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Carton rouge - Page 17

  • Quand on apprenait les chansons occitanes dans les écoles de Carcassonne

    Quel contraste! Au début du XXe siècle, le ministère de l'Instruction publique encourageait l'apprentissage du chant et de la musique à l'école :

    "C'est une chose grave de faire apprendre à un enfant une chanson ou un poème. La mémoire d'un adulte est infidèle ; c'est une plage de sable sec où notre travail ne peut laisser qu'une trace incertaine, vite effacée au moindre vent. Mais la mémoire d'un enfant ressemble à ces vieux coffrets d'autrefois où nos grand-mères seraient les plus humbles choses et leurs bijoux les plus précieux. On n'y touche pas pendant des années ; puis, un jour de mélancolie, on ouvre les vieux coffrets, et les pendentifs démodés, les mèches de cheveux, les rubans fanés provoquent l'explosion des souvenirs."

    (Maurice David, Inspecteur de l'Académie de l'Aude)

    Aujourd'hui, seuls nos enfants inscrits à la Calendreta (école occitane) sont susceptibles de connaître ces chants languedociens. Pourquoi ? Tout simplement, l'école de la République a tiré un trait sur l'occitan. Cela ne les gênerait absolument pas qu'il devienne une langue morte, rayant ainsi plusieurs siècles de l'histoire sociologique et ethnologique de notre belle région.

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    L'Europe avait créé la Charte sur les langues régionales en 1992 pour protéger et promouvoir les langues en tant qu'aspect menacé du patrimoine culturel. L'Espagne malgré ses autonomies souvent indépendantistes a ratifié ce traité. La France dans sa tradition jacobine a signé, mais a encore refusé d'inscrire la charte dans la constitution française. Le sénat s'y est opposé en octobre 2015. Toujours cette peur que la République ne soit menacée dans son unité ! Il est vrai que l'apprentissage de l'Anglais dès la maternelle, c'est plus "cool" pour faire plus tard de nos enfants de bon consommateurs rompus à l'économie de ce marché libéral et financier. Nous voyons que la culture a moins de valeur dès lors qu'elle ne peut pas être un acteur de l'économie. Tant pis si c'est au détriment de nos traditions, usages et origines culturelles.

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    Quant à la pratique musicale à l'école... je finirais par être méchant!

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  • Hameau de Villalbe : autopsie d'un déclin progressif

    Le hameau de Villalbe situé à 5km de la ville n'a plus aujourd'hui qu'un seul privilège... Celui de payer les mêmes impôts qu'à Carcassonne sans toutefois en avoir les avantages. Les rues n'y sont pas toujours bien entretenues, les trottoirs dans le vieux village n'ont pas été refaits depuis 25 ans, la délinquance ordinaire s'y est établie et les commerces ont entièrement disparu. Rassurez-vous cela ne date pas d'aujourd'hui, mais depuis 20 ans cela ne cesse d'empirer.

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    Villalbe

    commune de Carcassonne

     Le village qui n'avait dans les années 1950 que quelques 300 âmes, possédait un nombre important de commerçants. Aujourd'hui, le village compte près de 2000 habitants et n'a plus aucun commerce depuis la fermeture de la boulangerie de Michel Dominé au début des années 1990. On peut considérer contrairement aux autres hameaux (Maquens, Montlegun ou Montredon) que Villalbe et Grèzes-Herminis ont étés de ce côté, totalement laissés à l'abandon. L'argument pour justifier ce manque a toujours été la proximité (3 km, quand même) de l'hypermarché à Salvaza. Si l'on met en avant que les villalbois sont très mal déservis par les lignes de bus aux horaires impossibles qui bientôt passeront par Bram pour s'arrêter au hameau, on alourdit ce constat.

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    Plus aucun abribus malgré des demandes insitantes à l'agglo. 

    Oui, il faut près de 45 minutes pour aller en bus du centre ville à Villalbe, là où en voiture cela en prend seulement dix minutes (il y a 5 km). Dois-je également parler des bus qui ne fonctionnent pas le dimanche à Carcassonne ? Un détail peu gênant pour les carcassonnais intra-muros, mais pour les autres ? Vous me direz, il y a la voiture. Effectivement, mais d'abord bon nombre de personnes âgées n'en possèdent pas ou ont arrêté de conduire. Si elles tombent malades un dimanche, il faudra attendre le lendemain pour se rendre chez le médecin et à la pharmacie... à Maquens. Si par malheur vous deviez mourir, ne comptez pas non plus sur un curé. Le dernier sur le hameau est mort en 1997, c'était l'abbé Maurice Vidal.

    Les anciens commerces

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    Épicerie Castel

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    Épicerie Martrète

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    Café Escudier

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    Tabac-presse Ormières

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    Boulangerie Dominé

    Aujourd'hui cantine de l'école

    Villalbe a perdu en 20 ans son club de football (Etoile Club Villalboise) et son Comité des fêtes, son curé et son conseiller municipal délégué sur place. Il lui reste l'école, la maternelle, un club de 3e âge et une association (A3V).

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    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine/ 2015

  • L'évolution de l'hôpital général de Carcassonne depuis 1945

    Jusqu'au 21 juin 1976, date de l'inauguration du Centre hospitalier Antoine Gayraud, les Carcassonnais se faisaient soigner dans l'ancien Hôtel Dieu dont il ne reste aujourd'hui que le dôme de la chapelle. Construit au XVIIe siècle, cet établissement ne répondait plus depuis longtemps déjà aux normes d'hygiène indispensables à l'exercice d'une médecine de qualité. Depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, on y apporta un certain nombre d'équipements modernes mais dans des locaux fort mal adpatés à leur usage.

    L'Hôtel-Dieu

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    Vue aérienne de l'Hôpital général avant 1977

    1951

    Service d'électroradiologie 

    1952

    Pédiatrie

    1953

    Buanderie,

    Services administratifs

    Appartements de l'économe

    1954

    Bloc opératoire

    1955

    La neurologie

    1956

    Cabinet dentaire

    Chapelle

    1957

    Cuisine

    Tisanerie

    Phtisiologie

    1958

    Médecine générale hommes

    1960

    Médecine générale Femmes

    1961 et 1962

    Chirurgie générale

    Service des femmes

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    Faute de place suffisante, plusieurs services annexes de l'hôpital étaient répartis dans Carcassonne.

    La cardiologie

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    Elle fut transférée le 2 novembre 1961 dans l'ancienne clinique chirurgicale du Quai Riquet. Achetée par le Centre hospitalier en 1956 ; elle fut réaménagée jusqu'à l'ouverture du nouvel hôpital Antoine Gayraud puis vendue en 1989. C'est aujourd'hui une résidence.

    La maternité

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    L'entrée de la maternité, à droite

     Construite entre 1883 et 1885 sur l'emplacement de l'ancien hôpital Notre-Dame du Bout du Pont, elle n'ouvrit que le 1er novembre 1887. Agrandie et surélevée entre 1927 et 1929, elle jouit d'un entretien constant. En 1957, un service pour les prématurés y est aménagé. Elle servira pour accueillir les résidents de l'hospice pendant les travaux de rénovation du Centre de séjour du Pont-vieux, puisque la maternité avait déménagé en 1980 au Centre hospitalier Antoine Gayraud. L'ensemble des bâtiments cédés à la ville de carcassonne furent rasés en 1990. C'est aujourd'hui, le parking de l'hôtel des trois couronnes.

    La pouponnière

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    Initialement à l'hospice, elle fut transférée le 16 juin 1958 dans un hôtel particulier de la rue Michel Sabatier, acquis par l'hôpital en 1955. Le bâtiment fut ensuite transformé en Centre Médico-psychologique en 1988 et géré par le Conseil général.

     

    Le Centre hospitalier

    A. Gayraud

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    Le 4 décembre 1970, la première pierre du futur Centre hospitalier était posée. Avant même la mise en service, le Conseil d'administration décidait le 1er juillet 1974 de lancer quatre chantiers : La refection de l'hospice, la création du Serice d'explorations fonctionnelles par Isotopes Radio-actifs (achevé en juin 1981), la construction de la maternité et de l'école d'infirmières. Ces deux dernières seront respectivements achevées le 3 juin 1980 et en novrembre 1979.

     L'inauguration a lieu le 9 décembre 1974 en présence de MM. Gayraud (Maire) et Pellegrin (représentant du ministre). Le 6 janvier 1975, le nouvel hôpital est livré avec l'entrée en fonction du premier service, la cardiologie. Au mois de mai, les 15 services sont fonctionnels. Au total ce sont 623 lits et 891 agents: plus d'un agent par malade! L'hôpital constitue à ce stade l'employeur le plus important après la mairie, avec 250 nouvelles créations d'emplois sur 400 fonctionnaires employés.

     Autre inauguration, le lundi 21 juin 1976 à 11 heures en présence d'Antoine Gayraud (Député-maire), Hubert Husson (Préfet de l'Aude) et de Jacques Baudouin (Directeur des hôpitaux au ministère de la santé).

    Les bâtiments

    L'allure du bâtiment est impressionnante: 120 mètres de long, 60 mètres de large, un rez de chaussée bas, un niveau inférieur, six étages, des ateliers indépendants. les bâtiments annexes abritent la centrale électrique, le centre eau-glace, le service d'incinération d'ordures, le dépôt d'oxygène et la morgue. A l'entrée, deux grands parkings et un terrain de sport. L'aménagement des espaces verts a été confié au jardinier municipal M. Viéro.

    Le coût

    Les travaux auront coûté 65 millions 134 000 francs, sans dépassements de budget. Le financement s'est effectué en deux temps: jusqu'au 31 décembre 1973 (39% de subventions d'état, 30% d'emprunt sans intérêt à la sécurité sociale, 31% d'emprunt à la Caisse des dépôts); après le 31 décembre (La subvention de l'état est passée de 39 à 20%, celle de la Secu de 30 à 50%, celle de la caisse des dépôts de 31 à 30%). Le Conseil général a pris en charge une partie des annuités de remboursement des emprunts et la ville, l'autre partie. Par ailleurs, cette dernière a été Maître d'oeuvre de la voirie, des accès et du pont de l'hôpital.

    1981

    Piscine de rééducation

    1982

    Création du S.A.M.U

    Réfection des Urgences

    1986

    Scanner

    1988

    Centre médico-psychologique

    1990

    Unité d'angéiologie

    1991

    Unité d'endoscopie digestive

    Néonatologie

    Réfection de la pédiatrie

    Aménagement de la Maison de retraite Iéna

    1992

    Agrandissement du parking

    1993

    Construction de l'hélistation du SAMU

    1994

    Ouverture du CAMSP

     

    Le nouvel hôpital

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    Un hôpital tout neuf est inauguré le 16 juin 2014 sur le hameau de Montredon. L'ensemble des bâtiments possède une surface de 59 209 m2 et peut accueillir 496 lits. Son équipement : 1 IRM, 2 scanners, 4 salles de radiologie, 2 gamma caméra, 1 salle de coronographie, 5 salles d'accouchement, 24 postes de dialyse. L'investissement total représente 160 millions d'euros. A cela, il faut ajouter les 6 millions pour la création d'un rond-point et l'élargissement de la route.

    La dette

    Le déficit s'élève à 2,8 millions d'euros. Le déménagement a coûté très cher  (300.000 euros), comme le financement sur fonds propres. Ajoutons 250.000 euros pour la mise en sécurité et le gardiennage de l'ancien hôpital. Selon la dépêche, l'équilibre financier ne sera pas atteint à la fin 2016 et déjà les syndicats se plaignent des économies réalisées sur le dos des employés, avec le risque d'altérer la qualité des soins aux patients.

    Le constat

    Aujourd'hui, notre ville possède deux structures neuves que sont l'hôpital général et l'EHPAD (Maison de retraite médicalisée) et deux structures vides, l'ancien hôpital Antoine Gayraud et le Centre de Séjour du Pont-vieux. 

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    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine/ 2015