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Musique et patrimoine de Carcassonne - Page 16

  • Le domaine de Baudrigue acheté, la clairière des martyrs préservée

    Au terme de ma conférence sur les évènements du 19 août 1944, M. le maire de Roullens fit une annonce d'une grande importance vendredi soir. Devant une assistance de plus de cent personnes, M. Combettes évoqua l'avenir du domaine de Baudrigue. Jusqu'ici en totale déshérence, celui-ci vient d'être acquis par producteur d'huile d'olive. La propriété reste donc à vocation essentiellement agricole ; les bâtiments seront entièrement rénovés et destinés à la location de séminaires ou d'une restauration de qualité. Quant à la clairière des martyrs située à l'arrière du château, la municipalité de Roullens a fait valoir son droit de préemption. Inscrite dans le P.L.U, elle appartient désormais à la commune. Un mémorial digne de ce nom à visée pédagogique sera mis à l'étude prochainement.

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    Cette déclaration clôtura une conférence d'une heure et demi devant une salle comble. Certaines personnes durent rester debout faute de chaises, d'autres avaient fait de nombreux kilomètres depuis la Haute-vallée ou le Tarn. C'est dire l'intérêt manifesté pour cette histoire, près de 80 ans après les faits.

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    Dans l'assistance, outre les notabilités de la commune, on remarqua la présence de Mesdames Magali Bardou et Maria Conquet (conseillères départementales), M. Edgard Montagné (conseiller municipal de Carcassonne), M. Michel Molhérat (Président de l'ANACR de l'Aude), ainsi que M. Jean Maurice, le fils du capitaine Maurice chef du réseau GALLIA de l'Aude proche de Jean Bringer dans la Résistance.

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    La soirée s'est achevée par un échange avec le public, puis par une séance de dédicaces de mon live

    "Baudrigue, 19 août 1944. Le récit de l'horreur"

    En vente dans les librairies du centre-ville de Carcassonne, ou en me contactant par mail : andrieu-martial@wanadoo.fr

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    Je me tiens à disposition, en fonction de mes disponibilités, pour porter cette parole mémorielle dans d'autres communes du département ou des établissements scolaires.

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  • Conférence-débat sur le massacre du 19 août 44 à Baudrigue (Roullens)

    Vendredi 20 octobre à 18h au foyer communal de Roullens (Aude), je donnerai une conférence suivie d'un débat sur le massacre perpétré par l'armée allemande le 19 août 1944 au château de Baudrigue. On pourra également se procurer mon ouvrage dédicacé à l'issue de cette présentation, si on le souhaite. Cet évènement est organisé par la commune de Roullens.

    Entrée libre et gratuite

  • A la recherche d'un inconnu, déporté du camp de Dachau

    Récemment, un ami m'a donné un document manuscrit contenu dans une enveloppe expédiée en 1957. Ce courrier était arrivé chez son père, ancien résistant, sans qu'il ne fut possible d'en connaître l'expéditeur. Le document se présente en un seul et long papier quadrillé, sur lequel on a dessiné à la main le plan fidèle du camp de concentration de Dachau. Ceci, dans un but bien précis. L'expéditeur, jusqu'ici inconnu, écrit au dos du document le récit de son internement. A l'aide de lettres majuscules, il indique les endroits qu'il a fréquentés.

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    Afin de remonter la piste de l'illustre inconnu, il fallait un indice. Or, notre individu avait pris soin de dessiner l'insigne et le numéro de déporté qu'il devait porter sur lui durant son internement : 72570. Notons que ces chiffres devaient être également tatoués sur le bras des prisonniers à leur arrivée dans le camp. La lettre F, correspondant à la catégorie des déportés politiques.

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    Autant chercher une aiguille dans une meule de foin... L'inconnu ayant pris soin de noter dans son récit la date de son entrée à Dachau, le 20 juin 1944, nous avons pu remonter la piste. Il faisait partie des 2140 déportés partis du camp de Royalieu à Compiègne vers Dachau, le 18 juin 1940. En grande majorité, ces individus étaient initialement détenus à la centrale d'Eysses ou à Villeneuve-sur-Lot. En consultant les registres de ce transport parti de Compiègne, nous avons épluché tous les matricules. Le numéro 72570 nous est alors apparu sous les noms de Roger Bertrand Adrien Fourès, né le 4 novembre 1918 à Toulouse. Ecoutons désormais ce qu'il raconte.

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    En arrivant à Dacahu, le 20 juin 1944. J'ai été enfermé pendant un mois au Block 17 (A), puis j'ai été envoyé à Allach, un autre camp à 8km. Quand je suis tombé malade le 15 janvier, j'ai été évacué sur Dachau et mis au Block 22 (B), puis je suis rentré à l'infirmerie au Block 13 (K). J'y suis resté 15 jours, en sortant je suis allé au Block 22 (B) et au Block 24 (C). Quand j'ai été jugé guéri on m'a mis au Block 16 (D) où tous les jours j'allais travailler au kommando des tresses (E). Là, je faisais des tresses avec des bouts de chiffons.

    La veille de la libération, les SS nous avaient réunis sur la place d'appel (L), c'était de là que nous devions partir pour aller à la gare, où on devait soi-disant nous évacuer, mais où en réalité on devait y rester. C'est d'ailleurs là (M) qu'ils ont tué tous les juifs ce même jour.

    A la Libération le 29 avril 1945, tous les Français nous avons été au Block (F) jusqu'à notre rapatriement. J'ai retrouvé mes affaires au magasin (J) et tout ce que j'ai porté nous l'avons trouvé dans les magasins des SS (H). Vous verrez que dans ce camp rien ne manquait. Il y avait aussi une maison de passe où tous les capos allaient le dimanche. Les capos, ce sont ceux qui étaient prisonniers comme nous, mais qui nous commandaient et qui nous donnaient les coups. Quand je suis arrivé à Dachau, c'est aux douches (O) qe l'on m'a pris toutes mes affaires et que l'on m'a donné le beau costume de bagnard.

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    Entrée du camp de Dachau au mois de mai 1945

    En bafouillant sur internet, nous avons trouvé des informations sur les conditions de l'arrestation de Roger Fourès. Marié en 1942 à Odette Pubill à Laroque-d'Omes (Ariège), il menait une vie ordinaire comme préposé des postes à Mazirat (Allier). Le 25 mai 1944, les Allemands arrivent à Mazirat et, pensant arrêter les résistants locaux, encerclent la maison qui leur sert de refuge. Mais les maquisards ne sont pas là et en représailles, ils alignent des hommes du village contre un mur et prennent trois otages : Jean Berger, Roger Fourès et Marcel Marionnet. Les otages sont amenés à la prison de Montluçon et de là sont transférés la prison militaire allemande de Moulins.

    Roger Fourès n'était pas résistant. Toutefois, les otages n'étaient souvent pas pris au hasard. Le maire devait établir une liste sous la contrainte. Dans le cas de Roger Fourès, son activité syndicale ou ses opinions politiques connues ont fait de lui un coupable désigné. Il a fini sa vie le 10 septembre 1987 à Lavelanet, après avoir achevé sa carrière comme receveur PTT à Rodôme dans l'Aude.

    Sources

    Fonds pour la mémoire de la déportation

    AFMD de l'Allier

    Musée de la Résistance de Besançon (Affiche)

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