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Sport

  • Charles Henri Combes (1912-2002), fondateur de l'ASC Athlétisme

    Détronant l'Atacienne et l'Avenir, les deux sociétés Carcassonnaises ancestrales, Charles Henri Combes fonda en 1934 l'Association Sportive Carcassonnaise d'Athlétisme. L'accouchement ne se fit pas sans mal, puisqu'il s'agit d'une scission de licenciés à l'Atacienne désirant voler de leurs propres ailes. Né le 18 juillet 1912 à Carcassonne, Combes s'entoura de quelques uns comme Blaché, Julien Gros et René Rauly afin de mener à bien son projet. Le 22 juillet 1934, l'Atacienne porta réclamation devant la Fédération Française d'Athlétisme et de Basket-Ball. Le motif ? Combes fut accusé d'avoir commis un faux pour obtenir la dissolution de l'Atacienne et, comme conséquence, la mutation des athlètes en faisant partie pour l'AS Carcassonnaise. Le bureau de la FFA proposa la radiation de Charles Henri Combes. Seize athlètes mutés irrégulièrement à l'ASC auront leurs licences annulées et devront être engagés d'office pour l'Atacienne avec Camille Renard, André Wrobel, Marcel Fraysse, Edouard Cassignol, Louis Blaché, Jean Murgui, Julien Thibon et Pierre Cormary. Les hérétiques désignés pour le bucher étaient Marcel Vila, Edouard Constancio, René Lafitte, René Rauly et Julien Gros. 

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    Championnat de France par équipes à Carcassonne en juillet 1941

    On n'entendit bientôt plus parler de l'Atacienne. Combes entraîna les athlètes du sprint et de la hauteur, avec succès. En 1962, l'ASC revint victorieuse des Championnats de France par équipes et remporta le droit d'évoluer en division nationale avec le Racing Club de France. Jean-Pierre Boccardo devint Champion de France du 100 mètres et fut sélectionné pour les J.O de Tokyo. Il se qualifia pour le 400 mètres en quart de finale en 46''34. Que ne dirions nous pas sur Patrick Malrieu qui courut avec Guy Drut ? Son palmarès : 8 fois champion de France du 110 mètres haies et 3e des Championnats du monde en 1970.

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    Charles Henri Combes entra au Comité directeur de la FFA et assura la présidence de la ligue Languedoc-Roussillon entre 1978 et 1983. Il est décédé à Carcassonne le 19 décembre 2002. Une plaque a été installée au stade Albert Domec en son souvenir.

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  • Le Tour de France des indépendants à Carcassonne le 23 août 1910

    Totalement oublié, le Tour de France des indépendants, est une course cycliste dont la première édition a lieu du 7 août au 4 septembre 1910. Divisée en quatorze étapes dantesques de plusieurs centaines de kilomètres, elle réunit au départ de Paris 652 coureurs et n’en compta que 316 à l’arrivée, un mois plus tard. On appelle également cet évènement sportif Le tour de France Peugeot-Wolber, du nom des deux sponsors à l’origine de la course. Il était d’ailleurs mis en jeu pour le vainqueur du classement général une voiturette Lion fabriquée par Peugeot, d’une valeur de 6000 francs (18 000 €). A chaque étape, le premier à l’arrivée remportait une moto Peugeot équipée de pneus Wolber.

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    Le départ à Montpellier le 23 août 1910

    Le 23 août 1910, la huitième étape s’élança à 7 heures du matin de Montpellier pour rallier Toulouse, neuf heures plus tard… A Carcassonne, l’unique garage-contrôle de l’étape avait été installé dans le Jardin des plantes, actuel Square Chénier. Devant une foule enthousiaste et la musique de la ville, les premiers coureurs à passer furent Garec, Valloton, Guénot et Dezy.

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    Le garage-contrôle au Jardin des plantes

    « Un monde fou se pressait ce matin aux abords du parc fermé de notre ville, contrôle fixe de la huitième étape du Tour de France indépendants. Le parc fermé était installé grâce à l’autorisation de la municipalité sportive de Carcassonne sur le Jardin des plantes, et le contrôle était en face du Café Continental. Le contrôle fixe était tenu par MM. Allary, chef délégué de l’UVF, assisté de MM. Gélérat, chef consul de l’UVF ; Bajouet, délégué ; Semba, sous-délégué de l’UVF ; Pacou, Président de l’Union cycliste Lion ; Rettmeyer, Président de l’ASC ; Calvet, représentant la marque Peugeot.

    A partir de 12h30, on attend les coureurs. Mais, retardés par un vent violent qui les gens jusque’à Castelnaudary, le premier peloton, emmené par Valloton, n’arrive qu’à 1h08. Il comprend en outre, Guénot, Sadi-Bricout, Pélissier, Julien Loisel, etc. Le Carcassonnais Lagarde arrive à 1h20. Notre autre concitoyen Icher, passe à 1h27. Le service du parc fermé, assuré par le commissaire adjoint Emile Comaille, fonctionna à la perfection, de même que le service de ravitaillement assuré par Barthélémy, Ott et Cotten. Grand succès pour la marque Peugeot à Carcassonne. »

    Carcassonne était représenté par cinq coureurs : Pierre Lagarde, Médéric Fraissinet, Léopold Icher, Antonin Dupin et A. Roy. Antonin Dupin, né le 29 février 1892 à Carcassonne exerçait la profession de mécanicien de cycles et de motos. Résidant 57, route de Toulouse, il possédait ses ateliers, 7 rue Barbès. Médéric Fraissinet participa ensuite comme professionnel au Tour de France en 1912, puis à Paris-Tours l’année suivante. 

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    Quant à Léopold Icher, il réalisa une très belle performance durant ce Tour de France indépendants en terminant 42e au classement général. Il se classa neuvième de la 1ère étape, cinquième de la 6e et treizième de la 11e. Né à Pomas le 11 avril 1890, constructeur de cycles de son état au 61 de la rue de la mairie (rue Aimé Ramond), Icher occupera des fonctions au sein de l’ASC cycliste en 1935.

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    Guénot, le vainqueur de l'épreuve à Paris

  • Louis Domairon (1908-1949) a donné son nom à un Stade de Carcassonne

    Tombé dans l'oubli, le nom de Louis Domairon ne figure même plus sur le panneau d'entrée de ce stade, situé près de l'avenue F. Roosevelt. On ne l'appelle plus que "Stade de Domairon". Tout le monde pensait jusqu'ici, moi le premier, qu'il s'agissait d'un lieu-dit ou bien de ne je ne sais quel ancien domaine viticole. Il n'en est rien ! Quand on se penche sur ce que fut la courte existence de Louis Domairon, on regrette qu'il ne soit honoré comme il se doit.

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    La vraie appellation votée par délibération municipale en date du 4 juillet 1957 est "Stade Louis Domairon"

    Louis Marie Eugène François Domairon naît le 3 décembre 1908 à Lézignan-Corbières. Au lycée de Carcassonne, il se révèle être un brillant élève. Il pratique le rugby et devient international scolaire durant la saison 1925-1926. Au poste de demi de mêlée, Domairon fait des prouesses chaque dimanche au sein de l'épique première de l'ASC. Ses exploits sont relatés dans la presse spécialisée entre 1927 et 1931. A cette époque, l'AS Carcassonne joue à XV. A ses côtés, on retrouve les noms de Rajol, Dimur, Mas, Bedos, Cadenat, Raynaud, Séguier, Gayraud, Cazelle, Barrens, Faure, Dardier, Domec et Renaud.

    A Toulouse, Louis Domairon entreprend des études de médecine. Il exerce ensuite son office dans les troupes coloniales avec le grade de capitaine. Politiquement opposé au régime de Vichy, il est frappé par celui-ci d'une mesure disciplinaire et réformé en 1941. Louis Domairon entre alors dans la Résistance. Le 27 mars 1947, il reçoit la médaille de la Résistance française (Ordre de la Libération), alors qu'il se trouve engagé en Indochine. C'est au sein de l'unité des Forces côtières qu'il porte assistance et secours à ses camarades de combat. Mortellement blessé au cours de la bataille de Mong Kay le 24 mars 1949, son corps est déposé dans la Nécropole militaire de Fréjus.

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    © Album du service de santé des Forces terrestres du Nord Vietnam

    Centre hospitalier Domairon à Dô Son (Haïphong / Vietnam) en 1951

    En souvenir du Lieutenant-colonel Louis Domairon, la France donne son nom au nouvel hôpital de Dô Son. Sur la photographie ci-dessus il est encours de construction en 1951.

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    L'ancien hôpital Domairon

    Après l'indépendance, gagnée sur le terrain par les troupes communistes du Viet Minh, le nom de Domairon disparaît du bâtiment en 1954. Cet hôpital fonctionne encore de nos jours. Il est très difficile d'en obtenir une photographie en raison du régime politique gouvernant le Vietnam.

    Louis Domairon mérite donc que son nom figure désormais en intégralité sur le panneau d'entrée du stade.

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