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Carton rouge - Page 4

  • Je suis scandalisé ! Honte à Tf1

    En ce moment trop de choses négatives et souvent démagogiques sont écrites ou racontées sur la Bastide Saint-Louis. En qualité de défenseur du patrimoine de Carcassonne, je ne peux laisser passer cela sans réagir. Rassurez-vous, il n’est pas question en cette période électorale de sortir du cadre dans lequel j’entends bien rester sur ce blog. Toutefois, la manipulation télévisuelle de mercredi soir dernier sur un journal de grand audience, m’amène à réagir pour rappeler que nous avons l’un des plus grands centre historique du sud de la France. Notre Bastide Saint-Louis s’étend sur 36 hectares intra-muros, c’est-à-dire à l’intérieur de ses anciens remparts. Se servir de l’exposition de problèmes purement politiques autour de la supposée désertification des centre-ville, en détruisant au passage les qualités historiques et patrimoniales, c’est du suicide. Je dis que tous les coups ne sont pas bons, quand il s’agit de faire peser sur le tourisme de cette ville une grave menace en commandant un tel reportage à dix jours d’un scrutin. Ceux qui dénigrent actuellement la Bastide porteront une lourde responsabilité ; celle d’avoir fait fuir un tourisme déjà menacé par le terrorisme et maintenant, un virus chinois. Carcassonne a besoin d’une belle exposition médiatique ; le monde entier regarde cette ville Patrimoine mondial de l’humanité. Or, jouer sur les peurs pour tenter de faire gagner une élection par le truchement d’un reportage téléguidé avec des témoins bien choisis depuis Carcassonne, c’est non seulement démagogique mais cela détruit l’image de la ville. Si seulement cela avait été vu que par des Carcassonnais… Non pas, le journal de Tf1 ce sont des millions de téléspectateurs chaque soir. J’espère que vous comprendrez quel a été mon écœurement mercredi soir dernier lorsque j’ai vu ce reportage uniquement à charge et déséquilibré contre notre ville. Aucun trait positif n’a été retenu, contrairement à un journalisme qui hier pouvait compter sur de vrais professionnels. Dix secondes à peine pour montrer la place Carnot avec ses façades, c’est bien peu. Que les journalistes mondains parisiens regardent d'abord leur ville qui n'est pas bien reluisante ni propre, avant de donner des leçons chez nous.

    Vivat ! Semper vivat ! Carcassona !

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    © Tous droits réservés / Musique et patrimoine / 2020

  • La fête de la mort du roi Louis XVI à Carcassonne

    Un de mes amis Carcassonnais, fervent monarchiste, s’était mis en tête avec la bénédiction de la Maison de France et l’assentiment du curé desservant la basilique St-Nazaire, de faire célébrer une messe pour le repos de l’âme de Louis XVI chaque 21 janvier. C’est en effet le jour où le dernier roi de France perdit la vie sur l’échafaud, place de la Révolution à Paris. Cet ami dont je connais parfaitement les bons sentiments de paix et de piété, parvint à ses fins et jusqu’à présent, nul trouble à l’ordre public ne vint déranger cet évènement suivi par une poignée de fidèles. Le 21 janvier dernier, la célébration prit un tournant différent hors les murs de la basilique St-Nazaire. Quelques militants politiques de l’Action française venus de Toulouse - mouvement nationaliste, monarchiste et profondément anti-républicain fondé par Charles Maurras - arboraient  sur le parvis des bannières à la gloire de leur mouvement. Un peu plus loin, une autre poignée de jeunes antifascistes de l’extrême gauche - tout aussi démocrates - s’était donnée rendez-vous afin de manifester leur contestation. Que croyez-vous qu’il advint ? L’affaire tourna au pugilat sur la place Marcou entre les deux factions rivales. Au passage, sur la place la plus républicaine de Carcassonne ! Marcou dut sans doute faire un tour complet dans sa tombe… Les journaux locaux relayés par la presse nationale se firent écho de ces troubles qui déjà s’étaient produits à St-Etienne l’an dernier. La République laissa faire...

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    Le 21 janvier 1795, la municipalité de Carcassonne fêtait l’Anniversaire de "la juste punition du dernier roi des français", selon les termes de la loi. Tous les habitants étaient invités à célébrer la Liberté et la République. 

    « Nous étant rendus dans la grande salle de la maison commune pour célébrer l’anniversaire de la juste punition du dernier roi des français, époque à jamais mémorable ou un peuple libre s’est affranchi de la Tyrannie, après avoir été annoncé par la proclamation faite publiée et affichée le 30 nivôse dernier contenant invitation à toutes les autorités constituées, tant civiles que militaires, les fonctionnaires publics, les employés dans les administrations, la gendarmerie nationale, la compagnie des vétérans, la colonne mobile, les notaires publics, les instituteurs de la jeunesse, les professeurs des écoles centrales et leurs élèves, les membres du jury d’instruction, les musiciens et amateurs et tout les citoyens des deux sexes.

    Un grand nombre des invités et une prodigieuse quantité de citoyens s’étant assemblés dans la maison commune. Il aurait été fait lecture à haute voix de la loi du 23 nivôse dernier, après laquelle lecture nous nous serions rendus avec tout le cortège sur la place de la Liberté où il a été fait plusieurs décharges d’artillerie, chanté des hymnes analogues avec la musique instrumentale.

    En sorte que l’anniversaire a été célébré par acclamation conformément à la loi du 18 floréal an II de la loi du 23 nivôse an IV et à l’arrêté de l’administration centrale du département  de l’Aude du 30 nivôse dernier. »

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    © L'Indépendant

    Le 21 janvier 2020 à la Cité

    Le 21 janvier 2020, où était la République pour permettre que l’on conteste ses valeurs ?

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  • La taverne des besogneux à l'épreuve de la vertu

    Chers lecteurs,

    Je voudrais remercier les personnes - toujours les mêmes - qui de temps en temps laissent en commentaire un mot gentil et d’encouragement à l’adresse de votre serviteur. Je ne doute pas que dans la conscience des autres - les silencieux - se manifeste parfois une pensée de considération ou d’estime pour l’ensemble du travail accompli sur ce blog. J’ai longtemps essayé de comprendre les raisons pour lesquelles les historiens, les sociétés savantes  ou encore peut être des universitaires s’abstiennent de commenter alors même qu’ils pourraient apporter des éléments complémentaires aux sujets. La seule réponse que j’ai pu me figurer c’est leur timidité, leur humilité ou la peur que leur signature ne devienne un objet ostentatoire. Alors, je dis à tous ces vertueux de la conférence et de la thèse : Osez ! 

    Hélas, nous ne pouvons vous garantir ici, une coupe de blanquette accompagnée de petits fours autour d’une compagnie de notabilités ou de vedettes à photographier. Celles que nous vous présentons ne sont plus de ce monde, mais nous les tirons du fond de l’oubli afin que vous puissiez les rencontrer. Dans vos prochains écrits, vous ne manquerez sans doute pas à la lecture de nos modestes productions, de vous en faire de grands amis. Tirez donc une santé en leur mémoire dans vos cénacles parfumées où l’on se pâme de gloire la boutonnière en fleur et la rosette au revers de la veste. Ici, c’est la taverne des besogneux qui, à défaut de gloire, s’enorgueillissent du savoir qu’ils reçoivent, avec le mérite des pauvres. Les classes laborieuses doivent être vertueuses, sinon qu’est-ce qu’il leur reste ? Eh ! bien, c’est cette vertu qui libère les esprits étroits dans lesquels, le sectarisme plonge dans les ténèbres les partisans de la culture entre soi. L’étude historique mérite autre chose que son embrigadement dans une chapelle politique, une caste idéologique ou encore, une miséricordieuse bénédiction religieuse. La vérité se regarde par le prisme subjectif de notre conscience, dépouillée des dogmes.

    Martial Andrieu