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Carton rouge - Page 8

  • "Les bourdes de Carcassonne": une spécialité bien locale...

    Connaissez-vous "les bourdes de Carcassonne" ? Nous ne vous en donnerons pas ici la recette car nous n'en disposons pas ; seuls les grands maîtres confiseurs de l'Aude la gardent précieusement entre leurs mains expertes.

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    Détourné d'une image empruntée à studionegre.com

    Comprenez-les ! Il s'agit d'un savoir faire de plusieurs décennies issu d'une transmission essentiellement orale. "Les bourdes de Carcassonne" ne se vendent pas ; elles s'émancipent avec l'argent public.

    Concours de la Bourde d'or

    Prix "Hors catégorie"

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    En bordure de la rivière Aude et en dessous du quartier des Capucins, s'est construit tout récemment dans une zone jamais épargnée par les caprices de la crue de l'Aude, une résidence H.L.M. Nous n'allons pas citer le maître confiseur - grand bailleur social devant l'éternel - afin qu'on ne puisse pas nous accuser de partialité dans l'attribution des prix. Sur cette grande parcelle se trouvaient les terrains Delteil, c'est ainsi qu'on les nommait. En effet, l'ancien propriétaire y faisait du maraîchage pour sa clinique du Bastion. Ses héritiers vendirent ensuite les terrains à la ville de Carcassonne jusqu'à ce que celle-ci décide de s'en dessaisir. Ainsi en allait-il des terrains d'Emile Delteil, chirurgien bien connu à Carcassonne, patron d'une clinique et accessoirement "Capitaine Simoun" dans la Résistance. Une fois la résidence édifiée, il fallut bien lui donner un nom. Nos confiseurs exprimèrent alors tout leur talent, car ils choisirent bien le nom d'un Delteil pour rappeler sans doute l'histoire du lieu. Le problème c'est qu'ils ne prirent pas le bon... La résidence porte celui de Joseph Delteil, le célèbre poète de Pieusse. 

    Prix du public

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    © Claude Boyer / L'Indépendant

    Il y a bientôt un an la Halle aux sports, construite elle aussi sur les terrains d'Emile Delteil, était inaugurée en grandes pompes. Quelques mois auparavant, l'exécutif de la confiserie du Conseil départemental avait lancé une consultation auprès des écoles de la ville afin d'attribuer un nom à ce nouveau gymnase. On leur demanda de choisir entre quatre sportives dont aucune n'avait d'attaches à Carcassonne. J'avais à cette époque montré ma désapprobation sur ce blog et sur Facebook que l'on ne choisisse pas des personnalités féminines de notre ville. J'avais avancé le nom de Madame Eychenne qui s'était dépensé sans compter pour la Carcassonnaise gymnastique. On balaya d'un revers de main cette proposition. La Halle sport porte donc le nom de Nicole Abar, footballeuse toulousaine et militante féministe. Nos maîtres confiseurs, sans doute chagrinés par le couac né sur les réseaux sociaux, décidèrent in-extremis de donner finalement le nom de salle à Annette Eychenne. Votre serviteur peut légitiment s'en féliciter, surtout qu'il en est - mais on s'en gardera de la dire - le précurseur.

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    © Claude Boyer / L'Indépendant

    Pourquoi donc, me direz-vous, faudrait-il donner le prix du public à cette bourde ? J'y viens... D'après une source bien informée, Madame Eychenne aurait été invitée à l'inauguration par un bristol envoyé trois jours seulement avant l'évènement. Prévenue trop tard, elle se serait trouvée en voyage ce jour-là et n'aurait donc pas pu s'y rendre. Effectivement, je l'ai cherchée en vain sur les photographies officielles publiées sur le site du Conseil des maîtres confiseurs du département.

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  • La préfecture de l'Aude donne elle aussi sa liste des 23 sélectionnés...

    Après Didier Deschamps la semaine dernière, on apprend hier dans la presse locale que la Préfecture de l'Aude a elle aussi dressé une liste de 23 sélectionnés. Rassurez-vous, il ne s'agit pas là d'un stage préliminaire avant une grande compétition. Tout simplement d'attribuer vingt-trois portraits d'illustres Audois, à la galerie précédent l'entrée vers le bureau du préfet. L'affaire fut tellement sérieuse et secrète qu'il nous est impossible de dire le noms des personnes ayant finalisé la sélection. La chose est maintenant entendue, les plus grands illustres du département siègent à la préfecture. Enfin, d'après ceux qui les ont choisis...

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    Dame Carcas

    Ermessande de Carcassonne

    Ramon de Miraval

    Jean-François de la Rocque de Roberval

    Françoise de Cézelly

    Nicolas Pavillon

    Pierre Louis Reich de Pennautier

    Marie-Claire de Catellan

    Jacques Gamelin

    Fabre d'Eglantine

    Dominique Ramel-Nogaret

    André Chénier

    Armand Barbès

    Achille Mir

    Charles Cros

    Marcellin Albert

    Ernest Ferroul

    Marie Petiet

    Paul Sabatier

    Albert Sarraut

    Joe Bousquet

    Charles Trenet

    Raymond Courrière

     On va nous dire qu'il était très difficile de dresser une liste avec si peu de noms. Certes... Mais pourquoi s'est-on arrêté à vingt-trois ? Peut-être est-ce le nombre de cantons de l'Aude. Non, ils sont trente-cinq !   D'après le préfet : "Nous l'avons voulu équilibré sur le plan des territoires, des époques. Nous avons souhaité aussi qu'il y ait des femmes."  Malgré cela, il n'y a pas de représentante féminine pour le XXe siècle et on est loin de la parité.

    Le parterre d'invités était essentiellement du paysage politique départemental ; il ont dû être comblés. C'est bien là que le bât blesse... Il n'y a que d'anciens militants socialistes dans cette liste politique : Armand Barbès, Albert Sarraut, Ernest Ferroul, Achille Mir, Marcellin Albert et Raymond Courrière. Où est donc l'équilibre que l'on nous vend ? Fallait-il absolument mettre les deux fers de lance de la contestation du midi viticole de 1907, quand un seul aurait suffit à dégager une autre place ? Albert Sarraut, député Radical-Socialiste de l'Aude, ayant voté en 1940 les pleins pouvoirs au maréchal Pétain avait-il sa place, quand aucun Résistant comme Jean Bringer ne figure dans cette liste ? Et Raymond Courrière... On aurait plus apprécié d'y voir le socialiste Francis Vals, député-maire de Narbone et Président du Comité départemental de Libération. Un vrai Résistant, qui plus est, issu d'une famille modeste ! Ou encore, Vitalis Cros, préfet et ancien maire de Villeneuve-Minervois, d'obédience gaulliste. Et pourquoi pas Raymond Chésa, premier député européen de l'Aude ? Pourquoi pas le communiste Félix Roquefort, député de l'Aude et Résistant ?

    Pour le côté historique, on aura choisi une héroïne qui n'a jamais existé : Dame Carcas. En revanche, toujours pas de place dans notre histoire pour le jeune Raymond-Roger Trencavel qui lutta contre Simon de Montfort, à l'intérieur de la Cité. Doit-on évoquer l'absence des compositeurs de musique, comme le Narbonnais Joseph Cassanéa de Mondonville ou le Carcassonnais, Paul Lacombe ? Ce dernier, membre de l'Institut de France et co-fondateur de la Société Nationale de Musique en 1871 avec Bizet et Massenet. Quant au milieu sportif... Il brille par son absence.

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  • Il n'est pas bon d'avoir raison trop tôt...

    "Un bon croquis vaut mieux qu'un long discours" aurait dit Napoléon 1er. S'il avait disposé à son époque de la photographie, peut-être alors l'issue de la bataille de Waterloo en eut été changée. A l'évocation de certaines batailles dont je fus à une époque pas si lointaine en tête de proue, l'histoire me revoie très souvent à la figure l'expression suivante : "Il n'est jamais bon d'avoir raison trop tôt !". Diable, mais pourquoi n'écoute t-on pas ceux qui comme "le petit Caporal", ont toujours eu un temps d'avance sur les évènements ? Eh ! bien, mes amis je vous le dis, ce qu'il manque à nos décideurs c'est le réflexe de l'anticipation. Sans avoir l'outrecuidance de vouloir me hisser au rang des visionnaires de l'histoire, reconnaissons simplement qu'à la lecture de ce qui suit, il n'est pas bon d'avoir raison trop tôt...

    La villa de la Gestapo

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    L'ancienne maison Ormières, au n°67 de l'avenue Roosevelt avait été le siège de la Gestapo de Carcassonne entre 1943 et 1944. Malgré le combat solitaire que j'ai mené pour la conserver à titre mémoriel, elle a été rasée en février 2015. Le propriétaire et bailleur social, Habitat Audois, y a construit à l'arrière du parc une résidence cubique dessinée par des architectes formés chez Légo. 

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    Cette demeure de la fin du XIXe siècle avait un aspect coquet donnant sur l'avenue. Sur prescription municipale, le service de l'urbanisme exigea que l'on conservât le mur d'entrée et son portail. 

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    La photographie ci-dessus fut prise à la fin de l'été dernier, mais je vous rassure... Aujourd'hui, rien n'a évolué depuis 2015. Si, quand même ! Le portail a été remplacé par une porte de chantier du plus bel effet et le terrain sur lequel se sont fait massacrés les Résistants est jonché d'herbes et de saletés. 

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    On nous avait dit que ce projet ne pouvait se réaliser qu'à condition d'abattre la villa, afin de faire un parking pour les véhicules et créer un accès de sortie vers l'avenue. La preuve par l'image que l'on vous a roulé dans la farine. Ce qui était nécessaire c'était la destruction à droite de la maison du gardien, qui servit de geôle pour la Gestapo. A gauche, là où s'élevait la villa, on n'a pas fait de parking et on a même conservé les arbres. Alors, pourquoi a t-on mis tant d'ardeur à raser l'ancienne résidence de la Gestapo ?

    La plaque des victimes civiles du 20 août 44 

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    Nous venons de vivre une tragédie qui a coûté la vie à quatre victimes innocentes. Un crime réalisé par une homme dont le bras armé est une idéologie de haine, d'intolérance et de soumission. Il y a bientôt 74 ans, c'est une autre idéologie mortifère qui faisait régner la terreur en France. L'histoire n'est qu'un éternel recommencement : 'L'Inquisition, la conquête espagnole, les campagnes napoléoniennes, la colonisation, etc. A chaque fois, on fait "devoir de mémoire"... Depuis sept ans, je signale à qui veut l'entendre que la plaque ci-dessus, risque de tomber faute de rivetage correct. Au numéro 41 de la rue Jean Bringer, un oublié de l'histoire a été tué par les nazis au cours de la Libération de Carcassonne. Ce Lacroix s'appellera demain sans doute Christian Medvès, Hervé Sosna ou Jean Mazières, tombés fortuitement par le bras armé d'une idéologie malfaisante. On leur élèvera, je l'espère, une plaque puis... le temps faisant son œuvre, on oubliera. Ou plutôt, ceux qui on en auront la charge y passeront devant avec indifférence. C'est ce qui s'est produit avec la plaque à Paul Lacroix récemment. Les services municipaux de l'habitat en relation avec les services du patrimoine de ville, ont fait procéder au ravalement de nombreuses façades en centre-ville. Que croyez-vous qu'il advint ? La plaque à cette victime civile n'a pas été remise en place. Cela fait maintenant un mois que je l'ai signalé et on la cherche toujours... Sans doute, comme l'urne des déportés du square Gambetta.

    La statue de Jeanne d'Arc

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    Voici la statue de Jeanne d'arc qui se trouvait sur l'actuel parvis de la cathédrale Saint-Michel. Après l'inauguration, on avait compris qu'elle n'y reviendrait pas. Je ne vous dis pas les courriers, les articles et les coups de téléphone que j'avais passés afin qu'on préserve la statue et la plaque apposée par les Lorrains en 1945. Honte aux responsables des Bâtiments de France !!! Ils ont posé la statue derrière le chevet de la cathédrale de cette façon depuis un mois et demi. 

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    Ces gens n'ont aucun respect pour l'histoire locale. 

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