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Portraits de carcassonnais - Page 34

  • François Teysseyre (1821-1887), fondateur de l'école de musique de Carcassonne

    Lorsque François Tesseyre arrive à Carcassonne après de sérieuses études musicales au conservatoire de Paris, seuls les enfants issus de famille les plus fortunées de la ville prennent des cours de chant payants dispensés par les Frères de écoles chrétiennes. L'initiative qu'il va alors prendre en direction de la classe ouvrière va révolutionner durablement la vie musicale carcassonnaise et faire émerger un certain nombre de futurs grands compositeurs locaux comme Paul Lacombe ou Armand Raynaud. Si Lacombe est resté un peu dans les mémoires, en revanche Raynaud qui fut 1er Chef d'orchestre de Gand puis du Capitole de Toulouse a été injustement oublié.

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    Le 10 mai 1849, François Tesseyre écrit au Conseil municipal: "Monsieur Teysseyre, professeur de chant à l'honneur de soumettre à votre examen le projet qu'il a formé de fonder dans Carcassonne, une classe de chant destinée aux ouvriers, aux enfants indigents, à tous ceux enfin, qui avec des dispositions naturelles pour la musique n'ont ni le temps ni les moyens d'en apprendre même les éléments." Dans cette lettre il indique que des villes comme Narbonne ou Castres ont déjà une école municipale et détaille avec force, l'intêret d'un tel projet pour "les enfants du peuple". Il propose que l'inscription des élèves se fasse sur la présentation d'un certificat de vaccination et après avoir établi qu'il savent écrire et lire. Leur admission se fera après un petit examen devant le directeur. Ce dernier qu'il se propose d'être en même temps que professeur serait nommé par M. le maire. En contrepartie, François Teysseyre s'engage contractuellement à donner tous les ans un concert au bénéfice des pauvres dont le produit moyen s'élèverait à 500 francs environ.

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    Le Conseil municipal dans sa séance du 27 février 1850, enterrine la proposition de François Teysseyre. La première école municipale de musique de Carcassonne est ainsi créée! Elle comprend trois classes: Solfège élémentaire, Chant, Solfège élémentaire pour adultes. Les cours à partir du 1er avril 1850 sont dispensés dans une classe de la rue du Séminaire (rue Victor Hugo) et chez le directeur, rue du 24 février.

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    La liste des élèves va passer de 16 en 1850 à 35, trois ans plus tard. Sur sa lancée, Teysseyre va créer en 1851 la Société Philharmonique grâce au vivier des élèves de l'école et ainsi, porter aux programmes des concerts, la musique symphonique et d'opéra. Pendant une quinzaine d'année François Teysseyre sera de tous les combats pour initier de nouveaux élèves à l'art musical. Malheureusement, un changement de municipalité et de jalouses querelles venant de ceux-là même qu'il avait instruits, évinceront en 1867 ce professeur méritant, de la direction de son école. François Teysseyre s'éteint à Carcassonne le 27 mars 1887. Il est inhumé au cimetière St-Michel.

    Cherchez donc le nom de François Teysseyre dans Carcassonne. Tiens ! Même pas dans le conservatoire de la ville... Cela vous étonne t-il ?

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  • Jacques Hippeau (1925-1996), artiste peintre Carcassonnais

    C'est à Hiersac dans le département de la Charente que Jacques Hippeau voit le jour en 1925. Sa passion pour le dessin l'amène tout naturellement à fréquenter l'école des Beaux-Arts de Tours, Bourges et Paris, avant de s'installer à Carcassonne en 1960. Il est alors nommé comme professeur de dessin au lycée Paul Sabatier ; il le quittera ensuite pour le collège du Bastion où il restera quinze années.

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    Jacques Hippeau

    Son atelier se trouve dans le quartier de l'Estagnol. Là, sous la verrière, ce virtuose de la couleur et du mouvement s'adonne à son art avec passion. De ce lieu sortiront ces plus belles oeuvres exposées au Salon d'Automne de Paris et dans d'autres villes en France et en Europe. 

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    A partir de 1980 il s’intéresse à la tapisserie. Toutes les siennes ont été tissées à l’atelier de Madame Annie Clochard, ancienne élève de l’école d’arts décoratifs d’Aubusson, sur métier de basse lisse.
    Dans ses tapisseries il réduit le nombre des couleurs à une trentaine, presqu’aussi peu qu’au Moyen Age. Il obtient les nuances et demi-tons par la très grande variété du tissage. Dans la Maison des sports (ancienne Ecole normale, avenue général Leclerc), sont accrochées quatre oeuvres sur bois peint acquises par le Conseil général vers 1981.

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    Une mêlée de rugby

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    C'est lors de l'exposition du mois de décembre 1996 au restaurant l'Ecurie, bd Barbès à Carcassonne, qu'est décédé Jacques Hippeau. Il avait réalisé lui-même l'affiche et signé le livre d'or. Eddy Aguilar a eu l'amabilité de ma faire une copie de cette signature.

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    Affiche de l'exposition

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    Nous remercions Pierre Villac, Anne Hippeau et Eddy Aguilar

    Pour davantage de renseignements, nous vous conseillons la lecture du site consacré à Jacques Hippeau. Sa fille Anne perpétue le souvenir artistique de son père, à travers de nombreuses expositions.

    http://hippeau.net/index.php

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  • Inédit ! La lettre d'adieu de Marceau Perrutel (1908-1944) à son père

    Marceau Perrutel naît à Castelnaudary en 1908. Pendant l'occupation, il rejoint la clandestinité et organise le maquis de l'Aveyron, dont il sera le chef départemental FFI. Ce patriote avait été arrêté le 26 juillet 1944 à Millau Plage en compagnie de ses deux camarades Henri Froment et René Verdier. Trouvé par un berger au ravin de la Canebière situé à proximité de la Borie Blanque, il avait été torturé puis froidement abattu par la Milice française le 6 août 1944 à coups de révolver.

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    © ADA 11

    Lettre inédite 

    Monsieur le commissaire de Millau,

    Je vous fais parvenir cette lettre, d'abord pour vous dire que la plupart des pièces qui ont été produites dans mon affaire sont fausses. J'ai un nom et un matricule des F.F.I. Monsieur le commissaire, je vous saurais gré de bien vouloir faire parvenir cette lettre à mon père 7, enclos St-Louis. Route de Montréal à Carcassonne.

    Bien cher père et toute la famille,

    Je vais mourir. C'est pour la France, mais je t'assure que je ne compte pas mourir dans des circonstances aussi odieuses. Ici, on m'accuse de tout, de l'armée de Staline, alors que je n'ai jamais servi que dans les Forces Françaises de l'Intérieur. Ceci leur permet de me tuer comme un chenapan, sans patrie ni drapeau. Sans doute, je vais mourir écharpé, mais qu'à cela ne tienne, ma conscience est propre. Ici on me reproche les sabotages ; à mon avis, il vaut bien mieux cela que l'aviation qui détruit tout et manque souvent le but.

    Pour ma part, de toutes les actions auxquelles j'ai participé, aucune vie humaine n'est à regretter, et cela me réconforte. Eux, font comme s'ils ne faisaient pas de victimes. Voilà huit jours que j'attends la mort ; enfin elle vient, je l'en remercie, mais c'est sous la forme du martyre. Rose est certainement morte aussi.

    La foule a manifesté pour moi, c'est tout ce qui me réconforte car elle ne croit pas aux mensonges et me prend pour un de ses fils. Cher père, tu ne peux comprendre combien de loin j'ai pensé à toi. Encore, lorsque la foule manifestait, je pensais à toi, je te voyais traîner dans la foule. C'est avec cette pensée que je vais mourir. Ici, on refuse à me prendre pour un soldat des F.F.I. Pourtant c'est bien avec honneur que j'ai servi pour la France ; car les sabotages que l'on nous reproche nous ont été enseignés par des officiers parachutés d'Algérie. Ceci c'est pour te mettre au courant de ce faisait ton fils. Je termine en t'embrassant bien fort ainsi que toute la famille. N'oublie pas d'aller apporter la nouvelle aux parents de Rose.

    Pour la France - Pour le drapeau - Adieu mon père.

    Marceau Perrutel

     

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    © Maquisards de France

    Stèle commémorative située à Milhau au "Haut du Crès"

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    La rue Marceau Perrutel depuis le 23 novembre 1944

    Située dans le quartier des Capucins, cette rue porte d'abord par arrêté municipal du 28 décembre 1868, le nom de rue Neuve du Mail. Elle conduisait au jeu du mail qui se partiquait sur des terrains aménagés pas très loin de là.

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