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Commerces d'autrefois - Page 30

  • Artozoul : chasse, pêche et traditions

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    Le magasin d'articles de pêche et de chasse 

    Jean-Baptiste Artozoul

    fut fondé en 1866 à Carcassonne

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    Grandes fabrique de filets en tous genres. Verveux. Spécialité de roseaux et bambous. Filets de cailles. Balances et écrevisses. Lignes et hameçons Milward. Cordonnets et bouchons. Mouches. Racines Anglaises...etc.

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    L'immeuble qui abritait le commerce Artozoul est actuellement occupé par Yves Rocher, 66 rue Clémenceau. Le changement de numérotation des rues explique sans doute qu'il soit passé du 14 au 66 au cours du XXe siècle. Au dessus d'une niche qui devait accueillir sans doute une statue, on peut lire le millésime de l'année 1895.

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    Dans les souvenirs de Carcassonnais, les chasseurs venaient se ravitailler chez Artozoul en plomb et en poudre pour les fusils. Dans un dépôt mitoyen à sa boutique, situé dans la rue de la liberté, M. Artouzol avait de quoi faire sauter tout le quartier avec ses barils de poudre. À cette époque, on ne se soucait semble t-il pas de la sécurité comme de nos jours où parfois, cela en devient ridicule. Les articles vendus au détail étaient soigneusement fermés avec le document ci-dessus attestant de l'origine du produit et la quantité délivrée. Notez que Jean-Baptiste Artozoul conservait le titre d'arquebusier, un métier fort ancien avec les arbéalétriers, les archers, les artilliers. L'arquebuse se développa en Europe à partir de 1515 et vient du nom allemand Hakenbüchse.

    Dans un passé moins lointain, d'autres Carcassonnais vous diront que sur la vitrine d'Artozoul on pouvait lire la programmation des séances de cinéma. Quand le magasin cessa son activité, une vitrine donnant les sorties aux cinémas Odéum, Colisée, Boléro, Rex fut installée sur le mur d'en-face, de l'autre côté de la rue.

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    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine/ 2014

  • Les aventures rocambolesques d'un pionnier Carcassonnais de l'automobile

    Henri Alaux

    Né le 21 janvier 1885, débute en 1897 à l'âge de 12 ans comme apprenti au garage Loubié cycles, machines à coudre, tricycles à pétrole.

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    De Dion Boutton

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    Lorsqu'il quitte l'atelier Loubié, il reçoit un certificat attestant de ses bons services et de ses aptitudes à conduire les voitures, bien qu'il ne soit pas en âge de passer son permis. Ce n'est que le 31 décembre 1902 qu'il obtiendra le précieux sésame portant le n°249 délivré par la préfecture de la Haute-Garonne. Il habitait à cette époque, 19 rue de l'Orient à Toulouse.

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    La course automobile Paris-Madrid

    Après son départ le 21 mai, elle fut arrêtée à Bordeaux par le gouvernement suite à de nombreux accidents mortels. Marcel Renault se tua à Couhé-Vérac. Touraud eut un grave accident à la sortie d'Angoulème. Madame Camille du Gast sur sa voiture 40 cv de Dietrich (moteur Turcat Méry) rallia Bordeaux avec Henri Alaux qui fut son mécanicien. Elle décida de continuer jusqu'à Madrid. La voiture fut mise sur un wagon jusqu'à la frontière espagnole. Après plusieurs étapes et diverses péripéties, ils arrivèrent à Madrid tirés par deux mulets. La traversée de l'Espagne par une femme fut un grand évènement. Pour le retour la voiture fut rapatriée en train, mais également pillée pendant son voyage.

    (Témoignage d'Émile Alaux, fils d'Henri)

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    Camille du Gast en 1903

    De 1904 à 1906, il travaille chez Touraud à Suresnes sur les quais de la Seine sur des voitures encore à vapeur et fait les essais côte de Suresnes. Ces véhicules sont munis d'une béquille que l'on est obligé de laisser tomber à l'arrêt d'une forte côte pour empêcher les voitures de reculer. Ils n'ont pas à cette époque de frein avant. Pour l'anecdote, un examinateur collera un chauffeur qui ne mettra pas la béquille en côte — on appelait chauffeur, le conducteur d'un véhicule à vapeur. En 1909, Alaux procède à des essais d'autobus à vapeur de Paris à Anvers.

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    © BNF

    Les essais de la première balayeuse arroseuse eurent lieu aux Halles de Paris sous la protection de la police. Les Forts des Halles le traitaient de "briseur de bras".

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    Lorraine Dietrich 1911

    © Patrimoineautomobile.com

    Après la vapeur, le moteur à essence fit son apparition. Alaux transforme alors les voitures Lorraine Dietrich à courroie en les dotant  de boite à vitesse dès 1911. Il travaille ensuite chez Renault Saurer et s'installe à Aurillac, avant d'être mobilisé dans le 3e d'artillerie pendant la Grande guerre.

    À Carcassonne...

    Il fonde dès son arrivée le garage International au 25, rue des Jardins (actuel 35, rue Antoine Marty). Il reprend d'abord des véhicules aux armées pour les remettre en état (Nach, Pierce Arrow, Wait, Latil...), puis devient agent Ford (Modèle T) et ensuite Chevrolet. La société Alaux frères est dissoute en 1925 et devient Alaux Henri. C'est un garage Ford, Fordson, Rosengart, Général Motors, Chevrolet, Opel, Erskine, Delage, Laffly, Salmson jusqu'en 1931.

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    Henri Alaux et son épouse à la Cité sur une Ford T en 1925

    En 1926, il dépose un brevet de pont porteur pour Ford. Comme à cette époque les voitures étaient rares, les stations services n'existaient pas. Il fallait avoir dans les voitures ce que l'on appelait "le lot de bord". Cela comprenait l'outillage, une pompe à air pour les pneus, un cable, un entonoir ainsi que bidons à essence et eau. Henri Desgranges, patron du journal "L'Auto" et créateur du Tour de France cycliste avait créé un petit fanion jaune triangulaire, vendu 5 centimes. Il était fixé avec une hampe sur l'aile avant de la voiture. Ainsi, tout véhicule se croisant pouvait se porter assistance en cas de panne.

    Deux anecdotes d'Émile Alaux

    " J'ai pris place à côté de mon père à bord d'une Torpédo à capote à courroie (Une DFP : Doriot, Flandrin, Parent...) Nous revenions de Mazamet pour retourner à Carcassonne. une expédition ! Cette voiture n'avait pas de bouteille à gaz comprimé permettant d'allumer les phares. Pour celà, elle possédait un petit générateur dans lequel on mettait du carbure et de l'eau qui faisaient l'acétylène. En descendant la côte de Villegailhenc, la nuit nous surprend ; il faut allumer les phares. Stupeur ! Mon père a oublié le bidon d'eau. Qu'à cela ne tienne, en mettant le carbure dans le générateur, nous avons remplacé l'eau par notre urine. Et la mulière fut !"

    "En 1923, j'ai douze ans et mon père me lâche sur la route avec ma soeur de treize ans, au volant d'une voiture G.E.P (véhicule fabriqué en 1913-1914 à Gennevilliers). Si notre arrivée à Villeneuve-Minervois (8 kms) constitua un attroupement, le retour se passa sans rencontrer une seule voiture !"

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    Fabriquant et carossant les châssis en autobus, Henri Alaux lance les lignes du Mas-Cabardès, de Rieux, de la Malepère, de Laure-Minervois et de Lagrasse.

    La société Alaux et Gestin

    Henri Alaux s'associe avec M. Gestin en 1932 et le garage devient une concession Renault, Alfa Roméo et Lambretta. Les deux dernières marques seront abandonnées au profit de Renault qui voulait l'exclusivité.

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    Le garage Alaux et Gestin en 1940

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    L'ancien garage Renault aujourd'hui, rue Antoine Marty

    Émile Alaux (1912-2000) reprit l'affaire de son père à la tête de la société Alaux et Gestin avant de céder définitivement la concession.

    Je remercie vivement Madame Marie Saleun, artiste peintre, pour m'avoir très cordialement ouvert sa boite aux souvenirs.

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  • Le premier concessionnaire automobile de Carcassonne

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    Sur l'allée d'Iéna, artère industrielle depuis la fin du XVIIIe siècle, se trouvait le garage

      Carcassonne-Automobile.

    Ce dernier avait l'exclusivité des voitures de la marque Delahaye qu'il faisait ronfler à côté de l'actuelle Chambre des métiers. Au début du XXe siècle, l'automobile était en plein devenir. Au passage, l'allée d'Iéna était bordée de platanes qui ne sont plus, hélas, que sur les cartes postales...

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    Une carte publicitaire dessinée par le caricaturiste Dantoine

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    La cour, par laquelle sortaient du hangar les élégantes machines.

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    Ce qu'il reste des bâtiments de Carcassonne-Automobile, allée d'Iéna.

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