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L'histoire des Hôtels de ville de Carcassonne

L'une des particularité de Carcassonne, c'est d'être peut-être la seule ville de cette importance a posséder deux mairies distantes d'une centaine de mètres seulement. Nous allons essayer de comprendre comment notre commune en est arrivée là, à travers le travail documenté de Claude Marquié et quelques recherches personnelles. En appui du texte, nous avons choisi de vous présenter des photographies issues des Archives départementales et des cartes postales inédites de ma collection personnelle.

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© Chroniques de Carcassonne

Le tout premier Hôtel de ville de Carcassonne se trouvait au XIIIe siècle sur l'emplacement de l'actuelle chapelle Saint-François-Xavier, située dans la rue Barbès. Ravagé par un incendie le 2 septembre 1434, il fut reconstruit à l'angle des rues Courtejaire et Aimé Ramond. 

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L'entrée de la maison consulaire présentait aux visiteurs une porte monumentale encadrée par deux colonnes en marbre de Caunes-Minervois. Sur le fronton, au-dessus de la porte, avaient été burinée la devise de la République : Liberté, Égalité, Fraternité. Dans une niche, on aperçoit le buste de Marianne. 

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La cour de l'hôtel de ville avec à droite un corps de bâtiment avec arcades donnant sur les bureaux et la salle du conseil municipal ; à gauche, un escalier à double révolution orné de balustres donnant sur la salle des fêtes. Un délibération du 8 mars 1661 décida de la construction d'un petit clocher près de la salle des archives afin de servir d'alarme incendie. 

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Dans une alcôve sous l'escalier, se trouvait "La jeune captive" réalisée par Pierre Hébert en 1859. Ce fut l'une des rares pièces qui furent conservées au moment de la destruction de cet hôtel de ville en 1934. En 1877, Casimir Courtejaire fait don à la commune d'une maison située dans l'ancienne rue des Orfèvres (actuelle rue Courtejaire). Ceci permettra à la ville de raser l'ensemble des bâtiments compris entre la rue Aimé Ramond et le portail des Jacobins, afin d'y réaliser un théâtre municipal et un hôtel de ville flambant neuf. Ce sont ceux que nous connaissons actuellement.

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La porte d'entrée de 1683 sculptée par Jean-Jacques Mélair a été conservée. Elle se trouve actuellement dans le musée des beaux-arts, côté péristyle.

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© Google maps

Ainsi fut construit en 1935 par Jean Blanchard - ingénieur de la ville - le nouvel Hôtel de ville, communément appelé par les Carcassonnais depuis 1977 : l'ancienne mairie. Ce bâtiment Art-déco a été récemment classé à l'inventaire des monuments historiques. En entrant à droite, la salle Joë Bousquet était occupée par les services de l'État-civil et du Secrétaire général de mairie ; à gauche, la loge du gardien avec un l'escalier d'honneur permet d'accéder à la salle Gaston Bonheur où l'on célèbre les mariages et à la salle René Nelli, lieu des délibérations du Conseil municipal.

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© La dépêche

Après la destruction de l'ancien hôpital général et de la chapelle de l'Hôtel Dieu en 1977, le maire Antoine Gayraud envisagea la construction d'une nouvelle mairie sur l'actuel parking du Dôme. Ce projet sera abandonné ; la ville de Carcassonne fera finalement en 1978 l'acquisition de l'Hôtel de Rolland appartenant au Crédit agricole depuis 1924. C'est aujourd'hui, la nouvelle mairie de Carcassonne.

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Jean-François Cavailhès (1720-1784) est le riche héritier d'un marchand-fabriquant de drap lorsqu'il achète quatre maisons et trois écuries qu'il fait abattre, afin d'édifier en lieu et place un superbe hôtel particulier. Ce bâtiment dont le montant avoisine les 120 000 livres ne sera livré que quinze ans plus tard  ; il occupe les artisans locaux les plus renommés tels sculpteurs italiens Barata, auxquels on doit la fontaine de la place Carnot. En 1815, l'hôtel est racheté par la famille Rolland du Roquan dont on conserve encore le nom pour désigner la mairie.

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"Ce bâtiment diffère des réalisations contemporaines dans notre ville et s'inscrit dans la création architecturale de l'époque de Louis XV. Sa façade monumentale au décor sculpté présente une première originalité, les autres hôtels préférant plus de discrétion. Ici la grande porte cochère dans l'axe de l'ensemble qui compte neuf travées séparées en trois groupes alternent cartouches chantournées et mascarons à la clef. Les grandes ouvertures du premier étage, sont garnies de garde-corps de fer forgé alors que le troisième niveau, beaucoup plus bas, aux ouvertures carrées, était certainement réservé aux domestiques."

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"Deux grands escaliers placés dans chacune des ailes donnent accès aux étages. Celui situé à l'ouest, le moins noble, monte au troisième niveau tandis que son vis à vis (photo ci-dessus), aboutit à la galerie du premier et par celle-ci aux grandes pièces de cet étage. Sa rampe richement forgée est due à Bertrand comme le grand balcon de la cour et les ferronneries de la façade."

Au milieu de la rampe, on peut voir les armes de Joseph-Antoine de Rolland du Roquan (1776-1855).

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© Chroniques de Carcassonne

"D'azur au chevron d'or surmonté de trois étoiles du mesme rangées en chef et accompagné en pointe d'une levrette courante d'or colletée d'argent bouclée de gueule."

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"Le premier niveau possédait les grands salons de réception, avec leurs hauts plafonds aux beaux moulages de plâtre, les cheminées dues aux Barata, à Parant et à Nelli ; le doreur Lacombe a également contribué à la décoration de ces pièces."

Il y a fort à parier que tout ce mobilier ait été revendu par des antiquaires à partir de 1924. Ici, une fois par semaine les amis musiciens du propriétaire donnaient des concerts dans le salon de musique, notamment le compositeur Paul Lacombe.

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Il se pourrait bien qu'il s'agisse désormais ci-dessus de la salle Fabre d'églantine, utilisée pour des réunions des services municipaux.

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