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Musique et patrimoine de Carcassonne - Page 233

  • Pierre Fresnay fit ses débuts de comédien au Grand théâtre de la Cité en 1920

    L'acteur Pierre Fresnay (1897-1975) alias Pierre Laudenbach, connu du grand public au cinéma pour son rôle de Marius dans la trilogie Marseillaise de Marcel Pagnol mais également dans la Grande illusion de Jean Renoir, fit ses débuts à Carcassonne. Au mois de juillet 1920, Victor Magnat, le directeur du Théâtre de la Cité, avait inscrit au programme plusieurs œuvres dont : "Les Erinnyes" de Leconte de Lisle, "Pour la couronne" et "Le passant" de François Coppée. Le rôle principal de cette dernière pièce, celui d'un jeune troubadour énamouré, était tenu par Pierre Fresnay. Les journaux de l'époque mettent en avant l'ingénuité charmante et la diction impeccable de ce comédien de 23 ans, encore inconnu. Cinq mille spectateurs lui firent une ovation et le critique toulousain Jean Azaïs écrivit à son propos :

    Un éloge tout spécial doit être décerné à Pierre Fresnay. Grâce, pureté, bon goût, physique et voix des plus agréables, il fut en Zanetto parfait de légèreté, d'animation et de sensibilité."

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    Pierre Fresnay en 1920 à Carcassonne

    Ce tendre Zanetto, qui égrenait une sérénade préparée par Jules Massenet "Mignonne, voici l'avril" en attendant Sylvia, avait en Jeanne Delvoir la plus ravissante des partenaires. Jeanne Delvoir, sociétaire de la Comédie Française descendit le grand escalier de pierre de la Tour du Moulin, enveloppée de voiles argentés. Le duo poétique de Sylvia et de Zanetto fut d'un charme incomparable.

    "Ce rôle de Zanetto qui révéla Fresnay aux Carcassonnais, avait en 1869 révélé Sarah Bernardt aux Français. Son interprétation fut d'une telle perfection qu'elle acquit à la célébrité François Coppée en même temps qu'elle."

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    Pierre Fresnay dans Marius de Marcel Pagnol

    Les comédien n'eut plus jamais l'occasion de revenir jouer au Théâtre de la Cité. Cependant, Victor Magnat songea à monter une pièce de F. Porche "Le chevalier de Colomb" avec Jeanne Delvoir et Pierre Fresnay. Les circonstances ne s'y prêtèrent pas, car le principal rôle était tenu par Berthe Bovy qui devait être la première épouse de Fresnay. 

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  • Les grands travaux de l'automne 1975 dans la Basilique St-Nazaire et St-Celse

    À l'initiative de la Direction des Monuments historiques placée sous la responsabilité de MM. Bourély et Hermitte, d'importants travaux de restauration son engagés à partir d'octobre 1975. Il s'agit de rendre son caractère original à un édifice qui, comme bien d'autres, a été restauré selon les conceptions de Viollet-le-duc.

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    Le chœur de la basilique Saint-Nazaire

    L'entreprise Sèle de Nîmes qui est chargée des travaux, entreprend de reconstituer le chœur afin de lui rendre sa configuration en "anse de panier". Pour se faire, on utilisera des matériaux nobles comme le marbre de Caunes-Minervois. 

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    © TripAdvisor 

    Dans le même temps, on procède au décrépissage des voûtes et des parements. Les réfections des installations électriques et l'installation d'un nouveau système de chauffage sont au programme. Cette dernière permettra la tenue de concerts d'orgue pendant l'hiver. L'ensemble de ces travaux d'un montant de 400 000 francs dureront plusieurs mois durant l'année 1976. Une somme de 300 000 francs sera affectée à la restauration des façades de la basilique.

    D'autres édifices religieux dans l'Aude profiteront du généreux financement de l'état : Restauration des chapelles et de la sacristie de la collégiale Saint-Michel de Castelnaudary (170 000 francs), restauration de la voûte et de la charpente de la chapelle N-D du Colombier à Montbrun (150 000 francs), restauration des façades latérales de l'église Saint-Paul de Narbonne (300 000 francs), restauration de la couverture et le dégagement du chevet de l'église de Peyriac-de-mer (146 000 francs), réfection des couverture du cloître de Saint-Hilaire (185 000 francs).

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    © musiqueorguequebec.ca

    L'orgue de la basilique

    Depuis 1962, l'Association des Amis de l'Orgue, présidée par le commandant Adroit, demandait la restauration de l'illustre instrument. La Commission des orgues de Paris finit par accepter et choisit pour l'exécution des travaux un facteur d'orgue italien, M. Barteloméo Formentelli. On remonta avec soin les 2000 tuyaux pendant huit jours et l'ensemble de la machinerie fut expédiée à Vérone. Seul le buffet d'orgue resta sur place où il subit quelques aménagements. Au XIXe siècle, il avait été peint d'une couleur marron peu esthétique dissimulant les sculptures qui la décorent.

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     Cet orgue existait déjà en 1522. En 1614, l'instrument comptait sept jeux. Vers la fin du XVIIe siècle, le facteur d'orgue parisien Jean de Joyeuse, en devint le titulaire. Il le restaura et proposa un projet d'agrandissement. Le 13 octobre 1696, l'orgue est réparé par le sieur Just Boat, facteur d'orgue. Il le sera également en 1704. Vingt ans plus tard, l'état de l'instrument s'aggrave. Le Chapitre met un crédit de 400 livres à la disposition du sieur Jean-Baptiste Lanes, facteur d'orgue demeurant à Carcassonne et organiste à Saint-Nazaire. C'est ensuite Jean-Baptiste Nicot, facteur d'orgue à Paris et demeurant à Toulouse, qui s'en occupa.

    Entre 1751 et 1766, l'orgue n'est pas restauré mais en 1772, Jean Pierre Cavaillé est chargé de la réparation et de l'agrandissement de l'instrument. C'est lui qui place le dispositif actuel sur l'avant de la tribune et dote l'orgue de jeux de pédales, change la voix humaine et ajoute deux plate-faces et deux tourelles au buffet. Il semble que Jean Pierre Cavaillé se soit inspiré du projet de Jean de Joyeuse. Pendant la Révolution de 1789 et après, l'orgue se détériore, l'église étant transformée en écurie par les régiments de cavalerie. De 1810 à 1831, l'instrument est entretenu par Bidaux qui en est l'organiste.

    Pendant la restauration de la basilique par Viollet-le-duc, il fut constaté que sur les trente-deux jeux d'alors, seize étaient muets ; d'autres étaient endommagés par des essaims de papillons ou leurs tuyaux étaient brisés ou oxydés. Seul l'organiste Milhet qui connaissait les défauts de l'instrument pouvait en tirer des sons relativement harmonieux. L'orgue semblait quand même voué à la ruine.

    À la fin du XIXe siècle, l'abbé Antoine Falcou consacra son temps et sa peine à le faire restaurer. Une réparation complète est alors effectuée par Michel Roger, facteur d'orgue à Bordeaux. Les travaux portèrent principalement sur la soufflerie, sur la mécanique des claviers. Les leviers et mécanismes sont remis à neuf. Une machine 'barker" pour le grand orgue est ajoutée. Des tuyaux endommagés sont remplacés ou réparés. Quelques timbres d'inspiration romantique sont ajoutés.

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    © Irène Randrianjanaka

    La console

    En 1925, la soufflerie est électrifiée. Pendant l'Occupation, l'orgue n'est plus utilisé régulièrement. Des vitraux ayant été extraits des ouvertures de 1939 jusqu'en 1951, l'orgue mal protégé est soumis à de grandes variations de température et subit les effets de la sécheresse et de l'humidité. L'instrument se dégrade jusqu'en 1962. Cette année-là, est fondée la Société des Amis de l'orgue de la Basilique Saint-Nazaire et Saint-Celse pour sauver de l'abandon complet ce magnifique témoin de la facture d'orgue française des XVIIe et XVIIIe siècles. Grâce aux cotisations des membres, aux dons ou recettes des concerts organisés chaque année, il a été possible de faire effectuer des réparations urgentes. C'est ainsi que des tuyaux de montre du buffet Grand Orgue ont été réparés en 1963-1964 et d'autres en 1965. En 1968, un trémolo est redevenu utilisable. En 1969, le jeu de hautbois est refait en partie.

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  • La sacristie de l'ancienne chapelle du château comtal dans la Cité médiévale

    Au mois de février 1975, l'entreprise Gleize procédait à la destruction des anciennes casernes napoléoniennes qui avaient été édifiées dans la cour du château comtal après 1852. Positionnées contre la courtine reliant les tours du Major, du Degré et de la Chapelle, leur démolition allait permettre la mise au jour d'une certain nombre de vestiges jusque-là inconnus. N'oublions pas que la Cité médiévale fut occupée par l'armée jusqu'à la veille de la Grande guerre.

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    © Droits réservés

    La salle des gardes

    La destruction du premier étage permit de récupérer un linteau de pierre présentant sous plusieurs couches de stuc, la date : 1773, entourée des lettres A et B. Il s'agit là à l'évidence d'une pierre en réemploi.

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    Le linteau de 76 x 25 cm

    Au début de la construction le château avait la forme d'un U. Après 1169, on continua les travaux. Dès lors, la démolition de la chapelle était devenue obligatoire pour la construction du front nord. Il est probable que la courtine ait été édifiée fin XIIe siècle et début XIIIe siècle. En 1160, la chapelle est mentionnée  sur un plan ; en 1209, elle n'y figure plus.

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    La chapelle

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    © Droits réservés

    La destruction des bâtiments mit au jour l'entrée de la sacristie de l'ancienne chapelle. A la faveur du ravalement du rempart nord - une fois la caserne rasée - une croix à branches égales de 23 centimètres en relief apparut sur un linteau en arc, au-dessus de la porte. A l'intérieur, se trouve une salle ronde de 2,90 mètres.

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    Intérieur de la sacristie en 1975. A droite, le Sacraire.

    "Si nous avons qualifié de sacristie la salle du basse de la tour du Degré, c'est que le linteau portant la croix sculptée en relief, se trouve à même le rempart et est soutenu par des moellons allant du bas au haut de la porte. Il y a une quinzaine d'années, on a placé un faux linteau pour surbaisser l'entrée et utiliser ce local comme réserve de livres et de papiers concernant le gardiennage. Il faut noter qu'à 1,75 mètres de hauteur, sur le côté droit de la porte, l'on peut voir un graffiti : "Madamoi". (L'indépendant)

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    Entrée de la sacristie dans la tour du Degré

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