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Musique et patrimoine de Carcassonne - Page 233

  • L'Œuvre de la Miséricorde : Un bureau de charité oublié des Carcassonnais

    On pourrait résumer l'Œuvre de Miséricorde dans la religion chrétienne, aux paroles contenues dans le chapitre 25 de Saint-Matthieu :

    "Donner à manger aux affamés, donner à boire à ceux qui ont soif, vêtir ceux qui sont nus, accueillir les étrangers, assister les malades, visiter les prisonniers, ensevelir les morts."  

    Au fil de nos études sur ce blog, nous constatons le désintérêt des chercheurs locaux pour l'histoire religieuse de Carcassonne. Aussi, lorsque nous avons voulu enquêter, ce n'est pas dans les livres contemporains de notre époque que nous avons trouvé des informations. Alphonse Mahul dans son Cartulaire, nous apprend que l'Œuvre de la Miséricorde fut fondée vers 1680.

    "Légalement instituée par Lettres patentes du 20 novembre 1739 enregistrées au parlement sous dénomination Bureau de charité, l'oeuvre jouissait d'une entière indépendance à l'ombre des Jésuites du Collège."

    Les sept oeuvres de miséricorde

    A Carcassonne, il s'agissait d'une espèce de bureau de bienfaisance dirigé par des Dames de la ville. En 1739, Monseigneur de Bezons - Evêque de Carcassonne - s'occupa du bureau des dames de la Miséricorde pour leur donner des règlements, qui devaient placer ce bureau sous son autorité. Jusque-là, il jouissait d'une indépendance relative puisque ce sont les Jésuites qui assuraient la formation des dames, tout en exerçant leur influence sur elles. Cette dépossession ne fut pas une petite affaire. Les Dames qui composaient le bureau de la Miséricorde résistèrent par voie de droit. Ce n'est que par lettre de cachet du roi en date du 16 juin 1760 qu'elles durent se soumettre.

    "De part le Roy. S.M. ordonne à la veuve Pinel, l'une des Dames de l'Œuvre de Miséricorde à Carcassonne, qu'aussitôt qu'elle aura connaissance du présent ordre, elle ait à remettre au bureau dudit Œuvre de la Miséricorde, généralement tous les papiers, actes et titres qu'elle en a déplacés, et ce à peine de désobéissance."

    Depuis lors, les Dames de la Miséricorde qui se réunissaient au Collège, chez les Jésuites, se réunirent à l'Evêché.

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    © Droits réservés

    En 1842, l'œuvre devint l'Orphelinat des filles de la Miséricorde et s'établit dans la rue de la liberté. Connu également sous le nom d'Œuvre des orphelines, il est tenu avec les sœurs de la charité de Saint-Vincent-de-Paul. Le 10 février 1862, les Dames patronnesses de l'Œuvre de la Miséricorde entendent le discours de Mgr de la Bouillerie dans la chapelle de la Miséricorde de l'église Saint-Vincent. En 1896, l'orphelinat reçoit des filles légitimes de 6 à 12 ans, orphelines ou semi-orphelines indigentes de la ville et de l'arrondissement et les garde gratuitement jusqu'à 21 ans. Il peut offrir 51 places. Il existe dans Carcassonne la Maison de la Providence (à Sainte-Gracieuse) qui reçoit les filles orphelines dès 4 ans. Pour les garçons, il existe l'Hôpital général, l'orphelinat de Millegrand (Fondé à Trèbes en 1873 et dirigé par les Sœurs de la Présentation de la Vierge) et celui de Limoux (Frères des Ecoles chrétiennes).

    Bâtiment des Orphelines en 1975 3.jpg

    © Droits réservés

    L'ancien bâtiment de l'Œuvre des Orphelines se trouvait contre le bastion Saint-Martial, face à l'actuel restaurant Chez Fred. Sous l'Ancien Régime, le bastion prit le nom de la Miséricorde. A l'intérieur de celui-ci, se trouvait le jardin des Sœurs de la Charité. Les bâtiments de l'orphelinat ont été rasés par la ville en 1974. Ils ont permis de dégager les vestiges de l'ancien rempart de la ville basse.

    Sources

    La France charitable et prévoyante / N°1 / 1896

    Cartulaire / Mahul / Vol 6 (1ère partie)

    L'assistance publique à Carcassonne / Thèse de doctorat / Ch. Boyer / 1919

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  • Depuis 50 ans, ce mobilier urbain qui n'a pas changé dans Carcassonne...

    Il y a exactement 53 ans, la municipalité de Carcassonne faisait procéder à l'élargissement du Pont neuf et de l'avenue du général Leclerc, afin de supprimer un goulot d'étranglement à cet endroit. Le pont réalisé en 1844, devenu trop étroit pour la sécurité des automobilistes et la fluidité du trafic, allait connaître une véritable cure de jouvence. Le montant total de l'opération avoisinait les 1 400 000 francs.

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    © Droits réservés

    Les travaux en 1964 sur le Pont neuf

    Ainsi que l'on peut le voir à gauche sur la photo ci-dessus, on fit passer les câbles électriques sous le nouveau tablier en béton. Pour quelle raison ? En 1961, la ville avait engagé en plusieurs tranches, la mise en éclairage public de l'avenue Leclerc depuis le square Gambetta. Les vieux Carcassonnais se souviennent encore qu'avant 1964, seul l'astre lunaire faisait office de réverbère. Des lampadaires modernes et du plus bel effet pour l'époque, allaient enfin illuminer leurs soirées d'hiver. A Carcassonne, on aime visiblement conserver les vestiges urbains des Trente glorieuses. 

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    Le nouvel éclairage public vers le Pont neuf

    On remplaça donc les vieux candélabres par des lampadaires de 125, 250 et 400 watts. Montant total de l'opération, près de 1 500 000 francs. Ce qui peut nous paraître extraordinaire, c'est qu'après 53 ans on n'ait pas changé ce vieux mobilier urbain. 

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    Aujourd'hui, les lampadaires de 1964 sont toujours en place depuis le Pont neuf jusqu'en haut de l'avenue Leclerc. Certes, me direz-vous, mais s'ils fonctionnent à quoi bon les changer ? Il se trouve que cette avenue qui devrait être magnifique, est tout simplement notre entrée de ville depuis Narbonne. Celle par laquelle les touristes transitent, lorsqu'ils quittent l'autoroute à Trèbes pour accéder au parking Gambetta. Celle où ils admirent la Cité depuis le Pont neuf... Bref, c'est toute l'avenue qui devrait être repensée car sa perspective n'a rien d'engageante. Surtout, elle donne d'entrée une image vieillotte de la ville, classée à l'UNESCO. Ne parlons même pas des lauriers roses, en guise de végétalisation afin de séparer les deux voies en leur centre. A part masquer, un radar à 50 km/h...

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    Vu sur le Pont neuf élargi en 1964

    En même temps que l'on élargissait le pont, la ville créait une voie d'accès vers la Trivalle. Le café Calmet et autres artisans furent priés de partir et l'on fit l'actuelle place Gaston Jourdanne. Là encore, on devrait rendre un peu plus chatoyant cet endroit où l'anarchie du stationnement, donne un fâcheuse impression sur le touriste. Rien n'y a été entrepris depuis 53 ans.

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    La place Davilla en 1973

    Comme nous sommes un peu taquin, nous avons fait le même constat place Davilla. Tiens ! Les lampadaires de 1964. La place qui comprenait une espèce de rond-point en son centre, venait d'être repensée en 1973.

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    Si le lampadaire au premier plan a été remplacé il y a deux ans, pour quelles raisons conserve t-on encore celui (plus haut) sur la place où se trouvent les commerces ? Un peu d'homogénéité n'aurait pas fait de mal. Combien de temps, faudra t-il encore attendre pour que ceux de l'avenue Leclerc soient enfin changés ? Si notre petit article pouvait seulement faire avancer un peu les choses...

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  • En 1982, la ville procédait à la rénovation des halles

    La rénovation des halles de Carcassonne s'étala sur une dizaine d'années, d'une manière progressive. En 1977, à la réfection de la toiture et de la couverture en cuivre s'ajoutent celle de l'espace intérieur et la mise en place de fermeture. Le coût des travaux s'éleva à 1 600 000 francs. En 1980, c'est le toit de la halle aux grains qu'il fallut refaire pour 150 000 francs.

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    La façade des halles en 1982

    La rénovation de la halle à la boucherie entraîna 2 500 000 francs de dépenses prises en charges par l'état à hauteur de 700 000 francs.

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    L'intérieur des halles en 1982

    C'est à l'architecte Durand-Roger que fut confiée la restauration extérieure et intérieur du bâtiment. Les entreprises Escourrou, Gleizes, Nacenta, Société charpente Sopib, Jeanson, SCREG... participèrent à ce chantier. 

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    Plan dressé par l'architecte Durand-Roger

    Inaugurées en grandes pompes par Fernand Ancely en février 1983, ces nouvelles halles devaient améliorer la dynamique commerciale du centre-ville. La construction d'un passage couvert de la rue Aimé Ramond vers la rue de Verdun participait à cette révolution architecturale, sans altérer la qualité du bâtiment classé monument historique.

    Dessous de la Halle à la Boucherie en 1977.jpg

    Sous la halle à la boucherie en 1977

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    © Droits réservés 

    Louis Bonhoure, boucher chevalin

     Courant de l'année 2006, de nouveaux travaux de mise en conformité et d'aménagements souhaités par le maire G. Larrat, donneront l'aspect actuel aux halles de Carcassonne. Reste encore à trouver une passerelle commerciale dynamique entre le marché du samedi place Carnot et la vieille dame...

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    Les tripiers Sautel en 1977

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