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Musique et patrimoine de Carcassonne - Page 508

  • André Coumes, chef FFI

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    André Coumes (1914-1974), chef départemental-adjoint FFI aux côtés de Jean Bringer, fut connu dans la résistance sous pseudonyme de Capitaine Cabot. Il commence son action au sein de l'usine de la mine de Salsigne avec Félix Roquefort, et recrute des ouvriers pour mener la lutte. Son engagement est déterminant puisqu'il forme et anime des équipes de sabotages des voies ferrées, réseaux électriques et téléphoniques. Le 24 juillet 1944, soit quatre jours après l'attaque par les allemands du corps franc de la montagne noire, Bringer, Roquefort et Coumes rendirent visite à Armagnac et ses hommes. Le 8 août, le maquis était décimé à Trassanel et les blessés achevés par l'ennemi dans une grotte près du village. D'après les renseignements que Coumes et Roquefort auraient livrés après guerre à leurs proches, se serait le Baron D, habitant Carcassonne, qui aurait dénoncé les maquisards. André Coumes sera obsèques de Jean Bringer et portera le cercueil de son compagnon de la libération. Le 21 décembre 1944, le général Zeller remet le drapeau du 81e régiment d'infanterie nouvellement constitué, sur la place d'armes de Carcassonne. Il est placé sous les ordres de Gilbert de Chambrun et de son adjoint le Lieutenant-colonel Bousquet. Le 81e cantonna à proximité du camp de Valdahon (Doubs). Dix jours après, il fait mouvement vers le Rhin où il participa avec le 80e aux combats sur le front d'Alsace. Le 1er avril, il pénètre en Allemagne. Le Capitaine André Coumes appartient au 2e bataillon.

    Voici la liste du 81e RI

    Etat-major: Commandants David, Bonfils, Girvès, Georges (Morguleff), Capitaine Aribaud, Lieutenant Delanchy

    1er bataillon: Capitaine Franck (Maury), Capitaine Martinet, Lieutenant Fontrouge

    2e bataillon: Commandant Allaux, Capitaines Coumes, Lovichi, Lieutenant Joly

    3e bataillon: Commandants Meyer, Fournier, Capitaine Delmas, Lieutenant Chevalier

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  • Michel Maurette, écrivain audois (1898-1973)

    Nous fêterions le 40e anniversaire de la mort de l'écrivain Michel Maurette, né en Catalogne et décédé à Caux-et-Sauzens dans l'Aude, si on n'avait pas trop tendance à oublier dans ce département les grands talents d'hier... Pour mémoire nous citerions volontiers les noms de Pierre et Maria Sire, Jean Lebrau, Jean Camberoque, Jacques Ourtal, Paul Lacombe, Cécile Rives, François-Paul Alibert, Jean Cau et de tant d'autres qui auront porté fièrement les couleurs de l'Aude au firmament de l'excellence artistique. Les temps sont ce qu'ils sont et il faut, dit-on, s'accomoder des moeurs de notre époque. Est-ce à dire qu'il faille tirer un trait sur les bâtisseurs d'autrefois, vénérables intellectuels ou artistes, d'une renommée qui faisait "La belle Aude" de Joseph Delteil. Tiens, j'avais oublié encore ce dernier! N'avons nous pas dans nos associations savantes respectives, l'obligation de perpétuer le souvenir de ce panthéon audois des lumières de l'occitanie? Bien sûr! Nous diront-ils, presque pour s'en excuser; ils nous rétorqueront que cela fait partie de leurs travaux: bulletins cachés à l'ombre des profanes que seuls les initiés d'un cénacle de papys s'attache à conserver chaque mercredis dans la poussière de leurs bibliothèques. Mais bon sang, distribuez moins de diplômes aux notabilités de la cité pour je ne sais quelle gloire! Ouvrez vos portes et vos coeurs à ceux qui ne sont rien et qui ne demandent qu'à savoir. C'est dans ce vivier d'inconnus, de sans grades et de valeureux serviteurs que se trouve l'impérissable transmission de la tradition livresque et artistique. La flamme entretenue depuis si longtemps par les chevaliers de l'Aude poétique, vacille et s'amenuise par un manque d'ouverture évident sur la vulgarisation des savoirs. Ce blog suscite l'admiration de tout ceux qui ne sont pas admis dans nos sociétés savantes, mais ceux-là ne garderont pas le savoir acquis pour eux-mêmes. Il le diffuseront dans la cité et qui sait, dans les cités qui improprement sont désignées comme le réservoir d'une haine que la sélection sociale a favorisée. Michel Maurette, fils de laboureur, vous salue bien depuis le sillons du ciel qu'il trace encore aujourd'hui dans notre mémoire.

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    Michel Maurette

    (photo: Mairie de Caux et Sauzens)

    Le texte ci-dessous est de Jean Esparbié que je remercie

    Les MAURETTE habitaient près de Serralongue, au mas “del Faitg”(1) autour duquel hurlaient les loups tenaillés par la faim. Salvado portait “la blouse bleue-noire et empesée des maquignons”. Rosine, aux “grands yeux couleur de feuille tendre”, - l'ancienne sandalière de la Badie, devenue sa femme - menait le ménage. Dans une chambre minuscule, mal éclairée par une fenêtre étroite, aidée par Marie COLLS - l'accoucheuse à la réputation de sorcière -, le dix-neuvième jour du mois de juillet 1898, elle mit au monde un garçon. On remarqua ses longs doigts de laboureur et, dès lors on s'empressa de tracer le destin de celui que les parents prénommèrent Michel. Rien ne contredirait cette appréciation...

    Tout jeune, l'enfant participa aux corvées de la ferme, souvent pénibles. Où pouvait-on mieux vivre? La question amena la famille à déménager à plusieurs reprises. On casait les meubles dans la charrette et l'on partait ballottés par les cahots de la route pour une autre aventure, là où se dressaient des horizons nouveaux. “Quant tout était perdu, s'il restait encore un cheval, l'honneur était sauf.”

    Michel MAURETTE aborda le monde “par le chemin de la clairière”. Il fit ses “humanités dans les champs”, ne rapporta de sa “prime jeunesse que des contes et des chansons”. Tôt, écrire lui sembla une chose merveilleuse. Cependant, il tenait secrète sa passion de peur de susciter la risée générale. Le père ne le vilipendait-il pas en affirmant qu'il écrivait aux ministres? Michel MAURETTE pensait plutôt s'adresser aux dieux... Il fallait subir les duretés de la modeste existence de la paysannerie, tout en caressant le rêve de témoigner par écrit des labours du temps.

    L'armée réclama le jeune homme en 1917; il porta l'uniforme jusqu'en 1920. Cinq ans plus tard, il épousa Andréa MAZARD. Elle lui donna d'abord Michèle. Les MAURETTE séjournèrent à Lyon, puis vinrent au mas Pams-Cabestany près de Perpignan. En 1928, ils arrivèrent dans le département de l'Aude à Escorges. En 1932, ils s'installèrent enfin à Caux-et-Sauzens dans la bâtisse de l'exploitation qui deviendra Le Clos-Saint-Michel. En 1935, Michel MAURETTE se laissa élire conseiller municipal, puis ceignit l'écharpe de maire en 1945. Il ne la quitta qu'en 1971. Il présida aussi jusqu'à son décès la Société mutualiste du village. Il aimaitcelui-ci, à quelques kilomètres de la préfecture où “l'action dirigeante” ne se montrait pas inquiète du dépeuplement des campagnes reculées. Ainsi en allaient déjà les moeurs technocratiques...

    Michel MAURETTE travaillait donc la terre et cultivait la poésie qui, “en ce monde rude et si sombre” lui apparut tôt “comme une lumière surnaturelle et une bénédiction”. Le soir, après le labeur, lorsque la maisonnée dormait, il rédigeait des textes traduisant “des pulsions intimes”, ainsi que l'expérience humaine. Combien de cahiers d'écolier remplit-il avant de se satisfaire de quelques nouvelles rédigées au cours des années 30 avec la sueur de l'esprit et le sang de l'âme? Malgré la fatigue de la journée dans les champs ou les vignes, il s'agissait pour Michel MAURETTE de préparer des récoltes différentes... Les plus grands - tels ROSNY aîné, Paul VALÉRY, COLETTE goûtèrent la qualité exceptionnelle de Colla de gitans qu'ils récompensèrent par le prix MARIANNE en 1939, une année après le bonheur de la naissance de Lucile. La rencontre avec Joë BOUSQUET - le visionnaire de la rue de Verdun, au bas des remparts carcassonnais, qu'il verra glisser dans le cercueil “par petites saccades comme à la parade”- ouvrit une étape capitale dans l'exercice littéraire de Michel MAURETTE.

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    La Crue parut en 1949. Elle conquit les lecteurs, les enthousiasma. On couvrit aussitôt son auteur de lauriers. Il venait de décrire magistralement l'aïgat terriblement meurtrier de 1940 dans les Pyrénées-Orientales. A juste raison, elle passera pour l'oeuvre maîtresse de Michel MAURETTE. Joë BOUSQUET affirma voir Michel MAURETTE “adhérer au mouvement”. Pour Ludovic MASSÉ - l'auteur perpignanais - ce livre mettait Michel MAURETTE “au-dessus de beaucoup d'écrivains”. La“magistrale évocation”, ainsi désignée par Jean LEBRAU - le poète de la Corbière -, saisit notamment Pablo Casals - le musicien de Prades -, François-Paul Alibert - menant une vie de Job dans une petite maison de la ville basse à deux pas du fleuve Aude... Michel MAURETTE n'en resterait pas à cette “virile entreprise”, soulignée par le pétillant Joseph DELTEIL - le pilier de la Tuilerie de Massane à Montpellier, le prêtre de la rêverie sur les bords de la Rigole à La Galaube dans la Montagne Noire. Maintes fois rééditée, traduite en catalan, on ouvre toujours La Crue sur un événement dramatique se déchaînant contre la nature, les êtres, les biens. Jean CAMBEROQUE aimait à dire qu'aucun journaliste n'aurait pu ressentir totalement cette catastrophe au fond de lui-même et en rendre compte comme Michel MAURETTE.

    Le ton changea avec Le Temps des merveilles (1950). L'écrivain-paysan laissa Lucile guider son coeur. Elle sautilla autour de sa plume telle un oiselet et emplit les textes de la fraîcheur de l'insouciance, des joies de l'enfant attérie à l'étoile. Jean-Louis VAUDOYER de l'Académie française écrivit à Michel MAURETTE: “ Cet album d'esquisses touche, émeut et charme par sa tendresse, par sa malice, par le parfum d'amour qui s'en exalte.” Tout fut dit en cette phrase.

    Dans Le Clos-Saint-Michel (1955), Michel MAURETTE prend les traits de Fougerand, attaché à la terre, fort d'une volonté inépuisable, gonflé d'espérance. Fougerand laboure, taille, sème, récolte, vendange... En retrait des successions de joies, de déceptions... Michel MAURETTE le suit, le comprend, le dessine intimement dans un bouquet de nouvelles aux couleurs de sa campagne, “le centre du monde”. Lors de cette publication, Joseph DELTEIL remerciaMichel MAURETTE en lui disant qu'elle sentait “la vérité, la terre, le coeur de l'homme”. Il ajouta: “C'est plein, c'est large, c'est le pain complet, ça vous rentre irrésistiblement dans les moelles.” Marcel ARLAND, de l'Académie française écrivit à Michel MAURETTE:“l'on s'ouvre à ce livre comme à un chant l'un des plus graves et les plus émouvants...”

    Pour Jean CAMBEROQUE, l'illustrateur des ouvrages de Michel MAURETTE, celui-ci se livra entièrement dans l'Enfant des Loups (1968). Effectivement, Michel MAURETTE se raconta sans détours, d'une écriture sûre, fine, roulant comme les galets de la Têt, parfumée des senteurs de la lande au milieu de laquelle se trouvait le “gros mas décrépit et nu”, puis éclairée par le soleil du Roussillon qui captivait Salvado. Jean ROUSSELOT, alors président de la Société des gens de lettres de France reconnut en Michel MAURETTE la “frémissante et comme inquiète soif de réelle connaissance”. Il poursuivit que: “Si un nouvel humanisme doit jaillir des ruines de l'ancien, il sera l'oeuvre d'autodidactes du type MAURETTE, pour qui l'accumulation de ce qu'on appelle le "bagage" est une cause d'angoisse plutôt que d'auto-satisfaction et qui, au fur et à mesure qu'ils se cultivent, comprennent que toute nouvelle conquête n'est qu'un pas de plus vers une indicible exigence.” Je trouve la définition juste et l'Enfant des Loups en reste une preuve évidente.

    Au roman paysan succéda Le Rêve d'écrire (1970), venu, disait volontiers Michel MAURETTE “de loin, de très loin, peut-être de plus loin que l'enfance” parce que “cela devait être écrit”. De la bordure de la frontière espagnole à la campagne carcassonnaise, celui qui écrivit, cet “autre” - déléguant dans la vie le laboureur - se montra “exigeant, tyrannique et fantasque”. Les sillons se prolongèrent par des lignes dont la teneur et la beauté pure amenèrent Michel MAURETTE dans l'univers culturel. Michel MAURETTE dressa quelques portraits d'amis dans Le Rêve d'écrire. Il soutint François-Paul ALIBERT dans les bras en ses derniers instants. Il compara André BLONDEL à “un génie des fontaines et des bois”. Il affirma que Jean LEBRAU tenait “la place d'un saint”. Pour l'écrivain-paysan, Pierre REVERDY rédigeait “dans l'avenir, des poèmes qui étaient le reflet de son passé”,. Il glorifia Jean CAMBEROQUE “né peintre”. Il désigna Pierre LOUBIÈRE tel un “poète royal”. Il supposa avec raison que le temps éclairerait l'oeuvre “d'une rare intensité” de Joë BOUSQUET.

    En guise d'au revoir, en résistant courageusement à la maladie, Michel MAURETTE diffusa Les Nains (1972), de courtes nouvelles par lesquelles on retrouva dans ce bouquet de fleurs des champs toute la fraîcheur, tous les parfums du livre Le Temps des merveilles.

    Indirectement, un enseignant d'espagnol, à qui je dois une éternelle reconnaissance, suscita ma rencontre avec Michel MAURETTE au cours de l'après-midi du 11 novembre 1964. Elle débuta une amitié que la disparition de Michel MAURETTE le 6 mars 1973 suspendit sans jamais détruire. Lorsque j'écris, j'imagine parfois l'homme exemplaire à mes côtés. Il m'incite à refuser la facilité, me désigne la sagesse à découvrir. Je ne manque pas l'occasion de remémorer Michel MAURETTE partout où l'on m'invite à le faire.

    Dans le cimetière de Caux-et-Sauzens, Jean LEBRAU certifia que Michel MAURETTE habiterait dans les étoiles, “éclairé par la lumière qui traverse la nuit”.

    Il nous reste l'oeuvre à relire ou à découvrir et les souvenirs pour beaucoup d'entre nous. Quarante années après, le poète survit au laboureur..

     

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  • Discours inaugural de la Milice Française à Carcassonne en 1943

    Le 28 février 1943 avait lieu au théâtre municipal de Carcassonne en présence de plusieurs notabilités de la ville, la soirée d'inauguration de la direction départementale de la Milice Française. Inutile de préciser encore quel était ce bras armé français de la collaboration avec les nazis. En cette période troublée dans laquelle une relent nauséabond de racisme bien français refait surface, j'ai décidé de retranscrire ci-dessous in-extenso le discours de cette soirée inaugurale.

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    M. Caillard, chef départemental de la Milice française, lors d'un discours pour la venue de Raymond Lachal à la Cité de Carcassonne

     

    Discours du 28 février 1943

    La patrie est en danger. Nous ne comptons plus ses désastres: défaite de juin 1940 - perte de notre empire colonial - de notre flotte - de notre armée. Mais ce sont des désastres matériels et on sait que la France en a connu bien d'autres. On se rassure parce qu'elle s'est toujours relevée. En effet, on ne tue pas les peuples: l'écrasement militaire, l'occupation, la misère, n'ont jamais aboli la conscience nationale des races fortes.

    Mais si l'on ne tue pas les peuples, il y a des peuples qui se sont laissés mourir et l'histoire est faite des empires ainsi disparus.

    La France se laisse mourir.

    La France peut disparaître si les français ne veulent pas son relèvement - s'ils continuent à se déchirer en luttes criminelles - s'ils sacrifient à leurs égoïsmes  et à leurs ressentiments l'intérêt de la patrie. En face du danger, les français ont toujours aboli leurs querelles et forgé, plus solide, la communauté nationale.

    Aujourd'hui, notre pays est menacé au plus grand des périls: le communisme.

    A. Le communisme

    1. Ses apparences:

    Bien des français ne croient plus à la menace et même à l'existence du communisme.  "L'épouvantail du communisme a été rangé parmi les vieux accessoires de comédie" constate une récente circulaire du Parti SFIO.

    Parce que les communistes ont changé de visage - ils ont adopté le Patriotisme et remplacé - provisoirement - l'Internationale par la Marseillaise.

    Les communistes avaient besoin d'alliés. Depuis juin 1941, ils ont fait appel à tous les mécontents:

    Militaires humiliés du désastre

    Bourgeois gaullistes rendus belliqueux par les restrictions

    Ouvriers qui réellement souffrent

    Étudiants écervellés qui croient libérer la France par des refrains revanchards

    Tous ceux qui sont aveuglés par un réflexe anti-allemand parce qu'ils voient dans les rues des uniformes verts.

    Depuis deux ans les communistes exaspèrent  le patriotisme français après avoir injurié l'armée, sali notre drapeau, et promis tous les bourgeois à la corde, pour le grand soir. Et des français croient qu'il existe, chez nous une catégorie spéciale de communistes, des communistes nationaux  sans aucune parenté avec ceux qui ensanglantèrent l'Espagne.

    2. Son vrai visage:

    En réalité les communistes n'ont pas changé, ils appliquent des instructions et des méthodes inaugurées en 1935 avec le Front populaire. Leur minorité a besoin, pour le premier pas révolutionnaire, de complices.

    Ce fut hier, les Partis de gauche

    Ce sont aujourd'hui tous ceux qui répètent les mots d'ordre de Moscou en slogans patriotiques. Ils les élimineront facilement en cas de triomphe bolchéviste parce que les communistes, seuls, sont politiquement et techniquement organisés. Derrière la façade patriotique, il y a le Parti communiste illégal: formé de responsables qui ont déjà fait leurs preuves en Hongrie et en Espagne, de professionnels fanatiques qui ont juré de renoncer à leur famille et à leur patrie.

     Les troïkas, groupes de trois membres (Chef, celui qui fait les tracts, celui qui les distribue) forment un réseau de militants absolument disciplinés. Il ne leur est guère possible de trahir, d'ailleurs ils ne lse vendent pas.

    Les FTP: parallèlement à cette organisation politique existent des groupes terroristes de 7 membres éduqués soigneusement pour le sabotage, l'assassinat.

    Leur but n'est pas le crime de style anarchiste. Mais d'affoler l'opinion publique par le meurtre, de créer le climat pré-révolutionnaire dont par Lénine dans "Instructions sur l'insurrection de Moscou". Les attentes se multiplient. La révolution communiste en France se prépare. Les communistes peuvent la déclancher à la faveur d'une poussée de l'armée rouge à l'est. A ce moment, les communistes feraient leur révolution, proclameraient leur programme un instant camouflé, traiteraient en ennemi tous les non-communistes: notamment les bourgeois gaullistes. L'ordre intérieur risque d'être troublé. La France pour son honneur  comme pour sa sécurité ne peut et ne doit compter  sur l'étranger.

    B. Contre le communisme aux ordres de l'étranger, une force française, la Milice Française.

    Seule l'unité nationale peut sauver la France du bolchévisme. Tous les égarés - alliés inconscients du communisme - doivent abandonner le camp des ennemis de la famille et de la patrie française. La Milice veut faire cette unité. Pour comprendre le rôle de la Milice, il faut dissiper des malententus.

    1. Les S.O.L

    Premiers noyaux de la Milice française sont méconnus, calomniés. Ils passent pour des excités. Mais il est remarquable de constater que ces excités viennent de se ranger aux côtés du chef du gouvernement. Ils ont abandonné de leur intransigeance révolutionnaire pour préserver la France de la guerre civile. Ils savent qu'ils risquent d'être incompris encore une fois.

    Pas de neutralité - il aurait été facile, après le 11 novembre de se retirer de la lutte et d'essayer lâchement de se faire oublier. Il aurait été plus facile encore de faire chorus avec l'opposition au gouvernement.

    Certes, nous savons encore qu'il y a des fonctionnaires peu sûrs - des profiteurs du marché noir - des injustices. Nous voulons pas jouer les Don Quichotte. Il n'y a pas le choix, critiquer le gouvernement signifie être avec les adversaires de la France: avec les communistes. Rester neutre signifie attendre l'émeute bolchéviste.

    2. Appel aux nationaux égarés

    Il est encore temps de reconnaître les erreurs de deux années. Et il suffit de réfléchir pour comprendre qu'il n'y a qu'un devoir pour:

    Les patriotes qui se souviennent des communistes apôtres du désarmement - et poussant la France à la guerre.

    Les catholiques justement épris de justice sociale mais qui ne veulent plus accepter la main tendue des pilleurs d'églises et des étrangleurs de religieuses.

    Les libéraux qui ne veulent pas de la dictature rouge

    Les ouvriers, les paysans français qui aiment leur pays et veulent préserver leur famille et leurs biens.

    Les intellectuels trompés par les agents d'un régime qui abolit les intelligences et détruit les élites.

    Les communistes ne voient en eux que des "bourgeois stupides" (Instructions aux chefs de cellule SFIO). Ils espèrent les neutraliser facilement, après le triomphe, en les jetant les uns contre les autres.

    Paysans contre ouvriers en imputant aux campagnes les dures restrictions des villes

    Ouvriers contre patrons provisoirement mais sous le signe du communo-gaullisme.

    Tous les tromptés - futures victimes du communisme - n'ont qu'un seul et dernier espoir: La Milice Française.

    C. La Milice française

    1. La milice n'est pas un simple S.O.L élargi

    Ce n'est pas une minorité combattante, mais le grand mouvement national attentu et né d'une mobilisation contre le communisme. Toutes les intelligences et toutes les énergies y trouvent leurs emplois. Si la Franc garde - organisme de combat - n'accueille que des hommes jeunes - La Milice française fait appel à tous les Français et Françaises. Car la Milice a d'abord une mission politique. Elle sera l'instrument principal du redressement intellectuel, social et politique du pays.

    Par l'exemple: le milicien s'imposera par l'exemple quotidien - l'intégrité de sa vie privée - la dignité de ses moeurs - la qualité de son travail. Il ne sera pas seulement un révolutionnaire en paroles, mais en action. Nous n'aurons pas de miliciens spécialistes du marché noir - recommandant un fonctionnaire indigne ou un condamné de droit commun. Ses actes quotidiens seront la meilleure propagande de notre mission politique.

    Par la révolution intellectuelle et morale: La France d'avant guerre, par la littérature et le cinéma a été soumise à la tutelle avilissante de la juiverie. La France d'aujourd'hui supporte la tutelle plus lamentable encore de la médiocrité.

    L'esprit bien pensant et l'esprit de patronage sont aussi condamnables à nos yeux que l'esprit d'avant-garde qui n'est plus que d'avant-guerre.

    Une certaine jeunesse décadente - méprisant le goût du travail et de l'esprit de sacrifice - veut remettre en honneur la civilisation du jazz-band.

    La Milice française protègera le patrimoine intellectuel français.

    Elle débarassera la littérature, le théâtre, le cinéma des productions malsaines. Et au besoin par la force.

    Par son action sociale révolutionnaire: La Milice française s'attaquera à la famine et à la misère, conséquence de la défaite. Elle n'a pas l'intention d'inaugurer des ouvroirs, de créer des oeuvres de charité. Les miliciens feront action sociale virile. Ils paieront de leur personne lors des campagnes du Secours National - de la Croix-rouge. En cas de bonbardement, ils seront les premiers à organiser les secours aux sinistrés. Ils veilleront à ce que les individus sans scrupules ne détruisent pas le foyer de nos prisonniers.

    La Milice réprimera les actions frauduleuses du marché noir. Elle frappera avec discernement ceux qui s'enrichissent de la misère du peuple et sont ainsi les artisans de la révolte sociale: du communisme.

    Par les activités professionnelles des miliciens: si l'on se plaint que rien n'est changé, c'est parce que les lois sociales ne sont pas appliquées ou le sont à contre-sens. Dans les comités sociaux: la corporation paysanne, les groupements de fonctionnaires, toutes les professions libérales.

    Par le remplacement des cadres: La France manque de cadres compétents et dévoués. Les chefs miliciens peuvent détecter des chefs: par la formation politique qu'ils auront reçue dans nos écoles de cadres, parce qu'ils auront fait à la tête de leurs troupes, l'apprentissage du commandement et de la responsabilité.

    Français et Françaises

    La Milice française en faisant appel à vous ne vous convie pas à un rassemblement sentimental. car les circonstances présentes n'autorisent plus les projets lointains et les adhésions vagues. Nous ne multiplierons pas les discours et les défilés.

    La Milice française sera un groupement d'action révolutionnaire pour :

    Remettre en honneur l'intelligence et le travail

    Redonner aux français le sens de la grandeur de la France, le sentiment de leurs responsabilités et des seuls intérêts français.

    A l'encontre des réactionnaires confinés dans leurs égoïsmes et leurs mesquines revanches, sans esprit partisan, nous ferons une révolution sociale et nationale. La lutte sera longue, quotidienne, faite de sacrifices obscurs.

    Nous connaissons nos ennemis et nous mesurons les obstacles qui nous séparent du but.

    Un danger domine tous les autres: le bolchévisme.

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