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Musique et patrimoine de Carcassonne - Page 178

  • Le café de la Comédie dévoile ses autographes des grands artistes français

    Conservé précieusement dans un tiroir, le café de la Comédie garde comme une relique, un cahier qui ferait pâlir de jalousie tous les chasseurs d'autographes. Depuis plus de 45 ans, le bistrot d'en-face fut la cantine et le siège non-officiel du Théâtre municipal Jean Alary. C'est d'ailleurs grâce à ce dernier - le regretté directeur de cette salle de spectacle - que Gérard Baux accueillit dans son établissement les vedettes de passage à Carcassonne. Nous n'en citerons que quelques-unes, parmi lesquelles Jacques Brel, Georges Moustaki, Jean-Paul Belmondo, Georgette Lemaire, etc. Ajoutons à ceux-là les comédiens du théâtre de boulevard, dont les tournées s'arrêtaient dans notre ville : Michel Leeb, Sim, Micheline Dax, Bernard Lavalette, Robert Lamoureux... Lorsqu'on interroge l'ancien patron et maintenant son fils Stéphane, un livre d'anecdotes s'ouvre à nos oreilles. Retenons par exemple que Gilbert Bécaud se prépara une omelette dans la cuisine du café, un soir de tour de chant. Cette proximité avec les artistes, Gérard Baux la devait à Jeannot Alary qui en avait fait au-delà de la relation professionnelle, des amis.

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    Le café de la Comédie, dans les années 1980

    Baux, le bien nommé, fut le premier commerçant de Carcassonne à installer en terrasse, des chaises semblables à celles que l'on trouve au Sénéquier, le célèbre café du port de Saint-Tropez. Là encore, une relation particulière avec Gilles Scagliola, qui possédait l'Hôtel des Lices de ce village Varois. 

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    Le mime Marcel Marceau en 1972

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    Marcel Marceau en 1974

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    Annie Fratellini et Pierre Etaix

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    Le célèbre duo de clown en 1970

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    Les frères Jacques, le 6 février 1975

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    La truite de Schubert, par les frères Jacques

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    Sim

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    Sim, alias Simon Berryer

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    Roland Magdane

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    © Wikipédia

    Roland Magdane en 2013

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    Le réalisateur Yves Boisset

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    © Wikipédia

    Yves Boisset en 2010, au festival de Cannes

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  • Croche-pattes et coups fourrés pour la construction d'un multiplex cinéma à Carcassonne

    Avant que le multiplex cinématographique "Cap cinéma" ne voit le jour à Carcassonne, il a fallu attendre la fin de plusieurs années de batailles procédurières. Chacun sait dans cette ville que tout accouchement urbanistique se fait dans la douleur et au mieux, sous péridurale. Pour que le nouveau né ait une chance d'arriver à terme, ses géniteurs doivent être issus de la même famille politique que l'administration municipale en place. Sans pour autant être un gage de réussite, puisqu'il arrive qu'un amant éconduit revendique en justice le bénéfice de la paternité. 

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    © La dépêche

    L'Odéum en 1998, avenue A. Marty

    Le 21 décembre 1998, lors d'un séance du conseil municipal présidée par Raymond Chésa, il est voté la vente de terrains de 2 hectares à Salvaza face à UCCOAR pour la construction d'un multiplex. Au cours de l'année, le directeur de la société CGR - M. Roger-Marc Lecocq - s'était déplacé trois fois à Carcassonne. Ce projet prévoyait de bâtir une structure de 6000 m2 dont un hall de 1000 m2, avec 9 salles de 1500 à 1800 sièges. Du côté de Madame Bianquis - la directrice des 2 cinémas du centre-ville (Odéum et Colisée) - et du gérant M. Adira, cette annonce allait faire l'effet d'une bombe : "C'est encore une occasion de vider le centre ville, c'est la mort de tous les commerçants et des restaurants qui se trouvent aux abords du cinéma. En implantant ce genre de structure à Salvaza, on enlève tout moyen d'expression au centre ville. Avec les deux cinémas nous avons 9 salles, plus 9 salles qu'ils veulent créer, cela fait 18 salles, c'est beaucoup trop pour une population de 50.000 habitants. En moyenne, par semaine, Le Colisée et l'Odéum accueillent, réunis, 4.000 à 5.000 personnes."

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    © La dépêche 

    Le Colisée, bd Omer Sarraut

    Au mois de février 1999, la riposte s'organise chez les opposants. Christiane Bianquis (Directrice des cinémas du centre-ville), Christian Bernier (Amis du Cinoch") et Tamara Rivel (Conseillère régionale) prennent rendez-vous à la Direction Régionale des Affaires Culturelles à Montpellier. Cette dernière doit se prononcer favorablement ou défavorablement. Les opposants font valoir qu'il en va de la survie du centre-ville. Toutefois, seule la commission départementale d'équipement cinématographique devra statuer à la majorité des votants sur le sort du multiplex. Sept représentants ont sa destiné entre leurs mains : Le maire de Carcassonne, le conseil général du canton, le maire de Castelnaudary, le président de la CCI et celui de la Chambre des métiers, le Centre National de la Cinématographie et le syndicat des consommateurs.

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    © Office du tourisme de carcassonne

    La verrière de la grande salle du Colisée

    L'issue de la consultation entérine le rejet du projet. MM. Sardo (F.O Consommateurs), Maugard (Maire Ps de Castelnaudary) et Tarlier (Conseil général Ps du canton sud) ont voté contre. Ce dernier en fait son cheval de bataille avant les élections municipales de l'an prochain, dans lesquelles il sera candidat. Il se range derrière l'idée que le multiplex va tuer les cinémas du centre-ville et plus largement, l'attractivité commerciale de celui-ci. Il demande que le multiplex se fasse à l'Odéum et au Colisée. Raymond Chésa prend acte du vote, mais n'entend pas lâcher le morceau. Dans le plus grand secret, il consulte des investisseurs privés pour tenter de relancer le multiplex. Pour ne pas avoir à subir un nouveau refus, il est envisagé de ne créer que 1000 places, ce qui permettrait de se passer de la commission.

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    © Aude tourisme 

    Le multiplex au Pont rouge

    Alors que l'ensemble des villes du sud-ouest possèdent déjà un multiplex, Carcassonne devra attendre le 17 décembre 2007 pour que le sien sorte enfin de terre. Soit, neuf ans après le lancement du premier projet. Certains diront : Vive le progrès ! D'autres, constateront avec amertume que la fermeture de l'Odeum et bientôt du Colisée, ont eu pour effet d'assassiner les restaurants et cafés proches desquels ils se trouvaient. Alors, certes d'autres activités génératrices d'emplois se sont créées à la périphérie du nouveau cinéma, mais qu'il est triste ce samedi soir dans le centre de Carcassonne.

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    © Les écrans

    Le multiplex de Limoges, place Denis Dussoub

    D'autres villes comme Limoges, par exemple, ont su aménager un multiplex dans l'ancien cinéma du centre-ville. Les cafés et restaurants s'en portent très bien et le samedi soir, le centre-ville n'est pas désert. Et un centre-ville vivant, c'est moins glauque et avec beaucoup moins d'insécurité. 

    Sources

    Notes, recherches et synthèse / Martial Andrieu

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  • La destruction de l'ancienne École normale de Carcassonne

    Il est inutile de préciser que les municipalités qui se sont succédé tout au long du XXe siècle, ont été les plus destructrices pour ce qui concerne le patrimoine historique de notre ville. En ce domaine, la palme d'or toutes catégories revient à Monsieur Antoine Gayraud et à l'ensemble de son conseil municipal. Ces gens-là n'avaient aucun respect pour l'héritage que les anciens nous avaient transmis ; il fallait à tout prix raser les vieilleries et construire à la place des cubes de béton : Hôtel Dieu, Lycée de garçons, Chapelles, etc. C'est dans ce mouvement que l'on fit disparaître l'École normale de la rue Littré. 

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    Oh ! Certes, à l'époque la façade du bâtiment n'était pas bien reluisante. Il suffisait d'un ravalement pour lui rendre son lustre d'antan, mais on préféra faire travailler le BTP. Encore de nos jours, les vautours de   la truelle sortis de chez lego, rêvent encore de pouvoir bâtir dans la Bastide leurs fameux cubes en béton. On prend trop souvent ici les mesures de la verticalité avec l'horizontalité du portefeuille. Bref !... Donc, au début de l'année 1975, l'entreprise Depaule envoya ses pelles mécaniques mettre à bas l'École normale. La construction de cette dernière s'était réalisée au XVIIIe siècle, en réemploi avec les vieilles pierres des remparts de la porte de Toulouse. Que croyez-vous qu'ils en firent ? Ils les concassèrent et les utilisèrent ensuite pour la réalisation des routes. 

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    La vieille porte d'entrée fut l'unique objet à être conservé, grâce à l'architecte des Bâtiments de France. Le millésime indiquant la date de 1709 partit avec les gravats. Vous pouvez encore apercevoir les montants de cette porte dans un recoin de l'immeuble cubique qui remplaça l'École normale.

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    Il faut vraiment le savoir car rien n'indique l'histoire de cette porte...

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    Le chef d'œuvre que nous a laissé à la place cet architecte dont la postérité n'a pas, fort heureusement, retenu le nom est sans doute du plus bel effet. Un parking souterrain a été réalisé, mais où sont passées les fouilles archéologiques ? Pourtant sur son emprise, il y avait l'ancien couvent des Augustins. 

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