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Carton rouge - Page 13

  • Enquête au coeur des trésors endormis de la Bibliothèque municipale de Carcassonne

     Le 30 avril 1999, l'excellent journaliste de la Dépêche, J-L Dubois-Chabert - jugé trop subversif culturellement parlant et mis au placard depuis - s'alarmait de l'état de conservation des incunables dans la Bibliothèque municipale de Carcassonne :

    "Autant de richesses dans un si petit périmètre, Carcassonne possède-là un patrimoine inestimable... mais fragile comme une promesse de campagne. Les conditions de conservation de ces ouvrages anciens sont loin d'être idéales." 

    Et pour terminer sur une note positive le constat dramatique d'ouvrages du XIIIe siècle conservés dans un bâtiment non climatisé dépassant en été le 25°, le journaliste concluait ainsi : "Vivement la médiathèque". Il y a donc 18 ans de cela et depuis des "progrès" ont été enregistrés pour l'ensemble des usagers.

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    Un désherbage dans une benne à ordure en 2010 en pleine rue de Verdun qui fit scandale, la bibliothèque municipale passant sous compétence de la Communauté d'agglomération, un projet de médiathèque de plusieurs milliers d'euros payé par les contribuables et jamais réalisé à ce jour, l'ensemble des collections transférées dans un pré-fabriqué à Montquier loué 10 000 € mensuels depuis 2010. Aujourd'hui, nous ne sommes pas prêts de voir cette médiathèque sortir de terre ; depuis six ans les collections sont tenues à l'écart des Carcassonnais à dix kilomètres de là. Alors, nous avons voulu savoir ce qu'il y a de précieux dans les collections de feu la Bibliothèque municipale.

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    Comme un symbole, on a découpé la plaque ci-dessus en deux. Ils n'ont conservé que "Musée des Beaux-arts". La bibliothèque ayant été virée de la rue de Verdun, on a transformé ses anciennes salles pour agrandir le musée en 2013. Agrandissement pour accueillir la collection de Cérès Franco qui n'a séjourné qu'un an à Carcassonne, puisque la nouvelle municipalité n'en a plus voulu. Elle se trouve désormais à Montolieu. 

    Aspect historique

     C'est en 1796 seulement, après la création de l'Ecole centrale de l'Aude que les dépôts réunis après 1790 furent envoyés à Carcassonne. Une salle du futur lycée les abrita. Un professeur de l'établissement fut désigné comme bibliothécaire. Aucun catalogue ne fut dressé. Le 5 mai 1804, la ville devint propriétaire de la bibliothèque de l'Ecole centrale et nomma un bibliothécaire pour 1200 francs annuels. Trouvant la charge trop lourde, elle supprima son salaire et la bibliothèque végéta. Des livres durent vendus, rendus à leurs propriétaires ou cédés à l'Evêché. En 1833, une commission de 12 membres choisis par le ministre de l'Intérieur sur 36 noms choisis par le maire fut chargée de conserver les collections de la Bibliothèque et de créer un Musée des Beaux-Arts. En fait, elle s'occupa en priorité du Musée et se soucia peu de la Bibliothèque. Elle sera fondée le 2 mars 1845 par un arrêté du préfet sous le nom d'une association : La Société des Arts et des Sciences de Carcassonne.

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    La Bibliothèque quitta le lycée et logea dans un appartement loué en ville. Avec la construction d'un nouveau Palais de justice, les locaux de l'ancien Présidial allaient accueillir en 1861 la vieille dame. On soigna le décor, puisque le fonds d'Etat fut disposé sur les boiseries qu'on avait apportées de Lagrasse en 1796.

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    © La dépêche / Roger Garcia

    Au fond, les boiseries de l'Abbaye de Lagrasse en 2010. En 2011, elles furent démontées pour créer une nouvelle salle du musée. Où sont-elles désormais ? Il serait dommage qu'un jour, un ignorant décide de les mettre à la décharge. On peut hélas s'attendre à tout... C'est donc à partir du milieu du XIXe siècle que la bibliothèque commença à recevoir des dons. C'est d'ailleurs une partie de ceux-ci qui se retrouvèrent dans la benne à ordure durant l'été 2010, d'après l'Académie des Arts et des Sciences de Carcassonne. En 1866, Charles de Fierville étudia un certain nombre de manuscrits ; par la suite, les bibliothèques constituèrent un catalogue.

    Les trésors de la Bibliothèque

    L'ancienne Bibliothèque municipale possède quelques oeuvres d'une grand valeur littéraire ou historique. Nous allons faire un peu le tour de ce trésor dont nous ignorons aujourd'hui la localisation. Il se dit qu'il aurait été transféré aux Archives départementales de l'Aude, mais tout ceci reste d'une grande opacité.

    Flamenca

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    © Association d'études du Catharisme

    Ce manuscrit du XIIIe siècle est unique ; il n'en existe pas de réplique. Il se compose de 140 feuillets dont le premier est pratiquement inexistant. Ce roman écrit en langue romane et en vers faisait partie de la bibliothèque de M. de Murat. A l'origine, sa couverture en bois avait disparu lorsqu'au XIXe siècle, elle fut remplacée par un marocain. C'est le joyau des deux littératures d'Oc et d'Oil car il offre un premier modèle du roman psychologique et de l'amour courtois. "Flamenca" qui n'avait pas de titre, trouva son nom grâce à M. Raynouard, Membre de l'Institut en 1834.

    Philomena

     "Gesta Caroli Magni ad Carcassonam et Narbonam et de aedificatione monasterii Crassensis, autore Philomena."

    En dehors de Carcassonne, il existe quatre autres versions de ce texte, toutes manuscrites conservées à : Bibliothèque Laurentienne (Florence), British Museum (Londres), Bibliothèque Nationale de France, Bibliothèque d'Aix-en-Provence. L'exemplaire de Carcassonne est également une copie provenant de l'Abbaye de Lagrasse avant la Révolution. Philomena rattache la fondation de l'abbaye de Lagrasse aux faits d'arme de Charlemagne et de Roland dans les guerres contre les Sarrasins.

    Ouvrages religieux

    Missel à l'usage de l'église de Carcassonne daté de 1472, comprenant 339 feuillets avec initiales et pages ornées. cet ouvrage est relié en bois recouvert de cuir, avec ornements à froid et restes d'un fermoir en laiton. La reliure fut restaurée en 1966.

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    Office de la vierge Marie qui fut la propriété au XVIe siècle d'un marchand de Laure-Minervois. Les notices sont écrites en Roman.

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    Le roi David en prière, issu d'un psautier acquis par la Société des Arts et des Sciences de Carcassonne au XIXe siècle.

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    Salluste (XVe siècle) de 178 feuillets en parchemin. Ci-dessus, la Conjuration de Catalina.

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    Quintilien forme un ouvrage volumineux, un manuscrit de 246 feuillets en parchemin du XVe siècle, en écriture italienne avec des initiales ornées. Au feuillet d'incipit, on voit une note de M. de Murat (ancien propriétaire) qui précise que les notes marginales et les corrections sont de la main du cardinal Jouffroy. Il se le serait procuré en Italie et le lut à Rome en 1454. D'après M. de Fierville, cet ouvrage provient de l'abbaye de Cluny à laquelle le cardinal donna la moitié de ses biens.

    Les lettres de Napoléon 1er

    En 1869, le Carcassonnais Cornet, gendre du baron Peyrusse, donna à la ville, pour remplir le voeu de son beau père décédé neuf ans plus tôt, plus de 400 pièces concernant entre autres la comptabilité des administrations diverses de l'île d'Elbe pendant le séjour de l'Empereur, la comptabilité du payeur pendant les campagnes de 1809 à 1814, la comptabilité du quartier impérial pendant les Cent jours.

    Le registre de correspondance et d'ordres dictés directement par Napoléon à son secrétaire à l'île d'Elbe avait disparu à Paris pendant l'incendie de la Commune. Or, il existe à Carcassonne une copie de ce registre dans son intégralité, puisque Cornet-Peyrusse qui avait pour désir de composer une histoire du séjour de Napoléon à l'île d'Elbe obtint l'autorisation de le copier.

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    © A.A.V.C

    Le baron Peyrusse. Daguerréotype conservé au Musée des Beaux-arts de Carcassonne et retrouvé grâce à Alain Pignon dans les réserves.

    Les papiers du baron Peyrusse contiennent le "Grand livre des Recettes et des dépenses de l'île d'Elbe". Il fut exposé en 1969 au Grand Palais pour commémorer le second anniversaire de la naissance de Napoléon Bonaparte. On y trouve aussi une copie du journal de Sir Neil Campbell qui, chargé par le vicomte de Castlereagh d'installer Napoléon à l'île d'Elbe, resta auprès de lui à sa demande. Il y a également un certain nombre de rapports à l'Empereur, au général Drouot, au maréchal Bertrand, presque tous annotés par Napoléon.

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    Ordre manuscrit de Napoléon au Baron Peyrusse

    (7 juin 1815)

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    Si l'on ajoute à cela les archives d'André Pons dit Pons de l'Hérault (1772-1858), la Bibliothèque municipale possédait sur les dernières années de l'Empire un ensemble de documents de premier ordre dont beaucoup sont inédits. Tout ceci appartenait aux Carcassonnais et a été accaparé au profit de la Communauté d'Agglomération avec le succès que nous connaissons.

    Les archives des loges maçonniques

    Il existe une liasse de documents sur les comptes-rendus des délibérations de plusieurs loges maçonniques de Carcassonne entre 1761 et 1819 et des rituels. Après 1743, la loge au 18° des Commandeurs du Temple de la Parfaite Vérité se réunissait dans un appartement de l'Hôtel Carbou, situé à l'angles des rues de la République et Jules Sauzède. Un pièce avait été aménagée en temple. D'autres manuscrits proviennent du peintre Jacques Gamelin fils, dont le père avait décoré une loge sous la clinique Delteil (aujourd'hui, maison de retraite Montmorency). Gamelin appartenait à "La parfaite amitié et des Commandeurs du Temple Réunis" à l'Orient de Carcassonne.

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    Les murs peints par Gamelin fils

    Un ouvrage fort rare complète la collection. Son auteur est Louis-François de la Tierce (1699-1782). "La tierce". Histoire, obligations et statuts de la très Vénérable Confraternité des Francs-Maçons, tirés de leurs archives et conformes aux traditions les plus anciennes : approuvés de toutes les Grandes Loges et mis au jour pour l'usage commun des Loges répandues sur la surface de la terre. (1742)

    Les Lettres d'André Chénier

    Il n'existe dans le monde qu'un très petit nombre d'écrits autographes d'André Chénier. La Bibliothèque de Carcassonne en possédait 15, rédigés entre 1789 et 1794, pendant la tourmente révolutionnaire. Elles sont entrées en 1880 et 1892 par la famille du poète révolutionnaire. 

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    Lettre du 10 janvier 1790 de Londres, adressée à son père

    M. Descadeillas - ancien conservateur de la Bibliothèque - note : "Nombre de pièces ou d'ouvrages de Marie-Joseph Chénier en édition originale sont également réunis aux manuscrits parmi lesquels on voit des liasses de correspondance qu'on n'a pratiquement pas étudiées. Il s'agit de la correspondance de M. et Mme Gabriel Chénier : 2500 autographes, disent les catalogues. On y lit les noms de descendants des grandes familles de l'Empire, de personnages de la haute administration et de la politique, aussi quelques lettres inédites de Sainte-Beuve que M. Guiraud Venzac releva en 1956."

    Toutes ces pièces manuscrites et tous ces ouvrages ont figuré à l'exposition Chénier, à la Bibliothèque Nationale en décembre 1962.

    Les Lettres de compositeurs du XIXe siècle

    Le fonds Paul Lacombe (1837-1927) recense plus d'une centaine de lettres manuscrites qui lui avaient été adressées par ses amis compositeurs durant sa vie : Bizet, Massenet, Fauré, Chabrier, etc...

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    Ainsi que les partitions manuscrites et dédicacées par le maître Carcassonnais.

    René Descartes 

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    Ajouté et signé de la main de René Descartes, les Principes de philosophie (1644) font aussi partie du fonds de l'ancienne Bibliothèque municipale.

    "F. Ogier acris judicii Senatori censendo proponit" Des Cartes.

    Les incunables

    Au total, la Bibliothèque conserverait 37 incunables en 50 volumes dont :

    La Bibla sacra latina de Nicolas de Lyre (circa 1488)

    Lettres à Lucilius de Sénèque (1475)

    Aeneas Sylvius (1473)

    etc...

    Sources

    La bibliothèque municipale / R. Descadeillas / 1970

    Catalogue collectif de France / BNF

    http://ccfr.bnf.fr/portailccfr/jsp/ccfr/sitemap/ead_sitemap_view.jsp?record=eadcgm%3AEADC%3AD19190589

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  • La dyslexie des transcripteurs du cadastre Carcassonnais

    Nous pourrions continuer à nous amuser autour des plaques de rues de cette bonne ville de Carcassonne, tant les coquilles sont nombreuses et variées. Pour s'en dédouaner chaque nouvelle municipalité qui a eu à affronter la critique a cherché à botter en touche : "Ce n'est pas nous, c'était déjà là avant". Comme chaque enfant pris le doigt dans le pot de confiture... Sauf que là, il ne s'agit pas d'enfantillages mais de respect pour les personnages de l'histoire de France, auxquels on doit rendre l'hommage qu'ils méritent. Dans un article publié hier, un journal local relate la communication de la mairie selon laquelle l'ensemble des erreurs va être corrigé. Reprenant le sempiternel refrain "elles étaient là, avant nous", le responsable explique qu'une commission extra-municipale d'historiens et de passionnés, va être mise en place pour pallier désormais à toutes ces erreurs. Là, on voudrait bien sourire mais cette personne ignore que cette commission existe déjà - sûrement parce qu'elle ne se réunit jamais. Sous la municipalité précédente, Madame Martinez - 1ère adjointe - présidait ce cénacle chargé d'attribuer les nouveaux noms de rues et d'en modifier les erreurs. On comptait déjà dans ses rangs MM. Marquié et Bonnet - deux érudits incontestés. Il semblerait que l'efficacité des réunions n'ait pas permis de transformer sur le terrain, les bourdes inscrites sur les panneaux. Pourquoi ? La réponse se trouve dans l'article d'hier. Le responsable explique que c'est le service technique - pas le service culturel, ni du patrimoine - qui s'occupe des modifications et des remplacements des plaques. Autant demander à mon boucher de faire vêler les vaches ! Je rappelle que est "Carcassonne, ville d'art et d'histoire" et "Patrimoine mondial". Ajouterions- nous le label "Ville d'improvisations" ?

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    Les services municipaux font plus de shopping dans les Galeries Lafayette, que d'histoire avec le Marquis de la Fayette. Quant à la particule, elle ne prend jamais de majuscule. 

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    Jacques Offenbach devenu subitement suédois fait un come-back, mais c'est loin d'être comme Bach. Dans cette rue, j'avais fait changer les plaques en 2012. Une seule résiste encore, juste pour se démarquer ou pour rappeler le peu de sérieux de nos communaux.

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    Je me suis amusé à faire le tour du quartier - je suis taquin. A des endroits, la rue Beethoven est seulement indiquée par des numéros. Je croyais que c'était les numéros de ses symphonies... Non, c'est pour faciliter la vie du facteur.

    Le cadastre

    Au service du cadastre Carcassonnais, on doit recevoir la charge en héritage depuis des décennies. Comment expliquer alors qu'ils soient tous atteints par une dyslexie aigüe ? Nous avons observé que de très nombreux noms de quartiers ont été modifiés en dépit de toute recherche historique. Cela ne tient qu'à une lettre, mais qui change radicalement l'histoire locale. Plaignons les chercheurs lorsqu'ils doivent analyser et confronter les plans anciens avec ceux d'aujourd'hui...

    Quelques exemples

    La FerraNdière est devenue La FerraUdière

    (Zone du côté de Salvaza)

    CucurLis est devenu CucurNis

    (Route de Toulouse)

    Le domaine de MoUreau devient MoReau

    (Route de Berriac)

    St-Jean de BrucaFel devient St-Jean de BrucaTel

    (A Grazailles)

    Le chemin de MaleLait devient MaTelait

    (A Villalbe)

    GrazailleS devient Grazaille

    Le GPS

    Autre inconvénient - non sans conséquences - les GPS perdent la boussole. Par exemple, à Villalbe... La rue Joseph Comes (1893-1979) - un ancien conseiller municipal du hameau - prend le prénom de Jean. Pourquoi ? Sur la plaque, il est inscrit J. Comes. La ville ne savait plus si c'était Jean, Joseph ou peut-être encore Josabeth. Au petit bonheur, on a opté par Jean. Manqué ! 

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  • Carcassonnais, vous n'avez pas honte ?

    C'est un choc, un véritable sentiment d'horreur ! Le poids des mots, le choc des photos ; pour reprendre le slogan du plus connu des magazines de reportages. Comment a t-on pu laisser faire cela dans une ville comme Carcassonne dont le nom historique résonne de l'orient à l'occident ? On vous aura parlé sans doute de ces prédateurs immobiliers étrangers sans foi, ni loi, connus pour avoir pillés nos châteaux.

    Vous a t-on expliqué que dans notre ville, on a laissé faire les mêmes pratiques ? Là, à deux pas de la place Carnot et du centre historique que l'on appelle La bastide Saint-Louis... Oui, nous sommes coupables de ne pas nous y être intéressés, comme tous ceux ayant eu en charge cette ville qui, à des degrés divers, auront fermé les yeux sur ce saccage. Mais bon sang, à qui profite le crime ? Car, on n'en est pas ici à un coup d'essai; on pourrait d'ailleurs dresser la liste exhaustive des bâtiments historiques laissés à l'état de ruine par le fait d'une escroquerie ou d'un je m'en foutisme général. Oh ! bien sûr, on ne sait que trop qu'il ne faut pas gêner les personnes au sein de relations politiques. Ah ! C'est lui le propriétaire ? On ne va pas l'emmerder, toute sa famille vote pour nous. Voilà, comment pendant des décennies le patrimoine de Carcassonne s'est retrouvé ruiné et aux mains de marchands de sommeil bourgeois qui vont à la messe le dimanche et logent la semaine, de pauvres hères dans des conditions indignes de salubrité. La C.A.F leur règle l'addition, mais eux ne manquent jamais de pester en public contre toutes ces aides sociales que l'on distribue aux assistés et aux immigrés. Pourtant, on trouve des roumains dans leurs bobinards désaffectés qui, pris de saturnisme remplissent la salle d'attente de leurs cabinets.

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    Au n°77 de la rue de Verdun, caché par des moellons du plus bel effet, se trouve un hôtel particulier du XVIIIe siècle construit par Guillaume Castanier, propriétaire de la manufacture royale de la Trivalle.

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    Guillaume Castanier

    Si ce bâtiment est actuellement fermé de la sorte, c'est qu'il a été squatté à la suite d'un projet immobilier qui a mal tourné - un de plus à Carcassonne. En fait, il s'agirait même d'une escroquerie d'après les journaux locaux.

    Les faits remontent à 2000.
    La société montpelliéraine CTMO (groupe Quarate) est spécialisée dans la réhabilitation d'’immeubles situés dans des centres-villes sauvegardés, à des fins de défiscalisation. Vingt-sept personnes, disséminées dans la France entière, ont ainsi été démarchées pour un investissement de type “loi Malraux” concernant l’'hôtel particulier Castanier-Laporterie, au 77 de la rue de Verdun.

    "On nous proposait des affaires clefs en mains avec toute l’apparence de la légalité", explique Jean-Pierre Ghilini, qui aurait perdu 170 000 euros dans l’opération. Problème, les travaux n'’ont jamais commencé malgré le déblocage des sommes. Pire, la société a été mise en liquidation judiciaire en 2007.
    Face à l’ampleur de l’affaire (Ndlr : 18 chantiers du groupe Quarante seraient concernés), le dossier a finalement été confié à la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Marseille en 2006. Depuis, l’'affaire est toujours en cours. "Plusieurs juges d’instruction se sont succédés et il a été extrêmement difficile de rassembler tous les papiers", raconte Me Renucci-Pepratx.

    (Le Midi-libre)

    Ainsi, pendant des années l'immeuble est resté ouvert aux courants d'airs. Qui s'en souciait ? Fort heureusement, la Bastide étant en secteur préservé, l'hôtel particulier ne pouvait être rasé. Vous savez qu'à Carcassonne, nous avons des experts ; ils laissent pourrir un bâtiment jusqu'à ce qu'il soit ruiné.  C'est à ce moment-là qu'intervient un bailleur social pour raser et édifier quatre étages de béton avec le concours d'architectes, spécialisés dans la construction de cages à poules. Au mois d'octobre dernier, il a pu être visité par des particuliers dans le cadre d'une future vente aux enchères publiques. C'est grâce à la contribution de l'un d'entre eux que nous diffusons ces photographies, non pas pour dénoncer mais pour alerter sur l'état de péril imminent de l'Hôtel Castanier-Laporterie.

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    Dans les années 1990...

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    Au même endroit en 2016

    Suivez le guide, attention à vous...

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    L'entrée par la rue de Verdun

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    Cour intérieure, accès aux étages

    AB Cour interieure deuxième batiment fenetres carreaux cassés Photo MHM.jpg

    Façade donnant sur la cour

    B cour interieure vue du premier etage Photo MHM.jpg

    Vue sur la cour depuis le 1er étage

    B terrasse du premier etage Photo MHM.jpg

    Le balcon du 1er étage

    C cage escalier donnant acces au premier et deuxieme batiment Photo MHM.jpg

    Escalier d'accès avec ses tomettes d'origine

    C Cage escalier plafons eventrés du deuxieme etage Photo MHM.jpg

    Une partie du plancher écroulée

    C cage escalier premier etage porte donnant sur terrasse Photo MHM.jpg

    C'est pour un très gros chat, sûrement

    C poutres et gravas tombent de la charpente à travers le deuxieme etage sur le premier etage Photo MHM.jpg

    Les infiltrations d'eau font des ravages

    C poutres et gravas venus du toit sur le premier etage Photo MHM.jpg

    Accès aux salons XVIIIe

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    Une très belle pièce ajourée

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    Ici, on a emporté la cheminée

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    Là, les ornements en plâtre...

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    Même la tuyauterie en cuivre...

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    Les stucs n'ont pas été épargnés

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    L'arrière du bâtiment donne dans la rue Aimé Ramond. C'est par là que rentrait le carrosse tiré par des chevaux, remisé ensuite dans les écuries.

    Venez avec moi à Albi...

    Un autre patrimoine mondial de l'UNESCO met en valeur ses hôtels particuliers et les propose à la visite dans le cadre de l'Office du tourisme.

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    Hôtel de Castelnau

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    Hôtel de Gorsse

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    Hôtel de Reynes

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    Hôtel de Saunal

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    Hôtel Decazes

     

    Albi, chef-lieu du Tarn (49 342 habitants) - Patrimoine UNESCO

    Carcassonne, chef-lieu de l'Aude (46 724 habitants ) - Patrimoine UNESCO

    20 ans de retard ! au moins...

    Crédit photos pour Albi

    La dépêche

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