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Musique et patrimoine de Carcassonne - Page 234

  • Charles Sahuguet (1910-1990), artiste peintre

    Durant tout le mois de février 1983, le Musée des Beaux-arts de Carcassonne ouvrit ses portes à une exposition des oeuvres du peintre Charles Sahuguet. Installé à Montréal d'Aude, l'artiste était né en 1910 à Millau dans l'Aveyron. C'est à l'initiative du Conseil communal de la culture, soutenu par Clément et Patrice Cartier ainsi que Bernard Huchon, que cette exposition vit le jour. M. Viguier, conservateur du musée, devait retracer les étapes de l'évolution de l'oeuvre de Charles Sahuguet, des Beaux-arts à la symbolique, en passant par le Paris du Surréalisme. 

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    © Charlessahuguet.com

    Les débuts artistiques du peintre à l'école des Beaux-arts se font autour de paysages, natures mortes et peintures à l'huile. Après la guerre, l'évolution s'amorce et les thèmes se précisent. Recherches d'autres techniques puis orientation vers le sacré et influence de la danse : Saint-Jean l'Evangéliste et la Danse macabre. Charles Sahuguet découvre l'art de l'icône. Il peint des scènes religieuses sur des murs d'églises puis, contraint d'abandonner la peinture murale, il prend à son compte cette phrase de Malraux : "Le fils de Dieu n'a pas de portrait, il a des symboles." 

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    Paysage près de Montréal d'Aude

    Sahuguet est en quête de symbolique universelle. Il s'agit d'un langage commun à tous les hommes, à toutes les cultures, des Incas aux Hindous en passant par le Judaïsme et l'Egypte. Le peintre sacré ne doit pas tant exprimer une sensibilité qu'une vérité qui le dépasse.

    L'apocalypse de St-Jean

    En 1979, Charles Sahuguet reprend un projet arrivé à maturité. Il s'agit de l'illustration de la l'Apocalypse de Saint-Jean, constitué par 46 gouaches sur papier. Ce travail recevra le soutien de Georges Duby. Cette oeuvre sera présenté à Carcassonne en 1983.

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    © Charlessahuguet.com

    La première trompette - 1979. Ap. VIII, 7 Et le premier Ange sonna… Ce furent alors de la grêle et du feu mêlés de sang qui furent jetés sur la terre : et le tiers de la terre fut consumé, et toute herbe verte fut consumée.

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    Le jugement des nations – 1979. Ap. XX, 1-2, 11-14. Puis je vis un Ange descendre du ciel, tenant à la main la clef de l’Abîme, ainsi qu’une énorme chaîne. Il maîtrisa le Dragon, l’antique serpent – c’est le Diable, Satan - et l’enchaîna pour mille années... Puis je vis un trône blanc, très grand, et Celui qui siège dessus. Le ciel et la terre s’enfuirent de devant sa face sans laisser de traces. Et je vis les morts, grands et petits, debout devant le trône ; on ouvrit des livres, puis un autre livre, celui de la vie ; alors les morts furent jugés d’après le contenu des livres, chacun selon ses œuvres…

    L'Apocalypse est essentiellement une symbolique. La symbolique étant avec le symbolisme un des deux moyens d'expression de la vie imaginative ou mieux "imaginale". La symbolique, qui est image, relève de l'art plastique. Le symbolisme, qui est discours, relève de l'art littéraire.

    "Alors que j'avais déjà terminé mes premières illustrations, je reçus Le livre de feu de Henri Stierlin, préfacé par Georges Duby. Il est étonnant de voir combien cette Apocalypse qui date du IXe siècle eut un retentissement considérable, plus de vingt manuscrits illustrés entre le Xe et le XIIe siècle, alors que Bible et Evangiles sont rares en manuscrits illustrés. Ces illustrations furent pour moi, un illumination. Je m'aperçus que le même esprit liait ces trois manuscrits et mon Apocalypse pour aussi dissemblables qu'ils dans la forme... Xe siècle, XXe siècle, est-ce par hasard ?"

    Un spectacle audiovisuel

    Au mois de février 1983, le Musée des Beaux-arts présenta un spectacle audiovisuel à partir de 44 gouaches. Le texte de la Bible de Jérusalem comporte 22 chapitres auxquels Charles Sahuguet a ajouté en introduction, un texte du prophète Isaïe, récité par deux comédiens : Jean Gastaud et Michel Barbey. L'illustration musicale est due à Philippe Herson-Macarel avec le concours de l'organiste Xavier Guerner et la participation de Tatie-Cinéma et de Benoît Collette. 

    "En écrivant ce que lui montrait l'ange de Yahwé, Jean n'a pas eu l'ambition de prévoir la fin du monde comme un météorologiste le ferait pour le temps. L'Apocalypse est commencée depuis le début de l'histoire de l'humanité. D'autre part, Jean s'adresse à ses contemporains qui étaient confrontés, notamment, aux épreuves de la persécution, et nous, hommes du XXe siècle, nous savons ce que cela veut dire. Mais, c'est surtout, un message, une parole, la Parole dont la vérité dépasse dans sa permanence le cadre historique dans laquelle elle a été exprimée."

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    © Patrice Cartier

    Charles Sahuguet dans son atelier à Montréal d'Aude

    A l'initiative de Patrice Cartier, on peut admirer une trentaine d'oeuvres de Sahuguet (sa série des "Arbres de vie") en exposition permanente à l'abbaye de Caunes-Minervois.

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  • Sortie d'un livre sur le hameau de Villalbe

    J'ai l'honneur de vous présenter mon dernier livre : Villalbe, un hameau de Carcassonne. Cet ouvrage, fruit d'un travail de recherches de quatre années, évoque l'histoire Villalbe depuis l'Antiquité jusqu'à nos jours. Plusieurs chapitres sont également consacrés à la vie sociale de ses habitants, à travers les associations et les festivités d'autrefois. Vous y retrouverez des personnes et des souvenirs, grâce aux nombreuses photographies qu'il contient.

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    Ce livre sera disponible dès le 9 mai. Si vous souhaitez un ou plusieurs exemplaires, je vous invite à m'adresser un mail à cette adresse :

    andrieu-martial@wanadoo.fr

    Je vous dirai alors comment procéder

    Villalbe, un hameau de Carcassonne

    160 pages 

    15 €

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  • Florent Quintilla, le passeur du Païchérou

    Pendant un demi-siècle, Florent Quitilla a fait traverser l'Aude en barque à des milliers de personnes. Né en 1890 à Carcassonne, c'est à l'âge de quinze ans qu'il commence ce travail au Païchérou. En 1922, il fait l'acquisition de ce qui allait devenir grâce à lui, l'une des guinguettes les fréquentées de la ville. En même temps qu'il achetait le café, M. Quintilla prenait en charge la traversée de l'Aude en face de son établissement. Faute d'un pont reliant à ce quartier à la plaine Mayrevieille, la barque était le seul moyen de communication.

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    © Droits réservés

    Ce système par barque existait depuis deux siècles. Lorsque M. Quintilla le prit en main, l'on comptait une centaine de passagers par jour. En 1922, le prix du passage s'élevait à 1 sou, c'est-à-dire 5 centimes. Le passeur aurait bien voulu se faire remplacer quelques-fois mais impossible de trouver un jeune pour les dimanche. Ce travail n'était pas de tout repos, car pour hâler la barque au long du câble à la seule force de ses bras, il faut avoir des muscles solides. C'est à l'âge de 83 ans que M. Quintilla raccrocha ; son prédécesseur M. Brémond en avait soixante-dix. 

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    © Droits réservés

    Ce n'est pas tant l'âge qui le décida à arrêter. En 1972, l'ouverture du pont de l'hôpital lui avait enlevé une bonne partie de la clientèle. À l'endroit où le câble reliait les deux rives, l'Aude fait une centaine de mètres. Chaque traversée à la force des bras sur le câble tendu, représentait une épreuve physique. L'été il y avait de nombreux touristes qui joignaient l'utile à l'agréable. La traversée pouvant représenter quelques danger, M. Quintilla avait souscrit une assurance. Toutefois, aucune de ses barques n'a chaviré. Notons qu'il sauva treize nageurs en perdition d'un noyade certaine.

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    © L'Indépendant

    C'est une barque comme celle-ci retirée récemment des eaux de l'Aude, que M. Quintilla utilisait pour ses traversées. Notons qu'il y avait aussi la barque de M. Paul, un peu plus loin du côté de Monplésir d'été.

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