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Seconde guerre mondiale - Page 49

  • Le témoignage de Louis Bouisset, rescapé du massacre de Trassanel en août 1944

    Début août 1944, le groupe est attaqué par l'aviation nazie. Il reçoit l'ordre de se replier sur la grotte de Trassanel, poursuivi par des patrouilles allemandes, mais s'arrête le dimanche 6 août dans le ruisseau de la Grave. Une arrière-garde est laissée pour faire disparaître les traces, pendant que le gros des troupes repart. Mais lorsque les Allemands débarquent par surprise au Picarot, ils prennent l'arrière-garde sans même avoir besoin de combattre. Les prisonniers sont torturés, sept exécutés d'une balle dans la nuque à la Pierre Planté, élevée peu après par les résistants, portant les noms des disparus. Pendant ce temps, le reste des maquisards a rejoint la grotte de Trassanel, à l'aube du 8 août. Alertés de la présence allemande, ils décident de s'enfuir par un ravin. L'ennemi les mitraille, faisant de nombreux morts dont Antoine Armagnac. Une trentaine sont pris, conduits à Trassanel, dont le maire Edmond Agniel vient d'être pendu, ayant refusé de collaborer avec les occupants. Les Allemands fusillent 19 maquisards morts pour la France. Ce maquis aura perdu 44 hommes. (La dépêche)

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    © DDM

    "Deux échappent miraculeusement au massacre bien que grièvement blessés. L'un est Louis Bouisset, de Conques et l'autre, Henri Tahon, de Roubaix. Henri Tahon sera retrouvé inconscient mais vivant. Il fut adopté par le bataillon "Minervois". Il est décédé fin décembre 1977 à Fournes-Cabardès où il s'était retiré."

    (La Résistance Audoise / Lucien Maury / 1980)

    Nous avons retrouvé le témoignage de Louis Bouisset sur ces évènements tragiques, livré à la presse le 27 janvier 1951. Soit exactement sept ans après les faits. Il nous a paru intéressant de les transcrire ici tant à cette époque, ils sont encore vifs.

    Que se passa t-il le 8 août 1944 ?

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    La grotte des maquisards

    Armagnac et ses compagnons étaient engagés dans un combat qui les mit aux prises, non seulement avec les hitlériens, mais encore, parmi eux, des Waffen SS français. Nous avons été pris à la grotte de Trassanel, et déjà, là, démontrant leur cruauté, les blessés sont achevés devant nos yeux. L'officier nous donna alors l'ordre de nous mettre en route. 

    - Marchez. Nous allons à Villeneuve où se trouvent nos camions. Vous serez conduits en Allemagne, où vous deviendrez des travailleurs.

    Mais ceci n'était pas la vérité. A peine huit cents mètres de Trassanel, il donne l'ordre de s'arrêter sur le bord d'un chemin encaissé. Les monstres ont tout calculé. Ils vont nous assassiner, froidement.

    - Faites votre dernière prière ! dit brutalement l'officier nazi.

    Nous sommes dix-neuf maquisards qui nous préparons à mourir fièrement pour la liberté de la France. Deux fusils-mitrailleurs sont placés à environ cinq mètres de nous et croisent leurs tirs.

    - Feu !

    Sous la rafale, le camarade se trouvant à mes côtés est projeté contre moi et me sauve la vie. Une vive douleur à mon bras droit me fait apercevoir que je suis blessé. 

    Encore le plus terrible c'est le coup de grâce. Je n'ai pas besoin de vous dire tout ce qui m'est passé par la tête. Avant moi, c'est le coup de grâce pour seize camarades. J'entends crépiter seize coups de révolver avant que n'arrive mon tour. Un coup sourd me fait croire que ma tête a éclaté. Je reprends mes esprits : la balle dans la nuque est sortie près de la tempe droite.

    Après avoir rampé quatre-vingts mètres, je me retrouve dans une vigne où je passe la nuit. Le lendemain, mes cris alertent trois personnes, mais, devant le monceau de cadavres jonchant le chemin creux, les deux femmes partent à grands cris, l'homme me dit : "Je viens !", et va appeler du renfort à Trassanel. Je suis soigné dans une cabane, et ensuite la Résistance, alertée, arrive Félix Roquefort et quelques autres me transportent à Villegly, où je ne resterai pas longtemps, car déjà la Gestapo est sur notre piste. Louis Bouisset poursuit :

    "Au moins dites-le : Qué jamai armoun pas aquelis criminels ! D'ailleurs nous ne le permettrons pas"

    Que pensez-vous du réarmement allemand ?

    Ah ! ça par exemple. Il faut le dire et l'écrire, jamais une pensée pareille ne peut germer dans un cerveau humain ! Non, mais, vous vous rendez compte un peu. Qu'ils ne viennent pas nous raconter des histoires, pour ma part, j'y suis passé et ça suffit. Réarmer ces bandits ? Jamais de la vie ! C'est vrai que cela dépend du reste de la population. Signifier au gouvernement que les Français n'acceptent pas Eisenhower et son Etat-major du réarmement allemand. Ce qu'il nous faut, c'est un gouvernement qui veuille construire la Paix, et non dépenser des sommes astronomiques pour préparer une guerre contre les héros de Stalingrad et aux côtés des bourreaux de Trassanel.

    Voilà des paroles qui n'ont pas perdu leur sens depuis 1951...

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  • L'Aude submergée par un flot de migrants

    Qu'ils arrivent par la route ou par le train, c'est un flot discontinu de migrants auquel le département de l'Aude est confronté depuis quelques mois. Le gouvernement français dépassé par l'ampleur du phénomène  tente de s'organiser après la débâcle de nos armées face à l'invasion allemande. Au début du mois de mai 1940, les nazis se sont emparés de la Belgique jetant sur les routes de France deux millions de ses citoyens  et avec eux des Luxembourgeois et des Hollandais - ils ne veulent pas revivre l'expérience des massacres perpétrés par l'armée du Kaiser en 1914. Vers le 4 juin, les armées alliées totalement dépassées par l'avancée de la Wehrmacht n'ont d'autre choix que de tenter de rallier l'Angleterre par Dunkerque. Bientôt les allemands seront aux portes de Paris qui se déclarera ville ouverte. Sur les routes, on observe un flot discontinu de civils en fille indienne qui faute d'avoir pu sauver leurs biens, tentent de sauver leur peau. Les plus fortunés fuient en voiture, les autres en charrette à bras transportant ce qu'il leur reste de souvenirs. Où vont-ils ? Le savent-ils eux-même ? Certains d'entre-eux ne verront pas l'inconnu, ils resteront inertes sur l'asphalte touchés par la rafale d'un Stuka de la Luftwaffe qui s'amuse à les dégommer du ciel - comme à la fête foraine. 

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    Les Belges sur les route de France

    A partir du 23 mai, un grande partie du gouvernement belge s'est repliée sur Poitiers. On compte 2 millions de belges, 50 000 Hollandais et 70 000 Luxembourgeois et bientôt 3 millions de français cherchant un point de chute en France. Trois départements seulement sont destinés à acceuillir les réfugiés : Hérault, Ardèche, Haute-Garonne. Tout ceci pose des problèmes de sécurité, mais les autorités françaises sont dépassées par le flot d'arrivants ; ceci ne va pas sans mesures policières afin de contenir l'exode et maintenir un peu d'ordre. Petit à petit la vie des réfugiés s'organise...

    Dans l'Aude, le préfet ouvre des centres de répartition à partir du 21 mai avec l'arrivée des premiers convois. Le ravitaillement des 25 000 exilés belges, luxembourgeois et hollandais s'établit à Carcassonne en juillet 1940 dans l'école Jean Jaurès, à la demande du préfet Sadon par Raymond Azibert. On y distribue de la nourriture provenant en partie de la Croix-rouge américaine. La préfecture organise la répartition des réfugiés dans toutes les communes du département via les centres d'accueil.

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    © DDM

    Militaires belges en exil dans l'Aude

    Les officiers du 4e régiment de grenadiers après un transit par le camp du Barcarès, arrivent par le train à Moux. Les civils seront logés dans des familles audoises qui feront tout leur possible pour leur être agréable. Pourtant le département de l'Aude est loin s'en faut le plus riche, mais l'élan de générosité supplante la misère.

     Après l'armistice signé par Pétain le 22 juin, un coup de poignard vient se loger dans le dos des belges. Des négociations s'ouvrent entre Hitler et le l'Etat Français. La France organise alors le rapatriement des réfugiés en train vers Gand et Bruxelles. A partir de la fin août, les communes de l'Aude doivent conduire les exilés étrangers et français vers les centre d'accueil de Narbonne (Ecole de Cité), Bram, Couiza et Carcassonne. Ils doivent s'y présenter avec leur certificat et trois jours de vivres. Le 21 août, un premier convoi de 1200 belges est formé à Narbonne.

    Les expulsés d'Alsace-Lorraine

    Le 7 août 1940, la Moselle se retrouve de fait annexée au Reich et sous l'administration du Gauleiter Josef Bürckel. Le lendemain, la préfecture de Moselle s'établit à Montauban. Les Allemands possèdent des fiches de renseignement sur les individus ayant préféré la France à l'Allemagne durant la Grande guerre. Les Mosellans sont alors jugés ingermanisables donc indésirables et expulsés de leur territoire. Les nazis entendent repeupler ce département avec des aryens provenant de la Sarre. On peut sans problème évoquer le terme d'épuration ethnique. Retenons simplement ce chiffre de 84 000 expulsés entre les mois de juillet et novembre 1940. Ils laissent sur place leurs maisons ; on ne leur permet d'emporter que 50 kg de bagages et 2000 francs vers la zone dite libre. Le départ se fait en bus jusqu'à Lyon d'où partiront 66 trains entre le 12 et le 23 novembre 1940, vers les département d'accueil du sud de la France.

     Le 21 novembre, Otto Abetz réussit à convaincre Hitler d'arrêter des expulsions jugées comme contre-productives. Le Gauleiter n'est pas de cet avis... Le 21 février, l'Allemagne créée une commission pour le rapatriement des réfugiés qui en feront la demande. Sur 749 demandes, seulement 82 seront acceptées. La commission sera supprimée trois plus tard.

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    ©shpn.fr

    Après le départ des belges, les audois accueilleront les Mosellans dans un pays où seul le vin coule à flot. Ils avaient déjà donné beaucoup aux belges, mais se sacrifieront quand même pour les nouveaux arrivants. Le centre de ravitaillement de Carcassonne à l'école Jean Jaurès poursuit l'aide aux réfugiés. Avec l'arrivée des Alsaciens les 8, 9 et 10 septembre il a distribué 43 188 repas pour 6000 personnes. Depuis son ouverture en juillet 1940, six ou sept normaliens de 18 à 20 ans de la région de Nancy rendent des services à la bonne marche du centre. Ils sont logés à l'école normale de Carcassonne dans le grand plus dénuement et sans ressources. 

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    © ASCOMEMO

    Chez Mme Courset à Coursan

    A partir de novembre 1940, plusieurs trains en provenance de Lyon acheminent les réfugiés Mosellans dans l'Aude. Le préfet Alapetite a ouvert deux centres d'acceuil ; l'un à Narbonne à l'école de Cité, l'autre à Bram (château de Lordat ?). Chaque centre est dirigé par un Commissaire de police chargé de faire remplir une fiche pour chaque expulsé. Elle doit comporter le nom du chef de famille, la profession, le nombre de membre de la famille, la commune d'origine. Un récépissé leur est ensuite délivré. Au bout du compte les familles réparties selon la commune d'origine seront dirigées vers une ville ou un village du département. Par exemple, les villageois de Vaux logeront à Conques-sur-orbiel.

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    © ASCOMEMO

    La famille Adrian d'Haboudange

    Les Audois feront ce qu'ils peuvent afin de loger au mieux les réfugiés, en partageant leurs maigres ressources. Ces derniers leur apprendront à se méfier des Allemands ; certains aideront les maquisards. A Carcassonne, ils fondent chez Miailhe au Café glacier le "Groupement des expulsés de Lorraine et d'Alsace de Carcassonne et du département de l'Aude". Le 7 décembre 1941, la préfecture les autorise à fêter St-Nicolas ; un char défile autour des boulevards et une gerbe est déposée au monument aux morts. Dans la salle du Café glacier, les enfants reçoivent des jouets et des friandises. 

    A la fin de la guerre, lorsque les Mosellans expulsés rentreront chez eux ils ne découvriront que des ruines, leurs maisons sans leurs meubles et dans un triste état. Jamais ils n'oublieront la générosité des Audois ; c'est parce qu'aujourd'hui la génération qui pouvait témoigner s'éteint lentement qu'il faut rappeler ces souvenirs de fraternisation. 

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    A Carcassonne, au pied de la statue de Jeanne d'arc... une plaque commémorative inaugurée en mai 1945, témoigne de la reconnaissance des Mosellans. 

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  • La conférence Anti-maçonnique de Robert Vallery-Radot, le 26 octobre 1942

    Que l'on le veuille ou pas ; que l'on l'accepte ou pas... Carcassonne a toujours été une ville conservatrice et profondément catholique. Elle se distingue en cela de sa rivale Narbonnaise, beaucoup plus laborieuse et populaire. Il y a dans la capitale audoise depuis fort longtemps une bourgeoisie qui dirige ou qui pèse fortement sur sa destinée. Quand on nous parlons d'élan bourgeois, nous ne faisons pas de distinction entre ceux de gauche et ceux de droite. Le Radicalisme socialiste a prouvé dans notre région qu'il s'accommodait fort bien de la politique de Vichy. Il n'est d'ailleurs pas étonnant de voir quelques noms célèbres localement émerger aux côtés des maréchalistes, dès 1940. Dans ce contexte, doit-on s'étonner de voir l'écrivain catholique Robert Valléry-Radot au Théâtre municipal, le 26 octobre 1942 ?

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    Qui est Vallery-Radot ?

    Robert Vallery-Radot (1885-1970), croix de guerre et légion d'honneur à la boutonnière pour ses faits d'armes durant la Grande guerre est ami de Mauriac et Bernanos avant 1914. Tenté par le fascisme en 1930, il milite contre la Franc-Maçonnerie et publie de nombreux ouvrages sur ce thème. En 1940, il rejoint le régime de Vichy et doit s'exiler en Espagne à la Libération pour échapper à l'épuration. Après l'amnistie, il est ordonné prêtre en 1953 et finit ses jours à l'abbaye cistercienne de Bricquebec (Manche). Il prend le nom de père Irénée.

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    Dans son ouvrage "La contrition de Joë Bousquet", le chanoine Sarraute indique que Vallery-Radot s'est rendu au chevet de Joë Bousquet en 1942 : "Admirateur du poète François-Paul Alibert qui était un ami de Joë Bousquet et plus qu'un ami, une sorte de maître, c'est certainement en sa compagnie qu'il vint le voir." Radot rendit compte de sa visite au chanoine Sarraute en ces termes à propos de Bousquet : "C'est un gnostique". (...) Il lit Erigène, Saint-Jean de la Croix, mais il n'y a pas chez lui la moindre pratique."

    La conférence

    "En présence d'un public attentif et nombreux M. Vallery-Radot fait un historique très documenté de la Franc-Maçonnerie rappelant ses origines à Londres, en 1777, d'où elle s'étendit immédiatement en France, tout en restant sous l'obédience du roi d'Angleterre et de deux pasteurs anglicans qui édictaient les mots de passe. 

     L'orateur met en évidence la coopération d'idées et d'action de la City anglaise et de la F-M, l'influence néfaste des écrivains français du XVIIIe siècle tels que Voltaire, Montesquieu, Diderot qui symbolisent l'esprit maçonnique, et on arrive aux déplorables résultats dont nous supportons les funestes conséquences.

    M. Vallery-Radot montre que les adeptes de la secte sont de trois sortes : les naïfs, les fanatiques et les profiteurs. Il espère que les premiers auront compris ; quant aux autres, il déclare qu'ils doivent cesser de nuire. L'orateur insiste sur l'action criminelle conjuguée de l'Angleterre et de la F-M pour nuire à la France. Il rappelle les évènements de Fachoda, la scandaleuse attitude des francs-maçons qui, en juin 1917, tenaient un congrès à Paris pour empêcher la paix avec l'Autriche qui aurait mis fin à la guerre un an plus tôt. Il dénonce le rôle d'hommes d'état américains et anglais dont le but était d'asservir la France comme le montrent les plans Young, Dawes, etc... et flétrit l'alliance de la finance internationale de la Cité de Wall-Street, cimentée par les liens maçonniques.

    Aussi, M. Vallery-Radot n'hésite pas à affirmer que les responsables de la défaite sont les francs-maçons alliés aux juifs et soutenus par le communisme destructeur. La guerre actuelle, dit-il, est une guerre d'idées qui met d'un côté les barbares d'Asie alliés aux juifs et aux maçons et de l'autre les défenseurs de la civilisation européenne. Il faut prendre position et l'orateur conclut en proclamant que la France, fière de son passé à ses traditions, ne peut pas hésiter et confiante dans son destin suivra les directives du Maréchal qui lui a montré la voie de la renaissance et de la résurrection."

    (L'Eclair / 1942)

    Si de nombreux catholiques ont été bercés par la propagande de Vichy, c'est qu'ils se faisaient la même idée que Vallery-Radot sur le déclin de la France, ci-dessous exprimée en 1941. Une idée qui n'a pas disparu... Le discours de M. Valléry-Radot résumé par l'Eclair en 1942, a encore aujourd'hui un côté très contemporain. Ce qui est intéressant à étudier, ce sont les rapports sociologiques et idéologiques assez troublants entre Carcassonnais, que l'on nous présente depuis 1944, à priori, comme opposés.

    "Il ne s’agit pas de savoir s’il y a tel ou tel Juif qui a bien servi la France (il en existe certes et nous en connaissons), mais si, dans son ensemble, la nation juive, par sa conception économique du monde, autant que par le ferment révolutionnaire qu’elle porte héréditairement en elle, a tenté par tous les moyens de dissoudre la chrétienté. Or, les faits sont là."

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