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Commerces d'autrefois - Page 27

  • La fabuleuse histoire de la guinguette du Païchérou

    Le mot Païchérou vient de l'occitan "paissiera" (prononcez païssiéro") - en français païchère- qui désigne un ouvrage en pierre sèche destiné à la régulation des crues et à l'irrigation des terres agricoles. Il n'est donc pas étonnant de retrouver la célèbre guinguette portant ce nom, au bord de l'Aude et près de la chaussée construite en 1873.

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    Le barrage et la route vers 1880

    Auguste Brémond

    En 1885, Auguste Brémond, limonadier natif d'Aix-en-Provence, fonde un café-restaurant : Au beau séjour du Païchérou.

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    Parmi les habitués de l'établissement, dont la spécialité est la friture de goujons (Lo grognou) pêchée à deux pas de là, on compte le cuisinier Prosper Montagné, le félibre Achille Mir et le poète Achille Rouquet. Tous ces fins gourmets sont servis par Madame Brémond : "Uno fenno de forto coustitutiou" (une femme corpulante). C'est de cet endroit que nos amis verrons les feux de bengale du premier embrasement de la Cité en 1898 ; évènement que l'on doit à l'idée d'Achille Rouquet.

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    La chaussée du Païchéou est connue pour être un lieu de baignades près duquel on plongeait dans les enfers. C'est l'endroit le plus dangereux du barrage où de nombreux Carcassonnais perdront la vie en s'y noyant.

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    Le Païchérou sera célèbre grâce au passage du bac qui faisait la liaison entre les deux rives, au moyen d'un cable d'acier tendu quand l'Aude ne faisait pas trop de remous. Cette tradition se poursuivra avec Florent Quintilla jusqu'en 1971.

    La famille Quintilla

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    Dans les années 1920, Florent Quintilla reprend l'affaire Brémond et transforme le lieu en guinguette où l'on vient danser. Combien de couples se sont formés et mariés à cet endroit ?

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    Les époux Sicre devant l'entrée du Païchérou en 1946. Ils viennent sans doute de danser quelques paso-doble ou tango accompagné par l'orchestre Jeannoely, dans lequel on trouvait les frères Marson.

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    Un bal juste après la Libération

    Après Florent, c'est Roger Quintilla qui dans les années 1950 fit danser une nouvelle génération de carcassonnais. Les 3000 chaises ne suffisant pas, on installait des caisses de bouteilles pour faire asseoir les gens. De la Trivalle, des Capucins ou de la Barbacane on venait à vélo. C'était l'époque où la télé n'enfermait pas les gens chez eux, passivement en regardant Drucker. Les orchestres Marson, Cadrès ou Rambaud faisaient résonner "Adios muchachos campaneros", "Arrivederci Roma" ou "Perles de cristal". On dansait à deux et parfois, on repartait sous le bras avec la future femme ou homme de sa vie... Aujourd'hui, il y a "Meetic" où sur internet  un catalogue expose les prétendants à la vie à deux! Autre moeurs, autre époque... Dans la décennie suivante, certains se souviendront des soirées du Bac ; le vrai, pas celui qui passait la rive de l'Aude.

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    Roger Quintilla (au centre). On reconnaît un des serveur avec sa moustache, surnommé Pep ou Brassens. Il s'appelait Pierre Olivier.

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    Les serveurs en noeud papillon

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    Le païchérou c'était aussi la piscine naturelle et son plongeoir. Parmi les plus aguerris, on nommera M. Gastou qui fut à l'origine du Club nautique Carcassonnais.

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    © Le Midi-Libre

    Aujourd'hui, la troisième génération des Quintilla avec Hélène en chef d'orchestre continue à faire vivre la guinguette. A plusieurs reprises, le journal de TF1 a consacré des reportages sur ce lieu hors du temps ; c'est le "Chez Gégène" de Carcassonne. Pardon... je voulais dire "Chez Hélène". Ah ! J'oubliais... Un dernier mot pour les nouveaux Carcassonnais. On dit ici le Païch'

    Le Païcherou

    2, quai du païcherou

    11000 Carcassonne

    04 68 25 12 05

    Photos

    Collection Martial Andrieu

    Hélène Quintilla

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    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine/ 2015

  • Robert Ménard : Le premier concessionnaire Citroën de Carcassonne

    Le première concession automobile Citroën est fondée par

    Robert Ménard

    en 1925.

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    Robert Ménard dans son bureau

    Elle se situait dans la rue Montpellier à l'emplacement où travait initialement de l'Acacia Tennis. Vers 1932, ce garage se déplace non loin de là, sur l'avenue de la gare qui prendra en 1936 le nom du Maréchal Joffre.

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    L'agence Citroën dans les locaux de l'hôtel des deux gares (Hôtel Bristol) vendait également les marques Unic, Sizaine Frères et Talbot. Remarquons que l'entrée a été rénovée dans le style Art-déco, par rapport au bâtiment datant de la second moitié du XIXe siècle.

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    Magasin d'exposition

    Elle assurait également les réparations des automobiles.

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    Les ateliers

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    Les véhicules devant l'agence Citroën

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    Cette partie était occupée autrefois par l'écurie de P. Resseguier. Il reste encore aujourd'hui la tête de cheval sur le toit et en bordure de la façade.

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    Peu de temps avant la seconde guerre mondiale, le garage Citroën se déplace sur le boulevard Omer Sarraut, juste à côté du Bar Edouard. Quand Robert Ménard partira du centre ville dans les années 70 pour s'installer route de Toulouse, le local sera occupé par Rey 113. C'est aujourd'hui, un supermarché.

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    Une facture de 1938 pour l'achat d'une Citroën 5 cv de 2700 francs.

     Robert Ménard s'installe donc 32 route de Toulouse jusqu'en 1992, presque en face de l'ancienne clinique Cathala. C'est aujourd'hui, un grand parking avec quelques commerces d'alimentation. Le garage vend également la gamme légère Berliet et propose la location de véhicules sans chauffeur Citer. Une station service Total délivre du carburant. Robert Ménard prend sa retraite en 1970 et décède l'année suivante. La concession Citroën continuera avec le nom de son fondateur.

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    Sur cette carte téléphonique publicitaire, nous retrouvons en 1994 le garage Citroën à côté de l'actuel Hypermarché Géant-Casino.

    Merci à Jean-François Ménard

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  • La bijouterie et joaillerie Millet

    La bijouterie Millet est sûrement le plus ancien commerce de ce type encore en activité à Carcassonne. On retrouve son existence dans le vieil annuaire de 1897, dans lequel il est fait état de deux enseignes sur la place Carnot. Au numéro 1, se trouve la bijouterie Chrestia (Eugène Millet) et juste à côté, l'horlogerie de Vincent Millet. Ce dernier est le successeur de M. Peyraudel.

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    Aujourd'hui, le chocolatier Thuries occupe l'ancienne boutique Chrestia

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    Eugène Millet jouit d'une grande renommée dans le métier de joailler-orfèvre dans lequel il s'est distingué en obtenant la Médaille d'or du Palais-Royal à Paris. Il ouvre une nouvelle boutique juste en face des Galeries de Paris, au numéro 18 de la rue Clémenceau à Carcassonne.

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    Le 11 février 1924, Eugène Millet sollicite auprès de la mairie l'autorisation de refaire la devanture de son magasin et de procéder à l'agrandissement des deux baies. L'immeuble est frappé de recul conformément au plan d'alignement, avec obligation de pan coupé. M. Millet cède alors 3,62 m à la ville, ce qui a pour effet de réduire sa surface commerciale. La nouvelle boutique dans le style Art-Déco sera inaugurée en juilet 1928, pendant les fêtes du bi-millénaire de la Cité de Carcassonne.

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    "C'est fait. Le magasin de M. Millet est ouvert et nos compatriotes n'ont pas été déçus ; c'est vraiment une surprise que nous réservait le maître joailler. M. Millet, grand connaisseur d'art, a, en effet, donné à notre ville un magasin neuf et dans la note d'aujourd'hui, où s'allient harmonieusement la décoration et l'architecture modernes avec les objets qui y sont exposés. Nous ne pouvons que remercier notre compatriote de l'initiative qu'il a prise et de sa réalisation."

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    "C'est désormais dans un cadre ravissant que l'on admirera les délicieux sujets d'art de Lalique, de Daum, de Susse... que M. Millet a introduits dans nos régions. Et, à côté de ces créations, sont exposés de délicieuses pièces d'orfèvrerie et de bijouterie, métiers d'art où notre compatriote est passé maître. Et dans cette tâche, il est aidé d'un personnel affable et compétent, son fils même ne s'est -il point vu décerner le 1er prix à l'exposition du meilleur ouvrier de France ; l'une de ses oeuvres sera exposée dans la vitrine de la rue de la Gare."

    Sources

    La dépêche du midi / 19 juillet 1928

    Délibération du conseil municipal / 1925

    Bijouterie Millet

    20 rue Clémenceau

    11000 Carcassonne

    04 68 25 07 17

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