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La construction de l'école Barbès dans le quartier des Capucins

Nous allons évoquer pour la première fois, l'histoire de la construction de la nouvelle école primaire de garçons dans le quartier des Capucins. Pendant longtemps, les riverains l'appelèrent l'école de Macao - nous verrons pourquoi - avant que le nom de l'illustre tribun républicain n'entre définitivement dans les esprits.

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Jusqu'en 1951, les garçons des Capucins fréquentaient le vieille école située à l'angle de la rue du 24 février et de la rue des rames. Précisément, en face du couvent des Capucins rasé en 2002. Ce bâtiment ressemblait dans les derniers temps à une espèce de taudis et depuis longtemps déjà, les habitants réclamaient à la mairie la construction d'un nouvel établissement.

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L'ancienne école, 28 rue du 24 février

C'est en 1924 que la ville de Carcassonne fit l'acquisition d'un terrain vague au lieu-dit Macao. Là, une belle propriété s'étendait entre la rue du 24 février et le boulevard Barbès. Elle avait appartenu à un ancien officier des colonies qui lui avait donné le nom de Macao. Si l'on regarde le portail d'entrée de la Direction départementale des Territoires et de la Mer, on aperçoit l'inscription Macao dans le fer forgé. Cet espace sur lequel devait être construit la future école, servait de terrain de pétanque et de piste de bal au moment des fêtes du quartier. Il fallut attendre 1948 et l'avis de l'inspection académique pour lancer le projet, qui se confirmera par l'agrément du ministère de l'Education nationale en 1949. Le 2 septembre 1950, M. le maire devait se rendre au ministère pour faire activer le financement et le 28 septembre 1951, était posée la première pierre.

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L'architecture du bâtiment typique du style des années d'après-guerre est l'œuvre de M. Bourrely. A son ouverture à la rentrée 1952, il se compose : d'un vestibule, de quatre classes, d'un atelier de travail manuel, d'un bureau de direction, d'une vaste cour et d'un préau. Ces salles de classe dont chacune peut contenir 40 élèves sont de couleur verte, le sol carrelé est recouvert de linoléum. Les enseignants sont MM. Fort (Directeur), Calvayrac, Sadourny et Mesdames Avizou et Massine. Deux fois par semaines, MM. Almerge et Esparseil dispensent des cours de gymnastique.

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La rentrée des classes en 1952

Ce groupe scolaire fut réalisé en un temps record, puisqu'au bout d'une année il ouvrit ses portes. Un peu trop rapidement peut-être... Le jour de la rentrée, le mercredi 1er octobre - le jour de repos étant le jeudi à cette époque - il manquait les tables, les bancs et le bureau du maître. Les services techniques admirent que la réception du mobilier avait du retard. Ceci ne manqua pas de créer une espèce de polémique, car le lundi 29 septembre les officiels venaient d'inaugurer les locaux. M. Itard-Longueville - maire de Carcassonne - se félicitait de cette réalisation en ces termes.

"Puisque la mode est à l'auto-critique, qu'il me soit permis de faire aujourd'hui de l'auto-compliment au Conseil municipal tout entier, puisque c'est à l'unanimité qu'il a décidé la création de cette école. Je pense  que les enfants travailleront dans ce cadre de lumière, car contrairement à nos ennemis d'outre-Rhin, qui voulaient créer la force dans la joie, notre but à nous est de créer le travail dans la joie."

On loue beaucoup les réalisations de Jules Fil peut-être parce qu'il était socialiste, mais on a tendance à oublier tout ce qu'à fait Marcel Itard-Longuevile en seulement quatre années de mandat. Lors de l'inauguration on remarquait dans les rangs : M. Manière, chef de cabinet du préfet ; M. Guille, député de l'Aude ; M. Noubel, conseiller général ; M. Laurent, Inspecteur de l'Académie ; M. Testanier, directeur de l'Ecole normale de garçons ; M. Azalbert, président du syndicat des instituteurs ; M. Segné , chef des travaux de la ville ; M. Descadeillas, directeur de la bibliothèque municipale ; M. Delpech, secrétaire général de la mairie, etc.

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© Martial Andrieu

La céramique de Camberoque dans le halld'entrée

La décoration du hall, du préau et des salles fut confiée au peintre Carcassonnais Jean Camberoque. Depuis l'après-guerre, il avait apprit chez M. Armaing - potier à Castelnaudary - l'art du feu. La céramique devenait à peine une nouvelle force de sa créativité. C'est cette technique qu'emploiera Camberoque pour décorer l'école Barbès. 

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© Martial Andrieu

En 1988, les élèves de CM1 ont poursuivi à leur manière l'œuvre de Camberoque, en décorant la façade donnant sur la cour.

Sources

L'indépendant / 1952

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© Tous droits réservés / Musique et patrimoine / 2017

Commentaires

  • C'est avec beaucoup de plaisir que je lis toutes vos rubriques.
    Native deCarcassonne , fille et soeur de rugbyman, vivant à Montpellier actuellement, je vous remercie vivement de faire revivre tous ces souvenirs enfouis, que de vérités cachées et dévoilées !!!
    Félicitations pour ce beau travail de recherche et de partage .

  • C'est avec beaucoup de plaisir que je lis toutes vos rubriques.
    Native deCarcassonne , fille et soeur de rugbyman, vivant à Montpellier actuellement, je vous remercie vivement de faire revivre tous ces souvenirs enfouis, que de vérités cachées et dévoilées !!!
    Félicitations pour ce beau travail de recherche et de partage .

  • Merci pour ce sympathique rappel au souvenir de mon oncle Marcel Itart Longueville et de Jean Camberoque si présent dans mes souvenirs d'adolescente .

  • Martial,
    Merci pour ces recherches, en effet, sur le portail de la ddtm sont bien inscrites les lettres Macao , c'était un grand domaine, merci pour l'histoire de cette école

  • Merci pour tous vos articles que je lis toujours avec plaisir et intérêt!
    Etant allée en 1961 à l'école Barbès Filles, à quand un article sur cette école?

  • Je suis rentré au CP le 1er Octobre 1952 avec Mme Avizou.
    Je me souviens que toutes les fournitures n'avaient pas été transférées de l'ancienne école et nous dûmes aller les chercher rue du 24 février.
    J'ai effectué tout mon cursus primaire dans cette école avec les enseignants cités dans l'article.
    Merci pour ces souvenirs

  • Bonjour Martial
    Article passionnant comme d'habitude. Le grand'père maternel de mon épouse qui habitait rue des Rames a dû aller dans l'ancienne école dans les années 1890/95. Du coup pour l'autre grand'père qui habitait à la Trivalle on se pose la question, à la Cité ou ailleurs ?
    Petit détail dans la liste des personnalités présentes à l'inauguration je lis: Mr Azalbert Président du syndicat des instituteurs. A ma connaissance ce syndicat n'a jamais eu de Président mais un Secrétaire oui
    Cordialement
    pierre

  • Merci pour ce reportage sur Barbès « garçons » ! Moi j’étais à Barbès « filles » et allais a la cantine chez les garçons. Moi j’ai connu le début de la mixité des écoles. Que de bons souvenirs dans ce quartier, j’avais oublié le nom de Macao et je me souviens maintenant que ma grand-mère appelait cet endroit ainsi. Merci pour les photos de ce qui, pour moi, était le bon temps......!

  • Bonjour,
    Je découvre par un hasard de la navigation internet votre blog qui est très intéressant. Je suis Chaurienne et petite fille de Paul Armaing que vous citez. Pourrais-je vous contacter directement afin d’en savoir plus sur les liens éventuels que vous avez trouvés concernant le passage de Jean Camberoque dans l’atelier de céramique de mon grand-père à Castelnaudary. Je n’avais pas connaissance de son initiation chez nous.
    En vous remerciant par avance pour votre aide.
    V.Armaing

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