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Gualdo, l'amuseur de la Trivalle

J'étais bien trop petit pour avoir connu Gualdo mais j'en ai toujours entendu parlé autour de moi comme si: "longtemps, longtemps après que les poètes ont disparu leurs chansons courent encore dans les rues..." Et quelle chanson, puisqu'il s'agit de l'hymne de tout un quartier fier autrefois de sa diversité sociale et ethnique! Oui, "Aquela Trivala" a été écrite et chantée par Gualdo sur l'air de "Beaux soirs d'Espagne". Ne pouvait-il pas en être autrement quand on sait que notre héros était né aux pays des castagnettes et du Xérès ?

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Ubaldo Moyano dit Gualdo, était né en 1914 à La Séco dans la province de Valladolid. A l'âge de dix ans, il débarque de son Espagne natale avec ses parents au pied de la cité à la Trivalle. Le quartier est constitué essentiellement de pauvres hères qui travaillent la vigne. Certes des français, mais aussi des espagnols qui sont venus chercher meilleure fortune dans notre pays et des Gitans qui vivent du chiffon. Toute cette misère cosmopolite génère une fraternité, bien éloignée de l'opulence égoiste dans laquelle nous vivons aujourd'hui. Là, point de racisme ! Les "Baraquets" (espagnols) que l'on surnomme ainsi en raison de leur goût prononcé pour le haricot plat, baragouinent un langage mêlé d'espagnol, de catalan et d'occitan. Les Gitans, quant à eux, habitent à l'entrée de la rue de la Gaffe et possèdent leur langue et une façon bien particulière de vivre en société. Le soir, les communautés animent le café Roldan pendant que les plus anciens restent devant leurs portes à bavarder. Parmi tous ces gens, un homme sort de l'ordinaire, c'est Gualdo ! Il a un sens inné de la farce, de la fête et de la mise en scène.
Il travaille d'abord comme maçon mais une grave maladie lui interdit à l'avenir tout travail pénible. Il se tourne alors vers la cordonnerie qu'il apprend chez Martin au 8 de la rue Trivalle. Grâce à ça, il va suivre tous les match de l'ASC car il sera sollicité pour réparer les crampons des rugbymen qui en feront leur mascotte.
Gualdo va devenir au fil des ans l'amuseur public, une espèce de clown dont le but sera de donner de la joie autour de lui. Il a quitté notre monde à l'âge de 63 ans et est inhumé au cimetière La Conte de Carcassonne. Seuls ceux qui l'ont cotoyé, pourront mieux que moi vous le décrire.
 
Source
 
Gualdo, le troubadour de la Trivalle / R. Gougaud
 
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