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Musique et patrimoine de Carcassonne - Page 20

  • Henri Fescourt (1880-1966), un célèbre cinéaste originaire de Carcassonne

    Marcellin Henri Fescourt, cinéaste biterrois né le 23 novembre 1880, était aussi Carcassonnais par sa mère. Nos recherches généalogiques ont abouti à cette conclusion. Le célèbre réalisateur des Misérables (1925), premier film porté à l’écran d’après le célèbre roman de Victor Hugo, passait dans sa jeunesse toutes ses vacances d’été à Carcassonne. Il fallait sans doute qu’il y ait une raison à cela. Nos investigations permettent désormais d’établir avec certitude qu’une partie de sa famille s’y trouvait. Mieux encore, les résultats obtenus identifient les rapports ayant existé entre Fescourt et d’autres personnages connus de notre ville.

    Henri Fescourt est le fils de Marie Louis Charles Fescourt, professeur de lettres au collège de Béziers, et de Jeanne Marie Charlotte Magrou, native de Carcassonne. Son grand père maternel, Etienne Magrou, originaire de Moux, tient une boulangerie dans l’actuelle rue Cros-Mayrevieille à la Cité médiévale. À l’âge de 14 ans, le jeune homme quitte Béziers pour le lycée de Carcassonne afin de préparer le baccalauréat. Il a pour professeur de philosophie, le célèbre journaliste Gustave Téry et fréquente son cousin Henry de Monfreid (1879-1974), son camarade de classe. En compagnie de ce dernier, Fescourt s’éprend de chevalerie médiévale sur les remparts de la Cité. Bientôt, ils se reverront à Paris chez Antoinette, la tante Magrou1.

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    L'ancienne boulangerie d'Etienne Magrou dans la Cité médiévale. M. Vidal lui succéda puis la famille Bacharan.

    Son intérêt pour le cinématographe semble se manifester à cette époque ; au cours d’une conversation, il apprend au début de 1896 que l’on a réussi à animer la photographie. Bachelier es-lettres, Henri Fescourt poursuit ses études juridiques à Paris à partir du mois de novembre 1899 et obtient sa licence deux ans plus tard. Tout en préparant son doctorat, il passe ses loisirs dans l’étude du contrepoint, de la fugue et de l’orchestration. De son propre aveu, ses parents ne l’ont jamais détourné de sa fibre artistique. Fescourt se présente à la Schola Cantorum sur les conseils de Guy Ropartz. Admis dans la classe de composition de Vincent d’Indy, son maître vénéré, il côtoie Eric Satie et Isaac Albeniz.

    À Carcassonne, Henri Fescourt passe tous ses étés. Il a pour amis, le poète Carcassonnais François-Paul Alibert, futur directeur du Grand Théâtre de la Cité : "J’assistais à d’assez nombreuses projections dans la ville de Carcassonne où je passais tous les ans mes vacances, en juillet et en août. Là, après des heures brûlantes, j’allais, le soir, prendre le frais à la terrasse d’un café sous les beaux tilleuls […] Il arrivait qu’une main se posât sur mon épaule : celle du poète François Paul Albert qui habitait Carcassonne. »

    Après son service militaire à Compiègne et Soissons, Henri Fescourt obtient un poste d’avocat stagiaire à la cour d’appel de Paris, puis d’attaché au parquet de la Seine. Il renonce à la musique pour laquelle il ne se trouve pas assez de talent, mais ne rencontre pas davantage de plaisir dans les plaidoiries qu’il donne au civil, au correctionnel ou au conseil de guerre. C’est tout au plus un gagne pain qui ne lui apporte pas grande fortune. Le jeune homme conserve cependant des liens avec les artistes de Saint-Germain-des-près, au café Bonaparte.

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    C’est à partir de 1912 qu’Henri Fescourt commence réellement à s’occuper de cinéma. La société Gaumont l’engage comme scénariste et le réalisateur Louis Feuillade le prend sous son aile. Ce dernier avait tourné quatre petits films muets dans la Cité de Carcassonne , aujourd’hui perdus, dont on conserve uniquement des cartes postales. Feuillade était natif de Lunel, comme le père de Fescourt. Il avait un temps usé ses pantalons sur les bancs du Grand séminaire de Carcassonne, actuelle école privée Saint-Stanislas. Très vite Gaumont propose à Fescourt de passer à la mise en scène et en l’espace de trois ans, ce dernier réalise plusieurs courts-métrages.

    La Grande guerre perturbe pour un temps ses projets. Il élit domicile à Carcassonne chez Madame Limousis, 8 rue du Pont vieux. La boulangerie de ses parents a été vendue à la famille Vidal. 

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    Après quelques projets avortés, Henri Fescourt travaille pour la «Société des Fils d’Art» . En 1921, il quitte la compagnie et rejoint le producteur Louis Nalpas à Nice pour développer un vaste programme de versions filmées des œuvres de grands auteurs français. Fescourt s’attèle à la l’adaptation et à la réalisation de «Mathias Sandorf» de Jules Verne, avec Romuald Joubé dans le rôle-titre. Premier grand succès d’une série de cinéromans qui vont faire du cinéaste l’un des derniers grands maitres de la fin du cinéma muet. Il dirige ensuite Gabriel de Gravone dans «Rouletabille chez les bohémiens» (1922) d’après Gaston Leroux et retrouve Romuald Joubé pour «Mandrin» (1923) de Arthur Bernède. Il est à l’apogée de sa carrière lorsqu’il tourne, en 1925, sa somptueuse version des «Misérables» de Victor Hugo, plus de quatre heures de film partagé en quatre époques, avec Gabriel Gabrio en Jean Valjean et Jean Toulout incarnant Javert. L’année suivante, il publie avec Jean-Louis Bouquet, «L’idée et l’écran», un manifeste sur l’esthétique dans le Septième Art. En 1929, il réalise «Monte Cristo» d’après Alexandre Dumas père, son dernier grand succès, avec Jean Angelo dans le rôle d’Edmond Dantès. Avec l’arrivée du cinéma parlant, le parcours de Henri Fescourt s’enlise inexorablement. Jusqu’au début des années quarante, il va encore tourner huit films qui passerons, pour la plupart, inaperçus par la critique et ne rencontrerons pas le soutient du public. Après le sans intérêt «Retour de flammes» (1942) avec Renée Saint-Cyr et José Noguéro, il abandonne définitivement les plateaux de tournage. Par la suite, de 1943 à 1946, il occupe une chaire à l’«École Technique de Photographie et de Cinéma». En 1945, il représente les techniciens à la «Commission de Contrôle des films». Parallèlement, il donne des cours à l’«Institut des Hautes Études Cinématographiques» (IDHEC) et ouvre un «cours de formation du comédien d’écran» dans le dix-septième arrondissement de Paris. (Site cineartistes.com)

    Henri Fescourt meurt le 9 août 1966 à Neuilly-sur-Seine.

    1. Antoinette Magrou née Bernard en 1841 à Béziers avait épousé Emile Dominique, le frère du grand père maternel d’Henri Fescourt. Ses deux enfants, prénommés Jean (1869-1945) et Joseph  (1883-1951) étaient donc ses cousins. Ils sont connus, l’un pour avoir été un grand sculpteur français, l’autre un très grand médecin biologiste. Pas étonnant que lors des visites à sa tante Henri Fescourt fît la connaissance de Jean Perrin, de Paul Langevin et des époux Curie. Antoinette Bernard était également la tante du grand botaniste français Noël Bernard (1874-1911), fils de son frère. Tous ces Magrou ont un point commun ; ce sont leurs origines du village de Moux dans l’Aude.

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  • Ivan Messac, sa sculpture est digne d'Éloges à l'aéroport de Carcassonne

    Depuis 31 ans, cette oeuvre en acier massif, lourde de douze tonnes, ne représente pour le passant qu'un morceau de ferraille rouillé. S'est-on seulement demandé ce qu'elle fait à cet endroit et comment est-elle arrivée là ? Voilà tout le problème des objets d'art sur l'espace public, lorsqu'ils sont dépourvus de toute indication. Nous nous sommes donc mis en quête de retrouver des informations. Un article de journal paru dans La dépêche en 1992, a permis de lever le voile sur une partie de cette énigme. Il s'agit d'une oeuvre du sculpteur français Ivan Messac baptisée Éloges. Don de l'État à la Chambre de Commerce et d'Industrie de Carcassonne, elle fut réceptionnée au cours d'une cérémonie en présence de Jacques Talmier (président de la CCI), Raymond Chésa (Maire) et Victor Convert (préfet de l'Aude). Inutile de préciser que les brocards ne tardèrent pas à la caricaturer, n'y voyant qu'une vulgaire tranche de gruyère. 

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    © magcentre.fr

    Ivan Messac, artiste plasticien

    Ivan Messac est né à Caen en 1948. Au moment de l'inauguration de son oeuvre à Carcassonne, il vient d'obtenir le Prix Léonard de Vinci pour ses réalisations en marbre. Le reste de sa biographie étant parfaitement documenté sur Wikipédia, inutile d'en reproduire un copier-coller dans cet article. En revanche, nous avons contacté l'artiste directement par téléphone afin qu'il réponde à nos interrogations. Une heure pendant laquelle cet homme courtois nous a appris bien des choses sur son oeuvre.

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    La sculpture a été déplacée à proximité du rond-pont de l'aéroport

    A l'âge de 20 ans, Ivan Messac avait fait son entrée à la Cité des Arts à Paris ; elle lui avait attribué un atelier pour ses travaux. A l'occasion du 25e anniversaire de cette institution, il devait être choisi afin de réaliser une sculpture monumentale. L'artiste stylisa des formes ou profils de visages, à partir de dessins vectoriels ; le tout devant être découpé au chalumeau dans 30 centimes d'épaisseur d'acier massif. Il fit appel à l'ancienne entreprise sidérurgique Creusot-Loire pour la réalisation de sa sculpture. Celle-ci se trouva exposée pendant trois mois sur le parking de la Cité des Arts à Paris, au cours desquels on lui demanda de la récupérer. Ivan Messac proposa d'en faire don au Ministère de la culture et après bien des péripéties, François Baret de la Direction des Arts Plastiques finit par lui trouver une destination. Durant son passage à la préfecture de l'Aude, Victor Convert se prit de passion pour l'art contemporain. C'est grâce à l'action de ce préfet que Carcassonne disposât d'autant de sculptures sur l'espace public.

    Éloges — c'est son nom — fut donc transporté par l'entreprise DEMEX de Roland Alvaro à Carcassonne. Son titre rappelle le souvenir et le courage du grand-père de l'artiste, l'écrivain-résistant Régis Messac, envoyé en déportation en 1943. Cette opération ne coûta pas un centime à la collectivité ; elle n'en rapporta pas davantage à l'artiste. Si vous vous dirigez vers Montréal-d'Aude, en passant devant l'aéroport... Songez qu'il ne s'agit pas que d'un morceau d'acier. 

    Merci à M. Ivan Messac

    https://ivanmessac.com

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  • Charles Henri Combes (1912-2002), fondateur de l'ASC Athlétisme

    Détronant l'Atacienne et l'Avenir, les deux sociétés Carcassonnaises ancestrales, Charles Henri Combes fonda en 1934 l'Association Sportive Carcassonnaise d'Athlétisme. L'accouchement ne se fit pas sans mal, puisqu'il s'agit d'une scission de licenciés à l'Atacienne désirant voler de leurs propres ailes. Né le 18 juillet 1912 à Carcassonne, Combes s'entoura de quelques uns comme Blaché, Julien Gros et René Rauly afin de mener à bien son projet. Le 22 juillet 1934, l'Atacienne porta réclamation devant la Fédération Française d'Athlétisme et de Basket-Ball. Le motif ? Combes fut accusé d'avoir commis un faux pour obtenir la dissolution de l'Atacienne et, comme conséquence, la mutation des athlètes en faisant partie pour l'AS Carcassonnaise. Le bureau de la FFA proposa la radiation de Charles Henri Combes. Seize athlètes mutés irrégulièrement à l'ASC auront leurs licences annulées et devront être engagés d'office pour l'Atacienne avec Camille Renard, André Wrobel, Marcel Fraysse, Edouard Cassignol, Louis Blaché, Jean Murgui, Julien Thibon et Pierre Cormary. Les hérétiques désignés pour le bucher étaient Marcel Vila, Edouard Constancio, René Lafitte, René Rauly et Julien Gros. 

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    Championnat de France par équipes à Carcassonne en juillet 1941

    On n'entendit bientôt plus parler de l'Atacienne. Combes entraîna les athlètes du sprint et de la hauteur, avec succès. En 1962, l'ASC revint victorieuse des Championnats de France par équipes et remporta le droit d'évoluer en division nationale avec le Racing Club de France. Jean-Pierre Boccardo devint Champion de France du 100 mètres et fut sélectionné pour les J.O de Tokyo. Il se qualifia pour le 400 mètres en quart de finale en 46''34. Que ne dirions nous pas sur Patrick Malrieu qui courut avec Guy Drut ? Son palmarès : 8 fois champion de France du 110 mètres haies et 3e des Championnats du monde en 1970.

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    Charles Henri Combes entra au Comité directeur de la FFA et assura la présidence de la ligue Languedoc-Roussillon entre 1978 et 1983. Il est décédé à Carcassonne le 19 décembre 2002. Une plaque a été installée au stade Albert Domec en son souvenir.

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