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Carton rouge - Page 15

  • Le disque de stationnement dans Carcassonne... c'est pour quand ?

    Le disque de stationnement a été inventé par Lucien Bouvier, adjoint au maire de La Flèche. Sa première utilisation remonte à 1957 dans la ville de Paris, pour régler les problèmes de circulation et de stationnement. À cette époque, point encore d'horodateur pour faire les poches des automobilistes. Carcassonne adoptera l'utilisation du disque en zone bleue bien plus tard, notamment sur la place Carnot.

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    Ce petit bout de carton n'existe plus à Carcassonne, alors que d'autres communes l'ont adopté à nouveau. Il est bien plus écologique que les bornes d'horodateur, consommatrices d'électricité et de carbone. Malheureusement, ils ne rapportent rien à la ville en pièces sonnantes et trébuchantes et à l'état, pour ce qui est des contraventions. Il permet de stationner pour une courte durée de deux heures et ceci, gratuitement. Autrement dit, dans notre bonne ville on aurait pu et dû installer des zones bleues autour des boulevards. Au lieu de cela, ils sont payants et le carcassonnais préférera aller se garer sur les parkings gratuits des centres commerciaux plutôt que faire travailler le petit commerce du centre ville. C'est hélas, ce que l'on voit tous les jours... Mauvais calcul de nos élus, car l'argent des zones va dans l'actionnariat des grands groupes, contrairement à celui des commerçants indépendants de la Bastide, qui est réinvesti localement. 

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    Depuis le 1er janvier 2012, le disque européen est uniforme à tous les pays de l'union. Seul le verso du carton peut supporter des publicités ou des annonces municipales.

    Carcassonne va t-elle enfin se mettre à l'heure ?

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  • À Carcassonne, le tronc de Saint-Joseph rend la monnaie mais ne fait pas de miracles

    Depuis la loi de 1905 sur la séparation des églises et de l'état, la République française est fondamentalement laïque et ne finance plus les cultes. L'état et les communes ont néanmoins à leur charge la restauration des édifices religieux d'avant 1905, classés à l'inventaire des monuments historiques. Pour ce qui est de l'entretien quotidien des églises, de l'indemnisation des prêtres et des salaires des laïcs, l'évêché ne peut compter que sur les dons des fidèles et sur d'autres sources de financement. Or, il faut bien reconnaître que depuis des années l'église catholique subit l'érosion de la fréquentation de ses ouailles à la messe dominicale. Si l'on ajoute à cela la crise comme vecteur d'appauvrissement, les enveloppes du denier du culte reviennent le plus souvent vides. À Carcassonne, on a trouvé unes astuce... 

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    À Notre-dame de l'abbaye située dans la rue Trivalle, l'évêché a depuis 2009 rendu le parking des visiteurs totalement payant. Contre une obole à Saint-Joseph, votre véhicule aura le droit de stationner à l'ancien Grand séminaire de Carcassonne. Si vous venez à l'égarer vous pouvez toujours penser à faire brûler un cierge au pied de la statue de Saint-Antoine. Qui sait s'il ne vous le retrouvera pas... 

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    Autrefois, pour un baptême ou une messe de mariage le don fait à la paroisse, était à la discrétion de la famille. Les temps ont changé et l'église s'est mise à l'économie de marché comme j'ai pu le constater dans une église de La Rochelle. En effet, une pancarte indique clairement le prix à payer pour chaque office à la charge du demandeur. Ailleurs, c'est une somme à régler pour l'utilisation de la cathédrale comme lieu de concert. Sans compter que Jésus qui chassa les marchands du temple, doit aujourd'hui se lamenter dans sa sphère céleste de l'utilisation mercantile des lieux de cultes. Achetez donc les icônes, crucifix, chapelets, vendus à l'intérieur de Notre Dame de Paris ou de la cathédrale de Reims dont l'origine chinoise porte à croire que la fabrication est confiée à des enfants. Mais, ce sont les anges de Dieu et là-haut, on n'applique pas le code du travail.

    L'évêché n'a rien fait pour empêcher la destruction du couvent des Capucins en 2002, construit par des moines ayant fait voeu de pauvreté. Pendant deux siècles, ils ont apporté leurs secours à la population modeste de ce quartier. L'évêque en personne s'était même déplacé pour désacraliser leur église avant qu'elle ne soit rasée. Il faut croire que les horodateurs de l'évêché n'ont pas suffit pas à sauver la chapelle Saint-Martin de la destruction. Jésus avait réussi à marcher sur l'eau ; l'église catholique audoise marche t-elle sur la tête ?

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  • La ruine de la maison natale du savant Paul Sabatier dans Carcassonne

    Inutile de vous présenter - je le suppose - l'illustre savant Paul Sabatier qui naquit à Carcassonne le 5 novembre 1854 dans un immeuble de l'actuelle place Carnot.

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    Paul Sabatier né, place aux herbes n° 10, d'Alexis Sabatier (chapelier) et de Pauline Guilhem

    Notre ville - toujours bipolaire et d'une grande richesse culturelle - possède deux villes (la Cité et la Bastide), deux sites UNESCO (la Cité et le Canal du midi), mais aussi deux Prix Nobel :

    Paul Sabatier (1912) et Albert Fert (2007)

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    Paul Sabatier

    On préfèrera sans doute s'enorgueillir davantage des illustres gladiateurs de l'ovalie, dont le rayonnement ne dépasse guère les frontières du massif des Corbières. Dont acte ! Avec ceux-là, on remplit mieux les urnes depuis longtemps...

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    C'est donc dans cet immeuble à droite qu'est né l'illustre savant. Si ailleurs tout se termine par des chansons, à Carcassonne tout se termine par les destructions de notre patrimoine culturel. Inutile d'énoncer ici la longue litanie des bâtisses, rayées de la carte historique de la ville. Ce qui sauve - pour le moment - le patrimoine de la bastide Saint-Louis c'est qu'il se trouve en secteur préservé. Il y a fort à parier que dans le cas contraire, les bailleurs sociaux auraient déjà pilonné le centre historique afin d'édifier des blocs de béton du plus bel effet.

    Jusqu'en décembre 2010, la maison de Paul Sabatier accueillait une pizzeria. L'immeuble menaçant de s'écrouler, la municipalité Pérez prit un arrêté de mise en péril immédiat. Ceci contraint normalement les propriétaires à effectuer les travaux nécessaires... Quatre mois après et 10 employés au chômage technique plus tard, le journal la Dépêche dressait le constat suivant :

    "Et depuis, rien ou presque ne s'est passé. Une première phase de mise en sécurité de la façade de l'immeuble a été réalisée. Mais la suite, c'est-à-dire la phase II, imposée par les experts, pose problème. Les investisseurs privés de l'AFUL (association foncière urbaine libre) désormais transformée en Société civile immobilière ne sont pas prêts à mettre la main à la poche. Et pour cause. À ce jour, seulement trois des huit appartements qui doivent être réalisés ont été vendus dans le cadre de la loi Malraux. Pour Michel Chadelas, qui détient près de la moitié de l'indivision, la situation relève du dilemme. « Si l'on met la main à la poche maintenant, c'est à fonds perdus. Ce serait dépenser de l'argent sans rapport, et ce, même si cela nous permettrait de commercialiser mieux les biens. Notre logique, c'est que si l'on doit démarrer des travaux, c'est sur l'ensemble, et jusqu'au bout. Pour cela, il faudrait vendre trois appartements de plus et je prendrai le risque de deux pour moi, quitte à les louer… », explique l'homme d'affaires. Ce qu'il espère, c'est bénéficier d'un délai pour relancer la commercialisation de l'immeuble pour, et c'est son hypothèse récurrente, lancer le chantier en fin d'année pour une livraison un an plus tard. "

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    La plaque sur la façade

    "Du côté de la Ville, c'est l'impatience. Tamara Rivel, adjoint au maire en charge de l'urbanisme, n'est pas du tout dans la même logique que ces investisseurs. Ils seront d'ailleurs mis en demeure de démarrer très vite les travaux de la phase II dès la date butoir. « Ils doivent comprendre que plus ce bâtiment prend l'eau, plus il s'abîme », souligne, logiquement, l'élue. La phase II impose, essentiellement, la destruction du plancher du dernier étage et la reprise complète de la toiture. Un investissement, utile, mais que les promoteurs ne semblent pas en mesure d'assumer. Si tel est le cas, c'est la mairie qui réalisera les travaux, comme l'impose l'arrêté de mise en péril. Puis, elle devra demander des comptes aux investisseurs… « Là aussi, si je me fie au rapport d'expert, ce serait de l'argent perdu pour tout le monde », regrette Michel Chadelas. « On serait obligé de détruire, par la suite », ajoute-t-il. Le dossier est dans l'impasse pour l'instant. La reprise, timide, de l'immobilier pourrait le faire évoluer. Mais quand ? Trop tard pour sauver l'institution Pizza Pepone en tout cas."

    Six années sont passées... Où en est ce dossier ? Vu de l'extérieur, l'immeuble n'est pas très reluisant et quand on jète un coup d'oeil derrière les vitres de l'ancien commerce, on comprend vite qu'il s'agit d'une friche - une de plus - au coeur de la bastide Saint-Louis. 

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    La maison où vécut P. Sabatier à Toulouse

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    Est-il utile de comparer les deux immeubles ?

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    La tombe de Paul Sabatier se trouve au cimetière St-Vincent de Carcassonne.

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