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  • Paul Charles, le souvenir d'un professeur d'Anglais du lycée de Carcassonne

    Paul Charles, Camile était né à Bône en Algérie le 22 janvier 1911. Nombreux parmi nos lecteurs se souviendront certainement avec nostalgie de ce professeur d'Anglais du lycée de Carcassonne. C'est d'abord à Toulouse que Paul Charles effectue ses études en Hypo-cagne et cagne et obtient un Licence es-lettres en Anglais.

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    La grand Khagne de Toulouse en 1930-1931

    A la Libération, Paul Charles est désigné par le Comité Départemental de Libération comme juré de la Cour martiale chargée de juger les miliciens et les collaborateurs. D'après son fils, il restera marqué par la brutalité pour ne pas dire la sauvagerie de certains prétendus résistants. Pour exemple, il tenta de s'opposer aux sévices que subissait une femme dans un local du boulevard Jean Jaurès. Des membres des Milices patriotiques communistes la marquaient à rouge avec des mégots de cigarettes. Il ne put rien faire à part se faire lui-même tuer. Paul Charles ne vota jamais la mort et sauva même la vie d'un notaire et d'un professeur grâce son intervention.

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    Carte de membre de la Police politique de l'Aude

    Mettons au crédit de Paul Charles, le présidence du Ciné-Club en remplacement de Pierre Sourbès dès 1949. Il y restera pendant dix ans et sera l'un des fondateurs du Festival du cinéma de Carcassonne. C'est Clément Cartier qui lui succédera. Parallèlement à cet investissement culturel, le professeur d'Anglais dirigera les colonies de vacances à Alet-les-Bains, Escouloubre et Labastide-de-Sérou.

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    Le lycée de Sokodé (Togo)

    En 1959, Paul Charles quitte Carcassonne et devient chef d'établissement au lycée de Sokodé au Togo. Il y restera pendant cinq années avant d'aller au Congo.

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    Le voilà en 1964 au firmament de sa carrière, lorsqu'il accède au poste de proviseur du lycée Victor-Augagneur de Pointe-Noire. Il s'agit là de la deuxième ville du Congo et de la capitale économique du pays. Paul Charles sera le dernier chef d'établissement avant l'africanisation des cadres de l'enseignement. Il finira comme Inspecteur d'Académie à Brazzaville et retournera prendre sa retraite à Carcassonne. Parmi ces élèves qui deviendront des congolais célèbres, citons le journaliste Jean-Gilbert Foutou (1942-1994) qui a cette époque évoluait dans l'équipe nationale de football du pays.

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    Paul Charles était Chevalier de la légion d'honneur et Commandeur dans l'ordre des Palmes académiques. Il décéda à Carcassonne le 5 octobre 1997 et fut inhumé à Tournon-sur-Rhône.

    Merci à son fils Julian pour tous ces documents

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    © Tous droits réservés / Musique et patrimoine / 2018

  • Paul Emard-Lacroix, victime civile de la Libération de Carcassonne

    Ce n'est plus qu'une plaque commémorative que l'on ne remarque plus. Une victime civile de plus inscrite sur le registre des crimes à mettre au crédit de l'armée Allemande. Comme elle n'a pas été assassinée au Quai Riquet, elle n'a même pas droit aux honneurs des célébrations de la Libération chaque année. Pas une fleur, pas une minute de silence... Et pourtant, une vie brisée dont sa famille n'a sans doute pas pu se consoler. Dernièrement, sur mon intervention auprès du service du patrimoine de la ville, on a fixé solidement cette plaque car les écrous qui la tenaient avaient disparu. Aujourd'hui, grâce à nos recherches, nous sommes en mesure raconter l'histoire tragique Paul Emard-Lacroix. Qui était-il ?

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    Né le 22 janvier 1897 à Ruffec (Charente), Paul Emard-Lacroix travaille pendant la Seconde guerre mondiale comme ingénieur au Génie rural à Carcassonne, en qualité de chef de service. Il demeure au n°89 de la rue de la mairie, actuelle rue Aimé Ramond. Le 20 août 1944, alors que le gros des troupes Allemandes a quitté la ville pour rejoindre la vallée du Rhône, il reste encore quelques tireurs isolés. Paul Emard-Lacroix va alors être pris pour cible. Sérieusement blessé, il sera évacué sur l"hôpital mixte de Carcassonne situé à l'époque sur l'emplacement actuel de la salle du Dôme, boulevard Pelletan. Le lendemain 21 août 1944, il décède et est inhumé au cimetière Saint-Michel, tombe 14 Carré 15. Dans la déposition du policier Raymond Puyane, nous avons eu la chance de trouver les circonstances dans lesquelles, ce civil a été mortellement blessé.

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    "Le dimanche 20 août alors que les Allemands tirent en ville, je suis en service place de la poste, on apporte un blessé à la pharmacie Billot (flèche verte), malgré le tir, je m’y rends, empêche les civils de traverser le carrefour de la rue de Verdun, et j’organise le service en attendant l’arrivée de l’ambulance, malgré que plusieurs coups de feu soient tirés dans notre direction. Un peu plus tard me trouvant devant l’immeuble n°31 rue de la préfecture (flèche rouge), un coup de feu est tiré, deux hommes s’effondrent sur le trottoir devant l’immeuble de l’ex Légion (flèche bleue). Je me porte à leur secours en longeant le mur et en compagnie d’un civil, un autre coup de feu est tiré contre nous, du coin du Bar de la Poste car les Allemands tirent de là et nous ne sommes qu’à environ trente mètres d’eux, par miracle nous ne sommes pas atteints, on ramène les blessés dans le couloir n°31 (flèche rouge). Je fais téléphoner à l’ambulance et procèder à un pansement sommaire aux deux blessés. L’un d’eux M. l’ingénieur Lacroix devait succomber des suites de ses blessures."

    Sources

    Archives des victimes civiles 

    Archives départementales de l'Aude

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  • Le retour de la taxe de 1893 sur les vélocipèdes c'est pour très bientôt !

    D'après la presse nationale qui s'en fait l'écho ce matin, le gouvernement prépare pour 2019 dans le cadre de la loi d'Orientation sur les Mobilités (LOM), de rendre obligatoire l'immatriculation des bicyclettes. Selon ce texte, les montures devront donc faire l'objet d'un marquage spécial gravé sur le cadre "sous une forme lisible, indélébile, inamovible et infalsifiable" permettant sa "lecture par capteur optique". Mais ce n'est pas tout. Une fois marqué, le vélo devra être enregistré au "fichier national des propriétaires de cycles", et le propriétaire obtiendra un "certificat de propriété", soit l'équivalent d'une carte grise pour un automobiliste. Le cycliste devra être capable de présenter ce certificat, dont l'authenticité sera vérifiée en ligne. On ne parle pas d'argent pour l'instant, mais il sera question de verbaliser toute bicyclette mal garée sur la voie publique. Autrement dit, fini les antivols accrochés aux réverbères. 

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    Je me suis alors souvenu que je possédais dans mes archives familiales quelques documents à ce sujet... Mon vieil oncle Paul Andrieu né en 1900 possédait une bicyclette, à une époque où les voitures n'étaient accessibles qu'aux plus fortunés. C'était donc son unique moyen de locomotion. Sous la IIIe République, le gouvernement instaura en avril 1893, une taxe annuelle sur les vélocipèdes. Le 1er juin 1893, chaque usager devait s'acquitter d'une redevance de 10 francs. Les possesseurs de bicyclette devaient ainsi se faire enregistrer auprès de la mairie de leur commune. Une plaque métallique mentionnant l’année de perception de la taxe, indiquait que le propriétaire du vélo s’était bien acquitté de l’impôt. En 1943, les plaques furent remplacées par un timbre fiscal. Cet impôt sera supprimé définitivement en 1959.

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    Le vélo était immatriculé

    Le Président de la République serait-il finalement un inconditionnel du XXe siècle ? Celui du retour de la lutte des classes, des taxes inutiles, du prolétariat, des gens précarisés travaillant à la tache, etc. On devait en finir avec l'ancien monde, c'est plutôt son retour dans tout ce qu'il avait de cruel et difficile pour les petites gens.

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