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Patrimoine disparu - Page 29

  • L'ancien château d'eau de la place Marcou dans la Cité médiévale

    En 1872, l'architecte communal Léopold Petit fait bâtir au centre de l'actuelle place Marcou située dans la Cité médiévale, un château d'eau de style néogothique. Grâce au maire Théophile Marcou, les habitants de la vieille citadelle peuvent bénéficier de l'eau courante ; elle est acheminée par un système d'adduction d'eau par pompage dans l'Aude.

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    © ADA 11

    La photographie du château d'eau ci-dessus a été prise par le chanoine Verguet en 1890. Elle montre bien l'ampleur de cet ouvrage qui sera rasé en 1901 afin d'édifier sur son emplacement, l'actuelle fontaine supportant le buste de Marcou - oeuvre du sculpteur Barrau.

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    La fontaine après son inauguration en 1901

    Les platanes qui aujourd'hui font ombrage sur cette place, n'étaient alors que de petits spécimens...

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  • On a retrouvé le kiosque à journaux du square Gambetta !

    Depuis cet été 1944 durant lequel les Allemands avaient décidé de faire raser le

    square Gambetta,

    on croyait que tout avait été cassé, fondu et mis à la ferraille. Petit à petit à force de recherches et d'enquêtes, on se rend compte que des vestiges de ce merveilleux jardin ont été conservés par des particuliers. Un exemple récent : la statue de Mercure qui avait été remisée aux serres municipales a été placée en 2013 dans la cour du musée des Beaux-arts. On croit savoir que des balustres en pierre qui entouraient autrefois le square, se trouverait actuellement dans le jardin d'un Carcassonnais du côté du Païchérou... Rien d'étonnant puisque ce sont les habitants réquisitionnés par l'occupant, qui ont été obligés de détruire leur square. Ce n'est donc pas un hasard si nous avons retrouvé l'un des kiosques à journaux qui se trouvaient au coin de cette aire de verdure à 70 km de là...

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    Le kiosque du square Gambetta

    Selon Alfred Raucoules, ces kiosques de style mauresque furent construits en 1931 par l'entreprise Mazières. Leur aspect avait subi l'influence de l'Exposition coloniale qui se tint la même année dans la capitale ; des façades carrées avec des ouvertures bordées de briques bleues et un toit en forme de dôme. Les marchands avaient passé un contrat de cession avec la ville ; ils vendaient des bonbons et des journaux. Celui de Madame Vidal près du Pont-vieux ne resta pas longtemps ouvert car son emplacement  la défavorisait. En revanche, ce lui de M. Andrieu faisait la joie des enfants de l'école Jean Jaurès... Les Carcassonnais avaient affublé le marchand du sobriquet de "Tchounine". 

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    Il se trouvait à l'identique, un autre kiosque à l'angle du boulevard Marcou et de la place Davilla appartenant à M. Cros. Exactement en face de l'ancien Couvent de la croix. L'agrandissement d'un cliché de 1944 nous permet de mieux le visualiser.

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    L'ancien kiosque a subi quelques modifications depuis 72 ans, à commencer par son toit. Toutefois, il conserve son aspect mauresque et typiquement colonial. Nous pouvons, je pense, remercier son propriétaire de l'avoir ainsi sauvé de la casse. Si d'aventure d'autres personnes ayant conservées chez elles des vestiges de ce square veulent se signaler, elles seront assurées de notre entière discrétion. Nous souhaitons juste en conserver la mémoire visuelle.

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  • Où est donc passé le buste de Joë Bousquet ?

    Dernièrement, je lisais la remarquable biographie du poète Joë Bousquet écrite par René Nelli et publiée chez Albin Michel en 1975 : Joë Bousquet. Sa vie, son oeuvre. Comme vous l'imaginez, certaines informations contenues dans cet ouvrage n'ont pas pu échapper à ma curiosité. On apprend qu'en 1946 la sculptrice Salomé Vénard réalisa un buste du poète Carcassonnais ; elle le représenta sous les traits d'une femme. René Nelli indique : "elle pressentait que la destinée de Bousquet allait bientôt se terminer. Il s'était enfin détaché du double qui était à la fois sa blessure, sa mère et sa propre conscience devenue maintenant assez libre pour ne plus considérer le corps comme un obstacle à l'esprit."

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    D'après R. Nelli, ce n'est pas un mais deux bustes qui ont été réalisés par Salomé Vénard. Le premier, c'est celui dont nous venons de parler. Bousquet en fit cadeau à l'une de ses amies, mais cette dernière trouvant qu'il portait malheur décida de le rendre à sa créatrice. En 1951 - l'année suivant le décès de Bousquet - la sculptrice en exécuta un autre. L'état en fit l'acquisition et l'envoya en dépôt au Musée des Beaux-arts de Carcassonne. René Nelli - conservateur de ce musée depuis 1947 - note qu'au cours de réparations effectuées au musée des Beaux-arts, le visage de pierre de Bousquet eut le nez cassé... (Sic)

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    Deux questions - vous le pensez bien - me tarabustent depuis quelques jours :

    A quoi ressemble ce buste ? Qu'est-il advenu de lui ?

    J'ai remué dans tous les sens internet afin de tenter de trouver une photographie de la sculpture , ceci sans résultats. Même le site du Ministère de la culture sur lequel elle est référencée, n'en possède pas. C'est alors, grâce à je ne sais qu'elle source divine - l'esprit de Bousquet soufflant sur moi - que j'ai trouvé sa photographie sur le frontispice d'un ouvrage de l'illustre poète.

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    Voici donc Joë Bousquet sculpté comme Virgile, le poète de l'antiquité romaine. Aujourd'hui, il aurait le nez cassé ; le sphinx de Guizeh n'en est pas moins impressionnant de beauté. Tout ceci ne répond pas hélas à ma seconde question... J'ai tenté de joindre hier après-midi le directeur du Centre de la maison des mémoires, rue de Verdun ; il semblerait que pour moi, il s'en trouvait éloigné... du centre. Je ne cherche querelle à personne, mais en honnête citoyen - béotien de surcroît - il est normal que j'en appelle à la haute autorité intelligente à condition qu'elle veuille bien m'entendre. Donc, par l'intermédiaire de ce blog je la sollicite afin qu'elle nous dise ce qu'il est advenu de cet objet payé par l'état ; il est signé en bas et au dos. Se trouve t-il dans le musée des Beaux-arts,  dans un coin des réserves ou bien ailleurs ?...

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    On pourra également se souvenir de ce médaillon réalisé par René Iché, commandé par l'Administration des monnaies et médailles et frappé en 1939. Il est signé et daté d'octobre 1938.

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    Quant aux tableaux de la collection Joë Bousquet, voici ce qu'il est noté à la page 227 :

     Le conservateur du musée, René Nelli, en déposant lui-même les oeuvres surréalistes qui lui appartenaient en propre, obtint de quatre ou cinq amis de Bousquet qu'ils missent eux aussi, en dépôt au musée celles dont ils avaient hérité. Il y eut donc, pendant dix ans, au musée des Beaux-arts de Carcassonne, une salle Joë Bousquet. Mais la peinture surréaliste ayant pris une valeur marchande très considérable, les prêteurs - et quelquefois même les donateurs - revinrent sur leur décision première et, l'un après l'autre, retirèrent leurs tableaux. Il ne reste au musée de Carcassonne que cinq toiles ayant fait partie de la Collection Joë Bousquet, et le buste en pierre de Salomé Vénard, qui le représente.

    Qu'est-il advenu de tout cela ? Le Musée des Beaux-arts de Carcassonne n'a pas - à ma connaissance - de salle consacré à ce style de peinture. 

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