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Seconde guerre mondiale - Page 30

  • Louis et Angèle Nicol, un couple de résistants Carcassonnais oubliés

    Louis Nicol, né le 10 août 1901, fut à Carcassonne de ceux qui refusèrent dès 1940 de prêter allégeance au maréchal Pétain. Ce petit noyau d'opposants, réunis lors de la venue de Jacques Rénouvin au Grand café glacier en 1941, se plaça d'emblée derrière la bannière du mouvement "Combat". Rénouvin leur conseilla de trouver une clinique comme lieu de camouflage et de repli pour les maquisards ; le meilleur endroit pour passer inaperçu. Dès 1943, sollicité par Picolo, Sablé et Nicol, le docteur Emile Delteil accepte de mettre son établissement à disposition de la Résistance. 

    Nicol

    Louis Nicol

    Cet ingénieur des ponts et chaussées, intègre dans la Résistance audoise le N.A.P (Noyautage des Administrations Publiques). C'est-à-dire qu'il fait partie d'un service de renseignement à l'intérieur de son administration. A Carcassonne, ils sont au nombre de trois : Sablé (P.T.T), Aimé Ramond (Police) et Nicol placés sous l'autorité du chef départemental Jean Bringer. Monsieur Robert Anguille a fort bien connu Louis Nicol et grâce à son concours, nous sommes en mesure de retranscrire ses souvenirs...

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    La maison des époux Nicol, 24 rue G. Brassens (anc. rue de l'hospice)

    "J’ai fait sa connaissance en septembre1939 lorsqu’il est allé habiter à Lagrasse pour assurer l’intérim de l’Agent Voyer du service vicinal rappelé sous les drapeaux. Louis Nicol avait été réformé à la suite d’une maladie contractée dans sa jeunesse. J’avais alors quinze ans. Mon père, chef-cantonnier, travaillait sous ses ordres.
    L’homme était d’un abord facile. Son épouse, Angèle, ancienne employée des postes, l’avait suivi dans cette nouvelle affectation. Des relations d’amitié s’établirent très vite entre nous ; les parents de Louis Nicol possédaient une petite propriété au hameau de Labastide-Couloumat, sur la commune de Belpech, voisine de la commune de Lafage où était née ma grand’mére maternelle Henriette Tissandier, dite « Marie ». Ce voisinage contribua fortement à nous rapprocher. Louis connaissait le patois occitan de cette région.
    Après la capitulation de juin 40, il quitta Lagrasse pour Carcassonne où je le retrouvai en janvier 44 lorsque je vins occuper dans les ponts et chaussées un emploi de dessinateur qu’il m’avait signalé. Je logeai pendant quelque temps chez lui, au 1er étage du 24 rue de l’Hospice (actuellement rue Georges Brassens), au-dessus du garage Cadrès.. C’est là, qu’un soir il reçut la visite d’un homme qui resta pour moi sur le moment un inconnu mais dont j’appris après la libération qu’il s’agissait de Jean Bringer, chef départemental de la Résistance. Ce soir-là jean-Bringer venait prendre possession d’extraits de carte sur lesquels étaient portés les points singuliers tels que les ponts, les tunnels, les passages à gué, les accidents de terrain, etc… Louis Nicol, son visiteur et moi, après avoir échangé quelques banalités levâmes nos verres à la libération de la France.
    Je fus aussi témoin de l’action résistante de Louis Nicol à qui il arrivait de quitter le soir son domicile pour réceptionner du matériel parachuté. Ces jours – là je mangeais chez lui et je restais près de son épouse en attendant son retour. Je me souviens d’une nuit où il ramena une toile de parachute. Mais c’était aussi des résistants, parachutés ou non, qui venaient au 24 rue de l’Hospice pour y passer seulement une nuit car ils changeaient souvent de domicile. Après la libération, J’eus l’occasion d’en rencontrer un alors qu’il lui rendait visite ; cet homme avait été parachuté plusieurs fois. Il raconta qu’une nuit son parachute ne s’ouvrit pas, mais il était équipé d’un second parachute ventral qu’il parvint à ouvrir ce qui lui permit d’atterrir sans trop de mal : la poche de son parachute dorsal avait été soigneusement cousue ! Infiltration de la résistance par un agent ennemi ? Règlement de comptes ? cet homme n’en dit rien.
    Outre les parachutages, Nicol se rendait parfois, en fin de journée, dans quelque forêt voisine pour faire des essais d’explosifs dans le but d’abattre des arbres afin de couper la route à l’armée allemande, dans l’éventualité d’un débarquement des troupes alliées sur le littoral méditerranéen.

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    Angèle Nicol, née en 1902 et décédée en 1987, faisait partie d’un réseau de résistance constitué d’agents des P.T.T. Cela, je ne l’appris que plus tard ; ce dont j’ai été le témoin c’est son écoute des messages personnels diffusés par Radio Londres – « Les français parlent aux français ».
    La mission de Jeanne- Marie, la fille du couple, âgée de 12 ans en 1944, était de porter des messages à domicile ou de les remettre discrètement, sans un mot, sans un regard, à quelqu’un qui l’attendait posté sur son passage lorsqu’elle se rendait au lycée de jeunes filles ; j’en fus le témoin involontaire un jour où il faisait beau et où je trainais sur le boulevard Camille Pelletan avant d’aller à mon travail. Jeanne-Marie, qui devint professeur agrégé d’Espagnol est toujours en vie et réside à Carcassonne.
    Les faits rapportés ci-avant se sont déroulés entre janvier et avril 1944. Aux environs du 15 avril je dus passer comme tous les jeunes hommes de ma classe une visite médicale à la suite de quoi je fus déclaré « apte au travail », ce qui signifiait que j’allais partir pour le S.T.O. Louis Nicol me conseilla vivement de démissionner de mon poste de dessinateur et de retourner à Ribaute, chez mes parents; dans le cas où je recevrais l’ordre de partir pour l’Allemagne, il me dirait comment rejoindre le Maquis. Je suivis ses conseils et ne fus pas inquiété ; les choses commençaient à mal tourner pour l’occupant.

    Lorsque Louis et puis Angèle décédèrent l’Union des combattants fit paraitre des articles relatant l’action résistante de ces deux personnages et qui m’en apprirent beaucoup car l’un et l’autre se montraient fort discrets et très modestes sur ce sujet. C’est ainsi que j’appris qu’il était entré dans la résistance en mai 1942 avec Charles Lespinasse.
    Après la libération de Carcassonne, Louis Nicol m’invita à l’accompagner à la clairière de Beaudrigues où, un mois plus tôt avaient péri de la manière qu’on sait, une vingtaine de personnes dont Jean-Bringer. Dans une petite cabane en maçonnerie ouverte à tous les vents on pouvait voir, rassemblés dans quelques caisses des débris humains, dont un pied de femme dans sa chaussure. Aux branches des arbres s’étaient accrochés des lambeaux de vêtements et, terrible spectacle, de longs viscères séchés par la chaleur de l’été et qu’un vent léger balançait doucement.
    Louis et Angèle reposent dans le petit cimetière du hameau de Labastide-Couloumat, près de Belpech."

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    Jean Bringer dit "Myriel"

    Les époux Nicol logeaient également Noël Blanc alias "Charpentier", chef du SOAP (Service des parachutages) pour l'Aude. Louis Nicol avait présenté ce jeune homme à Jean Bringer en mai 1944. Le soir où charpentier a disparu, il devait aller à une réunion chez Delteil. D'après les époux Nicol, il était très inquiet et avait peur de s'y rendre. Il sera assassiné dans la clinique du Bastion, le 6 septembre 1944. Emile Delteil affirma ne pas être dans son établissement ce soir là, mais à Espéraza. Un alibi que nous savons désormais inexact et qui fait peser de lourds soupçons sur le chirurgien. Personne n'a osé parler à cette époque, d'abord parce que cela risquait de mettre en question la probité de l'ensemble de la Résistance. Ensuite, parce que le tout le monde craignait le groupe très puissant de Delteil.

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  • Cet homme qui empêcha la destruction des platanes du square Gambetta...

    De 1248 à 1570, l'emplacement de l'actuel square Gambetta était occupé par le jardin et le couvent des Cordeliers. Il fut démoli sur l'ordre d'un commandant militaire afin de permettre à la ville basse de se défendre contre les huguenots.

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    Le nouveau square Gambetta réalisé en 2016

    La construction du Pont neuf entre 1850 et 1873 amena la la création d'une place sur le terrain appelé autrefois, "la place au charbon". On pensa dessiner une place triangulaire, puis le Conseil municipal dans sa délibération du 18 janvier 1950 opta plutôt pour la forme rectangulaire que nous connaissance encore aujourd'hui.

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    Le Square Gambetta en 1900

    En 1859, l'architecte Buckler proposa d'entourer la place d'une double rangée de platanes. Le 8 décembre de l'année suivante, Antoine des Plas eut l'idée de faire construire un bassin central alimenté par une gerbe d'eau. Ce jardin ainsi aménagé en son centre prit le nom en 1864 de Sainte-Cécile, patronne des musiciens. Restait à délimiter ses abords par une clôture en pierre de Beaucaire. Son espace désormais parfaitement matérialisé, prit la dénomination de square Gambetta en 1881, soit un an avant la mort de l'illustre défenseur de la République.

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    Durant l'été 1944, les Allemands craignant un débarquement allié sur les côtes méditerranéennes vont ordonner la destruction de ce merveilleux havre de paix. Le colonel commandant la place militaire de Carcassonne, souhaite que l'axe donnant sur la route de Narbonne soit dégagé, afin de contrer l'avancée des troupes alliées. Des Carcassonnais sont alors réquisitionnés, mais aucun d'entre-eux ne souhaite vraiment raser ce magnifique jardin. C'est sous la contrainte que la municipalité devra se plier aux exigences de l'occupant. Les micocouliers, les saules pleureurs et autres arbustes remarquables disparaissent à jamais, tout comme les bassins et le superbe kiosque à musique. Dans le boulevard entourant le square, des tranchées anti-char sont creusées. Voilà le triste spectacle de cet été 1944 !

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    Le square après le départ des Allemands

    Certains éléments du décor seront mis à l'abri et sauvés par les municipaux. Deux statues : Mercure et La France blessée. La première se trouve actuellement dans la cour du musée des beaux-arts ; la seconde au cimetière Saint-Michel. D'autres, comme les balustres en pierre de Beaucaire, se trouveraient chez un particulier dans le quartier du Païchérou. Peu de choses, en somme. 

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    En revanche, la double rangée de platanes plantée en 1859 a résisté à la destruction du square. Vous pouvez encore l'admirer de nos jours, elle est vieille de 159 ans ! Au moment de la démolition, le colonel Allemand demanda avec insistance à Roger Gayraud, chef des services techniques de la mairie, que l'on active l'abattage des platanes. L'employé communal trouva alors un subterfuge afin de l'empêcher. Il rétorqua à l'officier que le S.T.O (Service du Travail Obligatoire) avait considérablement diminué ses effectifs et que, par voie de conséquence, la vitesse d'exécution s'en trouvait altérée. M. Gayraud fit valoir que l'on ne pouvait répondre aux souhaits de l'autorité militaire avec pour seule main-d'œuvre, des retraités diminués par les restrictions alimentaires. Le débarquement en Provence n'ayant eu lieu que 4 jours avant le départ des troupes Allemandes, l'affaire en resta là. 

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    Désormais, lorsque vous passerez sous les ombrages des platanes du square Gambetta, vous aurez sans doute une pensée émue pour Roger Gayraud.

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  • Des juifs réfugiés à Lagrasse, sauvés des nazis par un couple de boulangers

    Après l’armistice de juin 1940, le gouvernement de Vichy soucieux d’assurer la police sur le territoire prend en charge le sort des réfugiés, elle les regroupe dans divers camps, dont celui de Rivesaltes qui avait accueilli les Républicains espagnols fuyant la dictature franquiste. Dans l'Aude en 1942, il existe trois camps placés sous l'administration du Groupement de Travailleurs Etrangers. Il emploie ces réfugiés à différentes tâches pénibles. Certains travaillent à la mine de Salsigne, d'autres à casser des cailloux pour refaire les routes. Chaque G.T.E porte un numéro : GTE 145 à Axat dirigé par M. Parayre compte 110 Espagnols, 1 Allemand, 1 Russe qui sont employés aux mines. GTE 318 à Bram dirigé par M. Foulquier compte 263 personnes dont 43 juifs (193 Espagnols, 7 Polonais, 16 Allemands, 10 Hongrois, 19 Roms, 7 Sarrois, 11 autres) employés aux mines. Enfin, le GTE 422 dirigé par le milicien Jean Tricoire compte 737 personnes (711 Espagnols et 26 juifs) employés dans la Sylviculture et l'industrie ; son siège est à Carcassonne, 44 rue Voltaire.

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    Le village de Lagrasse, au cœur des Corbières

    Le lieu où sont encasernés les juifs lagrassiens est un ancien couvent qui appartenait à une institution religieuse : «  Les sœurs de Nevers  ». Il y a là des médecins, des avocats, des enseignants, etc…bref que des gens aptes à casser des cailloux. Quand le père de Robert rentre le soir il est accablé : «  Les pauvres gens ! ». Il parle avec eux, certains lui racontent leur parcours et ce qu’ils ont subi. Savent-ils ce qui les attend ? "Il y a aussi un dentiste, un nommé Weissler. Il a ramené d’Allemagne l’outillage nécessaire, dont une fraiseuse à pédale. Il plombe mes dents cariées selon une méthode allemande : une seule séance de vingt minutes environ. Et ça tient ! Parmi ces hommes il y a un certain Wang, 24 ou 25 ans, ingénieur. Blond aux yeux bleus, c’est le parfait aryen. Il sait jouer du piano. Comme la jeunesse de Ribaute organise des petites soirées pour mettre un peu de bleu dans les esprits, on va demander à l’officier de gendarmerie qui a la haute main sur le G.T.E. d’autoriser M.Wang à se rendre à Ribaute pour jouer du piano. Instrument rare à Ribaute. Celui de Mme Rouger ? Il s’y met, trois arpèges et : « C’est une vieille casserole », il dit en français. Celui de Ginette Gibert fera l’affaire.Trois de ces juifs sont logés à Ribaute, dans une vieille maison réquisitionnée, située près de l’église, un couple et son fils d’à peu près mon âge ( 18 ans ). Tous les jours ils doivent se rendre à Lagrasse ( à pied ) pour attester de leur présence et travailler. On les croise quelquefois lorsqu’ils se promènent le long de la rivière. On se dit bonjour…"Un matin de la fin août 1942 ma mère entre brusquement dans ma chambre et me dit : « Les gendarmes frappent à la porte de ces gens !». La fenêtre de ma chambre s’ouvre sur l’impasse où se trouve la maison. Dans l’entrebâillement des volets j’ai vu le brigadier de gendarmerie entrer dans la maison accompagné d’un gendarme. Pas même cinq minutes après ils en ressortaient, mais accompagnés des trois habitants. Le brigadier ferme la porte à clé. Ils passent sous ma fenêtre. Les deux hommes portent chacun une valise. La femme sanglote. Le fils baisse la tête. Seul le père se rebiffe et proteste . Le brigadier le sermonne sèchement. Tous ces juifs partiront le jour-même pour Drancy, d’où ils repartiront le 28 août dans un train aux portes plombées en direction d’Auschwitz."

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    Agnès, Lucien Bertrand et leurs enfants

    Dans ce camp de Lagrasse, une centaine de juifs cassent des cailloux sous le contrôle des Ponts et Chaussées. Autour de la popote commune au foyer de Lagrasse, les femmes organisent des séances récréatives. Il y a la jeune Paule Nieger, d'origine allemande, qui ne sait pas ce qu'est devenu son mari. Elle chante des extraits de l'opérette "l'Auberge du cheval blanc" avec une certaine Lily, future Mme Devèze qui s'illustra plus tard comme interprète et conférencière la Cité. Un soir du mois de mai 1944, la panique envahit le camp qui est dirigé vers Bram. Paule et son ami Martin ont réussi à fausser compagnie aux Allemands et aux Miliciens venus les arrêter. Ils cherchent de l'aide chez le commandant de gendarmerie, le médecin de Lagrasse. Sans les rejeter, ni les dénoncer aucun ne souhaite prendre le risque de les cacher. Paule Nieger se souvient alors du boulanger... Agnès Bertrand en l'absence de son mari, leur propose d'en discuter avec lui et de revenir dans deux heures. A bout de ce laps de temps interminable, Lucien Bertrand leur offrit de les cacher dans une pièce au-dessus du four à pain : "Nous ne voulons pas d'argent, ni maintenant, ni jamais. Si nous pouvons vous aider, ce sera notre récompense".

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    © corbières-matin.fr

    L'ancienne boulangerie de Lagrasse

     Pendant neuf mois, malgré de nombreuses incursions Allemandes dans le village, le secret fut bien gardé. Ginette, Jeanine et Suzanne, les trois enfants des époux Bertrand furent mis dans la confidence... C'est l'un d'entre eux qui sauva Paule et Martin, car la Milice qui était sur les traces d'un résistant nommé Crémade fit irruption dans la boulangerie. La jeune enfant présente dans la boutique s'écria : "Crémade ? Mais je le connais ! Je l'ai vu partir vers Tournissan." Ainsi, la maison ne fut pas fouillée. A la fin de la guerre, le couple d'Israélites après avoir monté un magasin de tissus à Carcassonne, s'exila aux Etats-Unis en 1953. Les enfants se sont mariés... Ginette a épousé Robert Guilhem (quatre enfants) ; Jeanine avec Jean Assens (deux enfants) et Suzanne avec Louis Rey, buraliste à Lagrasse.

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    © Yad Vashem

    Lucien Bertrand est décédé en 1960

    Les époux Bertrand reçurent chaque année une photo-souvenir postée de Cincinnatti avec de nombreux cadeaux de la part de Paule Neiger et de Martin Tattmar. La dédicace portait à chaque fois ces mots : "En souvenir à nos plus chers, vous, toute la famille Bertrand."

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    © Yad Vashem

    Paule et Martin Tattmar

    Le 29 juillet 1968, l'Institut Yad Vashem de Jérusalem décerna à Agnès et Lucien Bertrand le titre de Juste parmi les Nations". C'est le mardi 8 mars 1972 qu'Agnès Bertrand reçut à Paris des mains de l'Ambassadeur d'israël en France la Médaille des Justes. 

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    © Yad Vashem

    Son excellence l'Ambassadeur Masher Ben Nathan

    Aujourd'hui encore le souvenir du courage des époux Bertrand et de leurs filles est matérialisé par une plaque apposée sur l'ancienne boulangerie du village.

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    "Celui qui sauve une vie, sauve l'humanité toute entière"

    (Coran 5.32 et Talmud Chapitre 5. Mishna 5)

    Sources

    Notes, synthèse et recherches / Martial Andrieu

    Souvenirs de M. Anguille

    Comité de Yad Vashem

    Midi-Libre / 8 mars 1972

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