelle municipalité.

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    Le chantier vu depuis Patte d'oie

    © Claude Boyer

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    Un visuel conçu par les architectes Crégut et Duport

    Source

    Suzanne Bezombes/ Contribution à l'histoire de Carcassonne : recherches récentes sur la fontaine de la villa Roy et lieu-dit La patte d'oie / Bull. Sesa. CVII. 2007

    Henri Alaux / Quartiers et faubourgs au fil du temps / 2002

    L'Indépendant

    Photos

    Collection Martial Andrieu

    M-E Gardel

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    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine/ 2015