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  • Paul Emard-Lacroix, victime civile de la Libération de Carcassonne

    Ce n'est plus qu'une plaque commémorative que l'on ne remarque plus. Une victime civile de plus inscrite sur le registre des crimes à mettre au crédit de l'armée Allemande. Comme elle n'a pas été assassinée au Quai Riquet, elle n'a même pas droit aux honneurs des célébrations de la Libération chaque année. Pas une fleur, pas une minute de silence... Et pourtant, une vie brisée dont sa famille n'a sans doute pas pu se consoler. Dernièrement, sur mon intervention auprès du service du patrimoine de la ville, on a fixé solidement cette plaque car les écrous qui la tenaient avaient disparu. Aujourd'hui, grâce à nos recherches, nous sommes en mesure raconter l'histoire tragique Paul Emard-Lacroix. Qui était-il ?

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    Né le 22 janvier 1897 à Ruffec (Charente), Paul Emard-Lacroix travaille pendant la Seconde guerre mondiale comme ingénieur au Génie rural à Carcassonne, en qualité de chef de service. Il demeure au n°89 de la rue de la mairie, actuelle rue Aimé Ramond. Le 20 août 1944, alors que le gros des troupes Allemandes a quitté la ville pour rejoindre la vallée du Rhône, il reste encore quelques tireurs isolés. Paul Emard-Lacroix va alors être pris pour cible. Sérieusement blessé, il sera évacué sur l"hôpital mixte de Carcassonne situé à l'époque sur l'emplacement actuel de la salle du Dôme, boulevard Pelletan. Le lendemain 21 août 1944, il décède et est inhumé au cimetière Saint-Michel, tombe 14 Carré 15. Dans la déposition du policier Raymond Puyane, nous avons eu la chance de trouver les circonstances dans lesquelles, ce civil a été mortellement blessé.

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    "Le dimanche 20 août alors que les Allemands tirent en ville, je suis en service place de la poste, on apporte un blessé à la pharmacie Billot (flèche verte), malgré le tir, je m’y rends, empêche les civils de traverser le carrefour de la rue de Verdun, et j’organise le service en attendant l’arrivée de l’ambulance, malgré que plusieurs coups de feu soient tirés dans notre direction. Un peu plus tard me trouvant devant l’immeuble n°31 rue de la préfecture (flèche rouge), un coup de feu est tiré, deux hommes s’effondrent sur le trottoir devant l’immeuble de l’ex Légion (flèche bleue). Je me porte à leur secours en longeant le mur et en compagnie d’un civil, un autre coup de feu est tiré contre nous, du coin du Bar de la Poste car les Allemands tirent de là et nous ne sommes qu’à environ trente mètres d’eux, par miracle nous ne sommes pas atteints, on ramène les blessés dans le couloir n°31 (flèche rouge). Je fais téléphoner à l’ambulance et procèder à un pansement sommaire aux deux blessés. L’un d’eux M. l’ingénieur Lacroix devait succomber des suites de ses blessures."

    Sources

    Archives des victimes civiles 

    Archives départementales de l'Aude

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