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Commerces d'autrefois - Page 23

  • Le bar-tabac de la poste, rue Jean Bringer

    Le Nouveau bar s'installe dans les années 1930 à l'angle des rues Barbès et de la Préfecture. Il aurait été tenu par M. Jacquet. Sur la vitrine on peut lire une publicité pour la crème de noix Cabanel, fabriquée encore par cette maison sur l'allée d'Iéna. Ce n'est qu'après la seconde guerre mondiale que l'établissement prendra le nom de Bar-Tabacs de la poste. Ceci, en raison de sa proximité avec la poste centrale de Carcassonne. À cette époque son propriétaire est E. Dubreuil.

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    À sa suite, M. Chavernac reprendra le commerce en faisant l'acquisition de l'ensemble de l'immeuble. En 1989, Laurence Doméné achète le fond de commerce puis tout le bâtiment en 1999. Aujourd'hui, le Bar-Tabac de la poste fait de la résistance dans ce quartier pour le plus grand plaisir des habitués.

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    Bar-Tabac de la poste

    36, rue Barbès

    11000 Carcassonne

    04 68 25 09 32

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    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine/ 2015

     

  • Le Grand café Not, place Carnot

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    On ne retrouve pas trace du Grand café Not sur la place Carnot avant l'année 1896. Le Didot-Bottin de 1894 ne mentionne pas cet établissement parmi ceux de la ville. En revanche, Julien Not - son propriétaire, limonadier de son état - annonce que son café sera entièrement remis neuf et ouvrira le 1er janvier 1897. On y trouvera un salon de correspondance, le téléphone ainsi qu'une Académie de billard au premier étage. Les gens de la bonne société y pratiquent le billard français. Il semblerait qu'un parent de Julien Not soit également cafetier ; dans l'annuaire de 1904, E. Not tient le café du commerce sur le boulevard Omer Sarraut.

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    L'établissement est rénové dans le style de la Belle époque. On peut encore voir des vestiges dans l'actuelle agence du Crédit agricole.

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    Que fait-on au café Not ? On s'assoit en terrasse à la belle saison pour y déguster sa spécialité de sorbets ; pour y boire ses bières blondes issues de la brasserie Carcassonnaise Fritz Lauer ou importées de Munich (Bière Pschorr). C'était le lieu de rendez-vous de la jeunesse dorée, des courtiers en vins et des représentants de commerces autour d'un verre de quinquina ou de Carcasso.

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    Le drap blanc à droite entre deux piquets

    Le premier cinéma de plein air fut projeté à la terrasse du café Not. Un drap blanc était tendu entre deux platanes et moyennant le prix de consommations, les Carcassonnais pouvaient regarder un film muet. Ceux qui ne voulaient pas payer, le regardaient à l'envers de l'autre côté de la toile.

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    Publicité de la distillerie Sabatier  

    Cliquez ci-dessous 

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    À la terrasse de chez Not en 1934

    Pendant l'occupation, le café était le lieu de rendez-vous des miliciens et des collaborateurs.  Ils n'avaient pas beaucoup de chemin à faire, le siège de la Milice Française se trouvaient 17, place Carnot. Autant dire qu'il valait mieux s'abstenir de parler politique. Après guerre, l'établissement compta quatre garçons de café : Auguste, Henri, Émilien et Sicki. Ce dernier était d'origine indochinoise et recueillait les animaux du quartier. Impossible pour les serveurs de s'en jeter un, alors ils allaient en douce chez Félix Bergèze déguster un Byrrh ; la boisson catalane de l'époque. Dans les années 50, il y aurait eu une salle de jeu clandestine de poker, baccara, roulette...

    Les filles de Paulette - la madame Claude de Carcassonne - débarquaient en terrasse après leur visite médicale, les mardis et jeudis, jours de marché. Le jour du marché aux vins, on ne trouvait plus une place et le patron faisait appel à des extras. Dans ce bruit, les producteurs de vin étaient appelés au micro. 

    Le premier étage abritait le siège de l'ASC au moment de la séparation du club en deux parties. On trouvait les quinzistes d'un côté et les treizistes de l'autre. Une bagarre qui ne date pas d'aujourd'hui...

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    À droite, la supérette Carbasse

    Dans les années 60, le café ferma ses portes définitivement à cause de la désaffection progressive de la clientèle. À sa place, on fit la supérette Carbasse qui devint ensuite Unico. Au début des années 90, c'est  l'agence du Crédit agricole telle qu'on la connaît aujourd'hui, qui s'y implanta. Qui sait si demain avec la fermeture annoncée des agences bancaires, ce lieu ne retrouvera pas un café sur cette place Carnot qui n'en manque pas.

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  • Enquête sur le commerce de la Bastide, il y a 25 ans...

    Il y a 25 ans en arrière - c'est-à-dire en l'an de grâce 1990 - la Bastide Saint-Louis comptait 450 entreprises commerciales et artisanales dans lesquelles travaillaient plus de 2000 personnes.

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    La rue piétonne en 1989

    Ces chiffres étaient restés stables depuis le début des années 80 et même avaient enregistré, une augmentation de 49 entreprises entre 1988 et 1989. Le président de l'Union des commerçants, M. René Bourrel, indiquait alors :

    "Ce qui donne une image négative, c'est ce nombre impressionnant de locaux commerciaux qui restent fermés pendant plusieurs mois avant de changer de propriétaires. Environ 20 % des commerces changent de propriétaires d'année en années."

    À cette époque, on distingue trois types de commerces :

    Les instables 

    Ils ne passent pas le cap des trois ans

     Les valeurs sûres 

    ils sont implantés depuis des générations. Parmi eux, Soueix (photographe), Embry (Primeurs), Bénédetti (Mercerie), Selon (parfumerie), Millet (bijouterie), Journet-Montsarrat (Luminaires), Breithaupt (Librairie), Crouzet (Vêtements), Galy (Librairie), Daraud (Disquaire), Galy (Chausseur), Bergèse (Café), Malleville, Olive (tailleur), Robert, Sarcos (pharmacien), Perxachs (chausseur), Charles et Lizon (parfumeur)...

    Les franchisés 

    Apparus au début des années 80, ils représentent un tiers des commerces de la Bastide. Pour René Bourrel, ils représentent : la grande révolution commerciale des trente dernières années ; tout ce qui était commerce lourd a disparu du centre ville en moins de vingt-cinq ans." Les marchands de meubles comme Périssé ou Atal ont émigré vers les zones en périphérie ; il en sera de même pour Rey 113, Citroën... En 1990, il ne reste que quatre magasins d'alimentation générale, sur dix-neuf après la Seconde guerre mondiale. Seule l'épicerie fine avec trois boutiques fait mieux que résister.

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    Union des Commerçants : Noël 1991

     État général

    En 1990, les vitrines ont pris des couleurs, comme les façades, rénovées à 80%. Le président de l'U.C.A note que le centre-ville attire une clientèle différente que celle des grandes surfaces ; que le nombre de clients stagne alors que le chiffre d'affaire augmente.

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    "C'est le fait de tous les centres-villes d'agglomérations moyennes qui sont tournés vers le haut de gamme [...] Nous avons trouvé un créneau différent et tendons vers davantage de professionnalisme. Depuis cinq ans, tous ceux qui s'installent se renseignent auprès des chambres consulaires, utilisent des études de marché. C'est fini le temps du hasard."

    On craint à cette époque le retour à la concurrence avec des magasins de 400 à 800 m2 spécialisés tels que Chaussland ou Fly, avec le bénéfice du stationnement. 

    "C'est la faute à Saint-Louis. Nous avons fait des études car nos clients veulent se garer dans la vieille ville, mais je crois que ces mêmes clients sont attachés au centre-ville."

    Il y a des commerçants implantés en ville et grande surface ; ils constatent des différences de comportements chez les clients selon les deux endroits.

    "L'atmosphère de convivialité, le lèche-vitrines, le fait de marcher dans la rue et non dans un lieu fermé contrebalancent les avantages de la structure commerciale lourde."

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