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Musique et patrimoine de Carcassonne - Page 113

  • Pierre Roques-Salvaza (1793-1871), un député-maire sous le Second Empire

    Pierre Roques dit Paul Auguste Roques-Salvaza, naît le 28 frimaire de l’An II (18 décembre 1793) à Carcassonne, de Guillaume et de Cécile Louise Hippolyte Thomas Dufour. Après des études de droit et fort de ses idées royalistes, à un âge assez précoce pour cette fonction, Louis XVIII le nomme substitut du procureur puis avocat général à Limoges. L’abdication de Charles X suite à l’avènement de la Monarchie de juillet provoque la disgrâce des légitimistes qui, de ce fait, entrent dans l’opposition à Louis-Philippe d’Orléans, le fils du régicide. Pierre Roques rentre alors à Carcassonne et s’occupe de son domaine de Salvaza où il possède un haras, dans lequel on élève des chevaux de grande qualité. Avec Paule Guillemette Sabatier († 1847) épousée à Montréal en 1821, l’avocat vit au n° 16, rue la rue La Fayette (actuelle rue de la République) avec leur fils Marc Marie Roques. Ce dernier qui vit le jour le 22 mars 1822 à Carcassonne, entra à l’Ecole polytechnique en 1854 et fit une brillante carrière dans l’armée. Décoré de la Légion d’honneur et de la médaille de S.M la reine d’Angleterre, le commandant d’artillerie Marc Marie Roques se distingua lors du siège de Soissons en 1870. Après s’être retiré avec son épouse Berthe Emile Blanche Geoffroy de Villeneuve - la fille d’un député et collègue de son père à l’Assemblée nationale - à Fère-en-Tardinois dans l’Aisne, le fils de Roques-Salvaza mourra à l’âge de 53 ans le 3 décembre 1875. Il avait une fille, Suzanne, née en 1863 qui se mariera avec le Comte d’Ivry († en 1916 à Verdun).

    Roques-Salvaza

    © Coll. Martial Andrieu

    Le retour en grâce de Pierre Roques, à l’instar de l’ensemble des partisans des Bourbons, ne s’effectuera qu’à partir du Second Empire. Il reprend son poste d’avocat général au tribunal de Carcassonne et se lance en politique. D’abord élu député du Corps législatif représentant la 1ère circonscription avec Guillaume Peyrusse en 1852, Roques-Salvaza - car c’est ainsi qu’il se fait désormais appeler - est renouvelé par deux fois dans ses fonctions. En 1857, puis en 1863 où il remporte une victoire écrasante contre Mahul avec près de 25 000 voix d’avance ; élection contestée par son adversaire pour des irrégularités supposées. Il s’agit là de son dernier mandat de député, lui qui pendant trois législatures s’était fait remarquer comme le parlementaire le plus assidu de l’Assemblée. Le plus hableur même, aux dires de ses collègues, et surtout l’un des plus compétents. 

    « Cet ancien magistrat suit religieusement toutes les discussions. Les raisonnements qu’il n’approuve pas, les opinions qu’il ne saurait partager, le font même, malgré lui, s’agiter sur son banc ; il se lève, il interrompt, et demande convulsivement la parole. Lorsque M. le président se trouve contraint de la lui refuser, il ne lâche pas pied, et souvent alors il se rend maître du silence de la chambre. Pour tout dire, ajoutons que dans les commissions, ce député du midi apporte le précieux tribut de sa science de légiste, de sa haute logique  et de ses connaissances variées (Quatre ans de règne. Où en sommes-nous ? / L. Véron / 1857) »

    Il fut classé parmi les 180 parlementaires sur 273 comme étant des plus purs, parce que n’ayant jamais voté contre les vues du gouvernement, où a de très rares exceptions (Sentinelles, prenez garde à vous / Pierre Leyssene / 1869). Si l’on devait retenir un projet de lois qu’il a cherché à initier avec Granier de Cassagnac, il faudrait citer l’impôt de 5% sur la rente le 16 juin 1862. Un projet qui ne verra pas le jour, mais qui avait pour objet de créer une taxe sur tous les arrérages, dividendes et intérêts annuels ou revenus provenant des rentes sur l’état. Une loi en avance sur son temps, dénoncée comme un impôt sur le revenu par ses opposants. Dans les souvenirs de la Chambre de députés, Roques-Salvaza laissa l’image d’un homme jovial.

    « A la buvette, il retrouve son air de jeune. Il se montre le plus gai des méridionaux ; il s’attendrit sur les orateurs du gouvernement qu’il s’oublie à appeler « mes enfants », mais restant cordial pour les députés suspects d’indépendance. Bref, c’est un homme d’esprit avec un caractère rageur. »

    roques-salvaza

    La chambre des députés en 1862

    A Carcassonne, il occupe le fauteuil de maire depuis la démission de Bosc et sa nomination par décret impérial le 3 décembre 1853. Au cours de quatorze années à la tête de la ville, Roques-Salvaza aura mené de grandes transformations pour la commune. On peut citer la construction du lycée impérial, du Palais de justice et du square Sainte-Cécile (Gambetta). Sur un plan plus social, on a oublié qu’il fut le premier à vouloir amener l’eau aux habitants de la cité médiévale. Ce projet sera finalement réalisé une vingtaine d’années plus tard par Marcou. Roques-Salvaza veilla à donner du travail aux ouvriers, frappés par le longues périodes de chômage. C’est également sous son mandat qu’en 1857, le chemin de fer passa par Carcassonne. N’idéalisons pas tout de même… La classe ouvrière qui contribua très largement à l’essor industriel de la France sous le Second Empire, paya un lourd tribu au progrès technique. Et, si Roques-Salvaza fit avancer Carcassonne, il n’hésita à figurer comme président de la commission préfectorale contre la mendicité dans la ville. Toute personne s’en rendant coupable risquait la prison. A l’âge de 74 ans, le maire de Carcassonne démissionna et laissa sa place à son dauphin, M. Birotteau qui sera nommé par décret le 3 avril 1867.

    roques-salvaza

    © Coll. Martial Andrieu

    Guillaume Peyrusse

    Roques-Salvaza conserva son siège de Conseiller général de Tuchan jusqu’en 1869 et la présidence de l’assemblée départementale qu’il partageait avec Peyrusse. Successivement, Chevalier, Officier (1861) et Commandeur de la Légion d’honneur (1865), le député Roques occupa également la présidence de la Société des Arts et des Sciences de Carcassonne en 1853. Le 11 mai 1871, il s’éteignit chez lui rue La Fayette à l’âge de 77 ans. Son frère Marc Roques, lui survivra quelques années et le domaine de Salvaza sera vendu. Il nous paraissait important de rédiger la biographie de cet homme, au gré des recherches que nous avons entreprises. 

    Sources

    Etat-civil / ADA 11

    Délibérations du conseil municipal

    Presse nationale et locale ancienne

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    © Tous droits réservés / Musique et patrimoine / 2019

  • Le hameau de Lescale (Puivert) incendié et pillé par les nazis le 9 août 1944

    Les Allemands réclament de Puivert des renforts et les agents de renseignements annoncent à l’état-major de Picaussel, une attaque en force des Allemands avec 20 chars et 1500 hommes qui devront anéantir le maquis. De plus, le maquis sera tourné par Belvis et Espezel. Devant la perspective d’un engagement téméraire, les officiers décident le repli du camp avant qu’il soit cerné. Le décrochage s’effectue en trois groupes au carrefour des routes d’Espezel et de Lescale. Il se déroule sans combat par la seule route libre ; deux heures plus tard les chars allemands empruntaient cette voie se dirigeant vers la forêt de Picaussel où ils pensaient encore trouver des maquisards.

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    © ADA 11

    Le village après l'incendie

    Le 6 août 1944, un détachement de la 10e compagnie du régiment de panzer grenadier (Feldpost 330.996), commandée par le lieutenant Bernahrd Brandt (né le 15 janvier 1915 à Lindheim) et le caporal chef Franz Biskup, arrive à Puivert.  Au sein de cette unité se trouve l’interprète et agent de la Gestapo à Pexiora, le dénommé Jean Terrier. Ce même jour, vers 17 heures, une voiture transportant 4 jeunes maquisards de Picaussel tombe dans une embuscade et deux de ses occupants sont tués. Il s’agit de Jean Carbou et de Joseph Lebret, domiciles au hameau de Lescale. A la même heure, un important parachutage comportant plusieurs mitrailleuses est effectué ( par 4 avions alliés). Ces mitrailleuses sont rapidement placées et lorsque le lendemain matin du 7 août 1944 les unités allemandes donnent l’assaut au camp, tout est prêt. Durant 4 heures, le combat fait rage. Les maquisards bien camouflés dans les accidents de terrain ne peuvent être délogés par les Allemands qui sont obligés de décrocher vers deux heures de l’après-midi. Laissant au total 18 morts et une soixantaine de blessés.

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    © ADA 11

    L'école a échappé aux flammes

    Si le maquis avait pu s’échapper, les Allemands exaspérés devaient coûte que coûte assouvir leur vengeance. Après avoir occupé le hameau de Lescale, les nazis effectuent un pillage méthodique de toutes les maisons, chargent tout sur des camions (meubles, argenterie, céréales, bétail, etc.) pour le transporter à Pexiora. Leur triste forfait n’allait pas s’arrêter là… Avec les méthodes expérimentées sur le front de l’Est, la horde barbare décide le 9 août 1944 d’incendier le village qui bientôt ne sera plus qu’un brasier. Dans les ruines, seules l’école et l’église demeureront à-peu-près intactes. Fort heureusement, les habitants avaient fui dès leur arrivée. Leur forfait accompli, les troupes allemandes reprennent le chemin de Carcassonne.

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    © ADA 11

    Arbre calciné au milieu des ruines

    "Dans le courant de juillet 1944, un détachement allemand, commandé par le lieutenant Brandt et l’obergefreiter Biskup Franz, composé de 160 hommes environ et d’une douzaine de voitures blindées, est venu cantonner dans Pexiora. Je me souviens que nous sommes partis un samedi du début du mois d’août et que nous sommes revenus le mardi suivant. Avec une partie du détachement allemand, j’ai d’abord été au village de Puivert, où nous sommes arrivés assez tard.

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    © ADA 11

    Les ruines des habitations incendiées

    Après avoir obtenu les renseignements sur le maquis que venait de nous donner un jeune homme, nous sommes restés dans Lescale encore quelques heures pendant lesquelles, les soldats procédaient dans les maisons à des visites. Je me trouvais à côté du lieutenant Brandt, à côté d’une voiture blindée. Nous sommes revenus, ensuite, à Puivert, n’ayant rien trouvé à Lescale. Le lieutenant Brandt, laissant avec moi une vingtaine de soldats allemands et une dizaine de camions, est parti avec le reste du détachement, soit environ soixante hommes, trois ou quatre  autos blindées, et quatre ou cinq camions. Ce détachement nous a rejoint le lendemain. Les Allemands emportaient dans les camions une grande quantité de linge, de bétail, des vaches et des volailles. Le lieutenant Brandt m’a dit qu’il avait fait incendier Lescale et que ce qu’il rapportait provenait de ce village. » (Déposition de Jean Terrier)

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    Vue sur le hameau de Lescale. En haut à droite, dans la montagne enneigée le maquis de Picaussel

    Le chef de cabinet du préfet de l’Aude, M. Bourgin, écrit au maire de Pexiora le 16 août 1944 : « Je vous prie de vouloir bien prendre toutes dispositions utiles pour assurer la garde du matériel enlevé par les troupes d’occupation au hameau de Lescale. Ce matériel qui avait été entreposé dans votre commune a été abandonné semble t-il par les troupes allemandes. M. Pic, correspondant du journal « L’Eclair », porteur de ce pli vous donnera indications utiles en ce qui concerne le lieu où a été entreposé ce matériel. Je vous serais obligé de vouloir bien donner à M. Pic, propriétaire d’une partie de ces objets, toutes facilités pour vérifier que ce qui lui appartient n’a pas été dispersé. Vous voudrez bien également prendre des dispositions pour éviter tout pillage. »

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    © ADA 11

    Comme à Oradour-sur-Glane, on construira des baraquements pour les sinistrés. 

    Sources

    P.V de la gendarmerie de la brigade de Chalabre n°318 du 9 septembre 1944

    P.V de la gendarmerie de la brigade de Chalabre n°742 du 9 décembre 1944

    Rapport de la Police judiciaire du 12 novembre 1947 n° 22786

    Archives United Nations Wear Crimes Commission

    Rapport Cassan, sous-préfet de Limoux.

    Notes

    Autres personnes interrogées pour l’enquête : Grassaud François (Puivert), Jourda Léopold (Puivert), Pic Marie (Lescale), Deloustal Toussaint et Auguste Carbou.

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  • L'histoire de la caserne de la Justice, route de Montréal

    Carcassonne a toujours été une ville de garnison et c’est encore vrai aujourd’hui avec le 3e Régiment Parachutiste d’Infanterie de Marine, en nos murs depuis 1962. A chaque plan de restructuration de l’armée, un branle bas de combat se met en ordre de bataille afin de conserver nos militaires, dernier vivier économique d’une cité désindustrialisée. A l’aube de la Première guerre mondiale, le gouvernement de la République vota l’augmentation du service militaire de deux à trois ans afin de préparer un conflit avec l’Allemagne que l’on considérait comme inévitable. Malgré l’opposition de la S.F.I.O et de Jean Jaurès, la loi fut votée avec l’appui notamment de Georges Clemenceau. Le Ministère de la guerre informa alors la municipalité qu’elle aurait bientôt à loger deux compagnies d’infanterie supplémentaires, en complément des quatre déjà affectées au château comtal dans la cité médiévale et à la caserné Iéna. Cette dernière, bâtie en 1873 sur des terrains pas assez vastes, ne pouvait plus s’agrandir depuis la construction de la manutention militaire en 1903. Pour accueillir les réservistes et les territoriaux convoqués périodiquement pour les manœuvres, à peine les logeait-elle dans l’ancienne prison et le Grand séminaire. Or, la première était promise à la démolition pour le futur groupe scolaire et le second, n’était plus en état. L’an passé, la ville avait du se résoudre à louer l’immeuble Sarraute et l’usine Mingaud. Deux bâtiments de secours que leurs propriétaires souhaitent désormais réserver à un autre usage.

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    Le Ministère de la guerre mit en demeure la municipalité de trouver rapidement un terrain pour construire des casernements, faute de quoi elle serait contrainte de faire partir l’ensemble de la garnison vers une autre ville. Dans l’histoire récente, cela peut nous rappeler que faute de zone de saut pour nos parachutistes, Carcassonne faillit perdre son régiment pour les villes de Pau ou de Castres. En 1913, on n’avait rien préparé car comme à l’accoutumée, les municipalités s’étaient endormies sur les deniers d’un budget exsangue. La première question qui fut débattue en conseil municipal de cette année-là, s’articula autour du sempiternel « Combien cela va t-il nous coûter ? Avons-nous les moyens ? » Après un vote au cours duquel le maire Faucilhon rappela que les bénéfices de 170 hommes supplémentaires dépassaient largement le coût de la construction d’une caserne dont l’armée ne demandait que l’achat du terrain, le conseil municipal accepta le 16 juin 1913 de répondre favorablement au Ministère de la guerre. A cinq voix près tout de même, celle des Socialistes unifiés farouchement opposés à la loi de trois ans.

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    Au mois de juin, le maire se rendit à Paris pour obtenir des garanties financières de l’état. Quant au choix des terrains, deux options se présentaient après que le génie a conclu à l’impossibilité de l’agrandissement de Iéna. La première, dans la rue du 24 février à l’ouest du cimetière Saint-Michel, sur l’emprise actuelle du mess du régiment. La seconde, en bordure de la route de Montréal sur les terrains Saint-Jacques au lieu-dit La Justice, propriétés des sieurs Lassale (pépiniériste), Protois, Auriol (notaire) et Louis Ferrand (propriétaire). C’est en effet à cet endroit que la justice de l’Ancien régime suppliciait les condamnés.

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    Pour une raison de coût, la seconde option fut retenue par l’ensemble des parties et la ville acquit une parcelle de 2 hectares et demi en terres labourables à 4 francs le m2 pour 84106 francs avec les taxes. L’adjudication des travaux fut remportée par l’entreprise Bernard ayant proposé un devis 280 000 francs. Bien entendu, le génie militaire s’occupa de la maîtrise d’œuvre sous la direction de l’officier Dusson. Dans un endroit dépourvu encore d’habitations à cette époque mais où se créera progressivement un nouveau faubourg, la caserne dite « La justice » sortit de terre au printemps 1914. Les compagnies du 15e régiment d’infanterie, promises à Carcassonne n’auront guère le temps d’essuyer les plâtres. Elles seront envoyées au front dès le début du conflit mondial, avant d’être remplacées par la compagnie encasernée au château comtal en 1918 ; au moment où les Monuments historiques prennent définitivement possession de la Cité.

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    Au début des années 1920, la caserne de la justice tombe en déshérence. La municipalité Tomey compterait bien en faire l’acquisition à l’armée, mais n’ayant pas de projet précis, elle préfère s’abstenir. Le maire propose bien en juillet 1928 d’y installer une école professionnelle supérieure de commerce et d’industrie, mais cette idée n’aura pas de suite. Alors, après en être devenue le propriétaire, elle l’aménage en 1936 en terrain de sport pour les écoles de villes. Jusque-là, les élèves avaient eu pour habitude de courir à l’étroit, autour du terrain de rugby de la Pépinière (Stade A. Domec). 

    Quand les Allemands envahissent la zone sud en novembre 1942, ils s’installent à Carcassonne. La caserne de la Justice retrouve alors ses fonctions primitives ; elle sert de casernement à la 5e compagnie du Landeschüztenregiment der Luftwaffe Lisieux, tristement connu pour son crime de guerre à Trassanel. Les tetons, au moment de quitter Carcassonne le 19 août 1944, incendient les baraquements dans lesquels étaient entreposés des vivres. Il suffit d’imaginer la population du quartier, affamée par quatre ans de restrictions se précipiter pour éteindre les flammes. Si la barbarie nazie avait fini par abdiquer sous le joug des partisans de la liberté, les témoins jusque-là invisibles de ses crimes reviendraient bientôt de l’horreur des camps. Cette fois, la caserne accueillait les victimes au sein d’un hôpital improvisé en purgatoire. Des jeunes femmes de la Croix rouge se chargeaient de prélever des échantillons d’urine, de les analyser et d’inventorier succinctement l’état de santé de ces gens. Ils étaient descendus quelques minutes plutôt d’un train en provenance de Paris, après des heures passées à l’hôtel Lutecia à retrouver une identité. Triste et terrible époque…

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    Il faudra attendre le début des années 1950 pour que la municipalité Soum transfère le parc au matériel de la ville, situé à côté de la prison vers l’ancienne caserne de la justice. Aujourd’hui, la Cité Paul Lacombe a fait oublier ce qu’il fut. Si vous passez par la route de Montréal, vous n’aurez plus d’excuse si vous ne vous arrêtez pas devant l’ancienne caserne de la justice.

    Sources

    Délibérations du Conseil municipal 1913 à 1936

    Presse locale ancienne

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