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  • Avez-vous oublié le café Français, place Davilla ?

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    Le café Français était situé sur la place Davila, au pied de l'immeuble du Dr Tomey. On ne trouve sa trace dans de vieux annuaires, qu'après la Grande guerre. Il était tenu dans les années 1950 par M. Bouc. Quand le lycée se trouvait dans la rue de Verdun, ce café accueillait les pions et les professeurs qui restaient manger à la cantine. Après le repas, ils se retrouvaient là pour boire un café et "taper le carton". 

    Dans les années 1950 et 1960, les lignes des autobus des Courriers du Midi faisaient une halte devant le Café Français. Le trottoir devant le bistrot était encombré de sacs cageots et toutes sortes de choses « précieuses » achetées en ville et qui partaient avec les passagers embarquant pour les villages de la ligne Carcassonne, Bélesta. Des poules et des lapins prenaient part au voyage…Bref, un véritable inventaire à la Prévert. Dès que l’heure du départ approchait, les gens s’agitaient, s’interpellaient fébrilement comme si on allait partir pour un voyage lointain. Il y avait toujours un passager qui traînait au bar. Le chauffeur klaxonnait rageusement pour l’appeler…

    Sur même trottoir en remontant, se trouvaient l'épicerie Crouzilles, Canavy, le marchand de graines Rieux et la boucherie Marcel. De l'autre côté de la place, il y avait M. Gleizes qui vendait des graines en gros. 

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    C'est l'agence bancaire BNP qui succéda au café Français au début des années 1980.

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    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine/ 2015

  • La France blessée

    La "France blessée" est l'oeuvre du sculpteur Villeneuve. Ses deux ailes brisées représentent l'Alsace et la Lorraine qui au lendemain de la défaite contre la Prusse en 1870, passèrent sous administration allemande.

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    Elle fit office dans un premier temps de monument aux morts et fut placée au carrefour de la route minervoise et de la rue Antoine Marty.

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    La statue sur son socle

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    Elle vint ensuite orner l'île au centre du bassin du Square Gambetta. En 1944, les allemands pour des raisons militaires feront raser ce magnifique lieu romantique ; la statue que l'on croyait perdue à jamais fit sa réapparition plusieurs dizaine d'années après...

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    Grâce à Antoine Labarre, la vieille statue fut retrouvée dans les entrepôts municipaux. Elle veille désormais sur les sépultures du carré militaire du cimetière Saint-Michel.

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    Tous des enfants de la France...

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  • L'histoire de la SOMECA (Société Méridionale de Caoutchouc)

    Tout commence en 1925 quand Michel Talmier fait l'acquisition d'un terrain sur la rive gauche du Canal du midi, exactement à l'angle des rues Crozals et Pierre Sémard. C'est là qu'il fonde une usine de caoutchouc spécialisée dans le rechapage des pneus.

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    Vue sur l'ancienne usine Talmier

    À cette époque, les usines sont au coeur de la ville et indisposent sérieusement les riverains. L'allée d'Iéna est à deux pas de là, l'artère industrielle de la ville. C'est à cause d'un incendie dans ses entrepôts, que Michel Talmier est contraint - dix ans plus tard - de rechercher un nouvel emplacement pour son usine. Le choix va se porter en 1936 sur d'anciennes terres viticoles appartenant autrefois au domaine de St-Jean de Brucafel. À la sortie de la ville, en contrebas du Canal du midi et de la route Minervoise, les futurs bâtiments industriels seront bâtis à proximité du fleuve. Ceci pour plusieurs raisons : la première étant la grandeur de terrains s'étendant sur 9 hectares ; la seconde, la proximité avec le fleuve dont on pourra tirer une force hydraulique capable d'alimenter l'usine en l'électricité.

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    La SOMECA en 1955

    Les bâtiments s'étendent sur une superficie de 12000 m2. En bordure du fleuve, Michel Talmier utilise et agrandit le béal qui, au XIXe siècle, acheminait l'eau vers la minoterie de St-Jean.

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    © Jacques Blanco

    Le béal vers la centrale

    Il le coupe à la hauteur d'une petite centrale électrique qu'il fait bâtir au-dessus de celui-ci.

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    © Jacques Blanco

    La centrale électrique ci-dessus possédait une turbine installée en 1939. 

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    À son niveau, le coursier de fuite rejetait l'eau dans l'Aude. L'électricité produite par cette centrale n'étant pas suffisante pour faire tourner l'ensemble de l'usine, un contrat fut conclu avec la SMTF (Société Méridionale de Transport de Force).

    La production

    En 1964, ce sont près de 500 employés qui travaillent à la SOMECA. Elle tournait de jour et de nuit grâce au système d'organisation du travail des trois-huit. Comme me l'a indiqué M. Jacques Talmier, l'usine recyclait du caoutchouc provenant de pneus usagers. Des "ramasseurs" comme les "pellarots" pour les chiffons, étaient rémunérés pour cela. Ces vieux pneus réduits en poudrette se retrouvaient ensuite à nouveau traités par vulcanisation à 200°, afin d'être transformés pour divers équipements automobiles : pédales de frein, tapis, déflecteurs, joints, butoirs pour pare-chocs, etc.

    Le déclin

    Au temps fort de l'activité industrielle, la SOMECA fournissait comme sous-traitant l'ensemble des marques automobiles françaises (Peugeot, Simca, Citroën et Renault) ; à étranger, notons Fiat et Volkswagen. Concurrencé par le PVC, le regroupement et la disparition de plusieurs marques dans un secteur mondialisé, la SOMECA vit ses effectifs fondre durant les années 70. En 1981, l'usine jusque-là familiale passe sous contrôle du groupe Hutchinson, avant d'être mise en redressement judiciaire en 1997. C'est alors que les société Stankiewitcz, filiale du groupe allemand Phoenix, se propose de reprendre l'usine avec 80 des 93 salariés. Finalement, le projet n'est pas accepté par le conseil de surveillance du groupe. La SOMECA est rachetée en 1999 par ELASTISOL de Montauban, spécialisée dans les équipements sportifs et aires de jeux et conserve 25 emplois.

    Les hangars de l'ancienne usine ont été achetés par M. Yves Feres et loués comme entrepôts. En 2011, le propriétaire annonce dans la presse la mutation de la SOMECA en un ensemble ludique et économique. Il a pour projet la construction d'un centre de congrès, une salle de spectacle, une zone commerciale, etc. Le tout financé entièrement par des fonds privés. Il semblerait que l'aire de grand passage réalisée par la Communauté d'agglomération un peu plus loin, ait enterrée définitivement un projet porteur pour la ville.

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    La cheminée de l'usine

    Crédit photos

    Collection Martial Andrieu

    Un grand merci à J. Blanco qui a pu obtenir les autorisations permettant d'accéder à la centrale électrique.

    Sources

    M. Jacques Talmier que je remercie

    La dépêche / C. Marquié / 2014

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