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Musique et patrimoine de Carcassonne - Page 469

  • La corseterie Bover et ses Bains-Douches, rue Courtejaire

    La maison Bover est fondée en 1889 dans la Grand rue (actuelle rue de Verdun) par deux soeurs. La boutique au nom évocateur "A la taille élégante" vend des corsets sur mesure et des jupons. Nous sommes encore bien loin des jupes de Coco Chanel...

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    Le corset est un sous-vêtement qui sera porté par les femmes jusqu'au début du XXe siècle. Il affinait la taille tout en maintenant la poitrine. Il faut noter qu'à cette époque les canons de la beauté étaient tout en rondeur. La belle femme devait avoir des formes; de nos jours c'est plutôt l'inverse. Les corsetières fabriquaient bien entendu ces sous-vêtements, après avoir pris les mesures des clientes dans l'arrière-boutique. Ils se laçaient dans le dos en s'ajustant en fonction du serrage, si bien que certaines élégantes sont mortes suite à une perforation costale pour avoir voulu trop affiner leurs tailles.

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    Sur l'annuaire de l'Aude de 1904, on retrouve la boutique Bover dans la rue du Marché (rue Armagnac). Peut-être est-ce une erreur ou un déménagement, car c'est au numéro 29 (aujourd'hui 35) de la rue de la gare qu'elles s'établiront ensuite (photo ci-dessus). Tout de suite après le magasin de musique Gillon (Librairie Breithaupt, aujourd'hui), un couloir d'une dizaine de mètres. C'était là l'entrée des Bains et Douches Bover.

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    La salle des Bains-Douches dans la librairie Breithaupt

    A gauche, en entrant, un guichet en forme d'ogive, vitré et possédant une sonnette pour alerter les propriétaires des Bains, était placé au-dessous d'une pancarte indiquant le prix des bains et des douches. Dans les années 30, un bain coûtait 3 francs et une douche, 2 francs. Le client, après avoir sonné, était reçu au delà du guichet par l'une des demoiselles Bover. Après avoir réglé le prix des ablutions, tout au fond du couloir une salle d'attente garnie de chaises de rotin permettait de patienter en attendant que l'un des box soit disponible. Cette salle était lambrissée de bois ciré, tout comme le plafond revêtu de lattes de parquet. Des vapeurs dégagées par d'importantes chaudières envahissaient la salle d'attente ; elles chauffaient une vingtaine de box. Chaque client était muni d'un léger paquet contenant serviette, peigne et savon. On pouvait savoir à quel journal ils étaient abonnés, puisque ces ustensiles de toilettes en étaient recouverts : L'Eclair, Le Midi Socialiste, L'Express du Midi... Le succès des Bains-Douches venait du fait que les gens n'en possédaient pas chez eux. On se lavait dans un baquet disposé dans la cuisine ou dans une petite cour, ou dans un tub de zinc. 

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    Les héritiers de la famille reprendront l'affaire jusqu'à la fin des années 80.

    Mis à jour le 29 novembre 2018

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  • François Pastour (1899-1948)

    Le 13 mai 1948 disparaissait en pleine Cour d'assises de l'Aude, François Pastour, Procureur de la République de Carcassonne. Au moment où il pronoçait ses réquisitions lors d'un procés, le magistrat s'effondrait sur sa chaise sans qu'il fut possible de le ramener à la vie. François Pastour avait succédé à A.E Morelli, procureur de Carcassonne envoyé en déportation et mort à Dachau le 17 février 1945 (le jardin à l'entrée du Palais de justice porte son nom).

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    François Pastour naît le 16 avril 1899 à Antibes dans un milieu d'universitaires. Après de brillantes études secondaires, il s'inscrit à la faculté de droit d'Aix en provence. Le 9 mars 1923, il est membre du barreau de Nice puis deux ans plus tard, il est reçu parmi les premiers au concours d'entrée de la magistrature. Il est nommé comme juge suppléant du ressort d'Aix le 10 mai 1925, puis est affecté au tribunal de Tarascon. Substitut à Perpignan le 9 août 1931 et à Bordeaux le 30 mai 1935, il participe ensuite à la guerre avec le grade de Capitaine. Ses faits d'armes lui vaudront deux citations à l'ordre de son régiment. Ce n'est qu'après l'armistice qu'il prendra ses fonctions le 22 janvier 1941, à la cour d'assises de l'Aude comme procureur.

    François Pastour était très apprécié pour son humanisme. C'est grâce à lui que furent organisés dans le département des centres pour mineurs, afin que ceux-ci n'aillent pas en prison avec de dangereux malfrats. Au moment de l'épuration, c'est le procureur Pastour qui jugea en qualité de commissaire du gouvernement, les collaborateurs comme René Bach, par exemple.

    Il est décédé dans l'exercice de ses fonctions le 13 mai 1948. De nombreux hommages lui furent rendus par ses pairs en la cathédrale Saint-Michel. Parmi eux: René Pech (Président la chambre des huissiers de l'Aude, Me Frontil (Bâtonnier de l'ordre des avocats), M. Barradat (Président de la cour d'assises), M. Rouvière (Président du tribunal civil)et M. Hugues (Procureur général). Il est inhumé à Antibes.

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  • Les résultats de la pétition sur la Cité

    Nous ne boudons notre plaisir de vous montrer un des résultats de notre mobilisation contre le mauvais entretien de la Cité de Carcassonne. Pour mémoire, c'est à la suite de plusieurs constats relevés dans la basilique Saint-Nazaire — notamment, l'état épouvantable de la chapelle Pierre de Rodier— que nous lancions une pétition en janvier 2013 qui réunit 2700 signataires de tous les pays. Les travaux avaient été budgétisés depuis plusieurs mois, mais n'étaient jamais lancés, au grand désespoir de Mgr de la Soujeole.

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    État de la chapelle Pierre de Rodier en 2013 sous les gouttières

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    État après les travaux en mai 2014

    On se souviendra du peu de soutiens dont nous avons pu bénéficier de la part des notables et plus largement, de ceux qui étaient concernés au premier chef. Cette action eut tout de même un autre effet bénéfique pour Carcassonne que bien sûr, on se garde bien de dire... Au moment où la polémique enflait mettant en évidence l'incurie de l'état au sujet de la Cité et plus largement du patrimoine de Carcassonne, le préfet de l'Aude pour tenter de calmer le jeu, obtenait des crédits pour la restauration de l'ancienne manufacture de la Trivalle.

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    La manufacture royale de la Trivalle en 2014

    Tant et si bien que les agents du patrimoine n'en crurent pas leurs yeux quand, quelques semaines après, ils apprirent le lancement de ce chantier sorti du chapeau ministériel. En effet, seule la restauration de la cathédrale Saint-Michel était prévue de longue date, par le plan de relance du gouvernement Fillon. Notre instance à démontrer que les crédits alloués pour Carcassonne n'arrivent jamais à destination, aura payé. Ils semblaient être captés à la source par des administrations préférant peut-être Montpellier à Carcassonne.

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