En fin de semaine dernière, la Deutsche Presse Agentur (Agence de presse allemande) a rédigé un article sur la sauvegarde de la villa de la Gestapo de Carcassonne et sa transformation en maison dédiée aux associations des droits de l'homme. Elle est entrée en contact avec moi et s'est largement appuyée sur les articles de ce blog pour élaborer son papier. S'il y a bien une chose que je regrette du côté français, c'est que l'on n'a jamais cité (hormis, la presse locale) tout le travail de recherche et d'investigation mené par "Musique et patrimoine de Carcassonne". Sans cela, où en serions-nous aujourd'hui?
Vous trouverez ci-dessous l'article en langue allemande et sa traduction française
«Haus der Gestapo»: Französische Gemeinde will Erinnerung bewahren
Von Carolin Küter, dpa
In ganz Frankreich erinnern die «Häuser der Gestapo» an die Verbrechen der Nationalsozialisten - so auch im südfranzösischen Carcassonne. Das Gebäude in der Kleinstadt ist zur Ruine verfallen - ein Blogger konnte es vor dem Abriss retten.
Paris (dpa) - Fréderique Richard (Name geändert) war noch ein Teenager, als die Gestapo sein Zuhause in Beschlag nahm. Zu Zeiten der Besatzung durch die Nationalsozialisten klopften zwei schwarzgekleidete Männer an die Tür seines Elternhauses - binnen 48 Stunden musste die Familie ihr Haus im südfranzösischen Carcassonne verlassen. Die Deutschen nutzten das Gebäude von 1942 bis 1944, bis zur Befreiung Carcassones. Sie folterten dort unter anderem Widerstandskämpfer aus Spanien und aus der Region.
Martial Andrieu hat die Berichte von Zeitzeugen wie Fréderique Richard mit Hilfe der Anwohner gesammelt und auf seinem Blog «Musique et Patrimoine de Carcassonne» veröffentlicht. «Einige Zeitzeugen schreiben, dass sie regelmäßig Schreie aus dem Gebäude hörten», sagt der Sänger und Lyriker.
Andrieu veröffentlichte diese Erinnerungen nicht zufällig im Laufe der vergangenen Monate. Denn im Sommer stand das in Carcassonne als «Haus der Gestapo» bekannte Gebäude kurz vor dem Abriss. Die Wohnungsbaugesellschaft, der das Gelände bisher gehört, wollte dort Sozialwohnungen errichten. «Als ich das Schild mit der Ankündigung für die Bauarbeiten gesehen habe, habe ich rot gesehen», sagt Andrieu. «Denn die Geschichte des Hauses wirft nicht nur ein Licht auf die Verbrechen der Nazis, sondern auch auf die der Kollaborateure.»
1944 wurden 29 französische Unterstützer der Deutschen in Carcassone festgenommen, wie Andrieu in seinem Blog unter Berufung auf ein regionales Archiv schreibt. Gegen den elsässischen Übersetzer der deutschen Besatzer verhängte ein Gericht die Todesstrafe.
Um den Abriss des «Haus der Gestapo» zu verhindern, wandte sich Andrieu an die Gemeinde Carcassonne und die Regierung der Region. Doch erst die Mobilisierung der Bürger durch die Veröffentlichung der Zeugenaussagen brachte die Stadt nach Einschätzung des 42-Jährigen zum Handeln. Die Gemeinde will das marode Gebäude nun kaufen und es so vor dem Abriss retten.
«Wir stehen derzeit in Verhandlungen», bestätigt eine Mitarbeiterin. «Wir sind sehr zuversichtlich, dass es zu einem Verkauf kommt.» Nach einer Renovierung sollen hier lokale Menschenrechtsorganisationen einziehen. Nicht nur Andrieu, auch die Leiterin des des regionalen Archivs freut sich darüber. «Das Haus der Gestapo ist ein symbolischer Ort», sagt Sylvie Caucanas.
Insgesamt 175 sogenannte «Häuser der Gestapo» gibt es laut Recherchen der französischen Journalistin Dominique Sigaud in ganz Frankreich. Die Geheimpolizei und der Sicherheitsdienst errichteten darin ihre Büros und nutzten sie, um von dort aus Juden zu verfolgen oder Widerstandskämpfer zu verhören und zu foltern.
Die Villa in Carcassonne wurde vom Sicherheitsdienst genutzt. Nach der Befreiung der Stadt im August 1944 konnten die alten Besitzer in das Haus zurückkehren, wie es in Fréderique Richards Bericht heißt. «Als wir zurückkehrten, standen die gefüllten Teller noch auf dem Tisch», schreibt er. «Als ob die Deutschen keine Zeit gehabt hätten, ihre Mahlzeit zu beenden."
Traduction française
" Maison de la Gestapo"une commune française veut qu'on se souvienne
Dans toute la France les "maisons de la Gestapo" rappellent les crimes perpétrés par les Nazis- comme c'est le cas dans la ville de Carcassonne au sud de la France. Le bâtiment de la petite ville est tombé en ruine- un bloggeur l'a sauvé de la destruction.
Paris (dpa)- Frédérique Richard (nom modifié pour préserver le témoin) était encore adolescent lorsque la Gestapo a réquisitionné sa maison. A l'époque de l'occupation nazie deux hommes en noir ont frappé à la porte de la maison de ses parents- dans les 48 heures la famille devait quitter leur maison située à Carcassonne, ville du sud de la France. Les Allemands ont utilisé le bâtiment de 1942 à 1944, jusqu'à la libération de Carcassonne. Ils ont alors torturé entre autres des résistants d'Espagne et de la région.
Martial Andrieu a recueilli avec l'aide des riverains le témoignage d'anciens qu'il a publié sur son blog "Musique et Patrimoine de Carcassonne"." Certains témoins écrivent, qu'ils entendaient régulièrement des cris venant de ce bâtiment" dit le chanteur lyrique.
Ce n'est pas par hasard que Mr Andrieu a publié ces derniers mois ces souvenirs. En effet cet été ce bâtiment de Carcassonne appelé "maison de la Gestapo" était voué à la démolition. L'office du logement auquel appartenait jusqu'alors ce bâtiment voulait y construire des logements sociaux. "Lorsque j'ai vu le panneau indiquant les travaux de construction, j'ai vu rouge" dit Mr Andrieu. "Car l'histoire de cette maison met en lumière non seulement les crimes des nazis mais aussi ceux des collabo."
En 1944, 29 collaborateurs français ont été fait prisonniers, comme le raconte Mr Andrieu sur son blog , archive régionale à l'appui. Le traducteur alsacien de l'occupant allemand a été condamné à mort.
"Nous sommes à présent au stade des négociations" dit une collaboratrice. "Nous sommes très optimistes à l'idée que le bâtiment soit vendu." Après rénovation devrait s'installer à cet endroit des organisations pour les Droits de l'Homme. Mr Andrieu mais aussi la directrice des archives régionales s'en réjouissent. "La maison de la Gestapo est un lieu symbolique" dit Sylvie Caucanas.
D'après les recherches de la journaliste française Dominique Sigaud, on dénombre en tout 175 "maisons de la Gestapo" dans toute la France. La Police Secrète et le Service de Sécurité (SD) y avaient établi leurs bureaux et s'en servaient pour traquer les Juifs ou comme salles d'interrogatoire et de torture de résistants.
La villa de Carcassonne servait au Service de Sécurité (SD). Après la libération de la ville en août 1944 les anciens occupants ont pu regagner leur maison, comme le décrit Frédérique Richard dans son témoignage. "Lorsque nous sommes revenus, il y avait des assiettes encore pleines sur la table" écrit-il. "Comme si les allemands n'avaient pas eu le temps de terminer leur repas."
Merci à F. Duroure pour sa traduction
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