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Carton rouge - Page 2

  • Archéologie : notre histoire mise à mal ?

    Des tranchées ont été creusées récemment dans le parking de Notre-Dame-de-l'Abbaye par l'INRAP. Elles ont mis au jour un certain nombre d'informations sur la valeur historique de ce site antique. C'est par ailleurs ici que passait la Via Aquitania, depuis la rue Trivalle jusqu'à Berriac. On en voyait encore les traces au XVIIe siècle. Un cimetière se trouve également au nord du terrain, confrontant avec l'avenue du général Leclerc.

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    Ce n'est pas un hasard si l'évêché a entrepris de faire appel à l'INRAP. Il en a l'obligation avant toute cession du terrain qu'il pourrait vendre prochainement à un promoteur. Nous prions pour que ces vestiges puissent être valorisés ; ils sont d'une grande importance pour l'histoire de notre ville. Pour l'instant, le silence de l'autorité épiscopale laisse penser qu'en matière de finance, on n'en a rien à faire d'un site antique. La ville de Carcassonne ne s'inquiète guère.

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    À un kilomètre de là, le bailleur social ALOGEA avec le concours des collectivités territoriales, va faire bâtir une Maison de santé et des logements HLM dans la rue du Palais. C'est curieux qu'à 100 mètres des anciens remparts de la Ville Basse, aucun fouille préventive n'ait été prévue. Les engins de chantier retournent la terre et creusent pour les prochains terrassements. A priori, aucune prescription archéologique.

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    Ils ont excavé du sol un énorme bloc de roche, sans que l'on puisse dire d'où il provient. Est-ce un vulgaire roc de pierre, ou bien un vestige gallo-romain ? A Carcassonne, déjà assassinée par le passé du point de vue archéologique, le massacre de notre histoire se poursuit dans la lâcheté la plus complète.

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    Voici donc le bâtiment qui sortira de terre entre une école classée Art-Déco (Jean Jaurès) et un Palais de Justice de style néo-classique. Ne parlons même pas de l'architecture du quartier du Palais, milieu XIXe siècle. Au bord de la mer, ce bâtiment aurait été parfait.

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    © Tous droits réservés / Musique et patrimoine / 2024

  • Nous sommes la risée de la France entière !

    Ils nous avaient presque tout fait... Enfin ! Nous étions en droit de le penser avec Jacques Offenback, La rue des Pyrénnées, Paul Vaillant (couturier), Hyacinthe Chartran ou encore Pierre Germain (Orfèvre). Ils avaient laissé, malgré nos signalements, les erreurs à la rue du Marquis de Lafayette ; certainement un noble des Galeries parisiennes. Jusqu'ici nous avions tellement pris l'habitude que nous avions ri entre Carcassonnais. On ne s'attendait pas à ce qu'ils deviennent champion de France de la spécialité, même s'ils s'étaient beaucoup entraînés.

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    Or, hier... Un carcassonnais a eu la vista, comme on dit. La ville venait de placer des panneaux tous neufs dans sa rue pour changer les anciens : Le célèbre physicien Pierre Curry, ainsi orthographié. Dépêchés sur place, les journalistes de France 3 Occitanie ne manquèrent pas de relever l'erreur. A 16h, le cabinet du maire indiquait qu'il allait vérifier. Mais vérifier, quoi ? En fin de journée les quatre panneaux étaient enlevés.

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    Le Figaro, 25 février 2024

    Depuis ce matin, la nouvelle se répand comme une traînée de poudre. Le Figaro, BFM TV, France Info, La dépêche, Le Parisien, Sud Ouest. Tous ces journaux font une belle publicité à notre Carcassonne, patrimoine mondial UNESCO. Ville d'Art et d'Histoire !

    Qui vérifie la pose des plaques dans cette ville ?

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  • Commerces en Bastide St-Louis : La réalité dépasse l'affliction.

    Lors d’une interview accordée à une équipe de Tf1, Monsieur le maire de Carcassonne avait eu l’air embarrassé. C’était quelques jours avant les élections municipales 2020. Dans son bureau, il avait répondu au journaliste sur la question de savoir si l’ouverture de Rocadest n’allait pas mette à mal les commerces du centre-ville : « En contrepartie, le promoteur s’est engagé à implanter des enseignes en centre-ville. » Surenchérissant sur sa question, l’interviewer demanda s’il s’y était engagé par écrit. Monsieur le maire sembla acculé par cette riposte à laquelle il ne s’attendait visiblement pas : « Non, mais nous lui faisons confiance. » Qui pouvait raisonnablement croire à cela ? C’est bien connu ; les promoteurs commerciaux sont de grands philanthropes qui n’ont qu’une parole. 

    Il faut toutefois rendre grâce à M. Ferrandis, la situation de désertification commerciale de la Bastide Saint-Louis ne saurait lui être entièrement imputée. Le malade agonisait déjà avant que son projet de centre commercial ne sorte de terre. D’autres, comme le Carrefour de la zone du Pont Rouge et Géant Salvaza à la Ferraudière avaient déjà siphonné les enseignes du centre-ville. Citons pour l’exemple : Célio, Maison du monde, Jeff de Bruges, Blue Box, Jennyfer, Yves Rocher, Jules, Beauty Success. Les locaux des cinq premiers cités n’ont toujours pas été remplacés dans la rue Georges Clémenceau. Cela fait déjà quelques lunes que leur rideau ne s’est plus levé.

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    Nos chers disparus

    Là encore, le promoteur de la zone du Pont rouge s’était engagé oralement à envoyer des enseignes en centre-ville. Il a tenu en partie parole, mais d’une manière si minime que le bénéfice est impalpable. Après avoir acquis l’ancien hôtel particulier Rech de Pennautier aux enchères à bon marché, on dit dans la presse qu’il allait y faire de grands travaux. Dony a fermé. Un grand magasin de décoration l’a remplacé. Entre temps, le promoteur a rapidement et fort bien revendu, dit-on, son bien. Le nouveau propriétaire ne s’empresse guère de réaliser les travaux promis à la ville par son vendeur. La façade conserve encore visible sous la couche de peinture, comme un cache misère, le nom de Dony.

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    Nos chers disparus

    Si nous considérons la fermeture de ces commerces en Bastide, il faut aussi noter l’ouverture de nouvelles enseignes à la Ferraudière et au Pont rouge qui auraient pu s’y installer. Quarante-cinq exactement pour cette dernière zone : Colombus Café, Burger King, Action, etc. Sans compter que pour l’enseigne « H et M » qui attire une jeunesse conséquente vers ce magasin, on aurait pu vendre les halles à la volaille en Bastide. La ville a préféré la conserver dans son giron. C’est vrai qu’une fois l’année, il y a le salon du Playmobil, de Stars Wars, des animaux de compagnie. . Si l’on se tourne vers la Ferraudière, nous ferons parfaitement le même constat.

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    Nos chers disparus

    Fallait-il une autre grande surface à la sortie Est de Carcassonne, quand les précédentes avaient déjà bien ponctionné le centre-ville ? La réponse tombe sous le sens. Surtout, lorsque le promoteur dans son intérêt fait la tournée des commerçants pour les inciter à déménager chez lui. Adieu donc Mango, Orange, SFR et bien d’autres, s’il en reste, dans quelques temps. A force de se faire tondre, la Bastide n’aura même plus un seul coiffeur.

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    Nos chers disparus

    La ville riposte : Reconquête Bastide, cela s’appelle. Vous allez voir ce que vous allez voir… En 2014, il y a eu Madame Maurette, dont a oublié le passage au conseil municipal, tant son efficacité fut discrète. Elle nous avait promis la fin des grandes enseignes en ville, mais leur remplacement par de l’artisanat de qualité. La première prophétie, nous aurions pu l’imaginer. Quant à la seconde, elle ne fut qu’un feu de paille de communication. Quelques enseignes se sont tout de même installées : Comptoir de Mathilde, Courir, Jott. Trop peu. Le solde demeure négatif car d'autres ont fermé entre temps. Riche idée d'avoir laissé l'ancien café Continental à la Banque de France. Un emplacement de choix a une administration sans attrait commercial sur un axe de traffic touristique.

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    Isabelle Chésa a bien essayé d’égayer la Bastide avec l’opération des façades rénovées ; on lui concède le succès de son idée. Sauf dans la rue Clemenceau, la plus commerçante. Dommage ! Toutefois, force est de constater que cela n’a pas endigué les départs, ni favorisé les arrivées de nouvelles enseignes. On a mis du sparadrap sur la gangrène. La mairie finance l’installation d’indépendants qui ne tiennent que trois ans, au mieux, avant de fermer boutique. Et la taxe sur les locaux commerciaux vacants ? Le prestidigitateur fait illusion pendant un temps. Le temps d’une annonce ronflante émise par le service communication de la ville sur papier glacé. Qui trompe t-elle ? Certainement pas les Carcassonnais devant les sandwichs orientaux, les vapoteurs, les CBD, les jeux de hache. Tout un univers prompt à faire revenir le chaland en Bastide.

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    Fallait-il refaire la place Carnot en propriété en 2020 ?

    Question à un million d’euros. Depuis combien de temps, le pavage de la principale rue commerçante de la ville n’a t-elle pas été refait en totalité ? Nous allons vous le dire : 1992. Pour ce prix, on a refait la place Carnot qui pouvait attendre et déplacé son marché sur le boulevard Roumens. Encore une idée qui pousse le client à l’extérieur de la Bastide, le seul jour où elle l’attire loin des zones commerciales. Là-bas, on peut s’y garer gratuitement sans prendre le risque d’un papier vert sur le pare-brise pour dépassement d’horaire. Doit-on évoquer le sentiment d’insécurité en Bastide, récemment gangrené par les trafics de drogue dans les rues adjacentes ? Le commissariat vient d'être déplacé à trois kilomètres du centre-ville.

    Franchement, nous aimerions écrire autre chose. Que je l’aime cette ville pour détester ce qu’elle est devenue. Espérons une prise de conscience, mais n’est-il pas déjà trop trop tard ?

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