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Patrimoine disparu - Page 30

  • L'urne des déportés retrouve sa place au pied du monument à la Résistance.

    À une date que l'on estime être celle de l'inauguration du monument à la Résistance au Square Gambetta - soit en 1948 - une urne contenant de la terre provenant du camp de Buchenwald a été scellée au pied du monument. Elle aurait été ramenée par les déportés et déposée lors de la cérémonie officielle à cet endroit.  Nous n'avons pas de certitude concernant la date précise - il faudrait consulter les registres des délibérations du conseil municipal de Carcassonne - en revanche, les photos et cartes postales en ma possession attestent de l'existence de cet objet en ce lieu au moins jusqu'aux années 1990. 

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    L'urne au pied du monument à la Résistance

    En 2013, je saisissais Madame Tamara Rivel - adjointe à l'urbanisme - sur la disparition de l'urne après la destruction du square Gambetta et sa transformation en parking souterrain. Celle-ci commissionnait des agents municipaux afin de tenter de la retrouver. Sans succès...  Si tous les autres monuments du jardin avait été rassemblés aux serres municipales avant 2009, l'urne en fonte ne s'y trouvait pas. Notre hypothèse c'est qu'elle fut jetée à la benne ou, au mieux, récupérée par un ouvrier pour son usage personnel.

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    Les collégiens et les élus à Sachsenhausen

    L'histoire en resta là, quand en juin 2014 Tamara Rivel - Conseillère départementale - proposa au président Viola de refaire une urne et de profiter du voyage annuel des collégiens en Allemagne, pour ramener de la terre des camps. Le président André Viola trouvant l'idée excellente fit les démarches auprès de l'ambassade d'Allemagne afin d'obtenir les autorisations. De mon côté, à sa demande, je fournissais les photos à Madame Rivel, nécessaires à la reconstitution du précieux objet. Le Conseil départemental fit une demande écrite au maire de Carcassonne en vue d'obtenir l'autorisation de remettre à une date non précisée, la nouvelle urne à Gambetta. 

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    Les collégiens s'en étant revenus d'Allemagne, la terre ramenée du camp de Sachsenhausen était gardée précieusement. Avec l'aval de l'Architecte des Bâtiments de France, on fabriqua un réceptacle en marbre en guise d'urne avec les noms de MM. Viola et Larrat ; ce dernier ayant accepté de se joindre à la future manifestation symbolique dans un élan d'oeucuménisme politique.

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    Dans le journal Perspective - organe de communication du conseil départemental de l'Aude - le président Viola annonce l'inauguration pour le 24 janvier 2016. La date sera finalement déplacée au 3 février.

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    Je regrette de n'avoir pas pu me rendre à cette inauguration et je m'en suis excusé auprès des autorités compétentes ; j'habite à 350km de Carcassonne. Selon les observateurs sur place, les discours n'ont pas évoqué l'histoire de l'urne primitive et de son parcours. Ceci aurait permis de comprendre les raisons d'une telle manifestation aujourd'hui ; mais aurait suscité l'embarras de certains élus vis à vis d'un objet dont ils avaient la charge.

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    © Tous droits réservés / Musique et patrimoine / 2016

  • Théophile Barrau (1848-1913), le sculpteur Carcassonnais oublié

    Théophile Barrau a rejoint depuis longtemps déjà, la longue liste des artistes dont le talent - consacré dans la France entière - est remisé à Carcassonne dans les tiroirs poussiéreux de la mémoire. C'est pourtant dans cette ville qu'il voit le jour le 3 octobre de l'an de grâce 1848, au numéro 20 de la rue Saint-Vincent (actuelle rue A. Tomey). Son père, Louis Achille Barrau exerce le métier de fonctionnaire et sa mère, Marie Dominique Rossi est femme au foyer. De cette union naîtront deux autres enfants : Ernest et Charles. Ce dernier qui finira sa vie au Mexique sous le nom de Carlos Baron.

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    Théophile souhaite embrasser une carrière artistique et rejoint l'école des Beaux-arts de Toulouse. Il sera l'élève d'Alexandre Falguière. Son ami, Jacques Ourtal (autre peintre Carcassonnais) l'accompagne dans cette aventure. Tous les deux fréquenteront l'atelier d'Alexandre Cabanel, dans lequel ils rencontreront les plus grands artistes parisiens. Barrau fait ses débuts au Salon de 1874 ; ces oeuvres ne cesseront d'être primées. Le 1er octobre 1892, il est promu au grade de chevalier de la légion d'honneur.

     

     1880 

    Médaille 2e classe

    Salon des artistes français

    Paris

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    La poésie française

    Groupe plâtre n° 6074 présenté au Salon

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    Salon de 1880

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    Salon de 1883

    Jardin du Palais des Champs-Elysées

    "La poésie française" sur son socle à gauche (Hors concours).

    Oeuvres achetées par l'état.

    1880

    Médaille de 1e classe

    Exposition internationale de Barcelone

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    Suzanne au bain

    Jardin Joan Maragall (Barcelone)

    1889

    Exposition Universelle de Paris

    Médaille d'argent 

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    Mâtho et Salammbô

    1900 

    Médaille d'or

    Exposition universelle de Paris

    1892

    Centenaire de la bataille de Valmy 

    20 septembre 1892

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    Ce jour-là, à deux heures de l'après-midi, Théophile Barrau lève le drap qui recouvre le monument commémoratif en l'honneur de Kellermann. Il est visible dans la plaine jusqu'à quinze kilomètres. Barrau imagina représenter le mouvement énergique du général, brandissant d'une main son épée et de l'autre ralliant à lui ses soldats. 

    1895

    Musée d'Orsay

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    Suzanne

    1898

    Capitole de Toulouse

     Salle des illustres

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    Pierre de Fermat

    Carcassonne

    "La poésie française" a été installée au coeur du Square Gambetta au moment de son inauguration, le dimanche 29 avril 1888. Un brillant concert fut donné en son honneur au kiosque à musique du square Gambetta par la Société lyrique Sainte-Cécile. Cette statue faisait face à Mercure, sculpté par Ludovic Durand. Après la destruction du jardin par les Carcassonnais sur ordre de l'occupant allemand en 1944, l'oeuvre de Théophile Barrau fut déposée dans la cour du musée des Beaux-arts. Le 1er avril 1950, le chanoine Sarraute note qu'il y avait là les deux statues : Mercure et La poésie française. Leurs membres étaient cassés et paraissaient irréparables. Cela démontre sans doute avec quelles précautions on les avait descendues de leurs socles respectifs. Si Mercure fut ensuite redécouvert aux serres municipales et placé depuis 2013 dans la cour du musée, l'œuvre de Barrau a disparu. Peut-être pas pour le monde, à moins que les employés communaux ne l'aient jeté à la poubelle. Qui sait un jour, on ne finira pas par le savoir ?

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    La poésie au square Gambetta

    Autre monument dans Carcassonne sculpté par Théophile Barrau.

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    Buste de Théophile Marcou

    Cité de Carcassonne

    La ville de Castelnaudary a donné un nom de rue à l'illustre sculpteur Carcassonnais. Sa ville de naissance n'en a même pas fait autant...

    Sources

    Le courrier  de l'Aude

    Généanet

    Kellermann / R.Reiss/ Tallendier

    Mémoires de Gabriel Sarraute

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  • Les halles de la place Davilla ont été rasées en 1937

    Carcassonne possédait depuis le XIXe siècle, des halles sur la place Davilla inspirée de l'architecte Baltard et de son célèbre pavillon désormais à Nogent-sur-Marne. La municipalité de la ville prit la décision en 1937 de la démolir ; ne répondant pas aux codes esthétiques de cette époque, elle avait été laissée à l'état d'abandon.

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    La place Davilla et les halles en 1916

    Délibération du 4 janvier 1937

    "L'intérêt de la circulation et aussi les considérations d'esthétique urbaine ont conduit le conseil municipal à décider la démolition de la halle aux grains de la place Davilla, dont l'utilité était d'ailleurs des plus contestables. La démolition de cette batisse vétuste et disgracieuse rend disponible un espace fort appréciable, dont une partie pourrait être judicieusement utilisée pour embellir notre ville, ou donner plus de relief à l'un de nos monuments".

    (Albert Tomey, Maire de Carcassonne)

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    Le projet visait à déplacer le Monument aux Audois, situé en contre bas de la place depuis 1914, afin de l'installer en lieu et place de la halle. 

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    Il n'en fut rien; la halle a bien été démolie mais l'espace est resté vide. Aujourd'hui, c'est un parking anarchique et disgracieux qui occupe les lieux. Voilà un endroit qui mériterait un aménagement urbain digne de notre siècle. Un peu de verdure, quelques arbres qui donneront un peu d'attractivité aux commerces situés autour. 

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    Il semblerait que ce restaurant, situé en face, ait récupéré les deux marquises de la halle.

    Source

    ADA 2OP 546

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