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Musique et patrimoine de Carcassonne - Page 462

  • Le Grand Hôtel Terminus a cent ans depuis le 24 juin 2014

    Il n'y aura pas de pétards, de feux de Bengale ou de banquet pour fêter le centenaire de l'illustre hôtel qui fit jadis, la belle réputation de l'accueil touristique de notre ville. Qu'importe! Nous ne sommes pas en 1914 et les temps ne sont plus hélas à la nostalgie, mais à une économie qui se contrefiche de l'histoire locale... En 1857, le chemin de fer arrive à Carcassonne. Hôtels et restaurants se développent alors autour de la gare pour donner le meilleur accueil aux voyageurs séjournant dans Carcassonne.

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    Le Grand hôtel Saint-Jean Baptiste situé en face du Jardin des plantes, actuel square Chénier, est le plus important de toute de la ville. Au début du XXe siècle, son état le qualifie de "refuge minable". Il est décidé en 1912 de le raser avec les maisons environnantes. Parmi elles, deux commerces:

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    Le salon de coiffure Cassagneau

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    Les chaussures Fidel Perxachs, en face de la Rotonde

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    Le banquier Paul Motte associé à MM. Béteille et Beauquier décident de construire en lieu et place, un hôtel de grand standing bénéficiant de tout le confort moderne.

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    Les dessins et les plans du nouvel hôtel sont confiés à l'architecte Florentin Belin.

    © Martial Andrieu

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    Plan des caves et fondations

    © Martial Andrieu

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    Florentin Belin, né en 1874 à Nîmes

    © Pierre Canavy (C. Marquié)

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    350 ouvriers de tous les corps de métiers, participent pendant une année à l'édification du bâtiment. Le jeudi 23 mars 1914, un grand banquet est organisé pour fêter l'achèvement des travaux de gros oeuvre, au milieu des entrepreneurs et des ouvriers. Sur les nappes, des oranges et des barils de vin.

    "Lorsque la blanquette eut moussé dans les verres, M. Motte, président de la Société du Terminus-Cité, porta la santé de ses convives qu'il félicita pour leur énergie, de leur dévouement et de leur esprit de discipline. L'un des contre-maîtres, au nom du personnel ouvrier, remercia les dirigeants de la socité du bel exemple de fraternité et de solidarité qu'ils venaient de donner. Après que le président du conseil d'administration de la socité eût éloquemment distribué l'éloge que nul ne méritait mieux que l'architecte distingué du Terminus, M. Belin, M. Laguille, rédacteur au Petit Méridional, délégué par le syndicat de la presse, en termes choisis, loua la société de la belle initiative, aujourd'hui couronnée du succès, qu'elle audacieusement prise à Carcassonne, pour le plus grand profit des intérêts collectifs."

    © L'intérêt général (Organe du Syndicat d'initiative/ Mai 1914)

    Après les applaudissements, on tira du haut du bâtiment des feux de Bengale dans l'allégresse générale.

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    Le Grand Hôtel Terminus est livré en juin 1914 et les Carcassonnais sont impressionnés par les dimension du bâtiment: 2500 m2 sur quatre niveaux. L'ensemble des chambres bénéficient de l'électricité, du chauffage central au charbon et de l'eau chaude. Sur le toit, un réservoir d'eau de 10 000 m3 qui sera détruit dans les années 1930. Les clients profitent également d'un garage automobile, d'un salon de coiffure, d'un grand café, d'une salle de spectacle de 800 places (actuel cinéma Le Colisée) et d'un jardin d'hiver. La gestion est confiée à MM. Jagmet et Pons.

    l'hôtel terminus

    L'étiquette des bagages de l'hôtel Terminus

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    Le grand hall

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    La salle du grand café

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    Le salon de lecture

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    Le petit salon

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    La salle de bain d'une chambre

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    Le Grand Hôtel Terminus dans les années 1920-1930 tenu par MM. Ginet et Sauvage

    © Martial Andrieu

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    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine 2014

  • Ladislas Levavasseur, ce Carcassonnais chirurgien-major de l'empereur Napoléon 1er

    Un chirurgien, ayant perdu l'usage de la vue et presque paralysé, dicte quatre ans avant sa mort à son neveu, le récit de ses aventures au sein de la Grande Armée de Napoléon. Cet éminent médecin qui côtoiera sur les champs de bataille, Larrey et Broussais, s'appelle Ladislas Levavasseur. C'est le grand-père maternel du compositeur Paul Lacombe, dont nous avons longuement parlé sur ce blog. Au milieu du fracas de la guerre, ce chirurgien l'empereur fera major sur une simple décision orale: "Berthier, notez!" Il soigna la fièvre jaune à Saint-Domingue, amputa les membres inférieurs des soldats et finalement, on ne sait par quel miracle, revint sain et sauf de cette boucherie. Franc-maçon comme l'usage en était auprès des maréchaux de l'empire, il tutoyait Massena. Il rencontrait à maintes reprises Napoléon et Roustan, son mamelouk. Républicain convaincu, Ladislas levavasseur échappa de peu à la mort au moment de la Restauration. Il fut même banni pour un temps de l'exercice de la médecine. C'est à Carcassonne qu'il trouva refuge où il se maria avec Lucie Marisy, une jeune fille de Trausse-Minervois. Après la mort de Louis XVIII, il reprit du service à l'Hôtel Dieu de Carcassonne et mourut en 1864.

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    Maison de Ladislas Levavasseur, square Gambetta

    © Chroniques de Carcassonne

    Avec l'aimable autorisation de M. Digonnet, j'ai décidé de réaliser la publication de ce manuscrit totalement inédit. Il apporte des éléments surprenants à l'histoire des batailles de l'Empire, sans concessions car non romancés. À la lecture de ce livre, vous serez au plus près de ces hommes dont le but était de porter les valeurs de la Révolution à l'extérieur de la France. Car en dehors des conquêtes des territoires, ne s'agissait-il pas de cela?

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    Vous trouverez ce livre à Carcassonne

    Librairie Breithaupt

    Maison de la presse

    Vous pouvez le commander par correspondance

    17€ + 3,50€ (frais de port)

    Martial Andrieu

    5, rue de la Brégère

    87100 Limoges

    andrieu-martial@wanadoo.fr

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  • Le "Petit faune" d'Hubert Lavigne est à la mairie de Carcassonne

    Sur combien de photographies de mariages prises en bas des marches de l'escalier d'honneur de l'ancienne mairie, figure cette sculpture, énigmatique, aux yeux des jeunes époux ? Que représente t-elle et d'où vient-elle ? Voilà quel fut le sujet de ma recherche...

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    Le "Petit faune" est une oeuvre en marbre du sculpteur français Hubert Lavigne (1818-1882) qui obtint la troisième place au Prix de Rome en 1843. La date de création (1865) et le nom de l'artiste sont gravés au dos de cette pièce. D'après le Catalogue interministériel des dépôts d'oeuvres d'art de l'état, elle fut acquise en salon de 1866 et déposée dans les collections du Musée des Beaux-arts de Carcassonne, deux plus tard. Par déduction, nous avançons l'hypothèse tout à fait raisonnable, qu'elle fut placée à la mairie lors de sa construction au début des années 1930.

    À quel salon participa Lavigne ? Au salon des artistes français de Paris:

    "Quant à M. Lavigne, on peut lui dire, sans craindre
    de lui tourner la tète, que son Petit faune à la vipère
    est une des pièces intéressantes de notre exposition
    de sculpture; non-seulement parce que le sujet est
    spirituellement conçu, et que ce petit sauvageon
    d'enfant fait une grimace comique en secouant la
    vermine rampante qui s'entortille à son pied. Il ne
    faudrait rien de plus, je le sais, pour éveiller l'atten-
    tion du public et pour assurer à ce faune une place
    d'honneur à l'étalage des marchands de bronze;
    mais j'ai autre chose à louer dans l'ouvrage de
    M. Lavigne. La petite tête est d'une finesse remar-
    quable, sous ses cheveux de marcassin effarouché ; le
    ventre est bien modelé, et le dos fait un bon revers
    à la médaille ; il y a de jolis morceaux dans les bras,
    et le genou, que j'ai gardé pour la bonne bouche,
    ne déparerait pas l'œuvre d'un homme fait."

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