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Musique et patrimoine de Carcassonne - Page 466

  • La mémoire du Dr Célestin Galy, chirurgien, évincée du nouvel hôpital de Carcassonne!

    C'est un véritable scandale pour nous, amoureux et défenseurs du patrimoine de cette ville, qui vient de se produire lors du déménagement de l'ancien Centre hospitalier Antoine Gayraud vers le nouveau, situé au hameau de Montredon. Il montre tout l'intérêt des dirigeants du nouvel établissement pour la mémoire de leurs anciens confrères et plus largement, pour celle de l'histoire de notre ville.

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    Le Docteur GALY Célestin, chirurgien, est né en 1869 et meurt en 1928. En 1902, il fonde à Carcassonne un centre hospitalier moderne sur l'emplacement de l'ancien Hôtel-Dieu, actuel Dôme. Très impliqué auprés des classes populaires, il anime les oeuvres médico-sociales et se fait le défenseur des pupilles de la nation. À sa mort en 1928, une souscription est organisée pour installer un buste dans le hall d'entrée de l'Hôtel-Dieu. Ancien hôpital général jusqu'en 1977, il se trouvait sur l'emplacement actuel du Dôme. Au milieu des années 1970, lors du déménagement vers futur Centre hospitalier Antoine Gayraud, le buste est installé à l'exterieur vers l'accès du public.

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    Le buste en bronze sur son socle d'origine portait la mention suivante: 

    "Ses malades, ses confrères, ses amis"

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    Le bronze est signé du sculpteur Jean-Baptiste Malacan (1875-1958). On lui doit les monuments aux morts de Castelnaudary, d'Azilhe et de Villasavary, entres autres. Croyez-vous que les dirigeants de l'hôpital se soient souciés de la valeur artistique et mémoriale de ce buste?

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    En Mai dernier, Jacques Blanco (secrétaire des Amis de la Ville et de la Cité) s'aperçoit de la disparition du buste de son piédestal. Pensant qu'il avait dû être mis dans le nouvel hôpital, il s'y rend. Il apprend qu'il ne s'y trouve pas car la direction ne l'a pas voulu en son sein. Heureusement, dans un éclair de lucidité, une bonne âme a demandé à la famille de l'illustre chirurgien de venir reprendre possession de l'objet. Ils ne manquent pas d'aplomb à l'hôpital ! Espérons qu'ils ne traitent pas leurs malades, comme la mémoire de leurs illustres confrères...

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    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine/ 2014

     

     

     

  • Hermann Cohen (1820-1871), compositeur et fondateur des Carmes de Carcassonne

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    Hermann Cohen, fils d'un banquier juif allemand, mène au début de sa vie une existence dissolue. Interllectuellement très avancé pour son jeune âge, à quatre ans et demi il voulait jouer du piano comme son frère aîné. À six ans, il a complètement dépassé ce dernier et commence à improviser, ce qui impressionne les musiciens les plus avancés. C'est contre l'avis de son père qu'Hermann se lance dans la musique. Qu'importe ! Aidé par sa mère qui en fait une icône, le jeune prodige est mis sur un piédestal et rien n'est trop bon pour ses caprices. Tant et si bien qu'il écrira plus tard: "J'étais le tyran de la famille, gâté et choyé. Tout le monde devait courbettes devant mes caprices ; "Tais-toi Hermann, dort". Etre silencieux: "Hermann étudie. Etre silencieux: Hermann compose." Il admet qu'à cette époque, il était avide et n'avait aucune moralité.

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    Franz Liszt

    (1811-1886)

    La situation ne s'est pas arrangée quand sa mère l'a amenée à Paris à l'âge de douze ans, afin qu'il y rencontre des musiciens célèbres: Chopin, Liszt et Zimmerman. Franz Liszt épaté par le talent du jeune garçon le prit sous son aile. Dans les salons musicaux, il rencontra Amandine Dupin (George Sand) dont il dira qu'elle a renforcé sa réputation et même provoqué de la jalousie. En 1836, Liszt qui a quitté sa femme s'enfuit avec une comtesse qui n'aura de cesse de tenter de couper les liens entre son amant et Hermann. Il aura fallu trois ans pour qu'elle arrive à ses fins. Elle l'accusa même d'avoir volé son professeur. La preuve n'a jamais été apportée.

    Quelques réflexions commencent à germer sur l'existence qu'il mène:

    " Quand je dis que tous les jeunes vivaient comme moi, je n'exagère pas. Il y avait le plaisir partout, et ils voulaient les ressources nessaires pour l'acheter. Ils n'ont jamais pensé à Dieu, qu'à eux-mêmes et à leur désir d'accumuler des choses. leurs seuls repères moraux étaient le respect humain et le désir de rester sur le côté droit de la loi." Une chose commençait à bouger dans l'âme d'Hermann, mais il se méfiait du clergé. À vingt-sept ans, il commença à visiter les églises avec une bible donnée par Liszt, profondément ému par la musique pour orgues. Sa confiance en Dieu grandit: " Oui, je connaissais déjà Jésus-Christ, je l'ai vu, je l'ai senti, senti son toucher sur chaque page. J'ai compris que je devais briser les chaînes  qui me liaient et marcher vers lui, mais je n'ai pas pu le faire. J'ai fait des résolutions du matin qui ont disparu dans la soirée." Dans sa chambre, une vie austère s'était installée au milieu d'un lit en fer, d'un crucifix, d'une petite statue de Notre-Dame et de deux photos ; l'une de Sainte-Thérèse d'Avila et l'autre, de Saint-Augustin."

    Hermann ne voulait pas consciemment devenir catholique. C'est arrivé d'une façon spectaculaire:

    "Il est arrivé au mois de mai de l'année dernière 1847. Le mois de Marie a été célébré en grande pompe à l'église Ste-Valère (démolie dépuis). Diverses chorales jouaient de la musique et chantaient. L'organisateur m'a demandé si je ne voulais pas diriger les choeurs. Je suis allé prendre ma place, uniquement pour l'intérêt de la musique. La cérémonie ne m'a pas touché beaucoup, mais au moment de la bénédiction j'ai senti quelque chose en moi comme si je m'étais trouvé. Il était comme le fils prodigue me faisant face. Quand je suis retourné le vendredi suivant, ce fut la même chose. J'ai pensé à devenir catholique." Hermann a attribué la grâce de son conversion à Notre-Dame et il s'est consacré à elle. Il a étudié, pratiqué les exécices de la dévotion et la méditation."

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    L'église des Carmes, à Carcassonne

    En 1850, après avoir terminé son noviciat à Bordeaux et être retourné aux Carmes d'Agen où il fut ordonné le 19 avril 1851, il avait trente ans. Il fut envoyé à Carcassonne pour restaurer les Carmes qui avaient été fermés à la Révolution française. Il institua avec Mgr de la Bouillerie, évêque de Carcassonne, l'adoration nocturne.

    compositeurs

    Le choeur de la cathédrale Ste-Edwige de Berlin

    Herman Cohen est décédé le 20 janvier 1871 à Spandau et est inhumé dans la cathédrale Sainte-Edwige de Berlin.

    Oeuvres pour piano

       Fantaisies et thèmes d'opéra

    Fleurs d'hiver, danses pour piano

    Douze pièces pour virtuose

    Nuit vénitienne

    Schlummerlied

    Les bords de l'Elbe

    Musique sacrée

    Gloire à Marie (32 cantiques)

    Amour à Jésus-Christ

    Fleurs du Carmel

    Couronnement de la Madone

    Thabor (20 cantiques et 1 motet)

    Messa a tre voci, choeur et solistes

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  • Des nouvelles de la Villa de la Gestapo...

    J'ai attendu quelques mois pour prendre contact avec la nouvelle majorité municipale en place depuis mars dernier, pour évoquer le devenir de la Villa de la Gestapo, sise 67 avenue Roosevelt. Chacun sait, le travail que j'ai mené pour qu'elle ne soit pas rasée et, in fine, pour la mémoire des martyrs du nazisme. Jean-Claude Pérez, député-maire de Carcassonne, avait alors décidé d'en faire une maison pour les associations des droits de l'homme. La ville devait la racheter au prix des domaines à Habitat Audois pour moins de 100 000 euros et la remettre progressivement en état sur quatre ans, pour un coût total avoisinant les 400 000 euros. Il avait été envisagé pour faire baisser la facture de confier la restauration à un chantier d'insertion. D'autres pistes n'ont pas été explorées pour soutenir financièrement ce projet, comme par exemple, une subvention de la Communauté Européenne. Quoi qu'il en soit, la pérennisation de cette bâtisse historique passera selon moi, par son inscription à l'inventaire des monuments historiques. Il faudra se battre pour faire admettre à la DRAC qu'au-delà de son aspect architectural quelconque, doit être pris en compte l'intérêt mémorial du lieu. Chacun connaît désormais mon opiniâtreté et mon engagement, mais je n'ai pas le pouvoir de décision. C'est donc tout l'enjeu du rendez-vous que m'a accordé à ma demande, Isabelle Chésa (adjointe à l'urbanisme et au patrimoine) pour le 15 juillet prochain.

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    Il ne se passe plus rien sur le chantier de la Villa de la Gestapo depuis des mois. C'est-à-dire depuis que le parc a été d'abord sondé, pour savoir s'il ne contenait pas un charnier. Ce sondage réalisé par l'INRAP n'a débouché sur rien, mais la prescription dut se faire sur un petit périmètre et sur 30 cm de profondeur. Les travaux sur le fond de la parcelle pour la construction de logements sociaux n'ont pas démarré. Notons que pendant ce temps, la maison continue lentement à agoniser...

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