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Musique et patrimoine de Carcassonne - Page 231

  • L'écrivain Nathalie Sarraute avait épousé un Carcassonnais...

    Qui n'a jamais lu "Enfance" ou "Tropismes" de Natacha Tcherniak, plus connue sous le nom de Nathalie Sarraute ? Née en 1900 pendant le règne du tsar Nicolas II dans une famille juive, Natacha émigrera en France avec son père en raison des opinions politiques de celui-ci. Elle sera élevée par sa belle-mère Véra, la seconde femme de son père, et suivra ensuite des cours à la faculté de droit de Paris. C'est là qu'elle fit la connaissance d'un jeune étudiant en 1922. Elle l'épousera trois années plus tard.

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    © Pinterest.com

    Raymond Sarraute est le fils de Joseph Sarraute, né à Carcassonne le 21 mars 1874, avocat athée aux opinions socialistes, ami de Jules Guesde. Sa mère Elisabeth Lourié, décédée prématurément en 1908 avait été amie de Rosa Luxemburg et de Lénine. A cent lieues de son oncle Léon Sarraute (1860-1939), moine capucin connu sous le nom de père Michel-Ange et d'une famille catholique pratiquante. Le chanoine Gabriel Sarraute (1893-1991) qui avait été à Carcassonne le confesseur de Joë Bousquet, avait pour père Albert Sarraute, frère du moine capucin. Il était donc cousin au premier degré avec le mari de l'écrivaine, tout comme les antiquaires de la Cité.

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    Raymond Sarraute, le mari de Nathalie

    Ceux qui ont connu le chanoine Gabriel Sarraute, ne pourront que confirmer la ressemblance avec son cousin. Dès leur rencontre, Raymond Sarraute incita sa jeune épouse à se mettre à écrire. Lui, poursuivit sa profession d'avocat et devint le secrétaire général du Comité français pour la défense des immigrés.

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    Le chanoine Gabriel Sarraute

    Lorsqu'en 1939 la Seconde guerre mondiale éclata, les affaires se compliquèrent pour le couple Sarraute.  Nathalie fut radiée du barreau de Paris en raison de ses origines juives. Afin d'éviter le même sort à son époux, fautif pour un catholique de s'être marié avec une israélite, il fut convenu entre eux de divorcer. Le chanoine Gabriel Sarraute serait même intervenu afin de protéger Nathalie, qui sous une fausse identité, passa cette terrible période dans leur maison de Chérence (Val d'Oise), jusqu'au printemps 1944.

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    Cette maison dans laquelle elle écrivit un grand nombre de ses romans, Raymond Sarraute l'avait acheté avec la part de la vente d'un immeuble hérité de sa famille Carcassonnaise.

    "Nathalie appelait son mari "Chien loup", qui la désignait de son côté par "Mon cher petit Fox". Ces surnoms affectueux font référence à une nouvelle de David Garnett, Lady into Fox, publiée en 1922."

    Nathalie et Raymond auront trois enfants : Claude, Anne et Dominique. La première fut longtemps journaliste au Monde et chroniqueuse avec Jacques Martin, puis Laurent Ruquier. C'est la mère de Martin Tzara qui a été rédacteur en chef du service des sports de tf1. 

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    © France dimanche

    Claude Sarraute a du sang Carcassonnais dans les veines... Si elle fait partie de l'équipe des Grosses têtes qui fera l'émission depuis la Cité de Carcassonne le 28 juin prochain, elle pourra aller visiter ses cousins à quelques mètres de là, porte d'Aude.

    Sources

    Lettres d'Amérique / N. Sarraute / Gallimard / Mai 2017

    Généanet

    Emission Tv / Antenne 2 / Mai 1976

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  • En février 1978, on tourne à la Cité "La vie d'Esclarmonde de Foix" pour la télévision

    Voilà sans doute un nouveau tournage, à inscrire dans la longue liste des films ou téléfilms ayant eu pour décor naturel, notre Cité médiévale bimillénaire. La salle des Chevaliers située à l'intérieur du Château comtal, les extérieurs de la Cité, la ville de Fanjeaux, les châteaux de Puivert et de Montségur, les grottes de Bédeillac furent les cadre privilégiés de plusieurs scènes de "La vie d'Esclarmonde de Foix", émission réalisée par André Vétusto pour "Les histoires de France". Cette princesse cathare, symbole de la lutte des bons hommes contre les croisés vers 1130, avait pour interprète l'actrice Loleh Bellon.

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    © René Roques / DDM

    André Vetusto (au centre) avec l'équipe technique 

    L'émission voulut juxtaposer le mythe de cette héroïne et la réalité de son histoire que l'on connaît très mal. C'est René Nelli qui se chargea par ses commentaires éclairés de tenter de lever le voile sur l'existence de la belle Esclarmonde. Le 14 mai 1978 pour la Pentecôte, FR3  devait diffuser ce volet de "Histoires de France" d'après Arthur Conte, historien et producteur de l'émission. C'est le 1er octobre que l'émission "Le mythe d'Esclarmonde" passe sur FR3 Toulouse.

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    © php88.free.fr

    Loleh Bellon (1925-1999) était l'enfant de la photographe Denise Bellon, décédée cinq mois après sa fille. L'actrice n'était pas en terrain inconnu à Carcassonne, où sa mère avait tissé des liens avec l'entourage du poète Joë Bousquet, qu'elle était venu photographier dans son lit. Loleh Bellon épousera l'écrivain espagnol Jorge Semprun (1923-2011)

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    © Moritz / L'indépendant

    Arthur Conte était né à Salses (P-O) en 1920 et mourra à l'âge de 93 ans en 2013. On connaît la carrière de l'historien et homme politique, du président de l'ORTF proche de Georges Pompidou. Ce que l'on sait certainement moins, c'est qu'il fut attaché de préfecture à Carcassonne - un poste d'assistant du préfet chargé de l'application des texte législatifs et des décisions en matière de police - entre 1941 et 1943, avant d'être appelé par le STO pour aller travailler en Allemagne. Son ami, René Nelli occupait les fonctions d'adjoint au maire de Jules Jourdanne pendant la même période. Malgré sa grande culture et ses bons services au sein de l'état, on lui refusa l'entrée à l'Académie française. Un regret pour cet homme reconnu pour sa grande qualité intellectuelle.

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    Lien permanent Catégories : Cinéma
  • La marque de vêtements Chipie est née à Carcassonne en 1967

    Le 16 décembre 1967, le Carcassonnais Jean-Michel Signoles n'a que 17 ans lorsqu'il créée la marque Chipie. En fait, son idée lumineuse consiste à retravailler les fripes importées des Etats-Unis en les vendant sur les marchés de la région. Bientôt, il ouvrira un atelier de fabrication et des bureaux au N°8 de la rue d'Alsace à Carcassonne. Une griffe au design stylisé apparaît sur le modèle des 60's avec des étiquettes personnalisées portant de nom de Chipie. La réussite de J-M Signoles c'est d'avoir compris avant l'heure l'importance future du jean dans la tenue vestimentaire des français.

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    Dans les années 70, Chipie devient un des leaders du jean grâce notamment à l'élégance des étiquettes, outil de référencement marketing. En 1979, la marque obtient la licence "Chipie junior" et peu à peu se développe à l'exportation. On ouvre des boutiques en Belgique, Italie, Londres, Amsterdam et Tokyo. 

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    La boutique de Carcassonne en 1981, rue Clémenceau

    La première boutique ouvrit ses portes dans la rue Voltaire, avant de déménager rue de Verdun puis rue Clémenceau. Quel succès ! Toute la jeunesse Carcassonnaise à la mode passait son temps et son argent chez Chipie. On y achetait aussi Chevignon et Beccaro, il me semble. La marque était devenue un signe distinctif d'appartenance à un groupe de lycéens branchés. Il naviguait entre le Conti de Pavanetto et la discothèque Le privé, en passant ses samedis à faire la rue de la gare.

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    L'intérieur de la boutique avec sa légendaire caisse enregistreuse.

    On voit à plusieurs reprises Chipie dans le film de Christian Lara "Une glace avec deux boules", sorti au cinéma en 1982. Dans les années 90, on se souviendrai d'Elisabeth Rose qui tenait la boutique.

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    © Carlos Recio

    Elisabeth Rose dans la boutique de Carcassonne

    En 1993, Renault lance une série spéciale pour sa Clio appelée Clio Chipie. C'est la même année que l'émission Taratata de Nagui fête la musique à Carcassonne, grâce à Jean-Michel Signoles et ses relations. Depuis quatre ans à peine, il est le directeur de l'Hôtel de la Cité acquis en 1989. Cet hôtel prestigieux, devenu l'ombre de lui-même, le patron Carcassonnais lui rend le lustre d'antant. 

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    © Droits réservés

    Jean-Michel Signoles photographié par Patrice Cartier en 1989

    Son réseau comprend alors 1 200 points de vente en Europe et Chipie compte 650 boutiques en France, dont 25 en nom propre. En 1997, 40 % du chiffre d'affaires, qui s'élève à 600 millions de francs provient de la vingtaine de licences.A Carcassonne, on n'aime que modérément les gens qui réussissent... En 1999, Signoles vend Chipie à Zannier (Kindilz group) et se sépare de l'hôtel de la Cité. Ce dernier passe dans le giron du groupe Orient-Express, puis de Christine Pujol. Chipie compte alors 120 employés travaillant à l'usine de Carcassonne, avenue général Leclerc. Elle réalise 40 millions d'euros de chiffre d'affaire annuel. En 2014, Zannier ferme l'usine et envoie les 40 salariés qu'elle conservait à Carcassonne au chômage.

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    © P. Lombardi / Institue Curie

    J-M Signoles et Amélie Mauresmo à l'Institut Curie en 2006

    En 1995, le patron Carcassonnais achète Goyard et se lance dans la maroquinerie de luxe. En marge de tout grand groupe de luxe il fait revivre le patrimoine de la rue Saint-Honoré, construit de nouveaux ateliers à Carcassonne, et ouvre des comptoirs de vente internationaux qui ont rendu, en l'espace d'une décennie, tout son rayonnement à l'enseigne à mille lieues de la production industrielle. A quand un point de vente dans la Cité de Carcassonne ?

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