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Patrimoine disparu - Page 26

  • Quand la ville rasa les vestiges de l'église des Augustins en 1991

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    Dans la rue des Etudes, ce bâtiment de couleur saumon du plus bel effet architectural, a écrasé l'abside de l'église des Augustins fondée au XIIIe siècle. Suite à la mise au jour de ces vestiges lors de la destruction d''immeubles au numéros 43 et 45 de la rue des Etudes, des chercheurs alertent immédiatement M. Pellissier - Architecte des Bâtiments de France - et M. Massy - directeur des Antiquités. Les travaux de démolition avaient déjà endommagé une partie de l'abside. C'est donc en urgence que les scientifiques sont intervenus ; on peut les remercier.

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    © Patrick Mangin

    Ce que l'on a détruit sans autre forme de procès

    Des structures visibles après les premiers travaux, il restait : 

    - Le mur sud de l'abside conservé sur une élévation de 6,50 m comprenant une niche ogivale en parfait état.

    - Le contrefort sud-est, conservé sur la même hauteur

    - Le mur nord-est de la nef

    - un reste de mur nord de l'abside

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    © Patrick Mangin

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    Les sépultures

    Dans cette partie du choeur, une douzaine d'individus ont été prélevés. Cela représente une petite partie de l'ensemble des inhumations car seulement 50 % du choeur a pu être fouillé. Il semble qu'il y ait eu des ossements dans la partie superficielle déjà décaissée par la pelleteuse avant l'intervention des archéologues. La plupart des sépultures avaient été ensevelies dans des cercueils et les squelettes portaient au doigt des bagues en métal précieux. Ces objets ont peut-être été entreposés dans un dépôt du service de l'archéologie à Carcassonne. Il est bien dommage pour les Carcassonnais que notre ville n'envisage pas la construction d'un musée archéologique, dans lequel figureraient tous ces objets de fouilles. L'abside a été rasée après les fouilles malgré la demande des chercheurs ; on aurait pu simplement la préserver sous une dalle vitrée.

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    Les restes de l'abside

    Une statue polychrome

    Un fragment de statue polychrome a été versé au Musée des Beaux-arts. Qu'est-il advenu de lui ? Se trouve t-il dans une vitrine parmi les collections permanentes ou en réserve ? 

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    Plan de 1729

    Ce qu'il reste de visible

    Le couvent des Augustins s'étendait tout le long de la rue de Verdun. On peut encore en voir des vestiges dans les différents immeubles. Sur cette photo aérienne de 1954, nous avons dessiné grossièrement l'emprise de l'église des Augustins. Il faudrait ajouter le cloître et les bâtiments conventuels et nous aurions la dimension de ce site.

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    Dans l'un d'entre eux, une partie de l'ancienne nef fut transformée en jardin (point rouge). Dans la boucherie Safon : un bénitier,  un morceau de rosace et d'une porte en ogive sur l'ancien mur ouest de l'église.

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    © Le 104

    Le restaurant bio "Le 104", rue de Verdun, est installé dans la nef de l'église des Augustins

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    © Jacques Blanco

    Dans le magasin Bio-Vivre - 104, rue de Verdun - les vieilles pierres de la nef de l'église des Augustins (XIIIe siècle) témoignent encore de ce riche passé religieux.

    C'est là que le roi Louis XIV en 1660 s'arrêta  pour assister à la messe avant d'épouser l'Infante d'Espagne. Cette église abrita également la relique du Saint-Suaire sensée avoir recouvert le corps du Christ. Elle se trouve actuellement conservée à l'abri des regards dans la cathédrale Saint-Michel.

    Deux de nos articles à lire

    http://musiqueetpatrimoinedecarcassonne.blogspirit.com/archive/2015/09/03/le-saint-suaire-de-carcassonne-213786.html

    http://musiqueetpatrimoinedecarcassonne.blogspirit.com/archive/2015/09/02/le-voyage-de-sa-majeste-le-roy-louis-xiv-a-carcassonne-en-16-213768.html

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    © Tous droits réservés / Musique et patrimoine / 2016

  • La classe de dessin de Jacques Gamelin en 1796

    Dans l'article d'hier, nous avons vu quelle fut la vie et l'oeuvre du peintre Carcassonnais Jacques Gamelin, Grand prix de Rome en 1763. Aujourd'hui, nous vous proposons de pénétrer à l'intérieur de l'Ecole centrale de l'Aude et plus particulièrement dans sa classe de dessin. Il n'en reste hélas plus rien de nos jours... Quand le lycée de garçons succéda à l'Ecole centrale en 1864, plusieurs aménagements transformèrent l'ancienne classe de dessin. Après que ce lycée déménage en 1962 à Paul Sabatier, la municipalité rasera tous les bâtiments compris entre la rue Littré et la rue Aimé Ramond, laissant à la place un parking. La classe de dessin de Gamelin se trouvait exactement en face de l'actuelle MJC.

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    L'emplacement de la classe de dessin de J. Gamelin.

    A la fin du XIXe siècle, le professeur de dessin du lycée Impérial - M. Pringuet - trace un plan du bâtiment et indique par des lettres les transformations réalisées depuis l'époque de Gamelin. Nous avons par souci de clarté indiqué en rouge l'emplacement de la classe de dessin de l'illustre peintre. La rue de la Pélisserie est l'actuelle rue A. Ramond.

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    Plan d'Henri Pringuet

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    Dans ce qui reste aujourd'hui de la façade du XVIIIe siècle, contiguë à la partie rasée de l'édifice, on peut se faire une idée de l'aspect extérieur de la classe de Gamelin. 

    1er Brumaire An V

    (22 octobre 1796)

    Ce jour est la date officielle de l'ouverture de l'Ecole centrale de Carcassonne, mais Jacques Gamelin avait été déjà investi de sa nouvelle fonction quatre mois auparavant, soit le 7 juin 1796. Il faisait partie des neuf professeurs : Alary (Histoire naturelle), Marcou (Langues anciennes), Birot (mathématiques), Sicaire (Physique et chimie), Coumes (Grammaire), Sériès (Belles-lettres), Gary (Histoire), Trey (Législation) et Lasalle (Bibliothécaire). L'apprentissage du dessin était ainsi défini :

    "L'enfant qui cesse de bégayer s'instruit, en jouant encore, à discerner, à réunir, à prononcer, à tracer des caractères qui peignent la parole et sont les signes de ces sensations... Son attention ne peut d'abord être fixée que par l'attrait du plaisir. Le dessin est pour lui un amusement dont le prestige, adoucissant à ses yeux le rude aspect du travail, le familiarise avec l'application : aussi est-il l'objet de sa première étude et comme une sorte d'initiation aux connaissances humaine."

    L'article 6 du règlement intérieur des écoles centrales fixait à deux heures l'après-midi, le temps consacré  au dessin. Faisant fi des instructions officielles, le jury d'instruction publique de l'Aude proposa à l'administration d'ouvrir tous les jours la classe de Gamelin. Cette disposition fut abrogée l'année suivante ; les cours de deux heures furent inaugurés.

    La méthode Gamelin

    Le plan d'études comporte un enseignement à trois degrés, tous consacrés à l'étude du corps humain, au triple point de vue de la constitution, de l'expression et de la plastique. Dans la première classe dite des Principes, l'élève se familiarise avec les éléments du visage, en distinguant les rapports que ces éléments présentent entre eux. La seconde, fournit l'occasion de réaliser la synthèse des notions de détail. Le travail s'opère en présence des chefs-d'oeuvre de la statuaire classique ; c'est le plus sûr moyen de façonner son esprit au sentiment des formes harmonieuses. Selon ses dispositions, il lui faudra un an ou deux avant de passer dans la classe du modèle vivant.

    "C'est là, que ceux qui voudront atteindre à la perfection ou soigner précieusement leur goût naturel pour la peinture, apprendront à connaître les formes, l'élégance, le genre nerveux et qu'ils sauront justement apprécier les richesses que les Grecs et les Romains nous ont transmises à cet égard." (Jacques Gamelin)

    Description de l'école de dessin

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    ©Musée de l'Evêché / Limoges

    On imagine quel était l'aspect de cette haute et grande salle, médiocrement éclairée par sa fenêtre hors d'appui. De l'étroit cadre vitré tendu sur la rue d'un treillis de fer protecteur, la lumière descendait, rare et comme tamisée, sur les modèles qui s'alignaient le long du mur, non loin de la fenêtre. La salle avec sa cheminée en bois avait un faux air d'appartement. Le logis était si froid et si humide que le 19 juillet 1799, l'architecte Champagne dut proposer d'assainir les salles en bordure du jardin botanique, en pratiquant sur la longueur du bâtiment une rigole en cailloux de rivière. Les séances de dessin en fin d'après-midi imposaient d'éclairer les salles à la chandelle. Au terme du devis dressé le 19 juillet 1799, chacune des classes furent munies de lampes à huile.

    Les élèves travaillent assis sur les bancs ou sur leurs rustiques tabourets de paille, leur planchette posée sur les genoux. L'estampe qui sert de modèle est collée sur un mince carton et pend des lignes de fils de fer tendus le long des murs ou à la traverse des seize chevalets volants. Avant l'installation des lampes, chaque écolier ou chaque groupe d'écoliers avait sa chandelle fixée près de lui dans une bobèche de fer blanc. Jusqu'aux derniers jours de l'école, le mobilier du cours de dessin se maintint dans cet état rudimentaire.

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    © Archives de l'Aude

    La salle de dessin avant 1914

    Gamelin touchait annuellement 2000 francs pour dispenser ses cours. Il était également logé dans l'enceinte de l'établissement au premier étage, dans un modeste appartement de cinq pièces. Chacune d'entre elles prenait la lumière sur la cour par une fenêtre unique. Le peintre avait tant bien que mal aménagé dans son salon un atelier de peinture, mais l'ébranlement provoqué par le va-et-vient des voisins du dessus suffisait pour répandre un nuage de poussière. Le cadre exigu de la pièce ne se prêtait aux exigences de certains travaux. 

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    Il fut contraint de monter ses grandes toiles dans la nef de la chapelle transformée en musée. C'est également dans le sanctuaire que s'assemblaient sous l'oeil du maître, les cours annexes de peinture. Aujourd'hui, cette chapelle a été transformée en auditorium, rue des Etudes. On peut toujours y voir le sanctuaire dont il est question.

    La distribution des prix 

    Aidé parfois de son fils aîné, Gamelin dessinait la plupart des estampes données en récompense aux lauréats. En 1911, Alma Cardes habitant à Carcassonne en possédait deux attribuées à Clément Bonnet, lauréat du concours de dessin en 1798 et 1799. Ce sont des croquis inspirés par les souvenirs personnels de la campagne des Pyrénées-Orientales de 1793 à 1794.

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    Choc de cavalerie près du Mas d'Eu. An II

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    Déroute des Espagnols sur les murs de Perpignan. An II

    Liste des lauréats de 1799

    Bernard Vergnes (Carcassonne) : Prix des Principes

    Moulines (Limoux) : Couronne

    Jacques Bastoul (Carcassonne) : Droit d'exposition

    Reçus un cahier de gravures de 24 planches de Gamelin

    Xavier Bonnafous (Montréal) : 1er prix des petites têtes

    Reçu "La vue de Milan" de Gamelin fils

    Etienne Denisse (Carcassonne) : Second prix

    Alexandre dans la ville des Axydraques de Gamelin

    Jean-Baptiste Echernier (Carcassonne) : Accessit 

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    © Musée Paul-Dupuy / Toulouse

    La mort de Socrate de Gamelin

    Ce lavis a été acquis en 2001 chez un marchand d'art et provenait sans doute de la famille de Jean-Baptiste Echernier, lauréat du concours. Nous l'avons retrouvé au musée Paul-Dupuy de Toulouse.

    Joseph Guiraud (Carcassonne) : Couronne

    Galinier (Caunes-Minervois) : Droit d'exposition 

    Jean-Baptiste Viviès (Ste-Colombe-sur l'Hers) : 1er prix

    Une bataille des P-O, sur papier bleu lavé à l'encre de Chine

    François Hortet (Prades) : Second prix

    Un paysage de Jean Pillement

    Jean-Baptiste Germain (Carcassonne) : Couronne

    Raynaud (Carcassonne) : Droit d'exposition 

    Idem

    Armand d'hautpoul : 1er Prix des académies

    Louis Alboize : 1er Prix des académies

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    Deux Bacchanales de Gamelin

    L'une des deux Bacchanales acquise par le musée Paul-Dupuy de Toulouse en 1998.

    Toussaint Cros (Lagrasse) : Second prix

    Taichère (Trèbes) : Honneurs de l'exposition

    Rainier (Bram) : Honneurs de l'exposition

    Un paysage de Pillement

    Clément Denisse (Carcassonne) : 1er prix de ronde-bosse

    Le poème de Watelet sur la peinture

    Clément Bonnet (Carcassonne) : Second prix

    Baudouy (Carcassonne) : Second prix

    Une bataille des P-O de Gamelin

    Source

    Réunion des Sociétés des Beaux-arts des départements

    Joseph Poux / 1911

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  • L'histoire des Hôtels de ville de Carcassonne

    L'une des particularité de Carcassonne, c'est d'être peut-être la seule ville de cette importance a posséder deux mairies distantes d'une centaine de mètres seulement. Nous allons essayer de comprendre comment notre commune en est arrivée là, à travers le travail documenté de Claude Marquié et quelques recherches personnelles. En appui du texte, nous avons choisi de vous présenter des photographies issues des Archives départementales et des cartes postales inédites de ma collection personnelle.

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    © Chroniques de Carcassonne

    Le tout premier Hôtel de ville de Carcassonne se trouvait au XIIIe siècle sur l'emplacement de l'actuelle chapelle Saint-François-Xavier, située dans la rue Barbès. Ravagé par un incendie le 2 septembre 1434, il fut reconstruit à l'angle des rues Courtejaire et Aimé Ramond. 

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    L'entrée de la maison consulaire présentait aux visiteurs une porte monumentale encadrée par deux colonnes en marbre de Caunes-Minervois. Sur le fronton, au-dessus de la porte, avaient été burinée la devise de la République : Liberté, Égalité, Fraternité. Dans une niche, on aperçoit le buste de Marianne. 

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    La cour de l'hôtel de ville avec à droite un corps de bâtiment avec arcades donnant sur les bureaux et la salle du conseil municipal ; à gauche, un escalier à double révolution orné de balustres donnant sur la salle des fêtes. Un délibération du 8 mars 1661 décida de la construction d'un petit clocher près de la salle des archives afin de servir d'alarme incendie. 

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    Dans une alcôve sous l'escalier, se trouvait "La jeune captive" réalisée par Pierre Hébert en 1859. Ce fut l'une des rares pièces qui furent conservées au moment de la destruction de cet hôtel de ville en 1934. En 1877, Casimir Courtejaire fait don à la commune d'une maison située dans l'ancienne rue des Orfèvres (actuelle rue Courtejaire). Ceci permettra à la ville de raser l'ensemble des bâtiments compris entre la rue Aimé Ramond et le portail des Jacobins, afin d'y réaliser un théâtre municipal et un hôtel de ville flambant neuf. Ce sont ceux que nous connaissons actuellement.

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    La porte d'entrée de 1683 sculptée par Jean-Jacques Mélair a été conservée. Elle se trouve actuellement dans le musée des beaux-arts, côté péristyle.

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    © Google maps

    Ainsi fut construit en 1935 par Jean Blanchard - ingénieur de la ville - le nouvel Hôtel de ville, communément appelé par les Carcassonnais depuis 1977 : l'ancienne mairie. Ce bâtiment Art-déco a été récemment classé à l'inventaire des monuments historiques. En entrant à droite, la salle Joë Bousquet était occupée par les services de l'État-civil et du Secrétaire général de mairie ; à gauche, la loge du gardien avec un l'escalier d'honneur permet d'accéder à la salle Gaston Bonheur où l'on célèbre les mariages et à la salle René Nelli, lieu des délibérations du Conseil municipal.

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    © La dépêche

    Après la destruction de l'ancien hôpital général et de la chapelle de l'Hôtel Dieu en 1977, le maire Antoine Gayraud envisagea la construction d'une nouvelle mairie sur l'actuel parking du Dôme. Ce projet sera abandonné ; la ville de Carcassonne fera finalement en 1978 l'acquisition de l'Hôtel de Rolland appartenant au Crédit agricole depuis 1924. C'est aujourd'hui, la nouvelle mairie de Carcassonne.

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    Jean-François Cavailhès (1720-1784) est le riche héritier d'un marchand-fabriquant de drap lorsqu'il achète quatre maisons et trois écuries qu'il fait abattre, afin d'édifier en lieu et place un superbe hôtel particulier. Ce bâtiment dont le montant avoisine les 120 000 livres ne sera livré que quinze ans plus tard  ; il occupe les artisans locaux les plus renommés tels sculpteurs italiens Barata, auxquels on doit la fontaine de la place Carnot. En 1815, l'hôtel est racheté par la famille Rolland du Roquan dont on conserve encore le nom pour désigner la mairie.

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    "Ce bâtiment diffère des réalisations contemporaines dans notre ville et s'inscrit dans la création architecturale de l'époque de Louis XV. Sa façade monumentale au décor sculpté présente une première originalité, les autres hôtels préférant plus de discrétion. Ici la grande porte cochère dans l'axe de l'ensemble qui compte neuf travées séparées en trois groupes alternent cartouches chantournées et mascarons à la clef. Les grandes ouvertures du premier étage, sont garnies de garde-corps de fer forgé alors que le troisième niveau, beaucoup plus bas, aux ouvertures carrées, était certainement réservé aux domestiques."

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    "Deux grands escaliers placés dans chacune des ailes donnent accès aux étages. Celui situé à l'ouest, le moins noble, monte au troisième niveau tandis que son vis à vis (photo ci-dessus), aboutit à la galerie du premier et par celle-ci aux grandes pièces de cet étage. Sa rampe richement forgée est due à Bertrand comme le grand balcon de la cour et les ferronneries de la façade."

    Au milieu de la rampe, on peut voir les armes de Joseph-Antoine de Rolland du Roquan (1776-1855).

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    © Chroniques de Carcassonne

    "D'azur au chevron d'or surmonté de trois étoiles du mesme rangées en chef et accompagné en pointe d'une levrette courante d'or colletée d'argent bouclée de gueule."

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    "Le premier niveau possédait les grands salons de réception, avec leurs hauts plafonds aux beaux moulages de plâtre, les cheminées dues aux Barata, à Parant et à Nelli ; le doreur Lacombe a également contribué à la décoration de ces pièces."

    Il y a fort à parier que tout ce mobilier ait été revendu par des antiquaires à partir de 1924. Ici, une fois par semaine les amis musiciens du propriétaire donnaient des concerts dans le salon de musique, notamment le compositeur Paul Lacombe.

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    Il se pourrait bien qu'il s'agisse désormais ci-dessus de la salle Fabre d'églantine, utilisée pour des réunions des services municipaux.

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