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Musique et patrimoine de Carcassonne - Page 467

  • Les anciennes colonnes de remplissage de la fonderie Marsal

    Je vous parle d'un temps où les nombreuses vignes aux alentours du carcassonnais n'étaient pas encore transformées en lotissements sous la forme de cages à poules. Les vignerons venaient remplir leurs comportes à des colonnes de remplissages installées dans les villages. Certaines d'entres elles subsistent encore et sont fonctionnelles. Nous avons le devoir de les conserver avec le plus grand soin, car bientôt ce seront les derniers vestiges de la viticulture en milieu périurbain.

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    Cette colonne en fonte à potence tournente avait pour fonction de remplir rapidement en eau propre les récipients, barriques ou demi-muids placés sur les charrettes ou tombereaux. Les communes devaient par cela être équipées d'un château d'eau. Ce procédé révolutionnaire allait faciliter la vie des viticulteurs, qui devaient autrefois puiser l'eau des auges au moyen de seaux, puis les déverser manuellement dans les barriques. Autre inconvénient, les impuretés s'infiltraient dans les appareils de sulfatage.

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    Description du matériel

    Une colonne de fonte à l'aspect décoratif, est traversée par un tuyau d'amenée d'eau à la potence tournante. Un robinet de commande R, supprimant les coups de bélier, se trouve à mi-hauteur du fût. Un deuxième robinet V facultatif, peut être placé à la base de la colonne. Il permet aux municipalité soucieuses d'économies de donner l'eau à la colonne ou de la supprimer de leur gré. De plus, il met la colonne à l'abri de la gelée. Il suffit pour cela pendant l'hiver de fermer le robinet V et d'ouvrir le robinet R. Sur demande ces colonnes peuvent être livrées soit avec un robinet servant de bornes fontaines, soit avec un raccord de prise incendie. La pose est effectuée en quatre heures par un plombier, un maréchal ou un ouvrier. Scellement sur socle en béton par trois boulons.

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    Il reste deux de ces colonnes au hameau de Villalbe en plus ou moins bon état. Celle-ci fonctionne encore pour le cantonnier et le dernier vigneron, Olivier Ormières.

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    L'autre se trouve à proximité du premier réservoir d'eau potable du hameau (détruit depuis). Elle mériterait un coup de peinture.

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    Sur la colonne est gravé le nom du successeur de la fonderie Marsal: Durand-Roger. Cette usine se trouvait au square Gambetta et faisait angle avec l'avenue Arthur Mullot.

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  • La mémoire du Dr Célestin Galy, chirurgien, évincée du nouvel hôpital de Carcassonne!

    C'est un véritable scandale pour nous, amoureux et défenseurs du patrimoine de cette ville, qui vient de se produire lors du déménagement de l'ancien Centre hospitalier Antoine Gayraud vers le nouveau, situé au hameau de Montredon. Il montre tout l'intérêt des dirigeants du nouvel établissement pour la mémoire de leurs anciens confrères et plus largement, pour celle de l'histoire de notre ville.

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    Le Docteur GALY Célestin, chirurgien, est né en 1869 et meurt en 1928. En 1902, il fonde à Carcassonne un centre hospitalier moderne sur l'emplacement de l'ancien Hôtel-Dieu, actuel Dôme. Très impliqué auprés des classes populaires, il anime les oeuvres médico-sociales et se fait le défenseur des pupilles de la nation. À sa mort en 1928, une souscription est organisée pour installer un buste dans le hall d'entrée de l'Hôtel-Dieu. Ancien hôpital général jusqu'en 1977, il se trouvait sur l'emplacement actuel du Dôme. Au milieu des années 1970, lors du déménagement vers futur Centre hospitalier Antoine Gayraud, le buste est installé à l'exterieur vers l'accès du public.

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    Le buste en bronze sur son socle d'origine portait la mention suivante: 

    "Ses malades, ses confrères, ses amis"

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    Le bronze est signé du sculpteur Jean-Baptiste Malacan (1875-1958). On lui doit les monuments aux morts de Castelnaudary, d'Azilhe et de Villasavary, entres autres. Croyez-vous que les dirigeants de l'hôpital se soient souciés de la valeur artistique et mémoriale de ce buste?

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    En Mai dernier, Jacques Blanco (secrétaire des Amis de la Ville et de la Cité) s'aperçoit de la disparition du buste de son piédestal. Pensant qu'il avait dû être mis dans le nouvel hôpital, il s'y rend. Il apprend qu'il ne s'y trouve pas car la direction ne l'a pas voulu en son sein. Heureusement, dans un éclair de lucidité, une bonne âme a demandé à la famille de l'illustre chirurgien de venir reprendre possession de l'objet. Ils ne manquent pas d'aplomb à l'hôpital ! Espérons qu'ils ne traitent pas leurs malades, comme la mémoire de leurs illustres confrères...

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  • Hermann Cohen (1820-1871), compositeur et fondateur des Carmes de Carcassonne

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    Hermann Cohen, fils d'un banquier juif allemand, mène au début de sa vie une existence dissolue. Interllectuellement très avancé pour son jeune âge, à quatre ans et demi il voulait jouer du piano comme son frère aîné. À six ans, il a complètement dépassé ce dernier et commence à improviser, ce qui impressionne les musiciens les plus avancés. C'est contre l'avis de son père qu'Hermann se lance dans la musique. Qu'importe ! Aidé par sa mère qui en fait une icône, le jeune prodige est mis sur un piédestal et rien n'est trop bon pour ses caprices. Tant et si bien qu'il écrira plus tard: "J'étais le tyran de la famille, gâté et choyé. Tout le monde devait courbettes devant mes caprices ; "Tais-toi Hermann, dort". Etre silencieux: "Hermann étudie. Etre silencieux: Hermann compose." Il admet qu'à cette époque, il était avide et n'avait aucune moralité.

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    Franz Liszt

    (1811-1886)

    La situation ne s'est pas arrangée quand sa mère l'a amenée à Paris à l'âge de douze ans, afin qu'il y rencontre des musiciens célèbres: Chopin, Liszt et Zimmerman. Franz Liszt épaté par le talent du jeune garçon le prit sous son aile. Dans les salons musicaux, il rencontra Amandine Dupin (George Sand) dont il dira qu'elle a renforcé sa réputation et même provoqué de la jalousie. En 1836, Liszt qui a quitté sa femme s'enfuit avec une comtesse qui n'aura de cesse de tenter de couper les liens entre son amant et Hermann. Il aura fallu trois ans pour qu'elle arrive à ses fins. Elle l'accusa même d'avoir volé son professeur. La preuve n'a jamais été apportée.

    Quelques réflexions commencent à germer sur l'existence qu'il mène:

    " Quand je dis que tous les jeunes vivaient comme moi, je n'exagère pas. Il y avait le plaisir partout, et ils voulaient les ressources nessaires pour l'acheter. Ils n'ont jamais pensé à Dieu, qu'à eux-mêmes et à leur désir d'accumuler des choses. leurs seuls repères moraux étaient le respect humain et le désir de rester sur le côté droit de la loi." Une chose commençait à bouger dans l'âme d'Hermann, mais il se méfiait du clergé. À vingt-sept ans, il commença à visiter les églises avec une bible donnée par Liszt, profondément ému par la musique pour orgues. Sa confiance en Dieu grandit: " Oui, je connaissais déjà Jésus-Christ, je l'ai vu, je l'ai senti, senti son toucher sur chaque page. J'ai compris que je devais briser les chaînes  qui me liaient et marcher vers lui, mais je n'ai pas pu le faire. J'ai fait des résolutions du matin qui ont disparu dans la soirée." Dans sa chambre, une vie austère s'était installée au milieu d'un lit en fer, d'un crucifix, d'une petite statue de Notre-Dame et de deux photos ; l'une de Sainte-Thérèse d'Avila et l'autre, de Saint-Augustin."

    Hermann ne voulait pas consciemment devenir catholique. C'est arrivé d'une façon spectaculaire:

    "Il est arrivé au mois de mai de l'année dernière 1847. Le mois de Marie a été célébré en grande pompe à l'église Ste-Valère (démolie dépuis). Diverses chorales jouaient de la musique et chantaient. L'organisateur m'a demandé si je ne voulais pas diriger les choeurs. Je suis allé prendre ma place, uniquement pour l'intérêt de la musique. La cérémonie ne m'a pas touché beaucoup, mais au moment de la bénédiction j'ai senti quelque chose en moi comme si je m'étais trouvé. Il était comme le fils prodigue me faisant face. Quand je suis retourné le vendredi suivant, ce fut la même chose. J'ai pensé à devenir catholique." Hermann a attribué la grâce de son conversion à Notre-Dame et il s'est consacré à elle. Il a étudié, pratiqué les exécices de la dévotion et la méditation."

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    L'église des Carmes, à Carcassonne

    En 1850, après avoir terminé son noviciat à Bordeaux et être retourné aux Carmes d'Agen où il fut ordonné le 19 avril 1851, il avait trente ans. Il fut envoyé à Carcassonne pour restaurer les Carmes qui avaient été fermés à la Révolution française. Il institua avec Mgr de la Bouillerie, évêque de Carcassonne, l'adoration nocturne.

    compositeurs

    Le choeur de la cathédrale Ste-Edwige de Berlin

    Herman Cohen est décédé le 20 janvier 1871 à Spandau et est inhumé dans la cathédrale Sainte-Edwige de Berlin.

    Oeuvres pour piano

       Fantaisies et thèmes d'opéra

    Fleurs d'hiver, danses pour piano

    Douze pièces pour virtuose

    Nuit vénitienne

    Schlummerlied

    Les bords de l'Elbe

    Musique sacrée

    Gloire à Marie (32 cantiques)

    Amour à Jésus-Christ

    Fleurs du Carmel

    Couronnement de la Madone

    Thabor (20 cantiques et 1 motet)

    Messa a tre voci, choeur et solistes

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