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Patrimoine en danger - Page 16

  • Que devient la maison et l'héritage de René Nelli ?

    En 1889, l'architecte et sculpteur Isidore Nelli (1810-1900) né à Tarbes, fait construire sa maison au numéro 24 de la rue du Palais à Carcassonne.

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    Son père est Étienne Nelli, lui-même sculpteur et originaire de Firenze (Italie), dont la famille s'était installée dans les Haute-Pyrennées au XVIIIe siècle, attirée par les carrières de pierre et de marbre de la région.

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    Étienne Nelli (1792-1859)

    Cimetière de Tarbes

    Isidore réalise la décoration des Palais de justice de Tarbes et de Carcassonne ; entre 1878 et 1889, il est Entrepreneur général de la Basilique du Rosaire à Lourdes. Il participera à des nombreux travaux de restauration à la Cité sous la direction d'Eugène Viollet-le-duc.

    Isidore a deux frères :

    Joseph Nelli (1824-1965) travailla à la restauration de la façade du Louvre à Paris et réalisa de nombreux bustes dans Tarbes dont quatre au Palais de justice. Henri Nelli (1834-1903), sculpteur et élève d'Edmond Desca.

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    Henri Nelli

    Le fils d'Isidore et neveu des deux autres frères, s'appelle Léon Nelli (1860-1934). Il découvrira lors de fouilles dans la grotte d'Espélugues près de Lourdes, un cheval sculpté du Paléolithique supérieur ; il est exposé au musée de Sant-Germain-en-Laye avec de nombreux autres objets préhistoriques légués par l'inventeur. En plus de sa qualité de sculpteur et d'aquarelliste, Léon Nelli détenait un ensemble considérable de manuscrits et de livres. Ce fonds acheté en 1933 est consultable - dans la sous-série 5J - aux Archives départementales de l'Aude.

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    © Charles Camberoque

     René Nelli (1906-1982), fils de Léon et petit-fils d'Isidore sera le philosophe, poète et historien du catharisme que l'on connaît aujourd'hui. Il s'installe dans cette maison de la rue du Palais avec son épouse Suzanne qui y vivra jusqu'à son décès le 24 août 2007. Le Conseil général de l'Aude hérite alors de la maison et de l'ensemble des objets ; l'oeuvre intellectuelle serait dévolue à Jean Guilaine et Anne Brenon. Le fonds est-il allé au Centre d'Études Cathares - subventionné par le Conseil général de l'Aude - qui portait le nom de l'illustre historien ? Faute de moyens pour assurer sa survie en raison d'un passif de 120 000 euros, il fermera par décision judiciaire, le 11 janvier 2011. Cinq personnes seront licenciées...

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    ©DDM

    Salon de la maison de René Nelli

    Le Conseil général de l'Aude a en sa possession depuis 2008, un véritable trésor spirituel. C'est-à-dire d'inestimables meubles, objets, tableaux de maîtres dont un Max Ernst et l'ensemble de la collection livresque sur l'étude du catharisme. Ajoutons à cela, des textes inédits et non publiés signés du poète Joë Bousquet. La maison a été estimée au prix des Domaines entre 400 000 et 600 000 euros ; les biens à l'intérieur, à 151150 euros. Cette maison devait devenir un musée dédié au catharisme sous trois ans minimum, d'après les dires de Marcel Rainaud, Président du Conseil général en 2008. Force est de constater que depuis cette date, il ne s'est pas fait grand chose en ce lieu. 

    rené nelli

    © Chroniques de Carcassonne

    Fin décembre 2012, le Conseil général rachète pour 131780 euros le fonds et les archives du Centre d'Études Cathares. Sans l'intervention de plusieurs hérauts, l'ensemble de la collection serait partie à l'université de Cambridge. Faut-il comprendre que le département a racheté un fonds qu'il avait subventionné pendant plusieurs années ; ceci pour éviter sa dispersion par vente aux enchères, suite à la liquidation du C.E.C ? Une nouvelle association a vu le jour sous le titre d'Association d'Études du Catharisme René Nelli. Elle occupe des locaux dans la Maison des mémoires, rue de Verdun.

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    La mosaïque au centre de l'habitation avec les initiales d'Isidore Nelli

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    La façade intérieure de la maison

    Sources

    La dépêche / 19 janvier 2008

    L'indépendant / 29 janvier 2013

    Les bustes de Tarbes

    patrimoines-lourdes-gavarnie.fr

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  • Le pavillon du Tivoli : un petit bijou architectural dans Carcassonne

    Sur le boulevard Omer Sarraut arrêtez-vous en face du Pavillon Tivoli et admirez sa belle architecture. De lui, nous ne savons que trop peu de choses, même si certains s'aventurent à le décrire comme l'ancien pavillon de chasse d'un roi de France. La pavillon tire son nom du faubourg du Tivoli sur lequel il est implanté depuis au moins le XVIIIe siècle d'après certains travaux historiques, même si son architecture est plutôt XIXe siècle. Essayons de dresser un état des lieux de ce petit bijou Carcassonnais...

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    La cour du pavillon vue du boulevard

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    La frise sous les balustres du premier étage

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    Adossé à l'hôtel Terminus, un balcon avec ses ferrures et toujours la même frise au dessus. Ce balcon a un jumeau qui se trouve à l'autre extrémité formant le corps du bâtiment.

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    Je vous livre hélas un exemple de cette ville où l'on a, pendant des lustres, fait n'importe quoi. Comment a t-on pu laisser construire ce cube en béton qui abrite aujourd'hui un magasin de jeux videos ? Ce bloc immonde casse toute la perspective du bâtiment et nous attendons fermement sa destruction prochaine. La verrue était entre les années 1950 et 1970 occupée par un fournisseur de pièçes automobiles: Les établissements ANDUZE. À l'origine le batiment était un seul ensemble. Plus tard la séparation encore visible fut construite. Le docteur LAUZES était propriétaire de la partie mitoyenne du TERMINUS, le radiologue MARTY de l'autre partie. C'est son successeur le docteur BOUYGUES, qui pour des raisons pratiques fit détruire la pièçe d'eau. En attendant, le pavillon du Tivoli espère toujours un nouvel acquéreur...

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    Avec un petit trucage, voici comment il devait et devrait être aujourd'hui

    Allez ouste, du balais!

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  • Les vestiges d'une ancienne loge maçonnique cachés dans une cave...

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    © chroniques de Carcassonne

    C'est ici, dans la vieille chaufferie de la clinique du Bastion que se trouvent dessinés sur un mur, de bien étranges symboles maçonniques. Il s'agit en fait La loge Napoléon fondée le 29 juin 1806 à Carcassonne sous le parrainage de "St-Jean de l'amitié" et des "Commandeurs du temple". Il faudra plus d'un an de travaux avant son allumage des feux, le 20 novembre 1807 en présence des délégations d'autres loges de Carcassonne et Castelnaudary. Elle tint ses travaux dans le bastion Montmorency qui appartenait à Coste-Reboulh, Vénérable de Saint-Jean de l'amitié.

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    © J-L B

    Dans la salle voutée, au-dessus de la porte :

    "Si tu peus vaincre la frayeur de la mort, tu sortiras du sein de la terre, tu reverras la lumière et tu auras droit à la révélation des grands mystères."

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    © J-L B

    Rien d'étonnant à ce que cette loge porte le nom de l'empereur, puisque la maçonnerie ne s'est jamais aussi bien portée que sous son règne. La majorité des Maréchaux d'empire étaient Franc-maçons : Davout, Berthier, Jourdan, Masséna... Ainsi que la famille Bonaparte dont Joséphine de Beauharnais, épouse de Napoléon Ier. À Carcassonne, ville de garnison, de nombreux anciens militaires la fréquentaient comme par exemple Ladislas Levavasseur, le grand-père du compositeur Paul Lacombe.

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    "La conscience est un juge terrible"

    D'après certains spécialistes, le peintre Jacques Gamelin fils pourrait être l'auteur de ces dessins. Ceci sans aucune certitude...

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    © chroniques de Carcassonne

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    © chroniques de Carcassonne

    D'après des amoureux du patrimoine, il y a urgence à sauver ces peintures qui s'altèrent chaque jour sous l'effet de l'humidité. Or, cette pièce appartient à la maison de retraite du groupe Korian ; son avenir est donc entre les mains de cette entreprise privée.

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