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Carton rouge - Page 16

  • Une bien triste visite à l'intérieur de la bastide Saint-Louis.

    J'ai eu la "chance" de pouvoir visiter un hôtel particulier du XVIIIe siècle situé dans la rue de Verdun. L'aspect extérieur du bâtiment ne laissait rien présager de ce que je pourrais rencontrer, une fois à l'intérieur.

    Un vaste portail en bois de couleur verte s'ouvre sur une cour avec un escalier monumental en pierre déservant des appartements et ceci, sur cinq étages. L'ensemble des logis est inoccupé depuis bien une cinquantaine d'année et se trouve dans un état déplorable de conservation. À certains endroits le plafond risque de s'affaisser à cause des infiltrations d'un toit trop longtemps soumis à l'épreuve des goutières. L'électricité est encore en porcelaine et les fils pendent sur le mur. Les fenêtres donnant sur la rue de Verdun sont dans un état qui dépasse l'entendement - très souvent obstruées par des cartons ou du contre plaqué. Des pigeons nichent dans ces pièces ou l'odeur des fientes se mêle au pourrissement. Si le toit a été mis récemment hors d'eau, pour des raisons d'économie, on n'a pas remplacé les voliges. Une couverture en fibre compactée a ici, en secteur préservé sous la bienveillance des bâtiments de France, été posée comme sur un hangar de garage. Je ne sais pas ce que cela donne du ciel, mais vu de dessous...

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    La rue de Verdun

    A défaut d'importants travaux coûteux mais indispensables, cet ensemble historique sera dans une vingtaine d'année ou moins, menacé de ruine. Combien d'autres bâtiments analogues à celui-ci, sont actuellement dans cet état en Bastide St-Louis ? Ce centre ville que l'on nous vend comme remarquable, a t-il un nom marketing pour attirer le touriste ? À titre personnel, je pense même si quelques bâtiments ont été remarquablement restaurés, que la globalité de l'hâbitat est en ruine. Là, où l'on parle de construire des logements sociaux, il faut contraindre les propriétaires - dont beaucoup ont les moyens - à rénover leur immobilier. Il est absolument insensé de voir autant de logements vacants dans cet état, sans compter ceux que l'on ose louer malgré des conditions d'une insalubrité telle, que les rats en ont fait leur siège. À Carcassonne, les marchands de sommeil sont notaires, médecins ou encore rentiers... Sont-ils intouchables ces notables ?

     Franchement, cette ville mérite mieux que ça ! Si vous n'avez pas d'idée d'une ville ayant pu tirer vers le haut son patrimoine, allez donc visiter Albi.

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  • Quand on apprenait les chansons occitanes dans les écoles de Carcassonne

    Quel contraste! Au début du XXe siècle, le ministère de l'Instruction publique encourageait l'apprentissage du chant et de la musique à l'école :

    "C'est une chose grave de faire apprendre à un enfant une chanson ou un poème. La mémoire d'un adulte est infidèle ; c'est une plage de sable sec où notre travail ne peut laisser qu'une trace incertaine, vite effacée au moindre vent. Mais la mémoire d'un enfant ressemble à ces vieux coffrets d'autrefois où nos grand-mères seraient les plus humbles choses et leurs bijoux les plus précieux. On n'y touche pas pendant des années ; puis, un jour de mélancolie, on ouvre les vieux coffrets, et les pendentifs démodés, les mèches de cheveux, les rubans fanés provoquent l'explosion des souvenirs."

    (Maurice David, Inspecteur de l'Académie de l'Aude)

    Aujourd'hui, seuls nos enfants inscrits à la Calendreta (école occitane) sont susceptibles de connaître ces chants languedociens. Pourquoi ? Tout simplement, l'école de la République a tiré un trait sur l'occitan. Cela ne les gênerait absolument pas qu'il devienne une langue morte, rayant ainsi plusieurs siècles de l'histoire sociologique et ethnologique de notre belle région.

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    L'Europe avait créé la Charte sur les langues régionales en 1992 pour protéger et promouvoir les langues en tant qu'aspect menacé du patrimoine culturel. L'Espagne malgré ses autonomies souvent indépendantistes a ratifié ce traité. La France dans sa tradition jacobine a signé, mais a encore refusé d'inscrire la charte dans la constitution française. Le sénat s'y est opposé en octobre 2015. Toujours cette peur que la République ne soit menacée dans son unité ! Il est vrai que l'apprentissage de l'Anglais dès la maternelle, c'est plus "cool" pour faire plus tard de nos enfants de bon consommateurs rompus à l'économie de ce marché libéral et financier. Nous voyons que la culture a moins de valeur dès lors qu'elle ne peut pas être un acteur de l'économie. Tant pis si c'est au détriment de nos traditions, usages et origines culturelles.

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    Quant à la pratique musicale à l'école... je finirais par être méchant!

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  • Hameau de Villalbe : autopsie d'un déclin progressif

    Le hameau de Villalbe situé à 5km de la ville n'a plus aujourd'hui qu'un seul privilège... Celui de payer les mêmes impôts qu'à Carcassonne sans toutefois en avoir les avantages. Les rues n'y sont pas toujours bien entretenues, les trottoirs dans le vieux village n'ont pas été refaits depuis 25 ans, la délinquance ordinaire s'y est établie et les commerces ont entièrement disparu. Rassurez-vous cela ne date pas d'aujourd'hui, mais depuis 20 ans cela ne cesse d'empirer.

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    Villalbe

    commune de Carcassonne

     Le village qui n'avait dans les années 1950 que quelques 300 âmes, possédait un nombre important de commerçants. Aujourd'hui, le village compte près de 2000 habitants et n'a plus aucun commerce depuis la fermeture de la boulangerie de Michel Dominé au début des années 1990. On peut considérer contrairement aux autres hameaux (Maquens, Montlegun ou Montredon) que Villalbe et Grèzes-Herminis ont étés de ce côté, totalement laissés à l'abandon. L'argument pour justifier ce manque a toujours été la proximité (3 km, quand même) de l'hypermarché à Salvaza. Si l'on met en avant que les villalbois sont très mal déservis par les lignes de bus aux horaires impossibles qui bientôt passeront par Bram pour s'arrêter au hameau, on alourdit ce constat.

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    Plus aucun abribus malgré des demandes insitantes à l'agglo. 

    Oui, il faut près de 45 minutes pour aller en bus du centre ville à Villalbe, là où en voiture cela en prend seulement dix minutes (il y a 5 km). Dois-je également parler des bus qui ne fonctionnent pas le dimanche à Carcassonne ? Un détail peu gênant pour les carcassonnais intra-muros, mais pour les autres ? Vous me direz, il y a la voiture. Effectivement, mais d'abord bon nombre de personnes âgées n'en possèdent pas ou ont arrêté de conduire. Si elles tombent malades un dimanche, il faudra attendre le lendemain pour se rendre chez le médecin et à la pharmacie... à Maquens. Si par malheur vous deviez mourir, ne comptez pas non plus sur un curé. Le dernier sur le hameau est mort en 1997, c'était l'abbé Maurice Vidal.

    Les anciens commerces

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    Épicerie Castel

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    Épicerie Martrète

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    Café Escudier

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    Tabac-presse Ormières

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    Boulangerie Dominé

    Aujourd'hui cantine de l'école

    Villalbe a perdu en 20 ans son club de football (Etoile Club Villalboise) et son Comité des fêtes, son curé et son conseiller municipal délégué sur place. Il lui reste l'école, la maternelle, un club de 3e âge et une association (A3V).

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