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Musique et patrimoine de Carcassonne - Page 208

  • Le musée lapidaire de la Cité et son histoire (suite)

    Nous l'avons vu dans nos précédents articles, les vestiges archéologiques exposés au musée lapidaire dans le château comtal sont le fruit d'un long parcours du combattant. Enrichie par les érudits de la Société des Arts et des Sciences de Carcassonne, cette collection se trouva d'abord dans une salle du musée des beaux-arts vers 1880, avant que Marcou ne la récupère pour y installer des écoliers. Les vestiges entassés dans la cave durent attendre l'année 1927 pour que la municipalité et le conservateur du musée, M. Pierre Embry, ne décident de créer un musée lapidaire dans la Cité. Nous avons visité ce lieu et nous vous avons exposé notre point de vue sur son état actuel. Si tout le monde s'accorde à ne retenir que la date fondatrice de 1927, le musée lapidaire s'est amélioré et enrichi au milieu du XXe siècle.

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    © Chroniques de Carcassonne

    Au mois d'octobre 1956, le musée lapidaire fut l'objet d'une rénovation complète grâce aux crédits alloués par le ministère des beaux-arts. Les travaux portèrent sur huit salles, dont trois d'entre-elles furent ouvertes dès 1957. Tout ceci permit d'installer les collections et les pièces que le public put voir pour la première fois depuis 1929. Parmi les trois salles ouvertes au public en 1957 : l'une gallo-romaine et les deux autres consacrées à la sculpture romane et gothique. Dans la grande salle du musée, une magnifique baie offrit aux visiteurs une vue incomparable sur Carcassonne et la ville basse. Sauvés par Raymond Esparseil lors de la destruction de la maison Grassialo sur l'actuelle place de Lettre de Tassigny (Poste centrale), Pierre Embry fit installer ces fenêtres dans le musée en 1957.

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    © ec-photos.fr

    Dans la salle ronde du donjon, le public admira cette vasque bénédictine provenant de l'abbaye de Lagrasse. Il s'agit de la fontaine d'ablution la plus belle au monde. Elle fut transportée à Carcassonne après la Révolution et vendue plus tard par son propriétaire à la Société des Arts et des Sciences de Carcassonne pour la somme de 1200 francs de l'époque. La Société la destina au musée des beaux-arts, mais pour les raisons que nous avons évoquées, elle se trouve à la Cité. C'est dire si ce musée lapidaire appartient d'abord aux Carcassonnais et non pas, à l'état qui n'en est que l'affectataire. 

    Je fais remarquer à Monsieur G, guide-conférencier de haute instruction, que le l'érudit "auto-proclamé" a utilisé cette fois des photographies provenant d'autres sites internet. Qu'il peut par conséquent dénoncer également leur utilisation auprès Centre des Monuments Nationaux. S'il a du temps, il peut aussi le faire pour les milliers de photographies de la Cité publiées sur la toile. Heureusement que le cerveau ne rétrécit avec la petitesse de l'esprit, on aurait de sacrées déformations morphologiques chez certains.

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  • En 1971, la ville reconstruisait un nouveau square Gambetta...

    Après la destruction du magnifique square Gambetta en juillet 1944 sur ordre des Allemands, ce jardin avait été réaménagé avec les moyens du bord. Une pelouse, quelques buissons, les monuments rescapés non envoyés à la fonte par l'occupant et un parterre de fleurs. Au moins d'octobre 1970, la municipalité Gayraud lançait le chantier d'un nouveau square, dessiné par l'architecte Henri Castella. L'entreprise Bonnery s'était vue confier la réalisation du projet. Il s'agit d'un plan d'eau de 15000 m2 composé de quatre bassins et une fontaine, selon une géométrie moderne, avec une île au centre du bassin principal. Jeux pour enfants, stand de confiserie et toilettes.

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    © Droits réservés

    Au mois de juin 1971, les premiers travaux débutèrent avec le creusement des bassins. On ne parle pas des vestiges du couvent qui s'y trouvent dessous. Sans fouilles préventives - comme on savait le faire à cette époque - ces restes durent être fortement dégradés par les coups de pioche. Les travaux prirent du retard durant le printemps 1972 en raison du manque de livraison du matériel et de conditions climatiques déplorables. Au mois d'avril, M. Viéro et les jardiniers de la ville effectuèrent les premières plantations de gazon, d'arbustes et de fleurs.

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    © Droits réservés 

    Après dix mois de travaux, le square put ouvrir ses portes en juin 1972. La fontaine avec ses 67 combinaisons d'éclairage en couleur alimentées par des projecteurs sous-marins et le jet d'eau furent mis en service trois jours après. L'alimentation des plans d'eau se fit en circuit fermé, grâce à quatre moto-pompes indépendantes. On dut cette réalisation à l'entreprise Arnaud et au travail de MM. Pourcheron et Amiel.

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    © Droits réservés

    L'entrée par le monument de la Résistance fut dallé sur une très grande surface et on laissa pousser du gazon dans les jointures. A l'initiative de M. Viéro, les fusains furent taillés pour aménager un magnifique parterre de fleurs. Le square s'agrémenta ensuite de cyprès, de géranium et de 3 bouleaux.Square gambetta 1978 2.jpg

    © Droits réservés

    On fit venir du Calvados, deux couples de cygnes qui firent la joie des enfants. Le dimanche, les parents allaient au square leur jeter du pain. Ces palmipèdes n'étaient pas toujours aimables... Déjà avant son inauguration, le maire Antoine Gayraud s'émut du vandalisme contre ce nouveau square.

    Source

    Journaux locaux / 1970 à 1972

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  • La croix des Justices et son mystère non encore élucidé...

    Des travaux effectués entre le 4 et le 10 juillet 1966 pour la mise en place d’un pipeline d’alimentation en gaz de Lacq, mirent au jour un socle en pierre sculpté en bordure de la route de Montréal. Ce vestige armorié à quatre face d’environ 400 kg se trouvait trente mètres en face de l’actuel collège Émile Alain. Dépêchés sur place MM. Albert Blanc et Antoine Labarre, membres de la Société d’Etudes Scientifiques de l’Aude, firent les premiers relevés avant de prévenir M. Bourrely, l’architecte des Bâtiments de France. Celui-ci décida alors de placer le socle à l’intérieur de la cour du Château comtal à la Cité, afin de le protéger. Où se trouve t-il actuellement ? Mystère… Nous avons interrogé la DRAC à Montpellier et le dépôt archéologique du CAML de Carcassonne qui nous ont affirmé ne pas l’avoir en leurs murs. Il n’est pas non plus dans le musée lapidaire de la Cité ; nous l’avons visité la semaine dernière. A moins qu’il ne soit dans les réserves - puisque personne ne veut nous fournir d’inventaire -, ce vestige doit-être considéré comme à ranger dans la liste de nos chers disparus.

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    Le socle tel qu'il fut découvert en 1966

    C’est le journal l’Indépendant dans son édition du 1er août 1966 qui relate cette découverte, sans plus d’explications. Afin d’en savoir davantage, nous avons cherché dans les bulletins de la SESA si ses inventeurs n’avaient pas rédigé une communication plus approfondie. Grâce à celle-ci nous sommes en mesure, non seulement d’identifier ce socle sur lequel était la croix de 1646 dite « des justices », mais surtout d’actualiser géographiquement sa position sur une carte d’aujourd’hui.

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    Le dessin réalisé par Antoine Labarre 

    "Les écussons ciselés sur ses quatre faces sont sculptés en relief et creux. Sur la face côté route, dans l’écusson une croix à branches inégales (17 x 21 x 2 cm) et entre chaque branche un croissant de 5 cm.
    Sur sa face gauche, côté Carcassonne, au milieu d’un écusson de forme originale, un splendide W, d’un fini étonnant. Sur la face droite, au milieu de l’écusson non moins original, une rosace à huit pétales paraissant retenue par une branche à double courbure ornant le haut. Les blasons de ces deux dernières faces sont en relief de 1,5 cm. Enfin, sur la face derrière un écusson plus stylisé portant la date de 1646 et au-dessous de la date, biaisé sur la droite, en ciselure à peine ébauchée, un fer à cheval. Le dessus du socle de 48 cm de côté, formant un carré régulier, possède au centre un trou carré dans lequel on avait dû sceller au plomb une tige métallique. "

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    L'ancienne route royale d'Espagne

    C’est en compulsant les plans cadastraux du XVIIIe siècle, qu’Albert Blanc et Antoine Labarre purent déterminer qu’il s’agissait du socle de la Croix des Justices. La route d’Espagne par Limoux bifurquait à l’intersection du chemin de Toulouse à 250 cannes, soit 437 mètres en amont de l’actuel pont de chemin de fer. C’est-à-dire peu après et en face du parc au matériel de la ville, avenue Henri Gout. Ce lieu était appelé autrefois « Les Justices », et l’ancienne caserne (aujourd’hui, parc au matériel de la ville) portait ce nom. C’est donc à la bifurcation de ces routes que se trouvait la Croix des Justices.
    Si le socle s’est retrouvé à une centaine de mètres plus loin c’est parce qu’au fil du temps, l’urbanisation à dégagé ce vestige et l’a utilisé comme remblais. 

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    La croix à l'endroit où elle se trouvait

    Nous avons effectué quelques recherches afin d'enrichir l'exposé de MM. Blanc et Labarre. Le socle semble présenter des armoiries. La famille Gilbert de Voisins (Île de France) possédait le blason présenté avec la croix et quatre croissants : D'azur à la croix engrêlée d'argent, cartonnée de quatre croissants d'or". Le croissant rappelle les croisades et les expéditions contre les Sarrasins. Ainsi, la croix du Pont vieux a t-elle les mêmes attributs que les armoiries sculptées sur ce socle. Les deux V entrelacés ou W figurent sur les armoiries de La Vaupalière (Seine-Maritime) : D'azur à la lettre W capitale d'or". Il existe de nombreuses croix des Justices en France, près desquelles étaient installés des potences pour les exécutions capitales. Route de Montréal, au lieu-dit la Justice étaient installées les fourches patibulaires - précisément à l'endroit du parc au matériel de la ville, qui servit d'abord de caserne en 1913, appelées de la Justice.

     
    Si vous avez aperçu cette croix quelque part ou que vous ayez des informations sur les symboles représentés, veuillez nous le communiquer.

    Sources

    L'indépendant / 1er août 1966 

    Antoine Labarre et Albert Blanc / Bulletin SESA / 1966

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