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Peintres et sculpteurs - Page 13

  • Charles Sahuguet (1910-1990), artiste peintre

    Durant tout le mois de février 1983, le Musée des Beaux-arts de Carcassonne ouvrit ses portes à une exposition des oeuvres du peintre Charles Sahuguet. Installé à Montréal d'Aude, l'artiste était né en 1910 à Millau dans l'Aveyron. C'est à l'initiative du Conseil communal de la culture, soutenu par Clément et Patrice Cartier ainsi que Bernard Huchon, que cette exposition vit le jour. M. Viguier, conservateur du musée, devait retracer les étapes de l'évolution de l'oeuvre de Charles Sahuguet, des Beaux-arts à la symbolique, en passant par le Paris du Surréalisme. 

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    © Charlessahuguet.com

    Les débuts artistiques du peintre à l'école des Beaux-arts se font autour de paysages, natures mortes et peintures à l'huile. Après la guerre, l'évolution s'amorce et les thèmes se précisent. Recherches d'autres techniques puis orientation vers le sacré et influence de la danse : Saint-Jean l'Evangéliste et la Danse macabre. Charles Sahuguet découvre l'art de l'icône. Il peint des scènes religieuses sur des murs d'églises puis, contraint d'abandonner la peinture murale, il prend à son compte cette phrase de Malraux : "Le fils de Dieu n'a pas de portrait, il a des symboles." 

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    Paysage près de Montréal d'Aude

    Sahuguet est en quête de symbolique universelle. Il s'agit d'un langage commun à tous les hommes, à toutes les cultures, des Incas aux Hindous en passant par le Judaïsme et l'Egypte. Le peintre sacré ne doit pas tant exprimer une sensibilité qu'une vérité qui le dépasse.

    L'apocalypse de St-Jean

    En 1979, Charles Sahuguet reprend un projet arrivé à maturité. Il s'agit de l'illustration de la l'Apocalypse de Saint-Jean, constitué par 46 gouaches sur papier. Ce travail recevra le soutien de Georges Duby. Cette oeuvre sera présenté à Carcassonne en 1983.

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    © Charlessahuguet.com

    La première trompette - 1979. Ap. VIII, 7 Et le premier Ange sonna… Ce furent alors de la grêle et du feu mêlés de sang qui furent jetés sur la terre : et le tiers de la terre fut consumé, et toute herbe verte fut consumée.

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    Le jugement des nations – 1979. Ap. XX, 1-2, 11-14. Puis je vis un Ange descendre du ciel, tenant à la main la clef de l’Abîme, ainsi qu’une énorme chaîne. Il maîtrisa le Dragon, l’antique serpent – c’est le Diable, Satan - et l’enchaîna pour mille années... Puis je vis un trône blanc, très grand, et Celui qui siège dessus. Le ciel et la terre s’enfuirent de devant sa face sans laisser de traces. Et je vis les morts, grands et petits, debout devant le trône ; on ouvrit des livres, puis un autre livre, celui de la vie ; alors les morts furent jugés d’après le contenu des livres, chacun selon ses œuvres…

    L'Apocalypse est essentiellement une symbolique. La symbolique étant avec le symbolisme un des deux moyens d'expression de la vie imaginative ou mieux "imaginale". La symbolique, qui est image, relève de l'art plastique. Le symbolisme, qui est discours, relève de l'art littéraire.

    "Alors que j'avais déjà terminé mes premières illustrations, je reçus Le livre de feu de Henri Stierlin, préfacé par Georges Duby. Il est étonnant de voir combien cette Apocalypse qui date du IXe siècle eut un retentissement considérable, plus de vingt manuscrits illustrés entre le Xe et le XIIe siècle, alors que Bible et Evangiles sont rares en manuscrits illustrés. Ces illustrations furent pour moi, un illumination. Je m'aperçus que le même esprit liait ces trois manuscrits et mon Apocalypse pour aussi dissemblables qu'ils dans la forme... Xe siècle, XXe siècle, est-ce par hasard ?"

    Un spectacle audiovisuel

    Au mois de février 1983, le Musée des Beaux-arts présenta un spectacle audiovisuel à partir de 44 gouaches. Le texte de la Bible de Jérusalem comporte 22 chapitres auxquels Charles Sahuguet a ajouté en introduction, un texte du prophète Isaïe, récité par deux comédiens : Jean Gastaud et Michel Barbey. L'illustration musicale est due à Philippe Herson-Macarel avec le concours de l'organiste Xavier Guerner et la participation de Tatie-Cinéma et de Benoît Collette. 

    "En écrivant ce que lui montrait l'ange de Yahwé, Jean n'a pas eu l'ambition de prévoir la fin du monde comme un météorologiste le ferait pour le temps. L'Apocalypse est commencée depuis le début de l'histoire de l'humanité. D'autre part, Jean s'adresse à ses contemporains qui étaient confrontés, notamment, aux épreuves de la persécution, et nous, hommes du XXe siècle, nous savons ce que cela veut dire. Mais, c'est surtout, un message, une parole, la Parole dont la vérité dépasse dans sa permanence le cadre historique dans laquelle elle a été exprimée."

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    © Patrice Cartier

    Charles Sahuguet dans son atelier à Montréal d'Aude

    A l'initiative de Patrice Cartier, on peut admirer une trentaine d'oeuvres de Sahuguet (sa série des "Arbres de vie") en exposition permanente à l'abbaye de Caunes-Minervois.

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    © Tous droits réservés / Musique et patrimoine / 2017

  • Barbès : Ce fondu de liberté(s) qui a fondu sous l'occupation

    Armand Barbès

    (1809-1870)

    dont le père natif de Capendu est chirurgien militaire à Carcassonne, n'aura cessé durant toute sa vie de porter les valeurs de la République. Ceci au prix d'une débauche d'énergie qui lui vaudra le surnom de "Bayard de la démocratie". Il luttera contre Louis-Philippe (Roi des Français) qu'il réussira à faire renverser, la deuxième République et le Second Empire. À chaque fois il sera condamné, au mieux, à de la prison ; au pire, à la peine capitale. Pour cette dernière, il devra son salut à une intervention de Victor Hugo en sa faveur. En1848, il représentera le département de l'Aude à l'Assemblée constituante où il siègera à l'extrême gauche. Après s'être volontairement exilé à La Haye suite à sa libération en 1854, il mourra là-bas le 26 juin 1870 ; seulement quelques semaines avant l'avènement de la République en France pour laquelle il n'a cessé de militer.

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    © Martial Andrieu

    Le 26 septembre 1886, une statue à son effigie est dressée sur un socle portant la mention "Vivre libre ou mourir" sur le boulevard Saint-Michel. Elle est l'oeuvre du sculpteur toulousain Alexandre Falguières (1831-1900).

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    © ADA 11

    Le socle sans la statue, remplacée par un buste de Marianne en août 1944

    Le 20 mars 1942, la mairie de Carcassonne, aux ordres du gouvernement de Vichy, enlève la statue de Barbès de son piédestal. La loi du 11 octobre 1941 promulguée par Vichy contraint l'administration municipale au démontage des statues et de leurs socles en vue de leur fonte. Ceci à l'exception des oeuvres présentant un caractère historique et esthétique. Notion assez vague voulue par l'amiral Darlan (Vice-président du conseil) afin que ne soient épargnées que celles à la gloire de Jeanne d'arc, Henri IV, Louis XIV et Napoléon 1er. L'enlèvement de Barbès à Carcassonne - on s'en serait douté - n'eut qu'un but politique qui n'empêchera pas la tenue d'une manifestation Républicaine au pied de son socle le 14 juillet 1942. L'occupant n'investira la zone sud et Carcassonne qu'en novembre 1942, mais il y a fort à parier que le métal a servi aux nazis pour tuer des Français et leurs alliés.

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    © Martial Andrieu

    Barbès retrouve son socle en 1952

    Une partie des statues françaises destinées à la fonte a été moulée en plâtre. Suite une proposition du sculpteur Carcassonnais Paul Manaut en date du 20 novembre 1951, la municipalité de Marcel-Itard Longueville décide de lui confier en février 1952 la reconstruction de la statue. Le coût s'élève à 1 400 000 francs, dont une partie provient de la "souscription au Monument Barbès" levée en 1951. Cette copie présente toutefois quelques différences.

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    La nouvelle statue de Barbès n'a plus son fusil entre les jambes...

    Source

    Délibération Conseil Municipal / 27 février 1952

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  • Jacques Hippeau (1925-1996), artiste peintre Carcassonnais

    C'est à Hiersac dans le département de la Charente que Jacques Hippeau voit le jour en 1925. Sa passion pour le dessin l'amène tout naturellement à fréquenter l'école des Beaux-Arts de Tours, Bourges et Paris, avant de s'installer à Carcassonne en 1960. Il est alors nommé comme professeur de dessin au lycée Paul Sabatier ; il le quittera ensuite pour le collège du Bastion où il restera quinze années.

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    Jacques Hippeau

    Son atelier se trouve dans le quartier de l'Estagnol. Là, sous la verrière, ce virtuose de la couleur et du mouvement s'adonne à son art avec passion. De ce lieu sortiront ces plus belles oeuvres exposées au Salon d'Automne de Paris et dans d'autres villes en France et en Europe. 

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    A partir de 1980 il s’intéresse à la tapisserie. Toutes les siennes ont été tissées à l’atelier de Madame Annie Clochard, ancienne élève de l’école d’arts décoratifs d’Aubusson, sur métier de basse lisse.
    Dans ses tapisseries il réduit le nombre des couleurs à une trentaine, presqu’aussi peu qu’au Moyen Age. Il obtient les nuances et demi-tons par la très grande variété du tissage. Dans la Maison des sports (ancienne Ecole normale, avenue général Leclerc), sont accrochées quatre oeuvres sur bois peint acquises par le Conseil général vers 1981.

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    Une mêlée de rugby

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    C'est lors de l'exposition du mois de décembre 1996 au restaurant l'Ecurie, bd Barbès à Carcassonne, qu'est décédé Jacques Hippeau. Il avait réalisé lui-même l'affiche et signé le livre d'or. Eddy Aguilar a eu l'amabilité de ma faire une copie de cette signature.

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    Affiche de l'exposition

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    Nous remercions Pierre Villac, Anne Hippeau et Eddy Aguilar

    Pour davantage de renseignements, nous vous conseillons la lecture du site consacré à Jacques Hippeau. Sa fille Anne perpétue le souvenir artistique de son père, à travers de nombreuses expositions.

    http://hippeau.net/index.php

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