Nous pourrions continuer à nous amuser autour des plaques de rues de cette bonne ville de Carcassonne, tant les coquilles sont nombreuses et variées. Pour s'en dédouaner chaque nouvelle municipalité qui a eu à affronter la critique a cherché à botter en touche : "Ce n'est pas nous, c'était déjà là avant". Comme chaque enfant pris le doigt dans le pot de confiture... Sauf que là, il ne s'agit pas d'enfantillages mais de respect pour les personnages de l'histoire de France, auxquels on doit rendre l'hommage qu'ils méritent. Dans un article publié hier, un journal local relate la communication de la mairie selon laquelle l'ensemble des erreurs va être corrigé. Reprenant le sempiternel refrain "elles étaient là, avant nous", le responsable explique qu'une commission extra-municipale d'historiens et de passionnés, va être mise en place pour pallier désormais à toutes ces erreurs. Là, on voudrait bien sourire mais cette personne ignore que cette commission existe déjà - sûrement parce qu'elle ne se réunit jamais. Sous la municipalité précédente, Madame Martinez - 1ère adjointe - présidait ce cénacle chargé d'attribuer les nouveaux noms de rues et d'en modifier les erreurs. On comptait déjà dans ses rangs MM. Marquié et Bonnet - deux érudits incontestés. Il semblerait que l'efficacité des réunions n'ait pas permis de transformer sur le terrain, les bourdes inscrites sur les panneaux. Pourquoi ? La réponse se trouve dans l'article d'hier. Le responsable explique que c'est le service technique - pas le service culturel, ni du patrimoine - qui s'occupe des modifications et des remplacements des plaques. Autant demander à mon boucher de faire vêler les vaches ! Je rappelle que est "Carcassonne, ville d'art et d'histoire" et "Patrimoine mondial". Ajouterions- nous le label "Ville d'improvisations" ?
Les services municipaux font plus de shopping dans les Galeries Lafayette, que d'histoire avec le Marquis de la Fayette. Quant à la particule, elle ne prend jamais de majuscule.
Jacques Offenbach devenu subitement suédois fait un come-back, mais c'est loin d'être comme Bach. Dans cette rue, j'avais fait changer les plaques en 2012. Une seule résiste encore, juste pour se démarquer ou pour rappeler le peu de sérieux de nos communaux.
Je me suis amusé à faire le tour du quartier - je suis taquin. A des endroits, la rue Beethoven est seulement indiquée par des numéros. Je croyais que c'était les numéros de ses symphonies... Non, c'est pour faciliter la vie du facteur.
Le cadastre
Au service du cadastre Carcassonnais, on doit recevoir la charge en héritage depuis des décennies. Comment expliquer alors qu'ils soient tous atteints par une dyslexie aigüe ? Nous avons observé que de très nombreux noms de quartiers ont été modifiés en dépit de toute recherche historique. Cela ne tient qu'à une lettre, mais qui change radicalement l'histoire locale. Plaignons les chercheurs lorsqu'ils doivent analyser et confronter les plans anciens avec ceux d'aujourd'hui...
Quelques exemples
La FerraNdière est devenue La FerraUdière
(Zone du côté de Salvaza)
CucurLis est devenu CucurNis
(Route de Toulouse)
Le domaine de MoUreau devient MoReau
(Route de Berriac)
St-Jean de BrucaFel devient St-Jean de BrucaTel
(A Grazailles)
Le chemin de MaleLait devient MaTelait
(A Villalbe)
GrazailleS devient Grazaille
Le GPS
Autre inconvénient - non sans conséquences - les GPS perdent la boussole. Par exemple, à Villalbe... La rue Joseph Comes (1893-1979) - un ancien conseiller municipal du hameau - prend le prénom de Jean. Pourquoi ? Sur la plaque, il est inscrit J. Comes. La ville ne savait plus si c'était Jean, Joseph ou peut-être encore Josabeth. Au petit bonheur, on a opté par Jean. Manqué !
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Commentaires
heureusement que vous êtes là mon ami car nous risquions d'être la risée du monde plus féru d'histoire merci Martial .....
Amusons nous !
La ville (Villalbe) ne sait sans doute pas (plus ?) qu'elle disposait d'un registre d'Etat-Civil... A moins qu'elle ne l'ait perdu ?
Pas étonnant, dans ces conditions, que les GPS se méprennent fréquemment, comme la presse le relate souvent !
Quant à la plaque de la rue Beethoven de la photo que vous publiez, personne ne devait savoir qu'il était sculpteur !!!
Pour rester dans le registre de l'humour et ne pas verser dans la colère face à tant d'incompétences et suite à un de vos précédents articles, je propose à cette municipalité de donner à une voie ou un bâtiment le nom d'André CAILLATTE !!!!!!!
Hélas, ils en sont capables !!!!!!!!!!
Au sujet d'André Cayatte , si un jour une plaque venait à fleurir , ce serait plutôt né Marcel Truc et nom d'artiste André Cayatte .
Excellent ! Et que dire de la rue Jean Racine où notre tragédien se trouve affublé du titre de "poète" ce qui me semble un brin réducteur !
La rue Gustave Mot,suivant les années devient la rue Jules Mot et dernièrement Gustave Joseph Mot nous dit le dernier livreur ( pourtant de Carcassonne ) la aussi les GPS, les livreurs, les facteurs tournent en rond .
C'est visible sur les site comme Mappy, Michelin etc etc .
Nous avons également à Carcassonne la rue "Emile Alain" ! Celui-ci n'existe pas puisqu'il s'agit bien évidemment d'Émile Chartier, dit "Alain"
(professeur, écrivain, philosophe)...
J'ai eu l'occasion de visiter le cadastre Carcassonnais... Que des br*nleurs! ça discute des RTT pendant leurs quelques heures de travail, absentéisme flagrant et incompétence choquante.
Le nom des rues de Carcassonne, est un TRES vaste programme pour les municipalités successives !!!
Si une commission existe, a t'on pensé de faire participer, un ou deux membres de l'Association des Amis de Carcassonne et de la Cité je pense que notre ami Jacques BLANCO, actuel Secrétaire Général, serait la personne toute désignée, puisqu'il CONNAIT TRES BIEN SA VILLE et ne rechignerait pas à chercher dans le cas.... d'un oubli !!! parmi les "érudits" -
Pierre-Baptiste
Tout s'éclaire!!
C'est l'explication sur l'errance des touristes dans Carcassonne qui ne savent plus se diriger dans la bastide ni comment aller à la Cité!!!!!!