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Sport - Page 2

  • Louis Domairon (1908-1949) a donné son nom à un Stade de Carcassonne

    Tombé dans l'oubli, le nom de Louis Domairon ne figure même plus sur le panneau d'entrée de ce stade, situé près de l'avenue F. Roosevelt. On ne l'appelle plus que "Stade de Domairon". Tout le monde pensait jusqu'ici, moi le premier, qu'il s'agissait d'un lieu-dit ou bien de ne je ne sais quel ancien domaine viticole. Il n'en est rien ! Quand on se penche sur ce que fut la courte existence de Louis Domairon, on regrette qu'il ne soit honoré comme il se doit.

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    La vraie appellation votée par délibération municipale en date du 4 juillet 1957 est "Stade Louis Domairon"

    Louis Marie Eugène François Domairon naît le 3 décembre 1908 à Lézignan-Corbières. Au lycée de Carcassonne, il se révèle être un brillant élève. Il pratique le rugby et devient international scolaire durant la saison 1925-1926. Au poste de demi de mêlée, Domairon fait des prouesses chaque dimanche au sein de l'épique première de l'ASC. Ses exploits sont relatés dans la presse spécialisée entre 1927 et 1931. A cette époque, l'AS Carcassonne joue à XV. A ses côtés, on retrouve les noms de Rajol, Dimur, Mas, Bedos, Cadenat, Raynaud, Séguier, Gayraud, Cazelle, Barrens, Faure, Dardier, Domec et Renaud.

    A Toulouse, Louis Domairon entreprend des études de médecine. Il exerce ensuite son office dans les troupes coloniales avec le grade de capitaine. Politiquement opposé au régime de Vichy, il est frappé par celui-ci d'une mesure disciplinaire et réformé en 1941. Louis Domairon entre alors dans la Résistance. Le 27 mars 1947, il reçoit la médaille de la Résistance française (Ordre de la Libération), alors qu'il se trouve engagé en Indochine. C'est au sein de l'unité des Forces côtières qu'il porte assistance et secours à ses camarades de combat. Mortellement blessé au cours de la bataille de Mong Kay le 24 mars 1949, son corps est déposé dans la Nécropole militaire de Fréjus.

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    © Album du service de santé des Forces terrestres du Nord Vietnam

    Centre hospitalier Domairon à Dô Son (Haïphong / Vietnam) en 1951

    En souvenir du Lieutenant-colonel Louis Domairon, la France donne son nom au nouvel hôpital de Dô Son. Sur la photographie ci-dessus il est encours de construction en 1951.

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    L'ancien hôpital Domairon

    Après l'indépendance, gagnée sur le terrain par les troupes communistes du Viet Minh, le nom de Domairon disparaît du bâtiment en 1954. Cet hôpital fonctionne encore de nos jours. Il est très difficile d'en obtenir une photographie en raison du régime politique gouvernant le Vietnam.

    Louis Domairon mérite donc que son nom figure désormais en intégralité sur le panneau d'entrée du stade.

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  • L'histoire du rugby à Carcassonne de 1934 à 1960 (2)

    Champions de France Juniors en 1943-1944

    Combettes, Riccio, Carrère, Py, Ponsinet, Malrieu, Gacia, Vinges

    Sartous, Albert, Bertrand, Labazuy, Guilhem, Lachet, Gimenez

    Sur le plan national, après de nombreuses vexations, le mécontentement grondait dans les grands clubs et une dissidence se fit sous l’égide de l’UFRA, réunissant avec l’A.S.C, plus de quinze des meilleurs formations françaises. Cela ne dura guère étal Fédération Française de Rugby accueillit le retour des enfants prodigues dans son giron avec le plus grand plaisir.

    En 1934-1935, l’A.S.C enleva le titre de Champion du Languedoc. Ce comité était à ce moment-là, le plus fort de France et ses équipes étaient redoutées sur tous les terrains. Avoir atteint ce titre était déjà un exploit. Cette même saison, le Quart de finale du Championnat de France qui opposait à l’A.S.C les troupes de l’A.S Montferrandaise de Franquenelle, fut une rencontre magnifique. L’A.S.C avait l’avantage à la marque, lorsqu’en fin de match, une erreur permit aux hommes de Cognet de les coiffer sur le poteau et d’enlever la victoire par 21 à 19.

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    Champions du Languedoc 1934-1935

    Dimur, Caruesco, J. Raynaud, Galou, Castet, Combes, Larruy, Depaule

    Altemaire, Fraisse, Sylvain Bès, Dardier, Pujol, Fau, Raynaud.

    Le tournant dans l’histoire de l’A.S.C

    Sous l’impulsion de Gallia, le rugby à XIII fit l’apparition dans le Sud de la France. Carcassonne, mécontente d’avoir été lésé lors q’une rencontre avec Biarritz et après avoir déposé une réclamation en bonne et due forme, décida de pratiquer le rugby à XIII et de quitter la FFR. Cette décision fit l’effet d’une bombe dans le Landerneau quinziste. Un certain Legay avait joué sous un faux nom dans l’équipe biarrote et la Fédération rejeta l’opposition de l’A.S.C. 

    Cette cruelle vexation s’ajoutait aux nombreuses brimades dont la Fédération avait accablé depuis quelques temps les clubs ayant participé au schisme de l’UFRA. Une réunion mouvementée se tint au café Not (place Carnot). A l’unanimité moins une voix - celle de M. Vitalis-Brun - l’A.S.C passa à la dissidence ; la Fédération Française de Rugby à XIII l’accueillit à bras ouverts. M. Ramond restait à la barre. Dirigeants et joueurs l’assurèrent de leur fidélité : Jean Duhau, Emile Fabre, Anglade, Vallès. Mais c’était alors le règne de Roanne, Villeneuve, Albi, Bordeaux et Perpignan. Les Canaris ne purent mieux faire que de disputer une demi-finale de la Coupe Lord-Derby en 1938 et de terminer quatrième du Championnat de division nationale l’année suivante. 

    Avec le déclenchement des hostiles en 1939, les matchs furent interrompus, le rugby à XIII fut interdit par le gouvernement de Vichy et l’A.S.C reprit sa place parmi les clubs de rugby de la FFR.

    En 1944-1945, une équipe de jeunes formés dans les minimes de l’A.S.C remportait le titre de Champion de France Junior. Certains de ce jeunes joueurs devaient par la suite illustrer le rugby carcassonnais et français : Labazuy, Guilhem, Py, Bertrand, Consigny, Malrieu, Vinges, Ponsinet, Combettes, Albert, Carrère, Riccio, etc. En 1946, la Fédération Française de Jeu à XIII (l’appellation rugby à XIII avait été retirée sous la pression des quinzistes) reprenait ses activités et l’A.S.C devenait treiziste.

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    Champion de France d'Honneur 1949-1950

    Rigal, Montsarrat, Doumeng, Paredes, Bezombes, Rancoule, Durand

    Bernat, Montagné, Conté, Astrugue, Corbarieu, Chauvet, Lacroix, Lapeyre

    Cependant, le rugby à XV continuait d’être défendu dans la ville par une poignée de sportifs : Vitalis, Andrieu, Martignole qui, sous le nom de Stade, ensuite sous celui du 1er Club de 1900, l’Union Sportive, rassemblèrent les bonnes volontés pour continuer l’ancienne tradition. Les efforts furent récompensés en 1950 par le titre de Champion de France Honneur Promotion. Devenue en 1952 l’Union Sportive Cheminots, ses dévoués dirigeants, faute de moyens financiers suffisants, ont réservé toute leur sollicitude à la formation des jeunes qui défendent avec courage les couleurs de la Cité dans le Championnat junior. Ce club a formé de grands joueurs : Lucien Mias, Henri Rancoule, Antoine Labazuy, Espanol, Médus, etc. Pendant cette période, les couleurs de Carcassonne ont défendues dans le Championnat Scolaire par le lycée et l’Ecole Normale. Enfin, en série plus modeste, le Sport Olympique Carcassonnais essaya, sous l’impulsion de Nadal, d’intéresser les jeunes au rugby. 

    L’A.S.C XIII, après la Libération, allait pendant connaître pendant huit ans d’innombrables jours de gloire. Sur tous les stades d’ovale, les canaris affirmèrent leur suprématie. Ils furent Champions de France en 1945, 1946, 1950, 1952, 1953 ; finalistes en 1947, 1948, 1949. Vainqueurs de la coupe en 1946, 1947, 1951, 1952 et tombèrent en finale en 1945, 1948 et 1949. Quel autre club carcassonnais peut s’enorgueillir d’un tel palmarès, encore aujourd’hui ?

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    La réputation de la famille Taillefer passa les monts et les mers. L’A.S.C se produisit en Grande-Bretagne et reçut au stade de la Pépinière (A. Domec), devenue La Mecque du XIII, les meilleurs clubs anglais (Wigan, Warrington, Hull, Hallifax…). Au cours de leurs tournées en Europe, les Kangourous et les Kiwis ne manquait jamais de se mesurer avec les canaris. Dans le même temps, les sélectionneurs puisaient à pleines mains dans le grand club audois. Et le Treize de France d’alors, à ossature carcassonnaise, remportait d’indiscutables et retentissants succès. La liste de nos internationaux est impressionnante. Contenons-nous de citer ceux qui, en 1951, aux Antipodes, furent sacrés champions du monde : Puig-Aubert, Ponsinet, Mazon, Martin. Quand ces jours d’exception eurent émigrés sous d’autres cieux, l’A.S.C fit confiance aux éléments issus de l’école des Juniors : Guilhem, Benausse, Tesseire, Delpoux et Jamme notamment, qui participèrent en mai-août 1955 à la deuxième tournée victorieuse en Australie. Carcassonne disputa trois finales du Championnat de France : 1955, 1956 et 1958.

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    L'ASC XIII en 1957-1958

    A. Gayraud, Vaslin, Brial, Escourrou, Dedieu, Savary, Mano, Nicodème

    Nedorezof, Alberti, Poletti, Guilhem, Delpoux, Teisseire, Marty, Bergèse.

    Entre-temps, MM. Ramond, Nouvel, Seigné et Cougnenc avaient demandé et obtenu l’honorariat, après avoir passé le flambeau à MM. Reynès, Debat, Luguel, toujours avec l’éternel M. Lafosse. En 1960, c’est Félix Bergèze qui entraînait les Canaris du XIII. Il reste encore son café sur la place Carnot tenu par ses petits-enfants.

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  • L'histoire du rugby à Carcassonne de 1898 à 1932 (1)

    C’est vers 1898-1900 que le rugby fit son apparition à Carcassonne grâce à deux sociétés : L’étoile sportive et l’Union sportive. L’étoile sportive recruta parmi les employés et les ouvriers ; elle avait son siège au café L’ambigu, actuellement Hôtel Central sur le boulevard J. Jaurès, et jouait à Luna-Park (Païchérou). Elle disposait d’animateurs comme Lafosse surnommé l’Oncle, Bonnaure qui devint ensuite un grand arbitre, Fonta le coiffeur de la rue de la gare et Sainte Colombe, plus tard soigneur de l’ASC. 

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    Equipe mixte ASC en 1909 - Enclos St-Joseph

    Maysonnier, Arnaud, X, Homps, Lejeune, X, Andrieu, Lafosse, Pech, Peyre (arbitre)

    Albert Izard, Tourenc, Montes, Cogna, Chaba.

    L’Union sportive, de son côté, rassemblait surtout des étudiants ; elle se réunit d’abord au café Maymou (actuellement, Brasserie à 4 temps), puis au Helder (café des platanes). Ses animateurs étaient MM. Génie, Limousis, Benoît et Séguier. La trésorerie ne roulait pas sur l’or, mais l’esprit de camaraderie suppléait au manque de moyens. Ces jeunes pratiquaient le rugby mais également l’équitation, le tennis, l’escrime et la course à pied. Chaque joueur devait se payer tout son équipement et les déplacements afin de disputer les matchs qui se tenaient à l’Enclos Saint-Joseph, propriété du lycée. C’est là que l’équipe reçut les Vétos toulousain, le Stade Toulousain, Mazamet, Narbonne, Lézignan et Perpignan. A cinq sous l’entrée, le trésorier encaissait d’énormes recettes : 15 à 25 francs !

    Vers 1902-1903, les deux sociétés fusionnèrent pour constituer l’Association Sportive Carcassonnaise qui s’installa au Helder et fut d’abord présidée par M. Retmeyer, puis l’avocat Me Soum. L’équipe comprenait des éléments locaux, mais le régiment des Dragons en garnison à Carcassonne, fournit de bons joueurs : De Talencé (International), Cogna, Charra, Godail, de Pracomtal, Deproge, etc. La ligne des 3/4, la plus fameuse, se composait de Bonnaure, Bilhou, Bringuier, Bruniquel et Rousset. Pendant la Grande guerre, les jeunes, sevrés de ballon, créèrent le Club Olympique Carcassonnais. Son existence dura le temps des hostilités.

    Après l’armistice de 1918, l’A.S.C fut reconstituée par Vitalis-Brun avec pour président M. Bruguier. Elle installa son siège au Café des deux gares (Café Bristol). En 1921, grâce à une avance de fonds des dirigeants, complétée par un emprunt, l’A.S.C créa un nouveau terrain de sport à la Pépinière (Stade A. Domec) et l’Enclos Saint-Joseph fut abandonné aux potaches et aux petits clubs qui n’avaient à leur disposition que Saint-Jean, ou le champ de manœuvres (Romieu). L’Ecole Normale venait de remporter le Championnat de France Scolaire en 1920 et 1923 et de nombreux futurs instituteurs brillèrent en équipe première du Club civil. Le Lycée, de son côté, eut aussi des éléments de valeur et grâce à l’esprit sportif des Directeurs de ces Etablissements, les étudiants purent être recrutés par l’A.S.C. C’est ainsi qu’en 1922 l’équipe II du club doyen s’attribuait le titre de Champion de France sur la Section Paloise, en 1927 sur le Stade Bordelais ; l’équipe IV se parait du titre à deux reprises ; l’équipe III enlevait le trophée en 1926.

    La première équipe qui s’illustrait dans les compétitions était commandée par Camicas, alors aspirant au 3e Régiment d’Artillerie. A la suite d’un match de sélection à Perpignan, au cours duquel l’Equipe du Languedoc battit l’Equipe de France, sur les instances de Vitalis, Jean Sébédio dit « Le Sultan », vint à Carcassonne avec son frère endosser le maillot des Canaris et devint capitaine et entraîneur. A cette époque, le Comité du Languedoc groupait des équipes de premier plan : US Perpignan, Quins, Narbonne, Béziers, Lézignan, Carcassonne. Par la suite, Pézenas et Quillan furent admis à disputer ce championnat. La présidence du club était assurée par le Dr Buscail. Les pyrénéens Domec, Castérot, Senquirgue et Balansa, venus s’installer à Carcassonne vinrent renforcer les rangs Ascéistes et à la fin de la saison 1924-1925, l’A.S.C battait en demi-finale, au Stade Sainte-Germaine de Bordeaux, le Stade Toulousain par 3 à 0 grâce à la botte de Bambou. Elle accéda ainsi à la finale contre l’US Perpignan, vainqueur de Narbonne.

    Une première fois cette finale se tint à Toulouse par un temps épouvantable et les deux équipes se quittèrent sur un score nul et vierge.  La réédition de cette finale eut lieu en 1925 à Narbonne, où 183000 francs furent récoltés aux guichets. L’A.S.C s’inclina à cause d’un essai Perpignanais de Ramis.

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    Rugby Club Carcassonnais / 19251926

    Mathieu, Sautel, Morère, Rajol, Baillade, Gayraud, Durand, Morlin, Larruy

    Vié, Bertrand, Mestre, Claret

    Izard, Dardier, Cassagneau

    Le rugby était à son apogée à Carcassonne et, outre l’A.S.C, d’autres clubs s’étaient créés : White Devils, Rugby Club, Club Sportif Stadoceste, Etoile Sportive, Trivalle Sportive, le Stade, Sport Saint-Michel, les Espoirs, les Red Devils. Le Rugby Club arriva à passer en 3e série et en 1925-1926 fut battu seulement en finale par Caussade (5-3) après avoir défait en 1/2 finale, la belle équipe des Mines de Carmaux.

    La plupart des bons joueurs de ces clubs venaient après ce premier stage, grossir les rangs de l’A.S.C, attirés par la gloire du club fanion, dans lequel ils étaient en mesure de mieux démontrer leurs talents. Par la suite, les petits clubs qui avaient eu jusque’à deux et trois équipes, perdirent de leur importance et finirent par disparaître, faute de moyens financiers. A l’A.S.C, M. Ramond, succédant à M. Balmes, prit le faute de président, qu’il conserva plus de 28 ans. Avec M. Noubel, trésorier, lui aussi pendant de nombreuses années, et bien épaulés par des dirigeants dévoués, 

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    ASC Finaliste du Championnat de France 1925

    Mauran, Aguado, Castérot, Raynaud, Sébédio, Raynaud, Cadenat, Séguier

    Domec, Miquel, Darsans, Andrieu, Marty, Roux, Gleizes

    En 1929-1930, le club Jaune et Noir se trouva opposé en demi-finale du Championnat de France à Paris, à l’équipe de Quillan. Le nul obtenu au stade de Colombes, après une rencontre homérique, renvoya les équipes dos à dos. Elles se retrouvèrent le dimanche après à Lyon, et les ceux de la cité chapelière l’emportèrent sur les carcassonnais par un essai du 3e ligne Bigot.

    En 1932, les dirigeants abandonnèrent leurs avances de fonds, et le nouveau stade fut pris en charge par la municipalité qui l’aménagea dans son état actuel. A cette époque de prospérité du rugby, l’A.S.C devient un très grand club (six équipes dont cinq en championnat) avec l’appoint de nombreux joueurs de l’Ecole Normale et du Lycée.

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