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Sport - Page 3

  • 1er novembre 1924 : A.S Carcassonne 11 S.C Albi 3 à la Pépinière

    Les dirigeants et les spectateurs dans les tribunes

    Nous n'avons pas choisi de vous parler du plus grand match joué par l'A.S Carcassonne au cours de la période où elle jouait à quinze. Le match amical gagné par nos couleurs le 1er novembre 1924 à domicile contre l'équipe d'Albi revêt un caractère anecdotique. Ce qui l'est moins ce sont les extraordinaires prises de vues du photographe durant la partie, avec du matériel dont la technologie, encore balbutiante, permit de saisir l'instantané des entrées en touche et des sorties de mêlées. Tout ceci dans un stade nouvellement bâti avec les moyens modernes, afin de hisser l'A.S. Carcassonne en haut de la hiérarchie du rugby français. Une tâche qui sera en partie réalisée, mais qui ne permettra pas l'année suivante de remporter la finale du championnat de France contre Perpignan. Les anciens Carcassonnais, qui ne sont plus guère nombreux, disent encore que les matchs se jouent à la Pépinière. Cette même pelouse sur laquelle aujourd'hui évoluent les joueurs de l'U.S Carcassonne, née de la scission avec un rugby à treize interdit par le régime de Vichy.

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    La pelouse du stade de la pépinière

    L'A.S.C était privée de cinq joueurs (Albert Domec, Gleizes, Miquel, Casterot et Senquirgues) et bien que la partie fut mixte de chaque côtés, l'équipe receveuse remporta la partie par onze points à trois.

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    Jusqu'à une évolution récente de la règle, il était interdit de porter le sauteur lors d'une entrée en touche. Evidemment, le lanceur dirigeait le ballon vers le plus grand de l'équipe.

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    Admirez cette superbe sortie de mêlée de la part du Carcassonnais Mauban !

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    Lamouzère pour Albi, en maillot rayé, réussit un but splendide, rapporte le Languedoc sportif. Le chevelu avec la moustache, c'est Jean Sébédio dit "Le sultan". Il tint une station service à l'angle de la rue de l'hospice (G. Brassens) et du boulevard Pelletan. A la Libération, les résistants lui firent garder la prison. On comprend pourquoi, vu le gaillard... 

    Sources

    Languedoc sportif / 7 novembre 1924

    Photographies

    Collection M. Andrieu, en cours d'acquisition

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    © Tous droits réservés / Musique et patrimoine / 2019

  • Le stade nautique de Carcassonne, au Païchérou vers 1930

     On avait entendu parler vaguement les anciens au sujet d’une piscine naturelle au Païchérou dans laquelle une société de natation organisait des compétitions, mais à ce jour personne ne s’était penché sur le sujet. Nous avons donc souhaité combler une lacune en effectuant des recherches, afin de préciser ce qui, jusqu’à présent, restait de l’ordre du on-dit. A l’aide de la presse spécialisée de l’époque et des journaux locaux, il nous a été possible de retracer depuis sa création en 1927, l’histoire du stade nautique du Païchérou.

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    La plage 

    A cet endroit depuis le XIXe siècle, il existe une plage comprise entre le barrage élevé par l’ingénieur Henry Bouffet et la propriété de M. Charry, très prisée des Carcassonnais à la belle saison. A l’extrémité de la païchère, l’endroit est passé dans la légende populaire sous le nom « les enfers » en raison du remous et des tourbillons d’eau qui entraînèrent subitement de nombreux nageurs vers le fond du fleuve. Comment en l’espace de quelques secondes, la plage située en contre-bas pouvait-elle se retrouver sous plusieurs mètres d’eau et causer bien des noyades ?

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    © Martial Andrieu

    Baignade près du barrage du Païchérou vers 1900

    Il n’y a pas plus de monstre dans le Loch-Ness en Ecosse que de diable dans l’Aude… Tous les ans pour la réparations de ses usines, l’industriel propriétaire des Moulins du roi ouvrait les vannes de la digue du Païchérou, sans prévenir personne. Aussitôt, la plage se creusait de trous de trois mètres d’eau et tous les ans on enregistrait des noyades. Jusqu’au jour où la société de natation qui, nous le verrons, s’entraînait au-dessus du barrage découvrit par hasard les modifications dans le lit du fleuve. A ces frais, elle fit poser une pancarte qui évita aux baigneurs d’être surpris par la montée des eaux. Il fallut quand même attendre l’été 1935…

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    © Martial Andrieu

    Devant la piscine des Tritons de la Cité

    Les premiers balbutiements d’un club de natation à Carcassonne remontent à 1928 avec le "Sauvetage de l'avenir", mais il faudra attendre le 25 avril 1934 (Journal Officiel) pour que le premier club structuré voit le jour. Il s’agit des « Tritons de la Cité » placés sous la présidence de l’architecte départemental M. Bourely et la vice-présidence du Dr Lauze. L’association siège au Café de la comédie (rue Courtejaire) et à la guinguette du Païchérou.

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    © Martial Andrieu

    La piscine des Tritons de la Cité

    Un colosse de 2,02 mètres pour 155 kg, ancien seconde ligne de l’ASC à XV, est le capitaine de l’équipe de Water-polo des Tritons de la Cité. Il s’agit de René Galou (1909-1978) dit Babache qui avait pied dans l’Aude, là où les autres s’évertuaient à tenter de rester à flot. Il fut recordman régional du 200 mètres brasse en 3 minutes 8 secondes. Pour mémoire, le recordman du monde en 1936, l'américain Jack Kasley, nage en 2 minutes 37 secondes. Dans un bassin, pas dans un fleuve avec le courant ; c'est dire la performance de Galou.

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    Dans cette formation on relève également les noms de Fournier, Miquel, Garridou, Fages, Andrieu et Guilhem. Elle s’illustra en 1936 au cours de nombreuses rencontres régionales, non seulement au Païchérou mais également à Sète, Perpignan, Cerbère, etc. Notons le passage d’un article du Languedoc sportif qui illustre la mentalité de l’époque : « Cette partie ne produit pas l’impression des matchs joués la semaine précédente, lors des championnats. Sans doute, parce que les équipes étaient mixtes. »

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    © Martial Andrieu

    Dans cette piscine naturelle aménagée dans le fleuve faute d’infrastructure adaptée, nageurs et dirigeants avaient créé de toutes pièces leurs installations : ligne d’eau, plongeoir, planches de virages… Au début des années 1930, l’ouvrier n’avait guère l’occasion ni les moyens d’aller à la mer. Il fallut attendre les premiers congés payés le 20 juin 1936, votés grâce au Front populaire. C’est dire si bien peu de gens avaient appris à nager, néanmoins grâce aux Tritons de la Cité les écoliers de moins de seize ans purent passer le brevet de nageur scolaire. L’épreuve comprenait un départ plongé sur une distance de 25 mètres sans limite de temps.

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    Au moment des compétitions dont certaines avaient lieu en nocturne, une vaste tribune en bois et trois rangées de chaises étaient disposées au bord de l’Aude en face de la guinguette. Le 14 août 1939, on assista à la traversée de Carcassonne sur une distance de 2,5 km avec Thierry, Quintilla, Cadenac (Juniors) et Nunez, Ribes, Saurel, Garridou et Sampiétro (Séniors). Les Tritons de la Cité comptaient également les nageurs suivants : Lespinasse, Mario, Lambert, Cau, Vordy, Grossetête, Saunière, Huc, Colombier, Ressiguier, Reynès dit "Souplard" et Molinier.. Mario, qui fit office d’entraîneur, quitta le club en 1941 pour Cannes où il devint moniteur.

    Malgré les efforts des dirigeants du club, l’engouement pour les compétitions de natation à Carcassonne restait encore marginal après guerre. La municipalité préférait investir pour le rugby à XIII bien plus populaire, plutôt que construire une piscine. Les promesses ne manquaient pourtant pas… Dans les souvenirs de Jacques Blanco, les membres du club qui avaient quitté le fleuve depuis la fin de la guerre s’entraînèrent dans le Canal du midi, puis dans un bassin industriel de la zone de l’Estagnol en 1958.

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    © Nathalie Amen-Vals / L'Indépendant

    La piscine du Païchérou

    Il faudra attendre 1959 pour que la mairie daigne bâtir la première piscine de la ville au Païchérou. Et encore… Parce que M. Quintilla s’engagea à donner le terrain jouxtant sa guinguette. L’inauguration aura lieu l’année suivante, sous l’égide de la municipalité de Jules Fil dans laquelle Henri Gastou était adjoint au maire. Membre des « Dauphins de la Cité » qui venait de fusionner avec la section natation de l’ASC, M. Gastou occupait les fonctions de président du Comité du Languedoc. La fusion donna naissance au Club Nautique Carcassonnais dans lequel on retrouvait des pionniers comme Germain Lamy et Paul Vordy.

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    Dans quelques mois la piscine du Païchérou sera détruite. Le Pôle aqualudique de la ville de Carcassonne viendra prendre sa place. Ouverture prévue : novembre 2020.

    Sources

    Le courrier de l'Aude, L'express du midi, Languedoc sportif, l'Auto

    Recherches, synthèse et rédaction / Martial Andrieu

    Remerciements pour leur aide

    Serge Galou, Jacques Blanco

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    © Tous droits réservés / Musique et patrimoine / 2019

  • Les champions du cyclisme Carcassonnais des années 30

    © Collection J. Blanco

    Carcassonne fut l’une des premières du villes du sud de la France a posséder un vélodrome. Les mordus du vélo réussirent à convaincre le maire Albert Tomey, de la nécessité de construire une piste en dur à la Pépinière. C’est ainsi que s’appelait l’actuel stade Albert Domec. L’équipement sportif permettrait aux grandes compétitions cyclistes d’utiliser notre anneau de ciment et de recevoir dans la ville, les vedettes du Tour de France. Ce projet vit le jour grâce à des athlètes Carcassonnais dont on peut citer les noms : Alfred Barrière, Louis Pédron, Roussel, Paul Barrière, Paul Laplace, Etienne Castan, Cassignol, Andrieu, Blain, Raymond Pujol, Laguerre, Alix Pourhomme, Puel, Jalabert, Clément, Brice Bourrounet, Dupin, Thomas Raynaud, etc.

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    Le Dr Tomey félicite les vainqueurs de la piste en 1937

    Cette piste connut les exploits des champions nationaux, mais aussi régionaux comme Prior, Ramos, Bertola, Cyprien, Chavard, Clément, Nagel…

    Si nous revenons dans le temps, un premier vélodrome avait été déjà construit sur le boulevard Marcou entre la rue Voltaire et le Bastion du Calvaire. C’était en 1920… La piste était établie à trois ou quatre mètres des deux allées de platanes. C’est Cyprien qui remporta la finale de vitesse en 1920.

    Raphael Ramos

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    Né le 20 octobre 1911

    En ce temps là, l’équipe de l’ASC cycliste possédait en son sein plusieurs champions.  Ramos était arrivé à Carcassonne alors qu’il portait les couleurs du Vélo-Club Albigeois en 1932. Débauché par l’ASC cycliste qui eut le nez creux, car Ramos participa ensuite au Tour d’Italie, au Grand Prix de Buenos Aires et bien sûr, au Tour de France.

    En 1937, Raphael Ramos était engagé dans l’équipe espagnole dont le leader était Canardo. Des transactions eurent lieu entre les dirigeants ibériques et le club Carcassonnais. Sur intervention de Desgranges, le patron du Tour de France, Ramos partit pour Paris rejoindre la caravane publicitaire et ses camardes internationaux participant à la Grande Boucle.

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    Sur la piste de Carcassonne

    Arrivé à Paris, il prit contact avec les dirigeants du TDF dans les bureaux de Desgranges, situé à l’époque dans la rue Cadet, à l’intérieur des locaux du journal « L’Auto ». Ramos eut droit à la présentation aux grands du cyclisme international, repas avec la presse, interviews, reportages et photographies. C’est ainsi qu’en juin 1937, que l’Ibérico-Carcassonnais s’élança au départ du Tour devant les locaux de l’Auto. Dans la caravane publicitaire, le prédécesseur d’Yvette Horner, l’accordéoniste Frédo Gardoni, avait donné le top en musique.

    Dans le peloton, Ramos se retrouvait aux côtés des super champions de l’époque : les frères Magne, René Vietto, Maurice Archambaud, Georges Speicher, Guy et Roger Lapébie, Philippe Agut, Charles Pélissier, etc.

    Dans une interview qu’il donna au Midi-Libre en 1984, Ramos loua l’organisation du Tour de France de 1937 : excellents hôtels, meilleures tables, ravitaillement en course, attention des dirigeants. Lors des fins d’étape, de nombreuses personnes sollicitaient des autographes, offraient des cadeaux régionaux.

    C’était également le temps où les coureurs devaient faire suivre un minimum d’outillage, ses boyaux autour des reins et sous la selle et même un casse-croûte contre la fringale. Pas de changement de roues ou de vélo. S’il pleuvait ? Pas d’imperméables. S’il neigeait ? En Juillet 1937 dans le Tourmalet, on pédalait plus vite pour se réchauffer.

    Dans le terrible col du Tourmalet, Ramos brisa un galet de son dérailleur. Il stoppa dans un village perdu à la recherche d’un artisan pouvant le dépanner. N’en trouvant pas, il vit le long d’un mur un vélo abandonné qui possédait un galet du même type que celui qui faisait défaut à sa monture.  Que faire ? Fallait-il emprunter la pièce ? Ramos s’y refusait. Attendre le retour du propriétaire, c’était perdre beaucoup de temps. Par chance, un jeune homme se présenta pour récupérer sa bécane. Ramos saisit alors l’opportunité de lui expliquer sa situation et le jeune homme, lui céda la pièce avec une grande sportivité. Quelques coups de pinces, trois tours de tournevis et voilà le vélo de Ramos en état de marche ! Malgré le temps perdu sur l’avant de la course, le champion monta le Tourmalet et le descendit à telle vitesse qu’il arriva dix-huitième de l’étape à Luchon. Il termina son premier Tour de France à dix-septième place. Une belle performance !

    Les autres champions des années 30

    Parmi les pionniers, citons Ventresque de Preixan, qui sur cycle Alcyon participa au Tour de 1911. Son vélo pesait près de 20 kilos… A la fin des années 1920, apparurent Bertola, Prior, Garcia, Dupin. Tous étaient équipés dans un atelier situé dans la rue d’Alsace.

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    Prior et Ramos, ex-æquo aux Six jour de Buenos Aires

    Le journaliste Géo Villtan écrivit dans Paris-Soir : « Si les Carcassonnais sont fiers de Prior et de Ramos, ils ne le sont pas moins des frères Bertola, dont Antoine, le plus fort, a gagné le Tour d’Algérie, le circuit de Bône et fit troisième au Tour d’Espagne."

    Le responsable de L’ASC ne tarissait pas d’éloge sur ses champions en 1936 : « Nous avons Chavard qui a couru le Wolber en 1936 et prit le départ du Tour de France. Blessé, hélas, accours de l’étape du Galibier, il dut abandonner. Puis c’est Emile Clément, jeune espagnol spécialiste de la piste, très fort en « américaines ». Nos plus sérieux espoirs ? Timoreau, placé seizième au Championnat de France de cross-cyclo pédestre l’an dernier. Maynadier, Dagnac, celui-ci premier du Pas Dunlop de l’Aude et sixième en finale à Paris. Vielmas, les jeunes frères Prior, Pujol un gosse de 17 ans qui enleva le cross-cyclo pédestre de l’Aude. Nous en ferons de vrais champions, vous le verrez. Au total, en fin, nous disposons d’une vingtaine de jeunes qui se prêtent avec foi et courage aux entraînements, tant sur route que sur piste derrière motos. Je dois ajouter que Carcassonne dispose, au stade de la Pépinière, d’une piste en ciment avec virages relevés, qui, sans aucun doute, est l’une des plus belles de province. »

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    Raphael Ramos et Prior

    Les années 1950

    L’effectif de l’ASC cycliste s’étoffe à nouveau avec l’arrivée des Philippe Agut, Dante et Délio Soler, Celebrowsky, Ghylardi, Pujol, Terribile, Lacans, Jesus Martinez, etc.

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    © Collection J. Blanco

    G. Pujol

    En 1957, le premier Tour de l’Aude voit le jour sous l’impulsion de Jean Thomas. Des noms prestigieux participèrent à cette première édition : Van Impe, Danguilhaume, Thévenet, Moser, Anderson, Cantini, Tinazzi. La dernière épreuve sera organisée par l’ASC en 1985 ; s’associant au Midi-Libre, elle devient Grand Prix du Midi-Libre, Tour de l’Aude.

    Les années 80

    Même si Jean Thomas passe la main en 1983 à Georges Bonnafous, il ne reste pas inactif. Avec Charles Anduze, Jean Dousse et Guy Pagès, il organise le Tour de l’Aude féminin. Onze jours de course, 22 nations participantes… Jeanie Longo le remporte en 1989. Hélas, cette épreuve a disparu depuis

    Sources

    Midi-Libre / 1984

    Le courrier de la Cité

    Le cyclisme et ses champions / Bull. SESA / Blanco

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    © Tous droits réservés / Musique et patrimoine / 2018

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