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  • Notre patrimoine disparu retrouvé aux États-Unis d'Amérique !

    Hier, nous vous présentions un article sur le Logis de l'Inquisition, dans lequel une série de cartes postales nous ont permis d'observer la valeur des objets et du mobilier contenus dans l'ancien musée d'Antoine Sarraute, antiquaire à Carcassonne en 1913. La question la plus communément posée était : Que sont devenus ces antiquités ? Cela fait maintenant plus d'un siècle ; il est donc très compliqué de répondre à cette énigme. D'autant plus qu'avec les héritages ainsi que les nombreuses ventes aux enchères, il est très improbable de retrouver l'ensemble de ces objets dans les collections privées. La seule lueur d'espoir c'est de les chercher dans des musées nationaux. Avec un peu de chance et beaucoup de perspicacité, l'aiguille apparaît en dehors de la botte de foin...

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    Prenons une de cartes postales de l'ancien musée de l'Inquisition. À gauche, dans le fond, vos yeux ne peuvent pas rater le blason sculpté dans la pierre. D'après la légende contenue dans la carte, il s'agit du blason d'Henri II de Montmorency provenant du château de Leucate.

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    Agrandissons-le et consultons les armoiries de la famille Montmorency

    "D'or à la croix de gueules cantonnée de seize alésions d'azur ordonnés deux à deux"

    Pas de doutes, il s'agit bien des armes de cette famille.

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    Maintenant regardez ceci... Ne trouvez-vous pas une très grande ressemblance avec le blason vu à Carcassonne en 1913 ? Il est actuellement au Philadelphia Muséum of Art en Pennsylvanie avec la mention suivante :

    "Armoiries du Connétable Anne de Montmorency"

    Ce relief a été acquis par le musée en 1945 et provient de la collection de George Grey Barnard. S'il n'est pas indiqué que cet objet d'art vient du château de Leucate et à fortiori du magasin d'antiquités d'Antoine Sarraute, la relation est pour le moins troublante. Essayons donc d'en savoir davantage sur George Grey Barnard.

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    George grey Barnard

    (1863-1938)

    Barnard est né à Bellefonte (Pennsylvanie)... Il a fait ses études de sculpture en France pendant douze ans et son oeuvre est très inspirée par Rodin. 

    Passionné par l'art médiéval, Barnard acheta en France, chez des antiquaires et des particuliers, des sculptures et fragments architecturaux provenant de quatre monastères – Saint-Michel de Cuxa, Saint-Guilhem le désert, Bonnement en Comminges, Trie-en-Bigorre – vendus comme biens nationaux à la Révolution et démantelés par leurs propriétaires. Le marchand d'art René Gimpel, dira de lui qu'il était absorbé par la fortune, tirée du commerce des oeuvres d'art. On apprend que Barnard avait acheté des reliques médiévales provenant de plusieurs villages français avant la Première guerre mondiale. Sa collection avait été entreposée dans un bâtiment en briques à côté de chez lui à Manhattan (N-Y City). Elle fut rachetée par Rockefeller en 1925 et se trouve en partie au Cloisters du Manhattan Museum of Art.

    Conclusion

    Nous nous autorisons à penser qu'à 99,9%, le blason du château de Leucate a été acquis par Georges Grey Barnard en 1913 à Antoine Sarraute. Il a dû être ensuite revendu au musée de Philadelphie et fait aujourd'hui partie de ses collections. Ceci doit nous interroger sur les pratiques et les pillages organisés d'oeuvres d'art sur le monuments historiques au XIXe siècle. N'oublions pas que le lien entre archéologue et marchand d'art est encore de nos jours très étroit, même si chaque objet est à priori maintenant référencé dans une base de données.

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    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine/ 2015

  • Dans la terreur du Logis de l'Inquisition...

    A l'angle de la rue du Four St-Nazaire et de la porte d'Aude, se trouvait la Maison de l'Inquisition dans un quartier connu autrefois sous le nom d'Ilot de l'Inquisition. C'est là que la justice de Dieu jugeait les impies et les hérétiques.

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    Après quoi ils étaient condamnés au mur et placés dans une Meure à l'extérieur de la cité. Il y avait le mur strict où les prisonniers étaient reclus et enchaînés, puis le mur large (plus indulgent); dans les deux cas, les punis étaient nourris au pain et à l'eau.

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    Le logis de l'Inquisition

    Le 9 février 1544, les inquisiteurs céderont l'Ilot de l'Inquisition à plusieurs bénéficiaires de la cathédrale. Mgr de Grignan achète la maison aux frères prêcheurs le 19 mars 1704 sur acte de Me Larose, notaire. À sa mort le 1er mars 1722, elle passera entre les mains du Chanoine Murailhe. 

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    Ouvrage écrit par Antoine Sarraute et publié en 1914

    C'est en 1912 qu'Antoine Sarraute en fait l'acquisition et après bien des travaux de restauration, l'ouvre au public le 11 mars 1913. L'ancien logis est alors transformé en musée et meublé avec des objets provenant de son magasin d'antiquités, situé plus haut dans la rue.

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    De la mémoire de ce musée, il reste une série de cartes postales qui nous permettent de mesurer l'étendue de la richesse mobilière et historique de ce lieu. 

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    Jardin du musée

    Blason d'Henri II de Montmorency provenant du château de Leucate.

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    Le salon

    Les toiles peintes sont dues à l'initiative de Mgr de Grigan, évêque de Carcassonne.

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    Le parloir

    Teintures et plafond à la Française qui lors de la restauration étaient recouverte d'une épaisse couche de plâtre.

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    Mobilier de 1540 qui avait été prêté par A. Sarraute pour la représentation d'Hernani (Victor Hugo) au théâtre de la Cité.

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    Le siège de cette stalle du XVIe siècle se relève et est désigné sous le nom de Miséricorde.

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    Coffre de mariage du XVIe siècle. La serrure représente un homme d'un côté et une femme, de l'autre.

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    Coffre fort du XVIe siècle. Huit pênes sont actionnés simultanément par une même clé. La serrure est dissimulée sous une plaque à ressort.

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    Bahut de sacristie du XIIe siècle

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    Cuisine d'époque médiévale

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    Salle de torture

    Des fouilles pratiquées durant l'hiver 1912-1913 ont mis au jour un premier étage où se pratiquait la question et un sous-sol qui servait de cachot.

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    Banc de torture

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    Cachot des prévenus 

    Squelette d'homme de 2 mètres découvert le 15 avril 1913 au cours de fouilles.

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    © Roger Garcia

    Les frères Sarraute en 1990

    Le logis de l'Inquisition appartient encore aujourd'hui à la famille Sarraute. Il accueille des artistes plasticiens et leurs expositions. Qu'est devenu l'ensemble de ce mobilier inestimable ? Mystère...

    Cartes postales

    Collection M. Andrieu

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  • La folle épopée du jazz au temps des zazous Carcassonnais...

    Le Hot-Club de jazz de Carcassonne est né grâce à l'intervention en 1940 de Jean Osmont auprès de Hugues Panassié, le Président fondateur du Hot-Club de France. En 1943, un premier orchestre se constitua au sein du club de la ville et fit ses gammes, clandestinement. 

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    Le quintette du Hot club de Carcassonne en 1943 est constitué par Dominique Orlanducci (guitare), René Miquel (clarinette), Pierre Palau (Batterie), Big Boyer (Contrebasse) et Jean Osmont (trompette). D'autres, comme Jean Pidoux ou Cazaux, vinrent rejoindre ce quitte historique jouant à la barbe de l'occupant. Cette formation fut plusieurs fois primée au consours Pleyel, grâce au concours de Pierre Louise (Père du célèbre organiste Eddy Louiss). Eh! oui, Les Louise étaient réfugiés pendant la guerre à Carcassonne, comme bon nombre d'artistes et d'intellectuels. Voilà ce qui explique bien des choses... Le Hot club était hébergé par M. Miailhe, patron du Café des colonies, qui prenait des risques. L'occupant n'appréciant guère cette musique de "Nègres", il fallut prendre des précautions.

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    L'accès à la cave clandestine du Café des colonies en 1943

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    A la libération, tout alla nettement mieux et le Hot-Club sortit de la clandestinité. Le 8 janvier 1946, les activités de l'association nommée Hot-Club de Carcassonne devinrent officielles et le siège s'établit au premier étage du café des Colonies. Pendant une dizaine d'années, pas une cave ou un cabinet n'échappa aux concerts, jam-sessions ou conférences sur le jazz. En 1948, il défile même lors d'une parade sur les boulevards avec Jean Pidoux, André Malacan, Claude Alay...

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    Présentation du magazine Swing Time à l'Hôtel Terminus

    Les nouveaux membres du Hot-Club répètent leurs standards dans la maison du Dr Buscail, route Minervoise. C'est aujourd'hui la demeure de Pascal Dupont, directeur du Festival de Carcassonne. On peut citer : Claude Alay, Orlanducci, Loulou Boyer, Jubillard, Buisan, Grente, Canavy... Ces jeunes pousses sans formation musicale reçurent l'aide précieuse de Jean Ormont, leur aîné. Dès lors, pendant plus de dix ans, la ville devint un pôle majeur dans l'univers du swing. Les cabarets ouvrirent leurs portes aussi bien aux jeunes jazzmen locaux qu'aux pointures venues d'ailleurs comme Rex Stewart, Marcel Zanini, Ted Ameline, Jacques Hélian...

    Le Congo

    En 1945, le café Lagarde dans la rue de l'Aigle d'or est acheté par MM. Rigail et Bouysset. Ils le baptisent du nom de la colonie dans laquelle ils ont fait fortune. Le Congo se décore dans le style de la Revue Nègre des Années folles et compte 130 places.

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    Les membres du Hot-Club avec Jenny Alpha en 1948

    Baptiste Reilles alias Mac-Kac s'occupe de l'animation musicale ; excellent batteur, pionnier du rock-and-roll en France, il attira de grandes vedettes en ce lieu.

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    © Jazz classique / Avril 2006

    Mac Kac devant le Congo en 1945

    Le petit Saint-Germain Carcassonnais reçoit Bill Coleman, Guy Lafitte, Mezz Mezzrow, Michel Warlop... Les musiciens du Hot-Club Carcassonnais y tenaient leurs jam-sessions tous les mercredis ; on y dansait jusqu'à une heure du matin.

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    Sur cette photo au Congo de Carcassonne en 1949, de gauche à droite: James Moody, Georges Arvanitas, Albert Maïoli, Jean Osmont, patron du Congo, Raymond Buisan et Marcel Zanini.

     Au début des années 1950, Jean Osmont devint président d'honneur et laissa les rênes de l'exécutif à Fernand Grente, André Malacan, Claude Alay et Raymond Buisan. ce nouveau bureau oeuvra pour une meilleure connaissance du jazz et fut à l'origine de la création des Hot-Clubs de Castelnaudary, Lézignan-Corbières et Limoux.

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    Une soirée au Congo avec Jean Pidoux (clarinette) et André Malacan (trompette)

    Au début de 1952, les musiciens du Hot-Club disposaient d'une cave tous les mardis au café des Américains jusqu'à une heure du matin. L'association comptait 70 membres et organisa la venue de grandes vedettes américaines : Bill Coleman, Kam Davenport, Nelson Williams, Ernie Royal...

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    La nuit du jazz du 19 mars 1953 au Congo fut un véritable succès mais, l'engouement décroissant peu à peu, le Hot-Club faute de repreneur fut dissous le 2 février 1954.

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    L'ancien cabaret "Le Congo" en 2015

    J'ai fait don des archives du Hot-Club de Carcassonne, confiées par mon oncle Claude Alay, aux Archives départementales de l'Aude. Elles sont consultables dans la série 2J

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