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Portraits de carcassonnais - Page 35

  • Inédit ! La lettre d'adieu de Marceau Perrutel (1908-1944) à son père

    Marceau Perrutel naît à Castelnaudary en 1908. Pendant l'occupation, il rejoint la clandestinité et organise le maquis de l'Aveyron, dont il sera le chef départemental FFI. Ce patriote avait été arrêté le 26 juillet 1944 à Millau Plage en compagnie de ses deux camarades Henri Froment et René Verdier. Trouvé par un berger au ravin de la Canebière situé à proximité de la Borie Blanque, il avait été torturé puis froidement abattu par la Milice française le 6 août 1944 à coups de révolver.

    marceau.jpg

    © ADA 11

    Lettre inédite 

    Monsieur le commissaire de Millau,

    Je vous fais parvenir cette lettre, d'abord pour vous dire que la plupart des pièces qui ont été produites dans mon affaire sont fausses. J'ai un nom et un matricule des F.F.I. Monsieur le commissaire, je vous saurais gré de bien vouloir faire parvenir cette lettre à mon père 7, enclos St-Louis. Route de Montréal à Carcassonne.

    Bien cher père et toute la famille,

    Je vais mourir. C'est pour la France, mais je t'assure que je ne compte pas mourir dans des circonstances aussi odieuses. Ici, on m'accuse de tout, de l'armée de Staline, alors que je n'ai jamais servi que dans les Forces Françaises de l'Intérieur. Ceci leur permet de me tuer comme un chenapan, sans patrie ni drapeau. Sans doute, je vais mourir écharpé, mais qu'à cela ne tienne, ma conscience est propre. Ici on me reproche les sabotages ; à mon avis, il vaut bien mieux cela que l'aviation qui détruit tout et manque souvent le but.

    Pour ma part, de toutes les actions auxquelles j'ai participé, aucune vie humaine n'est à regretter, et cela me réconforte. Eux, font comme s'ils ne faisaient pas de victimes. Voilà huit jours que j'attends la mort ; enfin elle vient, je l'en remercie, mais c'est sous la forme du martyre. Rose est certainement morte aussi.

    La foule a manifesté pour moi, c'est tout ce qui me réconforte car elle ne croit pas aux mensonges et me prend pour un de ses fils. Cher père, tu ne peux comprendre combien de loin j'ai pensé à toi. Encore, lorsque la foule manifestait, je pensais à toi, je te voyais traîner dans la foule. C'est avec cette pensée que je vais mourir. Ici, on refuse à me prendre pour un soldat des F.F.I. Pourtant c'est bien avec honneur que j'ai servi pour la France ; car les sabotages que l'on nous reproche nous ont été enseignés par des officiers parachutés d'Algérie. Ceci c'est pour te mettre au courant de ce faisait ton fils. Je termine en t'embrassant bien fort ainsi que toute la famille. N'oublie pas d'aller apporter la nouvelle aux parents de Rose.

    Pour la France - Pour le drapeau - Adieu mon père.

    Marceau Perrutel

     

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    © Maquisards de France

    Stèle commémorative située à Milhau au "Haut du Crès"

    marceau perrutel

    La rue Marceau Perrutel depuis le 23 novembre 1944

    Située dans le quartier des Capucins, cette rue porte d'abord par arrêté municipal du 28 décembre 1868, le nom de rue Neuve du Mail. Elle conduisait au jeu du mail qui se partiquait sur des terrains aménagés pas très loin de là.

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    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine/ 2017

  • Ketty Dolbert, artiste dramatique et professeur de diction

    Les premiers cours municipaux d'Art dramatique furent créés le 20 mars 1951 sur proposition d'Armand Tarrès, comédien natif de Carcassonne. La municipalité lui en confia la responsabilité. A la fin de l'année 1966, ces cours municipaux furent dispensés par Ketty Dolbert. D'origine Languedocienne, cette comédienne avait fait ses études théâtrales à Marseille auprès de Bauval et de Pélisson. Pendant plus vingt ans elle montera sur les planches des scènes de Nîmes, Toulouse, Arles, Bordeaux, Avignon et Marseille. Comédienne et fantaisiste, possédait également une jolie de voix de soprano qui lui valut d'interpréter à plusieurs reprises le rôle de Véronique dans l'opérette de Messager. Ketty Dolbert joua aux côtés de Gilbert Bécaud, Charles Trénet, Francis Lemarque et de Cora Vaucaire. Au théâtre, c'est la comédie de boulevard qui eut ses faveurs : "Mon bébé", "La belle aventurière" et surtout "Lorsque l'enfant paraît" d'André Roussin.

    dolbert

    Ketty Dolbert

    Cette artiste dramatique donnait ses cours dans une des salles du théâtre municipal. C'était, diront certains, la vieille école... Loin de la déclamation qui était la règle jusqu'au milieu du dernier siècle, Ketty Dolbert prônait l'usage d'une parfaite diction. Il fallait projeter le texte pour être compris et utiliser correctement les règles du français. Point de "les Zharicots", "les zhandicapés" ou "les machines za laver"... De même espèce, qui est féminin: Une espèce d'idiot ! Pour la diction, il fallait apprendre les dentales, les guturales, les palatales, les labiales et s'exercer avec BA, PA, DA, TA, GA, KA que l'on devait dire autant de fois que l'on avait encore du souffle. Si vous ajoutez à cela les phrases: "le fisc fixe exprès chaque taxe fixe au luxe et à l'exquis", vous sortiez de là avec une belle correction du langage. Pour avoir été son élève, j'ai vu une personne bègue corriger son petit handicap avec ses méthodes.

    dolbert

    Knock de Jules Romain

    Laurence Bouisset et Martial Andrieu

    Ketty Dolbert, c'était aussi l'association "Théâtre et culture" qui permettait à ses élèves de se produire dans les villages de l'Aude. On apprenait à rentrer à "Cour" et à sortir à "Jardin" et vice versa. A marcher en scène et à ne pas tourner le dos au public. Le répertoire c'était les pièces classiques de Molière, Racine, Corneille mais également de boulevard avec Courteline, Roussin, Feydeau...
    Dans les années 1990, l'arrivée de Thierry Almon avec une autre conception d'un théâtre moderne basé sur le jeu de l'acteur, a créé une petite rivalité bien compréhensible entre les deux enseignants. Rivalité, mais respect mutuel !

    ketty2.jpg

    Ketty Dolbert s'en est allée dans l'indifférence générale en 1997 et ce n'était pas cette fois, une fausse sortie. Elle a rejoint Thalie, sa muse; elle, qui appartenait à la "libre pensée", ne croyait pas en Dieu. Il serait juste qu'une salle ou une loge du théâtre municipal portât son nom en mémoire de tous ceux qu'elle a formés comme Ana Yerno, Blandine Peroteau, Jean-Manuel Florensa, Nicolas Sievic, Martial Andrieu, Laurence Bouisset, Marika Baudéan, Françoise Durand, Jean-Jacques Sarciat, Mireille Sauvaire, Lucette Montazel, Lucille Bruyère, Nathalie Grégoire, Cathy Alaux, Sabrina Zago, Martine Fenasse, Laurent Mahul, Nicole Ripiero...
     
    Ketty Dolbert avait dans le métier de nombreux amis comme Robert Manuel ou Jean le Poulain. Elle habitait avec son mari M. Dubois, un pavillon dans la rue du Limousin à Villegailhenc.
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    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine/ 2017
  • Ketty Dolbert, artiste dramatique et professeur de diction

    Les premiers cours municipaux d'Art dramatique furent créés le 20 mars 1951 sur proposition d'Armand Tarrès, comédien natif de Carcassonne. La municipalité lui en confia la responsabilité. A la fin de l'année 1966, ces cours municipaux furent dispensés par Ketty Dolbert. D'origine Languedocienne, cette comédienne avait fait ses études théâtrales à Marseille auprès de Bauval et de Pélisson. Pendant plus vingt ans elle montera sur les planches des scènes de Nîmes, Toulouse, Arles, Bordeaux, Avignon et Marseille. Comédienne et fantaisiste, possédait également une jolie de voix de soprano qui lui valut d'interpréter à plusieurs reprises le rôle de Véronique dans l'opérette de Messager. Ketty Dolbert joua aux côtés de Gilbert Bécaud, Charles Trénet, Francis Lemarque et de Cora Vaucaire. Au théâtre, c'est la comédie de boulevard qui eut ses faveurs : "Mon bébé", "La belle aventurière" et surtout "Lorsque l'enfant paraît" d'André Roussin.

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    Ketty Dolbert

    Cette artiste dramatique donnait ses cours dans une des salles du théâtre municipal. C'était, diront certains, la vieille école... Loin de la déclamation qui était la règle jusqu'au milieu du dernier siècle, Ketty Dolbert prônait l'usage d'une parfaite diction. Il fallait projeter le texte pour être compris et utiliser correctement les règles du français. Point de "les Zharicots", "les zhandicapés" ou "les machines za laver"... De même espèce, qui est féminin: Une espèce d'idiot ! Pour la diction, il fallait apprendre les dentales, les guturales, les palatales, les labiales et s'exercer avec BA, PA, DA, TA, GA, KA que l'on devait dire autant de fois que l'on avait encore du souffle. Si vous ajoutez à cela les phrases: "le fisc fixe exprès chaque taxe fixe au luxe et à l'exquis", vous sortiez de là avec une belle correction du langage. Pour avoir été son élève, j'ai vu une personne bègue corriger son petit handicap avec ses méthodes.

    dolbert

    Knock de Jules Romain

    Laurence Bouisset et Martial Andrieu

    Ketty Dolbert, c'était aussi l'association "Théâtre et culture" qui permettait à ses élèves de se produire dans les villages de l'Aude. On apprenait à rentrer à "Cour" et à sortir à "Jardin" et vice versa. A marcher en scène et à ne pas tourner le dos au public. Le répertoire c'était les pièces classiques de Molière, Racine, Corneille mais également de boulevard avec Courteline, Roussin, Feydeau...
    Dans les années 1990, l'arrivée de Thierry Almon avec une autre conception d'un théâtre moderne basé sur le jeu de l'acteur, a créé une petite rivalité bien compréhensible entre les deux enseignants. Rivalité, mais respect mutuel !

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    Ketty Dolbert s'en est allée dans l'indifférence générale en 1997 et ce n'était pas cette fois, une fausse sortie. Elle a rejoint Thalie, sa muse; elle, qui appartenait à la "libre pensée", ne croyait pas en Dieu. Il serait juste qu'une salle ou une loge du théâtre municipal portât son nom en mémoire de tous ceux qu'elle a formés comme Ana Yerno, Blandine Peroteau, Jean-Manuel Florensa, Nicolas Sievic, Martial Andrieu, Laurence Bouisset, Marika Baudéan, Françoise Durand, Jean-Jacques Sarciat, Mireille Sauvaire, Lucette Montazel, Lucille Bruyère, Nathalie Grégoire, Cathy Alaux, Sabrina Zago, Martine Fenasse, Laurent Mahul, Nicole Ripiero...
     
    Ketty Dolbert avait dans le métier de nombreux amis comme Robert Manuel ou Jean le Poulain. Elle habitait avec son mari M. Dubois, un pavillon dans la rue du Limousin à Villegailhenc.
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